3ème Johnny To de l’année, comme une apothéose. Kei est un pickpocket un peu bobo qui, entre deux larcins de haute volée dans les rues de Hong Kong, s’y balade pour faire des photos un peu LoL. Un beau jour, il saisit sur le vif une fille aussi magnifique qu’apeurée. La garce va faire du gringue à lui et à tous les membres de son gang. Manipulatrice, elle les oblige à affrontent un autre gang de pickpockets. Derrière cette histoire de voleurs, Johnny To arrive à créer une sauce western et film de kung fu alors qu’il va absolument rien se passer à l’écran. Comparé à ça, les bastons de Dark Knight sont d’une limpidité Jacky Chanesque. Et pourtant, elles sont adorables. Oui, c’est le mot : To donne aux mouvements de cutter la légèreté d’une comédie musicale (la référence qui saute aux yeux) et la classe naturelle d’un Sergio Leone, le tout dans une sensualité feutrée et une sexualité criante. Il arrive à faire l’impensable, à faire un film d’action sans action. Il est allé au bout du cinéma de (son) genre alors il en investit un autre. Tout comme Triangle, c’est une vraie envie de cinéma qui nous éclate à la gueule sans prévenir.

Fantastique, donc sur 5. Et ouais.