Jezzusss, encore un film post-apocalyptique. En plus, c’est un peu le même que The Road, mais avec un black qui découpe des gus à la machette. Jusque là, tout va bien.

Sauf que l’Eli en question, c’est Denzel Washington. Et visiblement, sa cure de Menu Bucket du KFC a porté ses fruits. Il est gras, le genre pas vraiment crédible après l’Holocaute nucléaire, lorsqu’on se nourrit des quelques rares animaux qu’il arrive à chasser sur sa route, forcément désertique. C’est le chaos, sauf pour son double menton. Mais bon il produit aussi, le mec, il ne va pas prendre un autre mec pour le jouer.

Le deuxième problème, c’est le pitch du film. Notre Zatoichi keu-bla possède la dernière Bible au monde. Voyez-vous, elles ont cramé après le D-Day qui a tout ravagé 30 ans plus tôt. Toutes. Là, mec, tu pousses ma suspension consentie d’incrédulité dans ses derniers retranchements. On parle du bouquin le plus édité dans le monde. Qu’on trouve dans tous les putains de tiroirs des hôtels. Distribué gratos par les hurluberlus dans la rue. Et c’est sans parler de toutes les autres langues (le film part de l’idée que c’est la version anglaise l’originale, celle qui importe le plus). Sans parler des mecs qui la connaissent par coeur. Ou qui l’ont sur CD. Pire, il met de côté toute hypothèse de version numérique alors que je dois avoir genre 4-5 bibles en différentes éditions sur mon iPhone. Gratuit, cousin.

Donc il faut arriver à croire que le dernier exemplaire, c’est ce gros Denzel qui le porte, alors qu’on trouve encore des Dan Brown (gag du film, loul) à la pelle. Et un caïd local, une espèce de Georges Frêche illuminé joué par Gary Oldman, veut mettre la main sur l’exemplaire pour « contrôler les gens ». C’est magique, la Bible.

Comment adhérer à un pitch aussi abracadabrantesque, qui croit trop en son propre symbole pour voir que le monde de l’après-apocalypse sans Bible est encore moins crédible que celui de Ken le Survivant avec les bateaux encastrés dans les murs et la technique des 5000 coups de poing de l’école du Hokuto.

Un seul sur 5, gentiment offert pour les deux scènes de baston pas trop molles du début (c’est pas Denzel qui se bat, ça se voit) et surtout pour Mila Kunis avec qui t’as clairement envie de repeupler la Terre. Non à la post-apocalypse molle.