Archive for July, 2005
Martin Parr
Jul 25th
Une bonne expo vue y’a un certain temps, mais encore ouverte :
Martin Parr: un mec dézingué, des photos super marrantes, une vraie critique de la société derrière un œil gentil. Foncez voir sa rétrospective à la maison européenne de la Photo. Une espèce de rage normalisée, une fascination angoissée de l’ordinaire… l’œuvre de Parr est avant tout drôle, cynique et un chouia subversif. Formidable !
son site http://www.martinparr.com/
Charlie & The Chocolate Factory
Jul 23rd
Après son triste Planet of Apes, Burton revient avec ce qu’il est courant de dire: “un sujet taillé sur mesure pour lui”, Charlie & the chocolate factory. le kids’ book ultime de Roald Dahl, qu’on a tous rangé depuis longtemps sur l’étagère des bouquins pour mioches au côté de Tom Sawyer, et des Blyton, Tolkien et de, parait-il, Harry Potter. Bon, j’ai du lire ça quand j’avais 9 ans et en anglais. Et puis à cet âge là, ma came c’était Dumas. Du coup, Willy Wonka m’est passé un peu à côté. Mais dans mes souvenirs, Wonka était malicieux, déluré, mais pas psychotique comme le joue (pas mal) Depp. Burton lui colle donc une origine avec son père le Lord Sith Christopher Lee pour le rendre un peu plus “pingouin” comme dans son deuxième film de Batman. Pourquoi faut-il toujours qu’il farfouille dans les origines de ses personnages pour leur rajouter des parents dégueux, ça je ne sais pas. Avec son Neverland, il est vraiment Michael Jacksonisé. Ah oui, Danny Elfmann est toute voile dehors, en plein délire musical, le super point fort du film. Bref, Charlie & la Chocolaterie est le film parfait pour les ch’tiots, remplaçant habillement les Harry Potter ou les Lord of the Rings pour le petit neveu. Ni plus, ni moins.
(Crobar: Aujourd’hui, un essai à l’encre de chine que je n’ai plus touché depuis un paquet de temps. La plume était un peu vieille, faudrait que je pense à la changer. )
Millions
Jul 19th
Oh un Dany Boyle.
En général on peut s’attendre à du brûlot crypto anar planqué derrière une tranche de bonne humeur, un tantinet subversif. Et bien oui et non. Millions est un film qui a carrément du charme si l’on accepte son pitch mensonger: 2 mômes récupèrent un sac de pognon monstrueux, et doivent l’écouler au plus vite avant que l’Angleterre passe à l’Euro. Déjà passons sur l’idée de l’Uk rejoignant l’union monétaire européenne, vu comment l’Europe avance désormais à reculons depuis qu’un président brillant a eu l’idée de faire un référendum ratifiant un texte incompréhensible pour 98% des français… Mais les gamins sont forcés de claquer la thune parce qu’après c’est fini… Ce qui est faux, la banque de France échange encore les francs, plusieurs années après la mutation. Une fois ce pitch délirant accepté, le film est un plaisir de bout en bout. De manière formelle déjà, c’est vraiment ultra bien réalisé. L’intro avec la construction de la maison est soufflante alors que ça a déjà été fait des millions (gag) de fois. Le film suit cette même voie, entre rêveries d’enfants, mélancolie, délires gentillets et bons sentiments. D’un sujet peu crédible et minimaliste, Boyle sort un vrai bon film, familial mais aussi qui sonne très juste (les mioches jouent parfaitement), plein d’humanités, à milles lieux de 28 jours plus tard. (En plus, film de Boyle oblige, la bande son est tout simplement géniale.)
note: c’est la première fois que je colorise informatiquement mes pencils + ink. A vrai dire, c’est quasiment la première fois que je colorise à l’ordi, voici d’ailleurs mon premier et mon deuxième essai datant du même jour (originaux respectivement signé Akiman et Byrne). J’avais en tête ici d’obtenir un effet plus marqué “franco-belge”, idée qui découle de la lecture d’un art book de BD f-belge justement. Mais du coup, je comprends pourquoi personne dans la BD ne le fait lui-même. Ca prend un temps fou^^ !
La pègre
Jul 14th
Crypto sortie (une seule salle à Paris, il y’a de cela quelques temps) pour le dernier film d’Im Kwon-taek, réalisateur du sublime Ivre de Femmes et de Peinture. Une sortie qui aurait sans doute au moins mérité les centaines de copies de House of Wax ou de Brice de Nice. Enfin chaque film a le droit de vivre en théorie… La pègre est une saga qui nous s’étend de la fondation des deux corées jusqu’aux années 70. Tae-woong est un jeune loubard du lycée. Le film retrace son ascension, son parcous du lycée jusq’au hautes sphères de la corruption. Mais quel que soit son métier ou le poste qu’il occupe, peu importe le milieu dans lequel il se trouve, il garde ses petites manies de racailles. Il tabasse, cogne et sans doute ne comprend pas très bien le monde qui l’entoure. Le film passe très vite d’une époque à l’autre, à l’image des affiches du cinéma de quartier. La pègre est assurèment un film fort, qui n’hésite pas à aborder les épineux problèmes de corruption liée à la presence américaine (quelques scènes hilarantes d’ailleurs !). Les acteurs sont convaincants, imprimant bien la pélicule avec le poids des années qui défilent à toute berzingue. Une critique de ciné calibré type, on écrirait un truc du genre « un film coup de poing ». Ah décidément les sagas historiques, je suis bon client.
