Les beaux gosses
Pas d’iPhone, pas de PSP ni de DS, même pas de MSN, le tout emballé dans des pulls à carreaux moches. Ca s’annonçait chaudard pour Les Beaux gosses de nous faire ressentir la vie pas trop trépidante d’ados pas très beaux dans un lycée lambda. Faussement loosers (ils choppent les meufs en fin de compte), toute l’alchimie vient de la profondeur du “Settei” comme on dit au Japon, du background habile de leur univers. Ces petits détails, sans doute assemblé avec un soin maniaque, rendent l’entreprise cohérente, complète. On pourrait même le toucher si l’envie folle nous en prenait. Les mômes sont filmés dans une cruauté contenu. “C’est vrai, c’est laid, donc c’est filmé tel quel”. Mais pas de socio ronflante. En écartant d’emblée la nostalgie somnolente de la France située entre les mandats de Pompidou à Giscard (check Le Petit Nicolas, déjà un remember), Riad Sattouf réussit un petit miracle de film léger et profond à la fois.
En fait, derrière la chronique sévère d’ados qui se branlent dans des chaussettes ( what ?!), on aurait presque souhaité avoir un autre film consacré aux parents fous. Ou des heures de bonus caché dans le DVD. Les meilleures scènes sont celle des parent: celles de la mère déprimée et indécente de Hervé en clash invisible avec son père, qui n’apparait que comme une étoile filante, relou, mais suffisamment lucide pour balancer une vérité: c’est le caca tombé des avions qui éclabousse la gueule de son ex et de son fils. Cruel et génial à la fois, sans doute ce qu’on a fait de plus proche d’Apatow en France.
Print article | This entry was posted by Kamui on 22/12/2009 at 02:25, and is filed under Cinématographe. Follow any responses to this post through RSS 2.0. You can skip to the end and leave a response. Pinging is currently not allowed. |
about 13 years ago
Râh.
…
Bah voila.
Ce film mérite bien son label. Il le mérite au point que je l’ai téléchargé et que moins de 24h plus tard, le DVD Bonus-Collector-That’sWhatSheSaid trônait dans ma chambre.
Tout simplement génial. On s’y retrouve facilement (à part pour les chaussettes).
about 13 years ago
Je crois que mon passage préféré, c’est le père et le fils, ensemble dans la caisse. Il se passe pas grand chose, mais putain, c’est tellement plein de sens.
about 13 years ago
Je viens de relire mon com’ et le tien en repassant ici afin de refiler l’url à quelqu’un qui l’a maté sans trop y croire (http://www.trimtab.fr/les-beaux-gosses)…
C’est marrant comme une oeuvre d’art peut changer si on n’y cherche pas le sens dans la lecture. Rien que ce passage avec le père absent. Deux phrases sont échangées. Le père sort juste les “phrases classiques” des parents protecteurs pendant que le (beau?) gosse tente de se vanter pour assumer son identité masculine. Et c’est tout.
Mais on y sent leur distance, l’insécurité du fils, l’éloignement du père, l’absence (passage “étoile filante” comme tu dis), le manque de dialogue, de connaissance ou de complicité entre les deux,…
Fucking génial, je vais de ce pas le remater avec ma nouvelle movie-buddy, ça nous fera du bien après “2001 Space Odyssey” x__x