La vie des Autres

Essayé mainte fois d’écrire un truc, et à chaque fois pas réussi ou pas le temps. C’est pourtant l’histoire d’écoute téléphonique la plus touchante du cinéma, ever. Sans Mitterand.

Fur : un portrait imaginaire de Diane Arbus

Je pensais toujours que Diane Arbus était trop « girly ». Avec Nicole Kidman, on change d’avis assez vite. Excellent « bio-pic » un peu « what if » sur la vie de cette photographe. Robert Downey Jr (l’année prochaine en Tony Stark, vivement!!) campe un malade absolument somptueux. A noter quelques scènes d’un érotisme bizarre foudroyant. Vraiment sous-estimé.

Bug

Huit-clos adaptation d’une pièce de théatre sur la paranoïa. Ashley Judd (remarquable actrice au passage) et son partenaire mec donnent une belle leçon d’actors’ studio dans un climat ultra étouffant, malsain et psychologiquement violent. Le moment où tout bascule (paroles dans le noir échangé dans un lit post-coïtal) est un des moments les plus fantastiques du film. Passionnant mais il faut avoir le cœur un peu accroché ou une bonne distance avec le sujet, ce n’est pas le teen slasher du coin de rue.

TNMT :

A noter le pic au milieu du film, atteint par une baston dantesque entre Leonardo et Raphaël, merci youtube. Sans doute un des meilleurs duels en CG. Le reste est dispensable.

Ségo & Sarko sont dans un bateau :

Oh ne me lancez pas sur Ségolène… Ni sur l’autre.

Ma vie n’est pas une comédie sentimentale

Comédie sentimentale (justement) comme le cinéma en sort des hectolitres, au moins un par semaine en ce moment. A part la présence notable d’un camarade en charismatique testeur de jeux vidéo (et traducteur de klingon), c’est assez affligeant.

2 Days in Paris

Julie Delpy s’égotrip en fille moche en réalisant une comédie sentimentale très valable. Encore une fois on voit la supériorité du cinéma US (car il s’agit bien de ça) sur ses homologues français.

Love et ses petits désastres

Et triomphe du cinéma anglais dans son genre roi, la comédie sentimentale, avec sa méthode calibrée, quasi scientifique de créer des personnages secondaires intéressants, attachants et crédibles, tout en maitrisant le recul et le second degré. De plus, le film n’est pas avare en Brittany Murphy en pleins de tenues même les plus légères, plus excitante que jamais. Quelle belle fille, pourvu qu’elle soit un peu selective sur ses films et elle finira mieux que Sandra Bullock (premier exemple au pif). Meilleure Lov’com de l’année, sans problème, avis aux couples.

Persepolis :

Pas du tout « relaté » au truc. Passé complètement à côté des passages drôles… Le doublage manquait pas mal de pêche et de conviction. A moins que c’était une volonté du réalisateur ?

Zodiac

Tiens j’avais déjà écrit un truc sur Zodiac ? Tans pis, on va sniper. Peut-être le meilleur film de Fincher et pourtant plein de défauts : il colle trop à l’histoire et du coup, il bazarde ses persos presque comme dans une série quand un acteur ne veut pas renouveler son contrat, tel un parachutage idiot. Un énorme goût d’inachevé et de mouif.

Tehilim

Le film commence par une lecture analytique de la Torah, sur ce que fait quelqu’un qui perd ses repères. 2 mômes vont se retrouver sans père, disparu presque « comme par enchantement », et vont tout faire pour le ramener. Un film profond sur le désarroi avec une bonne dose de mysticisme religieux. Magnifique.

Ratatouille

Une grande leçon de cinéma, où l’on montre en une scène comment un rat va pouvoir donner des instructions à un être humain en lui tirant ses cheveux. Oui, écris comme ça, ça fait ridicule, mais le savoir-faire Pixar joue. Rien qu’avec cette scène, Ratatouille pose sa manière de percevoir le monde aussi surement que les voitures-mouches de Cars. A noter aussi le mecha design (les voitures ! les scooters !) et en guest Paris, modélisé en version kawaï-retro de manière absolument flamboyante. Truc bizarre : tous les rats qui devraient parler avec un accent français ne le font pas, préférant l’intonation Woody Allenienne. Mmmm étrange, cette sélection nationale…

Le michaël moore de l’année :

Mensonger, idiot, simplificateur et même dangereux. Et inefficace en plus: ça ne convaincra que les gens les plus simplistes déjà acquis à la cause. Vite vu, vite oubliu.

The Bubble :

Un habitant de Tel Aviv tombe amoureux d’un palestinien (qui lui aura bien du mal à vivre cette idylle). Assez simpliste, ce Roméo & Juliette à la sauce proche-orient n’a rien de marquant, si ce n’est une séquence de perte de pucellage qui me vaut cette triviale interrogation : est-ce par “conformisme hétéro” que les gays utilisent le missionnaire dans cette scène ? Une fin malheureusement en dent de scie.

Black Snake Moan

Cassé par la vie, Sam L. Jackson (il joue lui-même, comme d’hab) enchaine chez lui la nymphomane Christina Ricci (plus sexy que jamais, en minishort Daisy Duke, un pitch à elle toute seule) pour la guérir de ses “démons”. Une scène absolument fantastique, celle du Black Snake Moan, justement, où Samuel entonne un chant entre mystique vaudou et prêche, que dégusteront tous les amateurs de blues. Même Justin Timberlake joue aussi très juste et ne dénature pas le ton général. Du cinéma B qui va chercher au delà, ça fait du bien.

