Attention si vous êtes fan de Goya comme oim, vous allez être particulièrement déçu. Voici ce qui sera sans doute le film le plus pipo de 2007, « les fantômes de Goya ». Et pourtant, c’est signé Milos Forman (Man on the moon, Amadeus, Vol au dessus d’un nid de coucou etc ), du bestiaux qui maîtrise les biopics. Pour Goya, faut s’accrocher, parce qu’il n’y en a pas des masses. Il es joué par un suédois déjà habitué à imiter le russe dans Octobre Rouge. Un suédois, un espagnol, un russe, tout ca ne veut plus rien dire quand on tourne en anglais hein ? Mais en fait, lui n’est que spectateur, toute l’intrigue tourne autour de Nathalie Portman, alias l’Actors Studio pour les nuls, qui joue en mode alléatoire. Selon toute vraisemblance, elle arbitrera Intervilles l’année prochaine. La pauvre louloute, trainant dans un Quick de l’époque (circa 1785 or so, l’exactitude n’a pas non plus d’importance) se fait arrêter par la très sainte inquisition. Elle n’avait pas mangé de porcelet et se fait donc torturer jusqu’à ce qu’elle s’avoue juive, rouquine et fan de Tupac. Toute la torture est à l’écran, hein, zéro subtilité comme dans tout le film, sauf quand vient l’abus sexuel de la jeune fille, lourdement suggéré (comprendre qu’il ne manquait plus qu’un bruitage de real-TV ainsi qu’un synthé marqué « Elle se fait violer par Steevie ») par son questionneur, Javier Bardem (sans doute le moins pire de ce freak show, sans rire). Ce dernier sera pris au piège par sa famille et se fera torturer jusqu’à ce qu’il avoue qu’il est le descendant d’un singe. Non là, ce n’est pas une blague, c’est bien le film qui continue. Ah, à propos, que viens faire Goya dans le titre ? Bah il a fait le lien entre la famille de Portman et l’inquisiteur, mais sinon, c’est un lâche assez en retrait, du genre « non, arrête, tu vas avoir des ennuis ». Humilié, l’inquisiteur fuit. 15 ans ont passé, sans que Goya puisse faire sortir sa muse. Bravo. Heureusement vinrent les français mené par Bonaparte.

ATTENTION NOMINATION POUR : SEQUENCE NAZE 2007 Et astuce pour toi, apprenti réalisateur : La guerre va avoir lieu. Il faut montrer le clash, et ce qui se prépare. Des milliers de soldats. L’odeur de la poudre, le bruit des canons et de la guerre, du sang, de l’horreur, des chevaux dans tous les sens. Ca va être le chaos. Il y a tout ça dans « Les fantomes de Goya », quand soudain, la scène cède la place à… Deux poulets qui sautent dans une rue. Oui. Deux putain de poulets. Puis un mec en cheval qui arrive, genre « la guerre est finie, wouhou ». Il faut le voir pour le croire !

Retour en Espagne, Nathalie Portman est libérée. Elle est devenue folle et joue la démence un peu comme (Attention, quart d’heure cinéphile « hommage ») feu Michel Serrault dans Les Rois du gag de Zidi, quand il est sensé sortir d’un souterrain et qu’il n’y a plus âme qui vive sur Terre. Nathalie arrive chez Goya (qui a décidé de resservir un peu, histoire de) et lui annonce qu’elle a donné naissance en prison à une fille qui a donc logiquement autour de 14-15 ans. Notre artiste hispano-suédois la croisera par hasard dans la rue, elle fait le trottoir ! Il n’aura pas de mal à la reconnaître, elle est jouée par Nathalie Portman, elle même ! Et alors là, c’est le cosmo-comble : elle joue plus mal la pute que la folle. Bon dieu, mais quelle folie de casting de lui faire jouer les deux rôles ! Et alors, megaton gigashock, le père de la gosse, l’ex-inquisiteur, revient en révolutionnaire zélé, avec super laïus sur Voltaire et Diderot. On est même plus dans le déni à ce niveau là. Il fout en taule son ex chef, grand maître inquisiteur, Michael Lonsdale, pourtant super mais toujours fouré dans les bons coups de l’église depuis le « Nom de la Rose ».

Bon, pour être sur que vous n’alliez pas voir ce gloubi-boulga incroyable, les anglais s’allient aux espagnols et font fuir les français, le néo-révolutionnaire Bardem est rejugé par l’inquisition remise en place et exécuté en place publique sous les yeux de sa fille Portman et l’ex-taulière Portman. Scène de fin, la folle suit la chariolle qui emmène le cadavre de l’ex-inquisiteur, avec un bébé trouvé par terre dans les bras, tandis que Goya, qui aura autant servi que Francois Fillon dans cette histoire, marche au loin, dépité. Cut. Plus lourdingue, tu meurs.