Pour ce SOS Cinéma Japonais, je me suis tapé pas mal de séries Z, de nanar pur sucre, la plupart du temps des trucs cools où ça flingue, ça découpe, avec des tenues minimalistes sur des seins refaits pour les filles. Onechanbara, l’assemblage de deux genres majeurs (les jolies filles et les zombies) était réalisé avec la même volonté cynique d’un Joséphine ange gardien : « il y a bien un public pour ça donc on fait notre daube». Oui, d’accord, mais c’est pas une raison pour ouvrir des sandwicheries Subway partout. Mais qu’est ce qui explique Blood The Last Vampire ? Bon, ce n’est presque pas un film japonais, le réalisateur étant Chris Nahon (remember l’empire des loups ou le Baiser mortel du dragon, tant de bonheur…. Bon allez, autant vous spoiler, Blood est nul, mais l’Empire est un de mes classiques du nanar. Il y a cette séquence où le docteur annonce, la voix grave, le synthé du stress en stabilo, à l’héroïne que dans une vie antérieure, elle était turque, à chaque fois je me fends une cote. Et puis le flic qui va sur Yahoo pour démanteler un réseau de ninjas trafiquants de drogue qui a eu la bonne idée de foutre tout l’organigramme de l’organisation accompagné de fiche avec photo de ses membres pour que ça soit méga easy. Price-fucking-less. Le baiser mortel, débile, avait au moins un Tcheky Karyo à fond les ballons, qui nous jouait son meilleur « shoot the girl first », le rôle de sa vie, ainsi qu’une scène de baston finale versus Jet Li absolument géniale, sans doute ce qui s’est fait de mieux avec deux français qui font des coups de pieds sautés dans un commissariat. Selon les critères de Brice Hortefeux. Bon, c’est du cinéma inepte, mais on en retire parfois des petits moments classieux. Mais ça, c’était avant.)

A l’origine, c’est parti comme un projet cross-média. Romans, jeux vidéo, Animé, le tout sous l’œil distrait de Mamoru Oshii. Saya est une chasseuse de vampire habillé en collégienne japonaise, elle-même un peu vampiro sur les bords. High concept, mec. Elle va infiltrer une base riquaine en territoire japonais pour dégommer un maximum de vampires. Je ne suis pas certain qu’il restait beaucoup de chose à dire ni même à penser de Blood, mais le marketing a décidé de cocher aussi la case film live sur le planning.

Tourné un peu en Chine et en Argentine, cette version live est unifiée par un filtre jaunâtre hypnotique à l’Amélie Poulain. Dire que le subterfuge est total serait se mouiller un peu trop. Tout le monde a l’air de jouer dans un film différent, comme si la VO n’était qu’en fait un redoublage par-dessus une version tchécoslovaque. Rien ne va, on rit puis on dort. On va pas tourner autour du pot: décharné, ce nanar pur sucre n’est même pas agréable à regarder, n’a même pas assez de barbaque pour qu’on marre. Même le sang en CG est nul. Si vous aimez ce film, vous avez tort. Il existe des courbes pour le prouver.

bien mérité le