Le film all-star du polar français dans la mouvance de ceux qui veulent faire à l’américaine avec toujours ce quelque chose qui manque. Déjà on a François Cluzet, l’action movie star du pauvre. En France, il y a un vivier dingue pour ça : Clovis Cornillac, Jean Reno lorsqu’il est de passage, José Garcia, etc. Du lourd. C’est peut-être ça qui fait tout le côté touchant de cette affaire de conspiration classique : Cluzet ne ressemble pas à Cruise, Vin Diesel, Matt Damon ou Will Smith. C’est littéralement l’incarnation du « boy next door » à la française. Le pinacle du film, c’est cette course-poursuite à pied où il se vautre la gueule méchamment sur le béton. Un accident banal qui trahit le dilemme du film, perdu entre film à la ouanagaine, gratin du ciné francais multi césarisés et l’improbabilité affolante du suspense face à sa conventionalité mordante. Ne le dis à personne est un triple saut, clopin clopan, qui passe les minima sans se forcer alors qu’on avait la matière de faire un bon saut en longueur.

(2006)