Un mec à sa meuf à l’entrée du dernier Terry Gilliam : « non mais j’avais vraiment aimé son dernier film, là, avec un coupe-tif qui chante ». Châtiment corporel : non seulement le gus confond Gilliam avec Tim Burton, mais en plus il a aimé Sweeny Todd. Mais on va l’épargner : le style graphique, la direction artistique rococo-cracra fait méchamment penser à du Burton tardif. Film fourre tout au titre nawak (l’imagina-mandarum du docteur Parnassum ? Whatever.), il bénéficie d’emblée d’un capital sympathie ahurissant puisqu’il réussit à mettre en valeur sa star tombée au combat (Heath Ledger, toujours bon) et être cohérent avec les mecs qui le remplacent dans certaines scènes. Et attention, Johnny Depp, Jude Law, Colin Farell. Le pack hormonal. T’es une fille, t’en aime au moins un. Ou les trois en même temps, coquine.

La roue de secours collerait presque, s’il n’y avait pas ces petits moments qui donnent l’impression d’une grosse rustine, d’un post it fluo. C’est élégant mais pas gégé. Et malgré toutes ces bonnes intentions, on a l’impression de voire un best of visuel de Gilliam. Comme Gondry, il nous balance son savoir-faire de bricolo à la gueule. Cradingue et clinquant, visuellement proche de ce que j’imagine être dans la tête de Raël, Parnassum montre surtout, sans être un film passionnant, un des talents de Terry, celui de faire le cinéma de l’impossible. Ce type, dont on dit même qu’un barbecue dans son jardin tournerait mal, reste cohérent jusqu’au bout. Ca passe.