Anna M. est flippante en érotomane. Elle s’amourache d’un docteur qui n’a rien demandé (Gilbert Melki, a.k.a le Pacino français). Mais pas genre un peu, la bonne grave malade mythomane. Petit à petit, à coups de crises foudroyantes, elle bascule dans la folie furieuse, bien violente. Le setup a tout d’un téléfilm M6 si la malade n’était pas joué par la sensationnelle Isabelle Carré, inouïe de justesse dans l’escalade de sa folie. C’est sans doute l’irrationalité la mieux rendue depuis la « femme à la chouette » dans Twin Peaks, mais toujours en restant ancré dans un réalisme quasi-médical. Cet effroi survit même à une fin un peu pipo qui, forcement, prend soin de désamorcer la folie pour éviter que les gens fassent des cauchemars.