Préparons un peu le background pour les newbies et nos amis du quebec Tandis que tout le monde se fout de comment va se terminer Astonishing (chacun fait comme si il n’avait rien vu), Xmen et Uncanny préparent depuis grosso modo un an ce cross-over destiné à faire revivre la fibre des années 90. Le début des années 9O, c’était top, y’avait Culture Beat, Master Boy, 2 Unlimited, mais aussi Nirvana, R.E.M et Michel Drucker.

En comics, les années 90, c’était des gros gars qui vivent dans des bunkers sans identité secrète, qui passaient tout le temps à se battre entre équipes copines. Vestimentairement, ils avaient des gros guns, des épaulettes molletonnées et pleins de petites poches pour mettre des accessoires super utiles comme un épluche-tomate. Et c’est vraiment pratique si on ne veut pas s’ébouillanter. Le roi des ceintures à poche, c’était Cable, au design ultra chargé en n’importe quoi, à la Rob Liefeld. C’est le plus gros récif des années 90 dans le monde Marvel, increvable comme sa volonté de faire la guerre pour sauver un futur d’où il vient mais qu’il a déjà sauvé maintes fois. Malheureusement il est mort (chuuuut c’est une astuce du scénar, en fait dans son titre Cable-Deadpool, ils n’arrêtent pas de faire des blagues là dessus, genre « on y croit, hein, ils ont annoncé son nouveau titre solo pour la rentrée déjà, mais wink lol mdr on fait comme si on ne savait rien »). Nathan Summers est donc simili tué sur son île/pays de mégalo-kouchnerien, se faisant tout autant simili-sauter la gueule plutôt que de crever sous les mains des deux psychofous Gambit et Sunfire, le “japonais-brochette fromage” inventé à une époque où le japon n’était pas aussi hypé. Eux et leurs potes les nouveaux Marauders tuent toutes personne issues des ouates milles futurs alternatifs des X-Men. Et ça fait à peu près autant de peuple que toute la population du Sénégal. Ils vont même jusqu’à chercher les livres de Destiny (Xtreme Xmen, remember !) pour les cramer. Après avoir exterminé pleins de gens du futur à l’exception de Bishop (sans doute parce qu’il a abandonné ses ceintures à poches et à couteaux suisses depuis quelques années, le malin !), les Xmen mené par Rogue sont trahis par plusieurs de leurs membres : Mystique (duh genre tu lui laisses les clefs de chez toi) et Lady Mastermind (non mais franchement, porter un nom comme ça dans le monde Marvel, c’est comme utiliser Lady Guy Georges comme pseudo dans le nord de Paris). L’équipe finit décimée, Rogue est capturée, tandis que seuls restent debout Canonball et Iceman (dessinés pareil par Humberto Ramos, tips, celui en calebut c’est Iceman). Toute ironie mise à part, c’était un bon run, sans doute parce qu’il y a comme une envie d’aller quelque part, ce qui ne coule plus de source avec les X titles depuis le départ de Grant Morisson. La ligne entière nage à vue. Mike Carey a monté son équipe de bras cassé pour la dégommer très vite après, installant les grosses bases du scénario de Messiah X. Uncanny X-men aussi, de retour de vacances depuis l’espace a tenté de développer quelques idées (Magneto, someone ?) mais le dessin était si Larroca-isé que c’en était insupportable. X-Factor suivait son petit bonhomme de chemin, dans son coin, mais tout en qualité. New X-men, bon ça intéresse quelqu’un. Durant 2 mois a défilé une histoire backup story dans tous les numéros avec Beast qui essaye de trouver pourquoi la race mutante est en voie d’extinction. Après 17 épisodes (oui oui), il arrive à la conclusion qu’il n’y a rien à faire. Trop super, merci. Décimer la quasi totalité des mutants n’aura finalement donné que très très peu d’histoires intéressantes et toute cette quête semble poussivement amené pour rappeler l’enjeu de Messsiah CompleX

Commence Messiah CompleX, premier crossover en 10 ans du monde X. Là ca va commencer à spoiler.

