Me retirant peu à peu de la vie « forum » pour m’occuper de choses plus personnelles, de Robotics ou simplement pour refocuser mon énergie, c’est sans trop de honte que je ressors cette critique de World War Hulk d’il y a quelques mois, customisé Robotics. Et puis surtout, elle me servira pour la prochaine à venir. Voici donc World War Hulk. Et ça spoile méchant sa race.

QUE DU SPOIL, hein, t’es prévenu. Et je te tutoie pas par connivence, c’est vraiment pour prévenir.

Jugé trop dangereux par les Illuminati, Hulk est envoyé dans l’espace, en exil. En politique, on dirait qu’il est parti « enseigner au Canada » comme Alain Juppé et Philippe Seguin. Il se retrouve donc sur une grosse planète hostile, pas vraiment Neuilly-sur-Seine, où il est transformé tour à tour en esclave, en gladiateur puis en souverain. Il y découvre de nobles guerriers, une femme, elle tombe enceinte, bref, après une année sabbatique dans ce monde à la Conan en pire, Spartakhulk repart sur Terre en mode oméga vénère. On le comprend, sa femme (Caïera, on est prié de rire) ainsi que toute la planète a été anéantie par une explosion qu’il attribue aux membres des Illuminati. Pour ceux qui ont vraiment la flemme de cliquer sur le lien, ce club de jeunes giscardistes (Reed Richards, Iron Man, Namor, Xavier et Black Bolt), aux caractères retconnés à la limite du reconnaissable, a décidé que la chienlit verte devenait dangereuse (oui, soudainement Hulk aurait tué des gens). Ils ont voté son exil à main levée, vu que Black Bolt peut pas parler sans remuer des montagnes.

Hulk revient donc sur Terre, habillé en cosplay d’Obélix (sérieusement, une armure ?), accompagné par une bande de guerriers qui semblent sortir de La Rue Sésame et du Muppet Show. Ils sont, semble-t-il, surpuissant et pourraient battre n’importe qui. Personnellement, je leur trouvais un côté « Alpha Flight » pour Hulk, des keums lambda destinés à bousiller et survivre un combat contre tous les héros de New York. Ils y arriveront pas mal, mieux que Cloverfield. Hulk passe par la Lune pour déboîter Black Bolt qui au passage utilise son « criquitue » (il a d’ailleurs la fâcheuse tendance à pousser une gueulante tous les deux mois maintenant… il fut un temps où c’était ZE truc rare). Mais c’est classe.

Texte entre les deux:” “I didn’t come to hear you whisper. I came to hear you SCREAAAAAAM!!!””

Ca, ça, CA, c’est du freakn’ comics !

Sidenote:

Enfin, était-ce vraiment Black Bolt ? Difficile à dire, entre les 5 bandeaux événements en haut des comics Marvel, on ne sait plus si ca se situe avant Initiative, après New Avengers ou le super retardé Mighty Avengers, ni MessiaX-tinction agenda. Avant ou après la mort de la meuf de Sentry ? C’est le gros bordel et rien n’est fait pour aiguiller l’amateur de comics qui lirait ptet deux ou trois titres par mois. Mais ça, ce n’est pas tant la faute de Pak, mais plutôt à tout le staff éditorial de Marvel qui se perd d’event en event.

Donc, après avoir ratatiné blackybolty donc (scène magnifique tout en non-dit dont vous avez vu deux pages), Hulk décide de déglinguer les autres, en particulier Starkozy et son armure Hulkbuster avec piston pour filer des torgnoles atomiques comme Big-O, qui aurait fait un fabuleux robot géant nippon à Batman. Et là, amis lecteurs consternés du traitement de faveur qu’Iron Man a droit depuis 2 ans (rien à voir avec le FILM !), le changeant de héros à ex-alcoolique polico-Hortefeux-iste, on est VENGé ! Hulk en fait du vrai steak tartare !

On admirera le talent de John Romita Jr plus tard, les fights étant quand même le point fort. Les torgnoles pleuvent.

Greg Pak, l’orchestrateur unique de l’histoire écrit avec une espèce de délicatesse propre aux grosses bastons des comics « d’avant ». On a un feeling années 80 à chaque page, un peu quand les héros se battaient entre eux pour un oui ou pour un non, sauf que là, c’est Hulk, l’emblème de cette génération ô combien culte qui met une dérouillé à tous les super-héros tombés dans le cynisme.