Omac Project ?
Jul 10th
Petit éclair de bonheur: http://maps.google.com/ (n’oubliez pas d’appuyer sur Satellite et de Zoomer !) Vraiment bien foutu. Le monde est si beau parfois. My crib !
La guerre des mondes
Jul 9th
Hormis les Jules Vernes, La Guerre des Mondes est mon livre de SF préféré. Je me souviens avec précision quand, enfant, j’ai découvert ce chef d’œuvre, dans une édition un peu viellotte, décorée des savantes illustrations d’Edgar P Jacobs (un kitch certain quand on est habitué dès l’enfance à des robots du type Capitaine Flam et Ulysse 31). Dans la même collection, il y avait même mon autre bouquin de SF préféré, la Machine à remonter le temps. Mais revenons à La guerre des Mondes dont la Spielbergisation vient de sortir. Déjà cela consiste à transposer l’action, l’ère victorienne dans toute sa classe, au monde contemporain. Evidement. Les gens n’auraient pas compris le danger si c’est des calèches qui se renversent. Mais déjà je tilte. Pourquoi transposer l’action ? Le bouquin de Wells fonctionne parfaitement à son époque car il est libéré des contingences que lui imposerait le monde d’aujourd’hui. Pas de tunnel souterrain, pas de satellites ou de super télescopes qui détecteraient les envahisseurs, etc… La version de Spielberg élude toutes ses questions qui pourtant paraissent logique. Par exemple (dans un autre genre) Goldorak (que tout le monde connaît) s’il était transposé dans un monde réaliste d’aujourd’hui, serait détecté tout de suite par un satellite de surveillance de Vega, qu’il prenne la cascade ou la route numéro 7. La fin par exemple était totalement logique lorsque le bouquin a été publié, mais aujourd’hui, franchement, je doute, quoiqu’elle est toujours aussi ironique… Peut-être un des points le plus respectés du film. Mais voilà, blockbuster oblige, on transpose.
Vient ensuite Tom Cruise, à la non crédibilité hallucinante. Mon dieu… Il joue un peu comme dans la première scène du dernier samurai, ricanant, horripilant, on sort littéralement du film quand on le voit. Qui croit à un seul moment en son rôle de père divorcé, travaillant dans les docks, roulant en super caisse de frimeur ? Et je ne vous dis pas quand il pousse la chansonnette. On a bien rit. Et c’est bien ennuyeux car dans Minority Report, il était assez en retenue. Mais visiblement la tragique étape The Terminal n’est pas encore digérée. La fillette s’en sort plutôt bien, crispante comme pas permis, ce qui est, je suppose l’objectif à atteindre. Mais voilà, y’a pas de petite fille dans le bouquin. Le mec, il va chercher sa femme, pas des mouflets. Tim Robbins est pas mal, flippant comme il sait l’être malgré une entrée tendance Bella Lugosi. Certaines scènes sont vraiment hallucinantes de mollesse (la scène de la terre qui se creuse et s’écarte, avec des figurants qui semblent s’éloigner au “top” du réalisateur, comme des danseurs, à droite et à gauche de la faille. Mais que se passe-t-il, Steven ?!).
Le parti pris de la guerre cosmique en toile de fond est sinon plutôt intéressant, cette bataille avec les tanks et les hélicos terriens dont on ne voit pas le résultat. Déjà fait dans le risible Signs, mais c’est toujours intéressant. Ca fait penser à un dessin de Gotlieb, un canon en gros plan enorme, cachant une guerre immense, ne laissant émerger au loin que quelques escarmouches visibles avec comme commentaire “la terrifiante bataille de Waterloo”. Ah oui, dans le bouquin, les martiens déboulent pour coloniser la Terre, car leur monde est devenu invivable. Métaphore des guerres coloniales de l’époque, Wells, gauchiste et anticlérical à une époque où cela signifiait vraiment quelque chose et demandait du courage par paquet de douze, condamnait le monde moderne qui avilissait l’Afrique, l’inde et le reste du globe. Ici, faut pas chercher, les ET, c’est le mal, c’est Al Quaïda et tutti quanti. Spielberg est intelligent (j’avoue même aimer Amistad) mais là y’a un truc qui cloche, un cahier des charges de Cruise ? Les martiens ont été “independance dayisé” (ou Evangelionisé comme on dit chez les amateurs de dessins animés japonais). Bon voilà, ce Guerre des mondes m’a rendu triste. Quel bouquin fantastique quand même.
Com-Robot