Archive for August, 2010
Richard Gere, de Mallick à “Hatchi”
Aug 19th
L’American Gigolo ultime, le Pretty Womanizer, Richard Gere a tout vécu, y compris avec les plus grands. Kurosawa. Mallick. Lumet. Et il a couché avec Cindy Crawford. Ce type a tout pour être mon héros, même sans avoir piloté Goldorak. Pourtant c’est le plus mal aimé du clan des vieux beaux à cause de sa filmo en dent de scie. Même ta belle-mère (le cœur de cible de Gere, le même que Richard Chamberlain) te le dira : il a le cul plat. Mal aimé, ouais.
Et là, c’est de nouveau son année. Coup du hasard, avec la ressortie des Moissons Sauvages / Days of Heaven, j’ai pu le (rere) voir en beau gosse cristallin, pantin du dispositif de Terrence “Goddamnit c’est quand ton prochain film” Mallick qui prenait déjà forme. C’est si beau. Et puis au festival Kurosawa de la cinémathèque, il débarque en pleine repentance au Japon et s’excuse, presque au nom de son pays, à la pauvre petite vieille pour Nagasaki. Eric Zemmour n’a pas aimé, les regrets, les excuses tout ça, c’est pour les gauchistes. Petit jeu très neutre puis il se casse dans son avion. Tchouf tchouf, le temps de prendre le thé avec Akira. Mais Kurosawa quoi, paye ta ligne imdb qui tue.
Aujourd’hui, il est flic dans Brooklyn’s Finest. Il n’y fait pas grand chose puisque c’est qu’un des quatre acteurs principaux, avec Don Cheadle (mou, comme d’hab) qui fait le keum infiltré, Ethan Hawke (pas très intéressant en flic un peu ripou) et Wesley Snipes (qui a rompu avec Liliane Bettencourt et doit donc payer sa caution) qui fait le caïd. Soldat du ter-ter, gros. Officier alcolo “à 3 jours de la retraite”, Gere est celui qui réussit le mieux à sortir son épingle du jeu de ce merdier brooklynien, grâce à l’espèce de relation lumineuse qu’il entretient avec une jolie prostituée. Tu vois, cousin, j’idolâtre Le Voyage au Bout de la Nuit et tout ce qui tente de recréer un peu cette ambiance et ce goût pour la déclinologie romanesque, j’apprécie. Le regard perdu de Gere, c’était là le vrai sujet malheureusement découpé en 4 au profit des bad boys. En fait, Antoine Fuqua (le réa de Training Day, mode automatique à nouveau) nous arnaque puisqu’il y a facile deux acteurs de The Wire dont il cherche à happer la hype. Surtout… OMAR !
(attention, lien avec spoileur de the Wire)
Même si le film ne présente au final pas beaucoup intérêt, on peut y déceler quand même l’ombre fuyante celle de l’âme sombre newyorkaise à la James Grey malheureusement noyé dans cette guimauve de destins croisés (penser au douloureux 21 grams). Film choral du ghetto, mec, mais du ghetto bourgeois.
Téléportation. Hatchi.
En France, Hachiko perd son Ko et gagne un T quand il est serré sur l’affiche par Richard Gere. De l’ambitieux Mallick, on passe au méga larmoyant mélo basé sur l’histoirevrai, elle-même un film japonais.
Normalement, si tu as un cœur, tu ne peux pas rester insensible.
Et il va mourir. Mourir.
J’ai mauvaise conscience à me moquer. Mon chien Marx est mort quand je n’étais pas là. Genre une colo de neige, un truc nul et je n’étais pas là. C’était le chien le plus intelligent du monde et je n’en ai plus aucune photo. Heureusement, Hachiko n’est pas de la même race que Marx sinon le film se serait terminé pour moi dans la buée la plus totale, comme toute la salle qui renifle et qui voit flou durant les vingt dernières minutes. Concerto en Snif Majeur. Mais la puissance Airwolf a dit non, tu ne chialeras pas. On est Airwolf ou pas. Alors plutôt que de fondre en larmes, on s’accroche aux détails.
