Comment un action flick, construit comme un Batman VS Transformers, a-t-il pu tourner aussi mal ? La voie grave, le regard sévère, Christian Bale reprend son role de Batman, joue John Connor, l’espoir de l’humanité dans un futur sombre. Un futur qui colle pas des masses avec celui de Cameron. Souvenez-vous, dans les flash-forward, on y tirait avec des lasers violets. Et là, c’est des balles, comme dans n’importe quel épisode du JAG, ce qui n’est d’ailleurs pas super efficace contre les robots qui ont pris le pouvoir. Fallait avoir des laser violets. On a quand même des robots Transformers qui éjectent des motos de leurs pieds. Cool mais Transformers 2 sortant un mois plus tard, où les méchants seront plus gros, plus grands et sans rides. Du coup, on a des aquaminators, des motominators, des Bayrouminators, des radarminators etc. Il ne manque que les Dinobotminators pour que la gamme soit complète.

Il y a un grave problème de script (visiblement réécrit ouate mille fois) et même une crise d’identité limite schyzo dans ce Salvation. Marcus, alias un survivant mystère, se réveille dans la boue et devient vite pote avec Kyle Reese (joué par le Tchekov de Star Trek, une saison chargée pour lui). Ce Marcus ressemble énormément à Connor et lui vole au passage la vedette. Malheureusement, comme Furlong ou « le mec du 3 dont tout le monde se fiche», Bale échoue. Jamais il n’arrive à nous faire croire que c’est le fameux prophète de la rébellion de l’humanité. Pire, Connor est assez idiot. Il crie tout le temps, joue comme Batman (alors qu’il était vraiment meilleur quand il fait “fuck fuck, it’s fucking distracting!”. Et surtout il partage des infos importantes comme « l’identité de son père ». A toute son escouade, à un robot ennemi, à Closer, Voici etc. Il faut vraiment être le dernier des abrutis pour répéter des secrets aussi stratégiques au premier gus venu.

A l’origine, Bale devait jouer Marcus avant de se raviser, alors que Connor ne devait apparaitre que dans les dernières minutes du film, préférant se concentrer sur la dynamique Marcus/Kyle Reese. Le duo fonctionne plutôt bien contrairement à toute la partie Connor qui pourrait ne pas exister, tellement elle est inutile. Sérieusement, il est quasi spectateur des évènements, façon Indy IV. Du coup, cet actionneur bicéphale essaye tant bien que mal de trouver un équilibre sans y arriver. Quelle folie d’avoir deux personnages centraux si identique, que ce soit acting ou physiquement. Même sur l’affiche du film.

Au fait, il y a Michaël Ironside, rudement mal utilisé. Ironside doit jouer, c’est une obligation religieuse, avec une arme dans la main et le pied dans les dents de celui qui lui tient tête. Un airwolf en moins pour la peine.

Terminator, premier du nom, est le film culte. Le 2 est un film d’action efficace mais bête, brisant l’effet du 1. Le 3 est alimentaire mais a au moins la qualité de nier complètement le 2. Le 4 avec son happy end miévrissime, est tellement gavé d’action CG, de fausses explosions plan séquence qu’on se prend parfois à regretter le côté « impact basique » du 2-3, de ces coups de métal dans la gueule. Terminator : Salvatron, son nom More than meets the eyes, a au moins le mérite de servir de façon rigolote plein de gimmicks, de la cicatrice de Connor à des caméos incroyables, en passant par des close-combats dans une usine au fusil à pompe (méga wink, les fans). Et surtout, malgré son histoire poussive, il n’essaye pas de nier le 1.

Mais pas de laser violet. La sentence est irrévocable :