A la base, une histoire « Hulk » qui smash et qui casse, ça ne peut pas être mauvais Ce n’est pas très très subtil, mais c’est nettement plus cohérent que le run de Bruce Jones (amis fanboys, souvenez vous, le moment « espionnage » de la série, qui avait super bien commencé et qu’on a tous arrêté en cours avec un hochement de tête de consternation. Hulk, c’est pas des histoires noires d’enquêtes policières). Dr Strange aura même son petit tour de force en avalant une potion magique le transformant en espèce de Ghost Rider sans moto. Totalement gratos, mais l’idée serait tiré d’un très vieux numéro pour faire genre, hé les geeks, y’a pas arnaque, ça y était déjà en 1968… Hulk et ses mecs capturent tout le monde (et VRAIMENT tout le monde) et les foutent dans une arène où ils finiront tels des vachettes, dans un Intervilles super-héroïque, les obligeant de se battre. Ils sont forcés car ils ont une espèce d’ipod collé a à la peau rendant sa victime bête et obéissante, agissant comme un Lemmings. Du bon matos Apple quoi.

Malheureusement, depuis le début, que cela soit à la lecture du comics ou à la vue des couvertures dans les Previews, on sait que ça se finira en baston avec Sentry, le personnage bricolé par Marvel, tellement puissant qu’il peut jouer au bilboquet cosmique avec Superman. Jenkins avait même écrit un numéro spécial « copain » où l’amitié entre Sentry et Hulk est clairement visible. Enfin, une bonne limited série si on aime le « Superman-chez-le-psy. Encore faut-il adhérer au concept « ils sont amis depuis longtemps », un retcon aussi artificiel que le couple Ségolène Royal-François Hollande. L’histoire (et la baston, et donc des petites vannes bien carnassières de Hulk) tiennent suffisamment la route jusqu’à ce pic totalement prévisible qui ressemble plus au combat de Freezer contre Son Goku tellement ça bourrine. Encore une fois, New York est quasi détruite, mais on a l’habitude.

Tout va bien jusqu’à la fin qui est téléphonée, à coup de post-it éditoriaux. Tout d’abord on apprend qu’en fait, la bombe qui a tué Caïera (on ne s’en lasse pas) a été placée par un membre du propre collectif de rappeurs cosmiques de Hulk. Trahis par les siens, un Balladurisme sauvage. Du coup, ça innocente Reed, Tony et les autres. Ensuite, il faut un mec qui se fasse un peu butter, parce que c’est un cross-over et que dans tout bon cross-over, il y a des mecs qui dégustent, voire qui passent à la trappe. Ce sera Rick Jones, le pauvre qui a déjà passé des années en chaîne roulante. Chez Marvel, on guérit vite. Mais là, ça fait trop « oups, j’étais sur le chemin». La faute à pas de chance. Retour à la chaise roulante. Autre cata, il faut un Deus Ex Machina pour niquer Hulk, et ce sera encore une fois Tony Stark qui comme dans tous les comics « saves the day » en utilisant un canon laser spatial ou téléporte une explosion d’une centrale nucléaire (ne riez pas, il l’a fait). Ok, Tony est un mec über malin, mais ça va finir par se voir qu’ils n’ont pas d’autres idées pour terminer leurs histoires. Mais à part ça, World War Hulk est vraiment jouissif et se lit très bien en relié pour pas se prendre la tête. Ca a la gueule d’un no-brainer mais c’est plus profond que ça et surtout, les personnages sont traités avec justesse. Et visuellement, ça casse la baraque.

Les spinoffs oscillent entre le pas mal (le titre Hulk lui-même avec un personnage absolument fantastique d’Amadeus et le retour en force de Hercules) et le supra naze (WWH Frontline) où l’on sent que Jenkins a cachetoné sans même chercher à rendre ça moins pourri. Il n’y croit même plus, le pauvre. Hulk, pendant sa pause-pipi, est aussi allé voir les X-Men (hop, on te vend une minisérie en plus, le fan) pour demander à Xavier, ce qu’il aurait choisi de faire s’il était membre des Illuminati au moment du vote de son exil. Un mot : poouuuuusif. Bon, c’est un prétexte pourri pour balancer du Hulk qui tape du Colossus et du NightCrawler. Que demande le peuple ?

Vu le succès de World War Hulk, qui fut au final un chouette divertissement, il y a déjà tout un paquet de spinoffs post WW pas gégé. Hulk Rouge par Loeb (c’est pas une blague) sera vite oublié. Enfin, il y a Skaar, le fils de Hulk qui n’est finalement pas mort, mais qui s’annonce comme un comics « barbarian world » de plus. On a échappé à Friendly Neighbordhood Hulk, c’est déjà ça.

Prochain arrêt robotique : Incredible Hulk devient Incredible Herc… Oui Hercules… Et un des meilleurs titres Marvel du moment. Rien que ça !