Cerébra détecte un nouveau mutant. Oui, alors que tout le monde croyait cela impossible, il y a une nouvelle naissance enregistrée par la machine qui ne servait plus à grand chose, dans un petit bled paumé. Les Xmen se dépêchent pour y arriver, mais tout a déjà cramé. La ville a été rasée par les Purifiers, des extrémistes antimutants (ridicule quand même vu combien il en reste mais eux voient le bébé comme « l’antéchrist mutant », classe comme CV) qui se feront dégommer par les Marauders envoyé par Mista Sinister (hey, le méchant des années 90 !). Ok, il a perdu un peu de sa superbe à force de scénarios pourris, mais le meilleur bad guy qui manipule et fait bouger ses pions dans l’ombre, c’est lui. Page de fin : Roooooogh fait le monstre qu’on ne peut pas connaître à moins de lire new Xmen. C’est Predator X (un nom ridicule comme du Joe Casey des années 90 !) et on va le voir comme ça, une page par ci, une page par là pendant 7 8 épisodes à faire beuuuuargh et tuer un keum qui traverse la rue. Honnêtement, ça serait en rythme mensuel, ça serait imbitable, mais là, ça « peut » aller, ça rappelle juste cet extrait de Holy Grail des Monty Python avec Lancelot qui attaque. Kiffe la vibe, mec.

Le premier tome introductif réussit à nous expliquer correctement (c’est Brubaker au clavier) l’enjeu et l’importance de la gamine (c’est une fille, mais on le saura plus tard). Pour l’occasion, Marvel a sortit Marc Silvestri (hey les kids, c’est les années 90 !) le keum qu’on sort un peu comme la jolie vaisselle de la table du dimanche quand vient mamie.

Uncanny Xmen alias Chapter 2 est dessiné par Billy Tan qui se débrouille pour dessiner des bastons type 90’s, mais en expression faciale, il est à peu près aussi doué qu’un peintre en bâtiment. Les scènes de discussions sont une tragédie de non-subtilité sans parler de la visière de Cyclops qui fait méchamment pitié. Dommage, il ya de bon passages, notamment le dit Cyclops qui envoie se faire foutre Xavier (ok j’ai jamais aimé le Xavier post 90’s, celui du troisième frère Summers et de toutes ces conneries sarkozistes mais là, c’était très in character. Cyclops is the bad ass. Les membres d’X factor déboulent (très bien écrit par Bru, qui touche) et Scott leur demande d’aller voir Forge (yo, souvenir souvenir) tandis que Rictor qui a perdu ses pouvoirs après Decimation va infiltrer les Purifiers. Le plot avance, cool. Dernière page Predator X fait graaaaaaor.
Tan cède la place à Scot Eaton, dessinateur limité, mais qui peut raconter une histoire, on verra bien. Chapter 3 propose une baston totalement gratuite (tout autant que dans le numéro précédent) avec des Acolytes. On se demande un peu pourquoi les Xmen les traquent au lieu de se charger en priorité du bébé : on comprend vite qu’il a été décidé en interne qu’il y aura une baston par numéro. Les New Xmen essayent de faire quelque chose mais sont privés de Benco par Cyclops tandis que les scénarios de Rictor et de Madrox + Layla avancent : ces derniers montent dans une machine à remonter dans le temps.

Ils débarqueront dans le chapitre 4, 80 ans dans le futur, dans un monde post apocalypticomescouilles où les mutants sont mis dans des camps. Encore… Mon dieu, pitié, on a déjà TOUT écrit sur les futurs alternatifs. Les Xmen retrouvent les Marauders et cherchent à retrouver le bébé, tandis que Rictor essaye de localiser le bébé chez les Purifiers. Ils ne l’ont pas non plus. Les New Xmen essayent de servir à quelque chose et vont tenter de flinguer des purifiers. Pas de bol, Lady Deathstrike débarque et embroche l’un d’eux. Il paraît que c’est une tradition, qu’un membre des New Xmen crève par numéro. Ah j’oubliais la double page d’intro : Graaaaaaouuugrrr A noter le style de Ramos superbement atténué. Il a compris que la stylisation, c’est bien dans Wolverine (le héros, c’est celui qui a des griffes) et que vaut mieux y aller mollo niveau dessin. Bref, tout en retenue, c’est joli. Mais ces efforts seront-ils utile quand déboule Bachalo en Chapitre 5 et son style ultra baroque limite fouilli. Il y a des pages, si les mecs ne disent pas à haute voix leurs noms, il n’y a aucun moyen de les reconnaître. Sérieusement, ce mec (habilement caché derrière un pseudo révolutionnaire), il est irreconnaissable si on ne disait pas son nom à voix haute.
L’unité graphique est vraiment à l’ouest, les gens vont se marrer à la lecture des Trade. Grosse baston Xmen Marauders, Gambit dit offpanel à Wolverine que c’est Cable qui a le bébé (arrivée très classe, visuellement le numéro le plus réussi). Mais ils y laissent quelques plumes, tout comme les new Xmen. Mais tadada les Sentinels sensés garder les Xmen depuis Decimation passent à l’attaque après qu’un mystérieux virus les bouffent. ROBOT FUCKING FIGHT ! (les sentinels, les meilleurs ennemis des Xmen !)

