Archive for year 2005
The Longest Yard (au delà du cliché)
Nov 17th
Parfois, tout semble annoncer un film pourri. The Longest Yard avait déjà une longueur d’avance vu le pitch. Adam Sandler (que je ne connais que modérément) joue le rôle d’un champion de foot américain qui se retrouve en taule et qui doit remettre en selle l’équipe de prisonniers pour affronter celle des matons. Urgh un film sur l’univers carcéral… De plus, c’est un remake d’un film de Burt Reynolds qui joue, ici aussi, le rôle du coach roublard (plus assez jeune pour être Quaterback^^)… Je continue. Il y a Chris Rock et ses habituelles mimiques (qui bizarrement ne gène en rien ici)… Il y a Nelly, la “star” du R’n’b que l’on doit remercier pour la dissolution des Destiny’s Child (il a en effet fourni un tube clef en main à Kelly Rowland *et peu importe l’orthographe de son nom*, du coup entre chanteuses mégalos, ce fut la guerre, un album, un best of avec 2-3 inédits et basta. Fini. Merci Nelly. Et il y a même Bob Sapp! Oui Bob Sapp! Le combattant de K-1. Le tout était vu dans l’avion. Tout semblait donc indiquer nanarland puissance 10. Et bien bizarrement, ce fut vraiment amusant, léger, sans prétention. Cousu de fil blanc (un film autour du sport est TOUJOURS un film cliché depuis Rocky 1), on y sent comme une espèce de sincérité touchante. Les mecs jouent bien, c’est tourné efficacement et Burt Reynolds, beau gosse grisonnant, joue avec simplicité et justesse. Pourquoi en parler maintenant ? Et bien, il sort la semaine prochaine en France sous le titre “Mi-temps au mitard“. Ne vous laissez pas avoir par ce titre à la con, laissez-lui donc sa chance.
(bon ce coup ci, dessin fait en parlant au téléphone^^ Un exercice amusant )
Le Feu sous les cendres, de Picasso à Basquiat
Nov 9th
Une expo au thème assez incompréhensible: Le Feu sous les cendres, de Picasso à Basquiat au Musée Maillol. Sur le papelard, c’est du tout bon, j’idolâtre le premier et le second. Au final, je ne comprends pas trop pourquoi ils sont réunis là-bas, si ce n’est qu’ils appartiennent un peu tous à la même personne / entité. Grosso modo le pitch tel que je l’ai trouvé sur culture.fr donne:
“Cette exposition réunit une filiation de peintres et sculpteurs dont l’oeuvre est traversée par cette “nécessité intérieure” qu’évoquait Kandinsky: chercher en soi ou dans les formes de la vie les traces de l’humain. Sont présentées des oeuvres de Bacon, Basquiat, Dubuffet…, ainsi que celle d’une génération d’artistes contemporains comme G.Asse, R.Iseli, M.Haas…” Riight.
Au final, bonne expo, où l’on trouve un Giacometti, un seul, mais absolument flamboyant et un bon paquet de Basquiat pour ceux qui ont loupé son expo majeure il y a 2 ans environ.
H2G2 The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy
Nov 8th
La bande annonce était exceptionnelle, le résultat final est un peu étrange mais reste amusant. Le principe de ce film basé sur les roman du même nom (que je n’ai pas lu, donc ils pourraient faire de l’über out-of-character, ça passerait comme une lettre à la poste) est qu’il est entièrement “commenté” par une voix-off qui analyse et dégoupille toutes les situations. Bien entendu, le commentateur est distancié, tendance After Eight / So British. Le tout doit être décalé tel le robot dépressif ou les situations farfelues. Marrant au début, le film se mord un peu la queue vers son milieu. Notons quand même une discrète prestation du fantastique Alan Rickman que j’adore (revu 5 mn du faiblichon Robin Hood avec Kevin Costner… He stole the show!)
La X-Cast 360
Nov 7th
Bon, je me suis un peu interessé à la machine la semaine dernière.
