Archive for October, 2009

Dans les dents !

Goemon

“Par le réalisateur de Casshern“. Mais ouais. Avant d’être un film pseudo-historique, Goemon rend hommage et reprend à sa sauce les jeux de genre « Musô ». Recette imparable : un général, le héros, se bat contre une armée de soldats qui auront pris le temps de se positionner dans un espace bien compact. Un coup d’épée et c’est une cinquantaine de vies qui retourneront au paradis des chinois ou des samouraïs, selon les versions. En film, c’est exactement pareil, mais dans la démesure, surtout quand c’est réalisé par le loustic qui a fait Casshern. Ca découpe de partout, dans tous les sens, dans une joie toute Dragon Ballesque.

Goemon, ninja voleur, s’est retiré du circuit depuis la mort de son souverain Oda Nobunaga. Mais le beau gosse-robin des bois agace le nouveau chef, le daimyo Toyotomi Hideyoshi, aussi sympathique comme un Ministre de l’Immigration. Roue libre historique enclenchée. Hideyoshi avait ordonné à Akechi Mitsuhide de tuer le forcément noble Nobu-sama. Plus sournois, tu crèves. « Face de singe » n’a jamais autant mérité son surnom. Classico, Goemon va vouloir le venger ce qui l’obligera à se battre contre son vieux compagnon d’arme. Coup de bol, il sera parfois aidé par son vieux maitre Hattori Hanzo qui se la jouait aussi discret. A partir de là, c’est baston générale, le genre à servir de démo-test home cinéma pour sentir l’efficacité de ton 5.1.

La cohérence ? Goemon s’en fout, il arborera fièrement les couleurs de Nobunaga comme d’autres reçoivent l’armure d’or du Sagittaire. Dans ce monde parallèle où les mots “physique” et “réalisme” sonnent comme “balistique” dans GI Joe, Goemon fait des bonds de 50 mètres avant d’aller charcuter l’armée ennemie. En riant. Un spectacle débile, certes, mais du néo-jidaigeki et sacrément Airwolf quand même.

sur 5.


Dans les dents !

On me demande parfois quel genre de manga j’aime. Facile :

Ceux où les ours se prennent des Shoryûken dans la gueule.

Tatsunoko Vs Capcom Ultimate Stars


Ca me tourne en boucle dans la tête depuis 2 semaines. Seul défaut: il n’y a pas de coréen parmi les combattants.

Evangelion 2.0 : You Can (Not) Advance

Eva 1.0, c’était « filez des thunes, vous allez voir qu’on peut faire aussi génial avec un budget de ouf ». Un exercice de style pour bien dire « vous avez vu, c’était pas un hasard, cette série TV, on sait ce qu’on fait ». Evangelion a failli être condamné à vivre dans le reboot de lui-même, un peu comme les œuvres de Go Nagai où Kôji découvre toujours pour la première fois son Mazinger Z.

Shin Gekijôban : Ha. Ha comme destruction. Anno tient ses promesses, il casse Evangelion, à chaque fois différemment, comme pour marteler qu’Eva, c’est son jouet à lui, d’où ses démêlés juridiques avec la Gainax. Il veut son nom et les thunes qui vont avec. Du coup, ça détruit, ça tue, mais au fond, c’est Hideaki Anno, méga supervisor, qui fait pipi autour de son territoire pour rappeler que le boss, c’est papa. Sérieusement, entre le nouveau personnage parachuté de nulle part, les anges aussi transparent que dans nos souvenirs et la poignée de nouveaux Evas lancés dans l’arène, ça passe à toute berzingue. C’est tellement « dans les dents » qu’on ne retiendra que quelques grandes lignes de l’histoire et deux-trois détails pour otaku. Pure shock value.

Mais en fin de compte, Ultimate Eva, comme il aurait s’appeler en occident, brade toujours le même thème, celui d’un garçon qui essaye de se réaliser malgré sa famille, malgré les traumatismes de la vie. C’est toujours aussi bien. Mieux encore ! Avec ce film à grand spectacle mais tellement ambitieux, on arrive enfin à une espèce d’objet canonique du dessin animé des années 90-2000, si sûr de lui qu’il écrase tout autre sujet, comme une discussion politique lancée à la tablée familiale au moment du dessert. Comme film d’otaku mainstream, on va difficilement faire mieux.


Dans les dents !

Quand on revient, on essaye de pas faire chier un chinois qui fait des coups de pied sautés.