Un bon titre bien monosyllabique. Quand on opte pour ça, n ne doit pas se planter. En général les adaptations de pièces de théâtre, comme c’est le cas ici, nous offre des petits moments d’acteur. Mais là, rien ne fonctionne. Lambert Wilson joue un mec alcoolique comme lorsqu’on fait semblant d’avoir bu entre copains, le genre « beuuuuar j’ai trop bu ». Arditi, tout en retenue est peut-être le seul d’à peu près convaincant, façon Crédit Lyonnais… Mais les autres, olalala. Même Claude Rich qu’on ne voit pas à l’écran surjoue. Pour le reste on nage en plein « ailleurs de la vraie vie ». Machin voit une vidéo où l’on voit une femme (juste le corps, hein pas la tête, faut pas pousser trop loin) danser en porte-jarretelles et sa sœur s’exclame en le surprenant « oh mais tu regardes du porno ! Mais que j’ai honte !» outrée. Le même machin, agent immobilier, voit sa cliente renoncer à un achat et faire une mine déconfite. Hein quoi ? Un agent immobilier à Paris, qui est triste de perdre un client ? Come on, wake up !! Mais le pire, c’est ces discutions de bar d’hôtel de luxe sur l’amour, sur un ton désabusé. En général, la phrase commence par « L’amour, c’est comme du fromage râpé, au début on en étale beaucoup, mais quand il en reste plus que la fin du paquet, alors on essaye de le faire durer ». Ca marche aussi avec les cacahuètes, la bouteille de vin etc. Mais pour en revenir plus spécifiquement à Cœur, on se dit toutes les 5 minutes, « bon, il va se passer un truc énorme, un gros renversement, quelque chose ! ». Mais rien, c’est comme si on avait 6, 7 gus complètement en dehors de toute réalité dans un endroit supposé être Paris recouvert de neige. Ah oui, la neige, elle ponctue tout les changements de scène, ce qui est sans doute l’effet de cinéma le plus ringard avec les pages qui se tournent dans Star Wars. Sinon, zéro proposition, on remballe tout.