Ségolène et Cécilio font le marché

Ce soir sur Canal + (enfin hier soir, maintenant), c’était le dîner de cons. Mais sans hôte. Canal +, comme toutes les chaînes de TV se gargarisent de ses émissions politiques basées sur des talk-shows, à tel point qu’elles sont maxi-rediffusées par bribes, au Zapping ou dans leurs propres émissions, d’ailleurs tiens, ça rediffuse encore. Encore Djamel et Ségolène qui dansent sur du Diams. Ca doit être d’utilité publique… Ce soir, c’est le « Grand Journal », avec un Denisot visiblement ravi. Content de lui d’avoir réunis Christophe Lambert et Jacques Séguela (les cons susnommés). Ces talk-shows sont horripilant, déjà pour leur habillage. Des multiples sous-séquences, « on enchaîne avec la rubrique de duschmoll », selon un rythme invariable. Mozart ou Jésus ressusciterait pour être invité à Canal +, qu’ils auraient quand même droit à être interrompu pour les Guignols, l’invité musical, la Météo, la rubrique TV toujours assuré par une ignare, Le journal Pipeule, la Minute Blonde et toutes ces impayables billets d’humeur caustiques. Mais revenons aux deux gus. Chacun jure qu’ils ne travaillent ni pour Sarko ni pour Ségolène. Et en plus s’ils assuraient leur promo, ils le feraient gratos. On est prié de les croire. Ségolène, c’est une espèce de Jean Francois Copé en femme. Un animal du parti, sorti de l’ENA, entré au service d’un homme politique (en l’occurrence Mitterrand) pour finalement mériter des galons. Ségolène en 10 ans n’a fait que du lobbying : contre Dragon Ball Z et les manga à la tv (sic), contre le bizutage (très important, ça), contre le très subversif téléfilm érotique de M6, contre les cartables trop lourds à l’école et sinon en faveur d’un leitmotiv « la parole de l’enfant est sacrée » (les acquittés d’Outreau ne lui disent pas merci). Une vraie femme de parti. Sarkozy, lui, a des idées. Plein. Trop. Des phrases implacables du type « Je vous le demande, vous trouvez qu’il y a trop de policiers ? Mais vous préférez quoi, que votre femme se fasse violer, vos enfants finissent bouilli par un sorcier marabout ? C’est une question. Alors laissez les forces de l’ordre agir. ». Un artiste. La démagogie incarnée.

Et donc nos deux zigotos étaient chargés de défendre leur poulain. Ou plutôt de nous le vendre. La vente, dans le commerce, la vraie, c’est quand on fait acheter à quelqu’un quelque chose qu’il n’aurait pas acheté en temps normal. Ségolène c’est pareil. Aucun électeur de gauche n’a envie de voter pour elle. Faudrait vraiment que ce soit la fin du monde pour en arriver là. Mais qui sont ces 60% de popularité ? Qui sont-ils ? Qu’est ce qu’elle a pu faire pour mériter ces opinions favorables ? Sarkozy, encore, c’est compréhensible, il se donne tellement de mal pour donner l’impression qu’il agit, mais elle ? Ces publicitaires, ces marchands de merde, nous ont sorti les arguments bateaux « besoin de changement, de croire en un projet ». « Il/elle incarne la nouveauté » (et là on manque de s’égosiller). Voilà comment fabriquer des soufflés, des bulles médiatiques. D’un coup, un candidat peut arriver de nulle part, sans avoir un seul mot pertinent à dire, mais avoir des publicitaires qui vous les vendent comme seule alternative possible. Regardez, le moindre mot contre Ségolène et c’est branle-bas de combat de type « ah non, 21 avril, souviens-toi quand tu votais Taubira ou Mamère »! Vraiment flippant pour l’année prochaine !