Attention, coup de cœur. Žižek est mon auteur de chevet depuis quelques mois et après avoir dilapidé tout ce qui ce fait en français, il va me falloir puiser dans ses écrits publiés aux USA. Žižek (avec double accents, oui) est un philosophe et psychanalyste slovène qui fut longtemps interdit de publication comme tous les esprits non communistes de ces régimes. Son travail puise principalement sa source sur la psychanalyse lacanienne, et l’a conduit à travailler sur des sujets aussi varié que la tolérance, la mondialisation, la réalité et l’identité. Penseur qu’on peut qualifier de gauche, il s’en prend au communisme, au socialisme européen tout autant qu’à l’antiaméricanisme primaire de ces 10 dernières années. Mais la spécialité du gonz, c’est les parallèles avec la culture populaire classique : Spielberg, Harry Potter, l’évangélisé Judas et Matrix (un des axes premiers de son bouquin « Bienvenue dans le désert du réel »). Mais son meilleur disponible est « la Marionnette et le Nain », une relecture du christianisme par le prisme de Lacan et de Hegel, iconoclaste pour peu qu’il reste quelque chose de subversif dans une réflexion profonde sur la religion qui va jusqu’à une métaphore de l’œuf Kinder. Le grand écart. En plus, certains passages sont vraiment désopilants. Rigoureux et pragmatique, athée mais ouvert, c’est, quoiqu’il en soit, un bien malin livre de philo moderne, très au dessus des gus français qu’on nous sert dans les Campus et autres émissions littéraires. Žižek, le compagnon idéal de vos vacances.