Eastern Promises (Les Promesses de l’ombre)
Un film sur la mafia russe, mais principalement joué par un anglophone qui, à priori, n’en parle pas un mot… Ca fait peur au russophone que je suis. Viennent des images de type José Garçia qui vous fait le rital/l’espagnol/le séfarade/le portugais avec la même intention, en parlant fort et avec les mains. “you’ talkin’ to me ?” Viggo est quand même bien au dessus de ça. On sent qu’il n’est pas ruskof mais son intensité de jeu est stupéfiante. Il incarne dans Les Promesses de l’ombre un homme de main d’un gros mafieux russe qui fait du biz’ dans la prostitution à Londres. L’infirmière jouée par Naomi Watts (miss blonde type, interchangeable et pourtant totalement convaincante) donne vie à un bébé. Pas de bol, la mère, droguée, tabassée et sans doute prostitué meurt juste après. Elle tente à sa manière de remonter la filière et fera donc la rencontre du Viggo susmentionné. Tout en muscle, le regard perçant, il sert encore une fois Cronenberg, dans ce qui a l’air d’être un film de commande, ne se gène pas pour faire quelques scènes fantastiques, manipulant son acteur dans tous les sens, une vrai symbiose. Au passage, Cron’ s’offre une scène de baston d’anthologie, juste avec 3 mecs dans des bains turcs, sans CG, ni trolls ni robots qui volent en cassant des villes. Pourtant la violence y est foudroyante, comme un pic narratif atteint dans History of Violence par la scène de sexe, elle aussi renversante. Il a sa vision et l’étale avec un savoir-faire de fou, un montage millimétré qui ne laisse pas de place à l’ennui. Il ne se cache même pas de faire du cinéma de genre, avec un final en moto à la limite du jeu vidéo et de la série B. Vincent Cassel joue la folie nerveuse, un rôle qu’il potasse depuis des années et qui semble ici parfaitement cohérente tant l’homosexualité refoulée de son personnages se sent à chaque plan. Moins profond qu’History ? Plutôt une variation ultra réussie sur le même thème.
Print article | This entry was posted by Kamui on 21/12/2007 at 00:23, and is filed under Cinématographe. Follow any responses to this post through RSS 2.0. You can leave a response or trackback from your own site. |
about 15 years ago
Je suis d’accord avec ton avis.
J’ai pas trouvé Naomi géniale géniale. Heureusement qu’à côté de ça, on a un Viggo qui est absolument ENORME. La scène dans les bains publics m’a chamboulé.
Et Cassel m’a bien plu à moi aussi, dans son rôle de "cuir" alcoolique. Le dernier film où je l’avais vu était Ocean’s Thirteen, j’avais pas eu une haute estime de lui à l’issue du film. Mais là, bravo mon ptit Vincent.
(sinon j’ai pas vu History of Violence pour comparer, mais ça ne saurait tarder)
about 15 years ago
History vaut vraiment le coup.
Cassel est étonnant. Il fait grosso modo le même rôle depuis la haine "le type vénèr" limite fou. Des fois ça passe (là) d’autres fois non (Rivières pourpres, Truc des loups etc).
Le meilleur cassel est à mon avis ‘l’appartement", un film bizarrement méconnu alors que c’est le première apparition on screen de lui et sa femme (je crois).