Attention film de genre. Rob Zombie (un pseudonyme ?) bricole ici une espèce de Thelma & Louise tendance « la famille massacre ». Une famille de fous, sadiques assassins en série, passent entre les mailles des filets tendus par la police. Imaginez un « Sherif, Fais moi peur » à la sauce « Train fantôme » de la fête à neuneu. L’histoire se passant dans les années 70, M.Zombie (le verlan de M.Bison) s’en donne à cœur joie pour habiller son histoire de multiples effets d’époque, en y collant un maximum de filtres granulés, servis par un montage « Drôles des Dames ». C’est bourré de références futées (Peckinpah) qui trahissent la cinéphilie décalée du réa. Y’a pas à dire, c’est soigné avec son petit air de ne pas y toucher. Malheureusement, le film est totalement contemporain dans son écriture, et après une heure en trombe, on voit débouler un flic ultra fanatique, un ersatz de Charlie Branson. On tombe dans la métaphore à la noix « le policier, gardien de la justice, sensé faire respecter l’ordre n’est finalement qu’un fou comme les tarés qu’il poursuit ». “CRS,SS. Shérif, vomitif” etc etc. Et franchement, j’en peux plus, de cet activisme gaucho-nihiliste américain à la Carpenter qui malheureusement nous présente un cinéma bicéphale : d’un côté le conservatisme tendance born again christian de pacotille à l’image de leurs « actioners » (Superman, MI :3 pour ne citer que les plus récents) et de l’autre ce ciné d’anar, de ces réalisateurs qui jouent aux plus malins alors qu’ils ne déversent eux-mêmes qu’un propos ultra conventionnel et balisé de décalage politique, à l’image de Joey Starr qui vous invite les djeunz à voter ou de feu le vrai journal de Karl Zéro ou de la filmo de Michael Moore. Le plus agaçant, c’est que les spectateurs (forcement conquis, il n’y a qu’eux qui vont les voir, ce genre de ciné est aussi sectorisé que ne l’est la FM) gobent aussi facilement cette alter-cinéphilie fatigante.