Chapitre 6 (et retour de Tan) Bishop arrive à temps à la mansion pour aider ses copains et remettre sa ceintures à poche qui servent à rien. Les télépathes sont tous bouzillés pendant que thunderbird sort d’une scène de coucherie avec Hepzibah pour planter ses couteaux dans les robots. Hey, mec, tu sers à rien, comme tous les mecs qui se sont appelés Thunderbird jusque là d’ailleurs. Ta meuf non plus, c’est juste une Wolfsbane blanche même pas mutante ! Cable continue de courir, poursuivi par des gens. On notera le manque d’unité graphique ridicule, puisqu’il porte maintenant des sangles qui tiennent un sac kangourou sur le ventre, mais avec un gros X dessus. Super naze et puis quand a-t-il eu le temps de s’en commander un ? (Le design changera dans les 3 numéros à venir, pas d’inquiétude, l’editor n’a pas fait son boulot). Cyclops en arrive (très vite, trop vite) à la conclusion que c’est son fils qui a fait le coup du virus… Hé mec, réfléchis, c’est ton putain de fils que tu croyais mort (encore une fois) et qui a toujours une bonne raison pour se battre. Ton fils !
Du coup Cyclops a une idée éditoriale digne de Marvel et décide de confier à Wolverine le commandement de X-Force, une équipe de 6 keums sensés agir discrètement et retrouver Cable, le bébé. Point commun, le flair et des lames. Ils ont tous des griffes ou des couteaux. Ouais, bébé, ca fera un bon titre à launcher après la fin du crossover, car dieu seul sait qu’on avait tous besoin d’un X-force comme ça qui va se transformer en titre de plus avec Wolverine et ses copains avec couteaux. Splash page finale de la honte.

Chapitre 7, Lady Deathstrike arrive devant Cable avec des copains soldats. Elle est bien décidée à le tuer. Ah tiens, deux pages de Raaahhh ! par Predator X, ça faisait longtemps. Pendant ce temps, dans-leur-futur-jamais-vu, Madrox et Layla sont capturés. Pas malin. Cyclops et Xavier se prennent le chou et ce dernier est limite à se sentir inutile comme Jospin lors de la dernière présidentielle. Cable va-t-il mourir ? Hé non car arrive X-force pour le sauver in extremis dans le chapitre 8.
Madrox et Layla (toujours chouette dialogue, mais bon dieu, j’espère que c’était nécessaire ce sub plot Genosha-esque, parce que ça traine en longueur). X23 tue Lady Deathstrike dans un combat où attention, elle place une GROSSe référence à Ken Le Survivant / Hokuto no Ken ! (meilleur numéro de la série, c’est sur !! Ramos s’en sort pas mal en plus par rapport à ses premiers X-Men). Caliban se jette pour protéger Thunderbird et crève (un new xmen mort de plus, on m’avait bien prévenu…). On l’avait connu plus résistant. Du coup, Thundy ne poursuit pas Cable qui au moyen d’un tour de passe-passe zarbi choppe le Blackbird des Xmen pour se casser. Pas con. Il a eu le temps de foutre sa ceinture au bébé qui l’accompagne, la sécurité, c’est important. Une page de Graaaaaour qui court sous la pluie. The plot thickens.

En gros, à un peu plus de mi parcours, ça n’avance pas oméga vite, ça ménage ses effets, et il y a pas mal de parties de scénarios laissés (volontairement on l’espère) en suspend. Ce serait insupportable en monthly (ne riez pas, il y a des séries comme ça qui ne se gênent pas, j’ai les noms) mais ça passe là. Le scénario ultra simpliste ne gène en rien, le parti pris est ici de l’exploiter sur 4 axes différents et de SYSTEMATIQUEMENT coller des bastons autour, comme de la confiture bonne maman. Du coup, on garde cet idée des années 90 avec des combats inutiles, des mecs, des vrais, des killers, et en même temps, on essaye de faire plaisir aux mecs qui écrivent des plots pas trop cons. L’embarcation est assez fragile et peut chavirer à tout moment.

La suite, very soon.