Du genre : la réa passe-partout. La musique, un thème nul qui nous fait comprendre à quel point on peut être dur avec Hisaishi alors qu’il compose toujours une boucle mélodique qui fait mouche. Et puis il y a Cary-Hiroyuki Tagawa, venu en maitre jedi de la pensée japonaise dispenser quelques bonnes maximes et dictons. Il est japonais, c’est son pays, donc il en connait les secrets et la mystique. Comme cette affiche 4 par 3 parisienne qui nous martelait que “le Japon, c’est zen et ancré dans les traditions.” Quel putain de chemin parcouru pour cette acteur, incarnation de l’asiatique hollywoodien des années 90, immortel Shang Tsung dans Mortal Kombat (petit extrait en russe à savourer). Et puis Kick Boxer. Rising Sun. La putain de filmo TF1 22h30 des années 90. Il a même joué dans un de mes nanars préférés, Showdown in Little Tokyo dont je t’ai déjà parlé ici. Mais comme Hachi ne m’a pas fait chialer, je régale, v’la un lien direct vers une des plus grandes répliques du cinéma. De tous les temps. Que de chemin parcouru pour lui aussi (et pour Dolph aussi, dont la mèche blonde tombante doit bien faire chavirer quelques petits cœurs). Mais s’il faut retenir un full circle, c’est celui de Gere qui ramène parfaitement la balle.
Un film qui mérite une bande annonce en VF avec Richard Darbois / Batman.
Deux films, une note commune. Un point par film, ça fait 2/10 ou
Une dernière fois pour la route, Richard ?
Dans les dents 15, tous unis avec les auvergnats
Aug 18th
Toute la rage d’un Dans les Dents…
Parfois, zapper une semaine me parait confortable. J’ai Nobunaga à débloquer dans Sengoku Basara 3… et puis j’ai envie de faire de l’Epona dans Red Dead Redemption vu que c’est la semaine de répit. Aller voir les trucs en retard au cinoche. Ou même terminer deux trois surprises pour Robotics. Comme une envie de sauter cette semaine de comics. Pas grand chose ou alors beaucoup de storylines en cours, pas vraiment intéressantes à développer maintenant. Et parfois, un comics te monte à la gorge.
J’ai déjà dit assez de mal du Superman de Straczynski. D’habitude, bénéfice du doute, normal. Surtout avec ce mec qui sait généralement où il va, à la Babylon 5 ou Rising Stars. Mais là, en deux numéros, notre héros est devenu Super-pédant.
Explication : Superman continue sa balade à travers les USA. A pied. Aucun journaliste ne le suit, même les morandini locaux, tous lassés de cette lente marche. C’est mal connaitre la presse mais passons. Il rentre dans une maison bizarre et découvre des extra-terrestres qui s’y planquent. Quiproquo puis discussions.
Tout d’abord, Superman sombre dans le sarkozysme le plus cradingue puisqu’il se pose clairement dans le camp de l’immigration choisie. Bah oui, vois-tu, on ne peut pas débarquer dans un pays si on ne lui apporte pas une plus-value. T’es médecin, savant, sportif de haut niveau, ça va. Mais si par malchance, tu n’as fait que Deug jonglage, Superman va à l’encontre du simple droit d’asile. Oh l’histoire se termine de manière morale puisque les gus finissent par ouvrir un hosto, miraculeusement, de manière cosmo naïve ils rachètent les usines désaffectées de Detroit et réembauchent même les chômeurs de cette même usine pour bosser dedans. C’est encore plus simplissimo que le mythique “les chômeurs vont fabriquer des maisons pour les SDF” de Rising Stars. Et puis il y a le si délicat ” Could you possibly have picked a worse time“, comme s’il y avait un mauvais moment pour aller chercher l’asile dans un autre pays. “Le quota est dépassé, mec, désolé.” Superman ne fait pas le ramadan de la bêtise et franchit le mur du son de la connerie. Il décroche le prix Hortefeux de l’année.
On voit ici le moyen le plus cradingue d’utiliser un personnage pour lui faire dire ses propres conneries. Le tout enrobé d’une couverture assez moche de Superman avec, devine quoi, le Stars & Stripes. Le run de Straz est catastrophique et on n’en est qu’au deuxième numéro…
Plus réjouissant, World War Hulks se termine enfin. Ce méga event regroupant tous les titres de la collection n’était pas du genre facile à suivre. Il faudra se souvenir de la fin de World War Hulk, de son Banner qui ne se transforme plus, et même remonter plus loin, aux restes de Planet Hulk (son exil spatial, sa femme, son deuil, le gosse qu’il a eu). Ca fait beaucoup, mais il faut ajouter à cela Hulk tout court et son personnage principal, le fameux Hulk rouge ou Rhulk, écrit par un Jeph Loeb en mode automatique. Mais c’est loin d’être aussi mauvais que le reste de sa récente production, donc ok. Soyons franc, WWHs, c’était un joyeux boxon pour tout suivre. Rien que le mois dernier, c’est Thor et Captain America qui sont devenus des espèces d’Hulk suite à une exposition aux rayons gamma. Normal, juste après The Thing et Deadpool. Vraiment un beau bordel. Et pourtant, il y a eu un build-up intéressant.
