Les français ont une tradition des pitchs cultes. Non franchement, qu’a du penser le producteur qui a un jour accepté le synopsis de La Soupe Aux Choux: “2 vieux mecs pètent en regardant les étoiles ce qui attirent un extraterrestre dans leur jardin”. On peut être certain que “La Moustache” n’aurait pas vu le jour si le réalisateur n’avait pas adapté lui-même son bouquin. Vincent Lindon est dans sa baignoire. Il se rase la moustache et d’un coup sa vie va basculer. Il n’y pas longtemps on a eu Lemming, avec un animal du même nom coincé dans l’évier qui changeait la vie d’un couple tranquille en téléfilm “angoisse” façon M6. Un lemming !

Bon. Vincent est donc dans sa baignoire, il se rase la moustache. Sa femme ne remarque rien. Ni ses amis. Il est vexé le bougre, on le serait à moins. En fait personne ne se souvient qu’il en avait une. Il bascule dans la dépression (Compréhensible. Sa femme, c’est Emmanuelle Devos. On croise d’ailleurs son pote de Rois et Reine ce qui donne à ce film un petit cachet “intelligentsia parisienne”.) En fait, la spirale de cette dépression irrationnelle est assez bien retranscrite pour qui a déjà subi ou vu quelqu’un s’y engouffrer, avec un petit côté Lynch avec tout ce que ça implique de surréaliste (le mec part pour une raison obscure loin, très loin, en Asie).

Bref, on s’emmerde pas du tout alors que le ce n’était pas garanti vu le sujet. A noter des guests de qualité pour les fans de LCI à la toute fin du film. Et LCI, c’est la classe.