Après le name dropping, voici sans doute le phénomène le plus horripilant du cinéma actuel, le « time dropping ». Un acteur clamera une réplique d’un ton très naturel histoire de bien faire comprendre où l’on se trouve sur l’échiquier temporel.

“oh j’irai bien au ciné voir Apocalypse Now. Après on ira se promener dans ce fameux « forum des halles » qui vient d’être inauguré par Jacques Chirac. J’en ai assez des infos qui nous bassinent avec le congrès du PS à Metz. Mitterand l’a mis profond à Rocard, on le sait maintenant.”

Avec ça, pas de doute, on sait avec certitude ET subtilité qu’on est en 1979.

« Le premier jour du reste de ta vie », déjà le titre whatever, c’est ça à tout bout de champ, sur fond de saga familiale. Mais ça n’a pas la classe des Thibault, ni de Racines. Et toutes les références sont aussi fines que celle-là, sans doute browzé vite fait sur Wikipedia. C’est nul de bout en bout, et ce qui me chagrine encore plus, c’est la tolérance qu’a la presse pour ce genre de truc, sans doute pour la hype Gamblin (un mystère, ça aussi) ou pour la bande son hyper démago pour faire “d’époque”. Une réplique au pif : « Merde, j’ai dégeulassé mes Berlutti ». Fallait pas.