Pour mes textes, je vois à peu près où je veux en venir avant même de taper le premier mot. Les bonnes (enfin j’espère) phrases de sniper, facile, le rythme, oké, référence Politique et Koh Lanta, I got that… Mais là, moins évident, j’avais prévu de parler de ma pomme ou plutôt de Direct Matin Vs ma tronche. Pour expliquer à quoi ça rime, tout ça. Si c’est pour du factuel, faudra attendre l’épisode 6.

Mais tout a réellement commencé par ces magnifiques couv’ politiques partiales qui me paraissent toujours aussi hallucinantes. Et visiblement, tout le monde s’en fout, c’est comme “accepté”, cette entité politico-publicitaire qui t’agresse dès que tu rentres dans le métro. Ces programmes TV absolument sidérants. Et puis ces éditos incroyables, surtout de Morandini qui ramollirait même le plus solide des métaux. C’est “normal”, on est habitué. Ceux qui savent toute la portée de ce conglomérat “Direct” se demandent sur qui ça marche. Car il y en a bien sur qui ça doit marcher.

S’il y a bien un truc pour lequel je remercie Direct Matin+Soir, c’est peut-être d’avoir mis le doigt sur un point crucial résumé ainsi par l’accroche en haut à droite de cette page : “obsédé plus qu’il ne devrait”. Voilà quelques années que je ramasse dès que possible ces maudits journaux, dès que je peux. Pour les débusquer, ça va jusqu’à prendre la sortie la pluuuuuuuus éloignée de celle dont j’ai réellement besoin. Et c’est assez gênant d’avouer à la personne qui t’accompagne que tu fais un détour pour une feuille de choux gratos. Ou encore refaire un petit tour de couloir, même quand c’était un jour off, sans aucune raison d’aller se fourrer dans le métro. Et puis quand vient un anniversaire, c’est toujours une bonne raison pour en prendre une vingtaine d’exemplaires pour les paquets cadeaux. J’ai encore une dizaine du déjà mythique numéro de l’équipe de France 2010 : “Voyage au bout de l’enfer”. Et quelques Mario & Naruto, comme ça, pour le plaisir du collector.

Idée de présentation pour cadeau réussi...

... avec plein de petits Morandini collé partout !

Ca a l’air facile, il y en a partout, mais c’est quand on les veut le plus qu’ils ont disparu des stands. Si tu manques le gus à casquette estampillé “Direct Soir” des grandes stations de métro pour les working people, il faut se rabattre sur les espèces de présentoirs accrochés aux murs par des vis dont je n’ai malheureusement pas la bonne clef, sinon ça fait longtemps que j’en aurai choppé un pour le mettre chez moi, pour stocker tous ces numéros de manière cohérente.

Il y a quelques mois...

Trier les Morandini. Les tas :"Il parle de lui même", "il ne dit rien d'intéressant", "il crache sur des confrères comme un fourbe" etc...

Parce que si l’on est pas méthodique, on finit par se laisser déborder par des centaines de petits journaux, pliés n’importe comment. Du coup, j’ai récupéré un présentoir “égaré”. Pas un genuine, avec le logo, mais il fait l’affaire. J’en suis parfois à tester les vendeurs, pour savoir si ce parasol Direct Soir leur est vraiment utile contre quelques billets. Ça ferait un beau trophée. Mais l’ultime achievement journalistique, ça serait qu’on me l’offre. *croise les doigts*

Ah oui, tu vas me dire, certains scans font vraiment délavés. Evidemment. Certains ont bravé la pluie, se sont retrouvés au fond du sac Franprix, ont été utilisés comme marque-page géant, oubliés depuis dans des bédés. Il eut été possible d’aller sur le site internet et de récupérer les PDF correspondants pour avoir l’image la plus propre possible. Mais c’est pas le but de la maneuvre. Le papier cra-cra, les pliures, les traces du temps, j’aime. Je les affiche, voir les encadre parfois (ceux-là feront l’objet de soins attentionnés dans ces colonnes dans les prochains articles). Ces petits canards, je les ai vraiment tous, y’a zéro bidouille photoshop. Authentik, toi-même tu sais.

Mais en fin de compte, mon objectif principal, c’est d’arriver au bout de cette étude, pour tous les foutre en l’air, sans regarder, sans avoir à reclasser les billets Morandini par ordre de bêtise. Ou bazarder les vieux exemplaires sans me dire “oh merde, je peux pas jeter le numéro du 8 Janvier 2010, il y a quand même une cover sur Philippe Seguin”. Ou ce précieux numéro oversized Jean-François Copé. Ce regard “WTF mais pourquoi tu collectionnes ça?” de tes amis, ou cette dame qui te regarde méchamment parce que tu l’as envoyé bouler parce qu’elle te demandait un exemplaire un soir dans le métral, c’est plus possible. Pas de sentimentalisme, pas de jolie boite Muji pour tout stocker, faut que ça s’arrête. C’est là que Direct Robotics intervient.

Bref, this is serious business.

Un grand coup d'aspi dès que c'est fini...


Prochain épisode, une spéciale pour le collaborateur de Nicolas Sarkozy.