Pas d’iPhone, pas de PSP ni de DS, même pas de MSN, le tout emballé dans des pulls à carreaux moches. Ca s’annonçait chaudard pour Les Beaux gosses de nous faire ressentir la vie pas trop trépidante d’ados pas très beaux dans un lycée lambda. Faussement loosers (ils choppent les meufs en fin de compte), toute l’alchimie vient de la profondeur du “Settei” comme on dit au Japon, du background habile de leur univers. Ces petits détails, sans doute assemblé avec un soin maniaque, rendent l’entreprise cohérente, complète. On pourrait même le toucher si l’envie folle nous en prenait. Les mômes sont filmés dans une cruauté contenu. “C’est vrai, c’est laid, donc c’est filmé tel quel”. Mais pas de socio ronflante. En écartant d’emblée la nostalgie somnolente de la France située entre les mandats de Pompidou à Giscard (check Le Petit Nicolas, déjà un remember), Riad Sattouf réussit un petit miracle de film léger et profond à la fois.

En fait, derrière la chronique sévère d’ados qui se branlent dans des chaussettes ( what ?!), on aurait presque souhaité avoir un autre film consacré aux parents fous. Ou des heures de bonus caché dans le DVD. Les meilleures scènes sont celle des parent: celles de la mère déprimée et indécente de Hervé en clash invisible avec son père, qui n’apparait que comme une étoile filante, relou, mais suffisamment lucide pour balancer une vérité: c’est le caca tombé des avions qui éclabousse la gueule de son ex et de son fils. Cruel et génial à la fois, sans doute ce qu’on a fait de plus proche d’Apatow en France.