La honte n’existe pas pour les dieux. A partir du moment où l’on a regardé le combat du Phénix contre le chevalier de la Vierge qui est la réincarnation du Bouddha dont la maison se trouve en Grèce, et surtout quand on a trouvé ça cool, t’as plus peur de personne.

L’affiche de Percy Jackson ne se cache pas. Elle arbore la même typo que les “Harry Potter” dont il a décidé, semble-t-il, de copier le flow. Commercialement c’est judicieux mais le résultat est bancal. Percy découvre qu’il est fils de Poséidon et qu’on l’accuse d’avoir volé la foudre. Une guerre titanesque va bientôt avoir lieu et la Terre est le champ de bataille. Il devra donc retrouver cette foudre et de la ramener dans l’Olympe. Qui se trouve pas en Grece sur le mont du même nom mais en haut de l’Empire State Building. Plus commode pour le setting et la proximité. Des dieux qui se mélangent aux humains, on voit ça tout les deux jours dans le monde japanimo-comics. Hercules est un allié de Captain America et le chevalier de Pégase sauve régulièrement Athena tandis que le Gollem veille sur une ville de Dragon Quest.

Percy et son manque d’horizon me flanquait la trouille. Est-il Percée, celui qui est sensé défier Poséidon ? On dirait que l’auteur original manquait d’imagination et a wikipédié son histoire pour lui donner du tonus. Du coup, Percy va cruiser à travers les USA dans un vrai parc d’attraction « best of » mythologique. Butter Méduse ? Pas de problème, il la voit dans le reflet de son iPhone. Les sirènes, c’est les casinos de Las Végas. Hollywood, c’est l’Enfer. Etc.
En fait, toute l’histoire de Percy est sloppy, assez mal racontée, avec l’imagination d’un premier jet à peine passée au propre. Le twist final est à lever les yeux au ciel. Et le sidekick noir (un satyre, Loul) fait passer la prestation de Jar Jar Binks pour de la comédie italienne, légère et subtile. Et je parle de la seule bestiole à avoir marché dans la merde de tout Star Wars.

Même s’il singe à tout va Harry Potter (pas vu, pas lu) et qu’il aligne une flopée d’acteurs non-convainquant (Poseidon joué par le double de Nani Moretti) , Percy a au moins deux qualités. First, c’est un teen-achievement movie regardable. Tu sais, ce truc qui reste assez vénérable dans Spider-Man 1 : un môme qui fait un full circle métaphorique de l’adolescence. A la fin, Percy sait, il fait, il n’est plus victime de son passé. Il a grandi et dans le prochain épisode, il a aura peut-être le droit de boire de l’alcool. Gut. L’autre argument, c’est Pierce Brosnan qui joue son tuteur. C’est un centaure. Vraiment. Un spectacle indéfinissable que même google image n’en trouve pas de trace.

sur 5.