Depuis quelques mois déjà, Banner a fait la rencontre de Skaar, le fils qu’il (enfin Hulk) a eu lors de son exil. Comme tout bon gamin freudien qui se respecte, il rêve de tuer son père. Mais vraiment, de lui ouvrir ses veines vertes. Mais voilà, Banner, lui, ne se transforme plus. Mais bizarrement, il se plait à s’occuper de son gamin. Il lui trouve des potes de jeux à sa taille (le genre Juggernaut), il le met perpétuellement au défi etc. Banner a un plan. Et il entraine son fils, comme ça, l’air de ne pas y toucher. Et avec le dernier numéro (le 611), tout devient assez clair. Banner redevient Hulk. Oh je te spoile pas, c’est pas parce que ce n’est pas arrivé en 2 ans que tu ne le sentais pas venir. D’ailleurs Banner ironise, ayant estimé à 83% et des poussières ses chances de redevenir le Hulk vénèr et fou de World War Hulk. Greg Pak qui écrit le titre principal réussit à créer une espèce de tension familiale intéressante sur fond de grosses magouilles et manip’ de Banner. C’est très difficile à lire dans son ensemble à cause des multiples ramifications (trop de titres, les mecs !), mais il y a de bons moments à pêcher ça et là.
En parlant de ramification, on verra bientôt ici un peu plus de Shadowland, l’event Daredevil du moment, qui répond enfin à cette question que je me pose tous les jours que Dieu fait : “qu’est-ce que tu ferais si tu avais une armée de ninjas à ton service?”
Allez même bat-heure, même bat-site, les aminches.
Knight & Day
Aug 17th
A un moment, Tom Cruise sort de l’eau. Torse nu. Malgré les signes de l’âge, ici tu as le même plaisir à le voir que de matter les frères Bogdanoff te faire une lap-danse (creepy), il a le sourire carnassier, le regard séducteur. Il faut le voir, tout fier : c’est le Kraken qui vient se jeter sur toi.
Knight and Day a été simplifié en Night and Day en français, ce qui le met d’office sur la même ligne que le Jour et la Nuit. Peut-être que tu es trop jeune ou alors peut-être que tu effaces des pans entiers de ta mémoire, deux cas qui ne me concernent pas. Donc je vais me faire un plaisir de te parler du Jour et la Nuit, même sans avoir retrouvé de bande-annonce (ah l’époque avant l’internet massif). Car j’ai mieux.
Mais revenons à nos préretraités des films d’action. Chacun joue ici sa dernière carte. Cameron Diaz, c’est évident. Elle est gentille, joli fessier, et elle parle de cul dans ses interviews comme d’autres parlent de Supercopter. Avec légèreté. Sympathique, d’accord, mais elle a loupé le coche pour devenir une vraie actrice powerlist enchainant avec régularité des merdes. Tout n’est pas perdu, mais là, c’est la révérence pour les films d’action. Après ça, basta, elle n’aura plus d’action-figure à son effigie. Cruise a l’air surhumain. Vraiment. Comme un des Bogdanoff susmentionnés. Il se présente à toi, à la fois héros solide et pantin désarticulé, comme s’il était rentré dans son propre avatar. Existe-t-il vraiment ? Je pense pour ma part que c’est un robot façon Dr Doom qu’il envoie faire le fou à sa place, tandis qu’il surveille devant un écran dans sa base en buvant du bourbon. Un androïde dont il a juste changé le thème de bureau et le skin par une clef USB, plantée dans le cou.
Mais Knight & Day ? A huge mess. De grosses ellipses pour accélérer et ne pas trop charger le budget de cette entreprise fragile, où dialogues et histoire se sont mis d’accord pour trainer la patte. En plus il bafoue la règle de tous les enjeux des films d’action en rendant la vie facile à son héros. Il est invulnérable, il a gobé sa pac-gomme, il a le bandana spécial munitions illimitées. Et quand c’est trop easy, bah forcément, on s’implique moins.
Dans ses derniers films, il a tout joué. Cruise surjoue l’alcool dans Last Samourai, il nous a fait le coma à la Cruise dans Mission Impossible 3 et finalement la mort elle-même lui a donné un prétexte à une réinterprétation cruisienne dans Walkyrie. Ici, il ne fait que vivre sur ses acquis, dérouler le tapis du savoir-faire de lui-même. Ce film, on l’a déjà vu des dizaines de fois, avec à chaque fois cette même qualité labélisée entertainement ciblé adulte (genre Mr & Mrs Smith). Non, l’enjeu ici, c’est de survivre au combat de trop. Ça passe pour cette fois, mais gaffe, d’autres se sont pris le mur de plein fouet.
