L’entente fusionnelle entre ciné et TV se poursuit avec Mission Impossible III. Ce dernier fait largement oublier la tentative John Woo recruté « parce que les réalisateurs de HK étaient à la mode » il y a quelques années. Non, là c’est JJAbrams, le goupilleur des séries Alias et Lost. Un cador du cliffhanger haletant. Du coup, on a un film d’action qui se prend ‘achement au sérieux avec quelques zestes d’humour. Et là, on peut sortir sa liste des règles de tout bon « actioner » :

  • Un héros qui ne loupe rien. Qui n’essouffle jamais et surtout qui n’est pas effrayé par la verticalité d’un mur, tel un ado dans un film de Miyazaki.
  • Un méchant mais très très méchant. Plus il est méchant et fou, plus ça marche. On peut même se payer le luxe d’avoir un héros naze si le Némésis est complètement barré. Cf filmo de Brukenheimer et ses Malkovitch et autres bad guys.
  • Très important, un supérieur, généralement flic et con. Le type psychorigide. Le genre qui soulignait à la règle ses cours avec son bic 4 couleurs. En vieillissant, il devient une tête de con. Si le héros est blanc, prendre un noir. Ici c’est Lawrence Fishburne, qui déclame ici sans doute les meilleurs one-liner qu’il n’ait jamais exprimé au cinéma. On le voit peu mais il tient une forme olympique. Les apprentis commissaires de police devraient étudier son rôle avec attention.
  • Il faut à un moment, une situation de crise ultime. Genre les prisonniers s’évadent (voir filmo Brukenheimer, Con Air etc). Ici, c’est une évasion qui se fait au chasseur de combat, et avec des équipes de Kerberos (séquence incroyable dite du « tu en as pour ton argent » ).
  • Un personnage comique pour mettre en relief tout l’humour de notre héros. En général, un flic avec du bagout, ici, un informaticien tendance « Otacon » de MGS, joué par le mec du très over-hypé Shaun of the Dead.
  • Une résolution de type happy end mielleuse. Exemple : le héros retrouve sa meuf / fille / le vilain flic devient bon, il prend sa retraite mais reviendra dans la séquelle. Soit une, soit tout ça en même temps. Voir toute la filmo de Brukenheimer. Encore lui.

2h d’une machine d’ entertainement à toute allure, l’efficacité dans tous les plans. Ca explose de partout (étrange quand on se souvient de la série TV et de son rythme derrickien.) Y’a du savoir faire. Cruise joue de manière touchante et surtout personnelle les émotions de base. La colère, la joie, l’arrêt cardiaque. On ne lui en demande pas plus. Comme pour le film. Une machine à divertir où l’on retient son souffle, qui broie tout sur son passage, tel une argumentation unilatérale d’un congrès de Lutte Ouvrière. Si MI :3 était une technique de combat, ça serait un coup dans les couilles. Un coup bas.