Bon je sors de la farce de Royer et Zéro. A chaud. A vrai dire j’allais avec un a priori ultra négatif. Taper sur Chirac à 11 mois de la fin de son mandat, alors qu’il est attaqué de partout, ce n’est pas vraiment du courage. Le pauvre est une ambulance à ce niveau là. Il l’a bien cherché, ok ok. Mais voilà, l’actualité ne devrait pas être un président qui a joué avec les instruments d’état, qui s’est cramé et qui maintenant fini ses douze ans de règne sous perfusions. Le film finit même par faire oublier que c’est Didier Gustin qui l’imite, et balance toute une série d’extraits dans un ordre plutôt logique et plus ou moins chronologique. Selon K.Zéro après la projo, c’est l’autoportrait d’un animal politique qui ne croit en rien, une vraie girouette électoraliste. Un keum dont l’unique envie sur Terre est de conquérir le pouvoir… et c’est tout. Et bien ça se tient, et c’est surtout marrant. Enfin drôle façon Karl Zéro bonne période, celle d’avant le Vrai Journal. Le Zérorama. Chirac n’en sort pas vraiment plus sympa. Enfin en tout cas pour moi et mon compagnon d’armes qui somme plutôt hermétiques aux films de propagandes. Certains passages auraient sans doute gagné à être plus montré, recadré. D’autres sont tout simplement incroyables. Les montages, la prestation de PPDA le highlander des journaleux TV… Et puis la non-poignée de mains entre Giscard et Chirac est absolument fantastique. Mais que reste-t-il du film ? On aurait pu faire un grand panaché Mitterand-Chirac, ou « la dégradation de la Vème République »… Ce qui est plus grave, c’est les gens qui vont dire encore que ce film (certes partial et partisan) dégrade l’image de la politique sans rationaliser ce qu’ils ont vu. C’est un Karl Zéro show. 90% de ce qui le verront sont de toute manière de gauche. A un an de la présidentielle, dès la moindre opinion anti Ségolèniste, on peut se voir opposer le célèbre « ah mais non, malheureux ! souvient toi du 21 avril ! ». La vie politique est assez fascinante car sa perception change du tout au tout selon les individus. Chirac et Jospin discutant ensemble du bienfait de ne pas se rentrer dedans lors de leur débat, est vécu comme une grave accoquination, des mecs qui vendent leurs chemises. Alors qu’on peut simplement y voir des gens bien élevés débattre. Au final, il en reste un film drôle, mais rien de plus. Ni fleurs ni couronnes.