Enfin une bonne surprise de la part de Ron Howard dont on attendait plus rien. Adaptation de la pièce de théâtre qui nous refaisait déjà le match télévisé entre Nixon et Frost, à l’époque où les duels TV étaient autre chose que des Ferrarismes ou des YvesCalviries. Les enjeux sont parfaitement posés dans la longue intro : un président déchu mais suffisamment habile pour balancer sa vérité façon Giscard fera face à un journaliste-entertainer que tout le monde se moque comme du premier Morandini venu. Le premier est soutenu par tout un bloc qui cherche à le remettre en selle pour un nouveau mandat, le deuxième joue sa peau et se prépare avec des durs à cuire qui veulent des excuses nationales du scumbag. Et le résultat est vraiment palpitant, rythmé à la perfection par des acteurs investis (fanfact, Nixon est joué par Langella, alias Skeletor) avec des dialogues si bien ciselés qu’on les croirait sorti de la bouche de Mitterrand lui-même. Ron Howard a réussi un miracle : produire un rise and fall parfait malgré l’absence de Stallone, un vrai Rocky-like politique. Du très bon cinoche. Il peut maintenant retourner à ses Da Vincicoderies.