Sans image.

En général, quand la critique vous vend « un univers » en parlant d’un réalisateur, c’est une manière détournée pour dire que ça ne plaira pas à tout le monde. Un « univers » en comédie, c’est segmentant. Il y’a les 8-14 ans de Scary Movie, plus cinéphile pour OSS, l’humour démago de Camping, nos Jours Heureux fédérateurs, Les Bronzés pour les trentenaires nostalgiques, l’humour judéo-new yorkais intello de Woody Allen etc etc… Il faut bien mettre ses marques pour ne pas se marcher sur les pompes. Avec « Changement d’adresse », j’ai découvert « l’Univers » d’Emmanuel Mouret, ultra soutenu par une critique ultra dithyrambique qui le qualifiait au minimum de truculent et de fin. Et en général pour bien appuyer, le réalisateur sort dans les interviews des noms d’auteurs. Allen. Rohmer etc etc. La dernière fois que je suis sorti horrifié d’un film à qui on a fait autant de lèche devait être Rois et Reine (dont l’acteur fut césarisé par la suite). Mais là, c’est la claque. Une espèce de marivaudage mou, un peu comme si on avait donné un caméscope au premier de la classe de votre lycée, celui avec la raie au milieu et les pulls à carreaux. C’est bien simple, rien ne va. Aucun trait de caractère n’est crédible, on est dans le gaga heureux. Et au casting, la neo-stardom Frédérique Bel (la minute blonde), pas gâté car elle joue comme dans ces scénettes de 3 mn. Ariane Ascaride, jamais loin quand on parle « d’univers » à la noix joue un rôle là-dedans. Forcement. Et le meilleur, figurez vous, c’est Dany Brillant. Oui oui. Un prof de cor (l’instrument, attention gag à développer)s’éprend pour sa colloc qu’il a vu 3 mn, mais il pourrait tout aussi bien tomber amoureux d’un lampadaire. Il la drague de façon molle, soutenue par sa colloc neuneu (la blonde susmentionnée). Triangle amoureux tout ça. Si c’est pour donner une indication, il rentre dans mon trio de films révoltant que je n’ai pas pu finir, puisque sorti de la salle. HO RRI BEULEU.