Pile la taille d’un avant-bras. (faute de mieux, photo d’un portable)
Le pad est vraiment très agréable, pas de surprise par rapport à ce qu’on a pu toucher précédement. Par contre le bouton “croix”(?) est placé en facade de chaque manette. Oubliez tout Décathlete là dessus. Les boutons L et R sont assez malins, l’un en SFC classique, l’autre plus en gachette façon DC. Le menu par contre m’a paru assez atroce, mais peut-être qu’il faut se faire la main là-dessus.
En fait, même si elle est quand même assez lourde, tout ce qui faisait le côté “costaud” de la Xbox a été foutu dans le transfo. Un vrai parpin qui consomme autant qu’un petit PC (plus de 200W!) I kid you not ! On peut réellement tuer quelqun avec ! Si la X360 était moins coûteuse, son transfo servirait de projectile en banlieue chaude !
Les jeux… Kameo est vraiment joli. Ce n’est sans doute pas le jeu que je jouerai spontanément (traumatisme post Starfox Adventure) mais c’est beau comme du PC overclocké (j’y reviendrai)
PGR3: impression bizarre sur celui là. L’intérêt n’est pas la question, c’est toujours aussi riche blablabla. Le truc, c’est que visuellement, il donne l’impression d’avoir été assemblé de bric et de broc, sans réel soin. En fait, il m’a fait penser à Sega Rallye sur Dreamcast.
DOA4: Alors là, c’est un peu la cata. La série continue sur sa lancée des persos “lissés”, why not, mais là on frise l’épure. C’est plein de poligones, c’est lisse, ca bouge vite, mais c’est assez vide. Pis, certains détails, pour un jeu qui visiblement cherche à aller dans le réalisme, m’ont chiffoné. Un peu comme… Virtua Fighter 3 sur DC.
En fait voilà le problème, je ne sais pas pourquoi, mais cette bécane me rappelle la DC. Sortie trop tot, avec quelques jeux sympas, mais sans réel killer aps (même pas Sonic Adv 1), elle rejoint à peu de chose près ce qu’on voit dans le monde du PC. Une PS2 avec une carte 3D, tout comme la DC faisait PS1 avec carte 3D. Bref, quand la concurence sera là, ça commencera déjà à sentir le sapin pour elle au Japon, à moins de super jeux… (aux USA, on se fait pas trop de soucis, y’aura bien du blockbuster façon Halo).
Bref, achat pas envisagé pour l’instant.
Be with me
Nov 1st
Film sans parole, Be Wtih Me pourrait passer pour un film poseur, entremêlant le destin de quelques êtres sur fond de Singapour stylisé et muet. Mais le film d’Eric Khoo va plus loin. Les cadrages, les acteurs, les choix narratifs, basculant en fonction des histoires de ses quelques vies, tout est fait avec finesse. La vie de ses personnages, elle est faite d’amour, de dépression, de joie et de peine. Pas besoin de trop parler (le film est quasi muet), tout ce qu’il faut savoir défile sous nos yeux. A ces destins vient se greffer l’histoire vraie d’une femme, bonne samaritaine, mais sourde et aveugle, qui s’est quand même donné le mal d’apprendre l’anglais. Wow. Mais on pourrait se dire: “oula mais où on va?”. Be With Me règle très vite tous les doutes qu’on pouvait avoir sur les biopics ou les docu fictions. On est au dessus, très au dessus des Ron Howarderies, de ces films “Rise&Fall” avec violons en fond.
Be With Me va plus loin, plus profondément, il touche à l’humanité de ses personnages, avec une grâce incroyable. L’histoire du vieux, complètement déprimé et déboussolé prend aux tripes. Je n’ai pas souvenir d’avoir autant été bouleversé par un film dans un passé proche… Même lointain. Un film fabuleux, tout simplement. Exceptionnel et je pèse mes mots.
