Brillant.

Le quatrième de couv’ :

« Comment l’amour qui nous abêtit, et qui est potentiellement capable de faire de nous des brutes, peut-il être ressenti et désigné comme le bonheur suprême ? L’amour n’est-il qu’une maladie, et non la plus belle, mais la plus terrible qui soit ? Ou bien est-il un poison dont le dosage décide s’il est bénéfique ou dévastateur ? Au secours, Socrate, au secours ! » C’est bien l’amour et son funeste double, la mort, que l’auteur du Parfum a choisi d’embrasser ici dans un même mouvement d’humour et d’audace. L’essayiste en appelle à Goethe, Wagner ou Stendhal, compare les destins d’Orphée et de Jésus qui, tous deux, ont tenté de vaincre la mort au nom de l’amour. Mais c’est surtout le romancier que l’on retrouve avec bonheur dans ce bref essai, lui qui sait, mieux que personne, brosser en quelques lignes des saynètes cocasses et bouleversantes.

Süskind s’attaque par ce petit essai à un sujet sous un angle intelligent, la dualité de l’amour et de la mort, via des exemples canoniques ou sur quelques moments plus insignifiants de notre vie contemporaine. L’auteur ne cherche pas à délivrer une opinion personnelle, une banalité vue et revue dans le premier mag’ féminin, non. Pas le genre de la maison. Mais la patte Süskind (la meilleure chose qui soit arrivé d’Allemagne depuis Beethoven), c’est une écriture millimétrée, précise dans ses effets et enivrante. On ne peut que trouver cela trop court.