Raisons d’état / The Good Shepherd

Film « gros sabot » de Robert de Niro, le genre à faire 3h mais dont on sort en se disant qu’on a appris plein de trucs sur comment fonctionne la CIA. De l’efficacité à la Quin’ri, des acteurs au diapason pour un film ultra blabla, construit comme un biopic. Mouais.

L’avocat de la Terreur

Barbet Schroeder fait le portrait pendant 2 heures de Jacques Vergès, le goupillant totalement et le décapsulant à la fin en le mettant face à ses contradictions manifestes. Passionnant de bout en bout (connaître un peu l’actu des années 70 peut servir).

La Fille coupée en deux

Acting à l’avenant (mais peut-être est-ce un style), propos confus, situation difficilement envisageable… Chabrol qui réalise comme Woody Allen, son style, enchainant juste ses films par principe de réaliser… zzzzzzzz

La vie d’artiste

Quand on vous parle de « film parisien » avec un ton méprisant, c’est à ce film qu’il faut penser. Tout y est hideux, des personnages imbus d’eux-mêmes, des situations… Denis Podalydès de la comédie française ne peut pas sauver cet objet vilain. A noter qu’une des actrices double un « manga » (des extraits de “Nicky Larson passent”, sous un autre titre, Yoko quelque chose… Bonjour la crédibilité) tandis que le film se termine sur une fausse convention, type japan expo mais en toc (passage qui mérite d’être youtubisé par les fans pour montrer avec quelle non-exactitude on peut évoquer leur passion). Horrible. Et moche.

Superbad De l’autre côté du globe, une leçon de comédie. Après un début un peu mou, on pouvait craindre le pire. C’est alors qu’arrive le super geek « Mc Lovin » qui vient dynamiter le film. Le Deadly Trio part pour des aventures de fins d’année en vue de dépucelage. Une efficacité de réalisation et de narration, doublé d’une espèce de filtre de nostalgie. Tellement mieux qu’American Pie, tellement supérieur à tout ce que le cinéma français aura tenté en drôle ces dernières années.

The Youth without Youth

Nul. Le retour de Coppola père à la réa est désastreux, pontifiant comme un gars qui veut signifier des concepts cosmiques à chaque plan (remember the Fountain). Un mec frappé par la foudre en Roumanie rajeunit. A partir de là, le film part en sucette métaphorique, parabole de n’importe quoi et des petites lubies du réalisateur. Sidérant de non-intérêt, donc culte à bien des égards.

My Bluberry Nights

Wong Kar-wai fait ici un spinoff de ses films, en transposant ses chinois aux USA. Norah Jones rencontre Jude Law qui tient un bar. Mais en pleine rupture amoureuse, elle se casse (euuh mais pourquoi ?!) pour faire un tour des usa, ce qui est très commode pour sortir la playlist ipod de Wong Kar-wai. En plus d’être plombé par des dialogues imbittables type Lelouch (« tu sais, la vie, c’est comme une tarte aux myrtilles… » ce road movie amoureux est inégal et difficilement crédible (Oui, donc Jude Law, patron de bar, va passer un an… un an… à attendre un hypothétique retour de cette fille somme toute assez banale, et surtout, sans qu’aucune nana ne tente sa chance sur lui… sur fuckn’ Jude Lawa Maiiiiis oui bien sûr, l’amour c’est beau. A noter une bande son quand elle n’est pas assoupissante (Norah) est honteusement pompée sur d’autres trucs (celle de Carnets de Voyage à un moment…)

Forêt de Mogari

Beaucoup moins bon que Shara, cette balade champêtre d’un petit vieux proche de la mort et de son accompagnatrice, lente, silencieuse, a 2-3 scènes vraiment grandiose, notamment celle d’une pluie torrentielle qui s’abat sur les deux pèlerins. Pour spectateurs patients.

Old Joy

Balade champêtre bis entre deux potes d’école, l’un devenu beatnik, l’autre plus senior manager. La vie les sépare désormais, mais ils « bond » together dans cette balade dont la seule scène d’action est une proposition de massage. Assez fin, pour spectateurs patients aussi.

Syndromes & a century

Sans intérêt, aucun.

Secret Sunshine

L’actrice s’est chopée une palme pour son interprétation super larmoyante de son « combat de femme » tellement standard qu’on le croirait calibré pour M6. C’est un classique… Quand la femme tombe dans legouffre/ladrogue/ladétresse, il y a toujours une récompense à la clef. Heureusement joue aussi Song Kang-ho (Host, Memories of Murder), brillant comme à chaque fois, qui sait jouer ce regard vide mais lucide comme personne d’autre au monde. Largement overhypé, Secret Sunshine sombre trop souvent dans le too much pour qu’on s’en souvienne plus que de raison.

Ceux qui restent

Vincent Lindon (je l’aime bien) et Emmanuel Devos (sans moi) dans un mélo un peu décousu et sans vraie finalité. Pas touchant pour un sous. Avec des coréens, c’eut été sans doute mieux.

Le rêve de Cassandre

Woody Allen, non drôle, filme presque une pièce de théâtre dont les enjeux dramatiques sont plus que bof. Heureusement que se termine sa trilogie anglaise très imparfaite, il va pouvoir revenir aux choses sérieuses.

American Gangster

Grosse machine du film gangsta appliquée, Denzel Washington n’y est même pas vraiment énervant. C’est dire. Il y a toujours ce petit côté agaçant, ce monde des années 70 sur plusieurs plans de lectures, à la limite des calques Photoshop genre « regardez comme je vous restitue une époque ». Dans son genre, We own the night était plus subtil. Heureusement, la fin, tout en actor’s studio vaut largement le coup de se matter ces 2h30. Du bon cinoche à la K1ry, t’as vu.

Fantastic Four and The Silver Surfer

Oh, commencez pas. Craptastic Four.

sur 5