^DadA^
Oct 29th
Dada c’est bien surtout les jours pairs. Dada c’est bien même par titres.temps de
pluie. Mais le mieux chez Dada, c’est les
Saraba yo, Astérix
Oct 24th
Une couverture grise sur un temps maussade, Astérix qui shoote une boule de feu comme Street Fighter, le ton est donné, on va voir ce qu’on va voir. Il est acquis depuis la mort de Goscinny qu’Astérix tel qu’on le connaissait avant a disparu. Depuis, c’est d’autres personnages, tentant de copier mimétiquement les précédents albums qui ont peuplé les derniers albums qu’Uderzo conçoit seul. On aime, on aime pas, peu importe, c’est un fait. Enfin presque. Il est encré et assisté. Mais son trait s’est affiné avec le temp. Un excellent cas de progression artistique. Malheureusement, c’est lui-même qui se dit quoi dessiner. Du coup, on a droit à des pages un peu vide et surtout une disposition assez anarchique des cases. Eh oui, il est loin le temps où Goscinny laissait dans son script: “Ici, plan aérien de Rome détaillé” et où Uderzo s’exécutait. C’est presque un peu dommage qu’il ne soit pas lancé de défi artistique alors qu’il en a les capacités et le talent.
L’histoire (qui commence sur la page de gauche… un symbole caché?)… Une soucoupe volante débarque au dessus du village gaulois. En débarque un Tadsylwien nommé Toune (anagramme de Walt Disney, toutes les références sont mises en annotation, des fois que personne ne comprenne. En débarque un Superclone, un Swarzy déguisé en Superman. Tous volent. On comprend vite qu’ils sont là pour affronter les terribles Nagmas (mangas). Effectivement ils sont terribles, ils ont dans leurs fusées cornues des soucoupes appelées les Goelderas. I kid you not ! Attention racisme sous-jacent: les nagmas veulent être les seuls maîtres de l’univers. Ils sont je cite “envieux, vindicatifs”, ils copient tout le monde mais sont moins avancés en science. Attention, vieux cliché du Japon des années 70-80 où l’industrie nippone copiait les transistors et des appareils photos. Visiblement il n’en est pas sorti. En plus il les fait parler avec un phrasé “Moi vouloir arme ultime” “Moi plus revenir sur Terre”, pour accentuer l’effet Rue Montgallet, tendance “très frais rouleau de printemps”. Une fixette. J’ai même souvenir d’une émission de TV présenté où il était en face de Go Nagai. “J’aime beaucoup ce que vous faites” lui dit Go. “Eh bien moi je n’aime pas ce que vous faites, je trouve ça trop violent.” répond-il à un invité étranger qui se dépatouille comme il peut pour comprendre.
Le fait que cet album soit sous le signe de la référence bête et du mépris de “l’étranger” le rend encore plus triste. Passons sur le fait qu’il soit scénaristiquement bancal (Toune remonte plusieurs fois dans sa soucoupe, une splash page entière consacrée à la soucoupe, une boule sous photoshop, les dernières pages qui ne servent à rien avec Toune qui grandit, change du violet au noir…). En fait, ça en devient gênant pour Uderzo. Ca fait un peu le mec qui voulait dire quelque chose, mais qui le fait en bégayant. En fait, sans s’en rendre compte, Uderzo nous offre l’album le plus significatif de ces 20 dernières années, celui qui nous rappelle à quel point la vieillesse est une chose glauque, que le gâtisme nous touchera probablement tous un jour ou l’autre. A défaut d’être drôle, cet album a le goût amer de la dégénérescence de ceux que l’on aime et qui nous quittent avant que cela soit l’heure. Bien sûr devenir gaga n’est pas une fatalité. Regardons le cas de deux des auteurs de bande dessiné les plus significatif du XXème siècle. Will Eisner a touché au sublime dans plusieurs de ses œuvres tardives, défiant la mort et la vieillesse jusqu’au bout. Le parcours de Hergé est lui aussi remarquable, puisqu’il fait passer son œuvre d’une bonne droite pure et dure à un gauchisme révolutionnaire digne du sous commandant Marcos. Uderzo depuis qu’il est en solo ne donnait rien qui justifie de l’indignement, tout juste de l’inodore. Il passe tout de suite à l’œuvre testament. Il déconstruit son personnage, ce qu’il est le seul à avoir le droit de faire. Un cas d’école.
Il livre l’album le plus mélancolique d’Astérix, celui de la vieillesse. Inutile, sinistre, pas même amusant… Pour toutes ces raisons, un album exceptionnel.
Com-Robot