Ok, on ne parle pas souvent concert ici, mais en voici un qui aurait mérité son concept album : le Live des Daft Punk. Arrogant, ingénieux, il est la somme des 3 premiers skeuds du duo qui, sur scène, mouillent leur chemises (ou leur combi) dans un megamix fou de leurs tubes. Tout d’abord le contexte : uniquement sur scène de festivals (plus rien de prévu en Europe, mais il vous reste l’Amérique du Sud encore), il suit le dogme de la rareté, de l’absence et de la distance. Moins ils circulent, plus le buzz monte (perso, gaulé en Belgique la semaine dernière). Présent sur une scène pharaonique avec lumière pyramidale, on assiste à une espèce de pluie lumineuse syncro avec le son, de manière très travaillé (les vidéos youtube ne leur rendent pas justice), mais sans avoir l’air de trop y toucher. Les deux gonz entrent sur scène (à moins que ce ne soit pas eux ? Dans une interview récente, ils avaient l’air de dire qu’ils étaient en personne aux manettes, mais allez savoir !) et alignent leur show implacable, qui commence sur l’air de Rencontre du troisième type. Zéro contact, totalement déshumanisé, la thématique des 3 albums est là.


Le truc ingénieux, c’est Human after All, leur disque le moins réussi (ou d’apparence le moins audacieux) est parfaitement intégré, et grâce à d’habiles mélanges, devient un parfait complément de mix fusionnant de manière thématique et maligne : Télévision Around The World, Super Heroes After All etc. Le tout dans un déluge coloré, 45000 personnes (ce soir là) sautent sur place et dansent. La trance jusqu’au final coup de massue. Bounce


Dans le genre osmose collective, ce concert mégalo, point final logique d’une trilogie musicale, atomise tout et propose vraiment autre chose de ce qu’on a l’habitude d’expérimenter en matière de techno. Depuis, l’habile et très réussi bootleg du show tourne en boucle. Un radicalisme musical, à l’image d’un rouleau compresseur lumineux.