Wha… WTF, un film coréen dans ce (long) panorama consacré au ciné japonais, à priori, c’est pas très cohérent. Teuteuteu. Le Grand Chef, Shikgaek, est sans doute un des meilleurs assemblages de pop culture japonaise. On a le côté underdog de Rocky, la mélancolie toute « Departures » de la mèche beau gosse qui tombe de manière harmonieuse sur son front, sans oublier les personnages secondaires, vecteurs à vannes turbo-pourries.

Et le sujet quoi.

Après une formation de chef cuistot d’élite qui s’est mal terminée, Sung-Chan s’est retiré des grandes tables et s’occupe de son grand-père dans un pueblo perdu. C’est alors qu’on lui propose de concourir dans une compétition nationale de cuisine qui décernera au vainqueur le légendaire couteau du cuisinier du roi de Corée, celui qui a préféré se trancher la main plutôt que de se soumettre aux envahisseurs nippon. Tout un symbole. Il retrouvera son vieux rival, le fourbe qui l’a piégé lors de leur formation et qui dirige depuis les restaurants les plus prestigieux de la Corée.

La checklist est remplie. Le héros a ce qu’il faut de charisme neutre sorti d’un drama, le sidekick est là pour placer ce qu’il faut de vannes balourdes et surtout, le nemesis a l’air mauvais et teigneux comme un ancien baron du chiraquisme. Mais il y a aussi ce côté « Le Petit Chef », avec des juges qui en arrivent à cracher des étoiles tant les mets sont délicieux. The japanese way.

Cerise sur le gateau, le Grand Chef balance, sans sourciller, une des tirades de l’année. L’arbitre principal, l’incarnation du « Japon Juste », balance toute sa connaissance façon Gaspard Savoureux, entre critique culinaire et méa culpa pour la seconde guerre mondiale. Puissance et frisson !

Sushi, Sashimi, battus par K.O.