Don Quixote
Aug 14th 13:28
Direct -Matin- Robotics Vol.9
Aug 13th
Nouvel épisode ! Et devine à qui je redonne la main ?
Et pour finir avec Sarkozy, pas de politique le soir, sauf quand il a sa couv Direct Soir à lui !
Rien que ça…
Allez, après deux parties, on va dire qu’on en a fini avec le Président et qu’on va passer à des couvs facepalm des familles.
Direct Robotics, même bat-chaîne !
Inception
Aug 12th
Dans la collection “les blockbusters 2010“, Nolan essaye et expérimente sans toutefois aller aussi loin que Film Socialisme de Godard. Victoire pour la Suisse.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre pour un site qui se dédie corps et âme à l’amour de Batman qui défonce le crâne des punks la nuit, Dark Knight le film n’a jamais été ma came. Scènes d’action filmés avec la qualité d’une webcam, persos beaucoup plus caricaturaux qu’ils ne devraient, histoire tirée par les cheveux qui se croyait maligne, DK essayait trop, trop difficilement et trop longtemps. Rien que de repenser au voyage alambiqué de Batman à Hong Kong me file des frissons et justifie le changement de plage instantané sur le DVD que je n’ai pas. Flashback sur l’histoire : les méchants, au lieu de répartir leur fric dans différents paradis fiscaux, avaient décidé de foutre tout le pactole, la totalité de leur motherf*cking capital sans exception, dans une banque de HK. Dude, pas besoin d’être la femme d’Eric Woerth pour te dire que c’est une connerie. Ah mais j’oubliais, depuis l’année dernière, les paradis fiscaux n’existent plus. Merci le gouvernement qui essaye aussi de tuer les storylines des films de Chris Nolan.
Because Inception, il s’agit encore de ça, comme si Nolan était connecté 24/24sur boursorama.com. En fait, un japonais (Ken Watanabe, l’asiat cinquantenaire à Hollywood 2010) va demander à Cobb (Caprio, encore Shutter Islandisé) d’implanter une idée dans la tête de son concurrent en business, pour qu’il démantèle l’empire financier de son père dont il va hériter sous peu… wha… whut ?
Là, c’est Dark Knight à HK all over again, là. Overthinking à mort… Normalement, dans les affaires, on fait ça à la russe, tu kidnappes, tu laisses marcher dans la toundra coursé par un tigre jusqu’à ce que le mec accepte ton deal. De toute manière on se perd facilement dans la toundra.
Inception va passer une bonne moitié de son temps à expliquer sa propre mécanique. Cobb rentre dans les rêves. De plus en plus profondément, jusqu’à construire différentes strates, le rêve dans le rêve etc. Ok.
Sidenote : il y a longtemps, j’ai enfin lu Death Note. Genre “bon, bah voyons ce que c’est finalement…”. Le pitch, rapido : c’est l’histoire d’un mec qui se retrouve avec un cahier qui lui permet de tuer les gens. Et puis il est accompagné d’un Dieu, histoire que ce ne soit pas un manga-monologue. Car quasiment sur toutes les fucking pages, ça blablate sur comment tuer les gens, comment ça marche et ce qui fait que parfois, ça ne marche pas. C’est l’essentiel du bouquin, des dialogues : “Alors si j’écris que je vais le tuer dans 10 h, mais qu’il prend l’avion et que le décalage horaire fait que… sa belle-mère…. rasoir… Nadine Morano… un vélib…. et bien dans ce cas, ça ne le tuera pas.” Des règles par kilo-tonnes, à rendre jaloux un étudiant du Talmud. Et si je te parle de Death Note, ce n’est pas simplement parce que c’est encore tout frais, mais aussi parce qu’Inception va un peu te monologuer la gueule pour t’expliquer comment plonger dans un rêve ça marche dans le monde de Nolan. Tout en allant nier complètement ce fonctionnement dans l’autre moitié du film ! Alors à quoi bon passer autant de temps sur un mode d’emploi à nous expliquer de ne pas brancher son transformateur sur 110v sur du 220 alors que ça marche…
Retour à Inception. Tout le monde ne peut pas avoir un mécanisme bien raconté. En quelques conversations casuelles, menotté dans un commissariat, Kyle Reese t’explique que le futur est niqué. Qu’un robot meurtrier arrive. Qu’il ne pouvait pas venir avec des armes, seuls les organismes résistent au voyage dans le temps. Matrix te fait un tuto aussi, pas aussi bien amené, mais avec du kung fu au milieu. Inception, il faut être prêt à se farcir du blabla dans la gueule. Heureusement, tu auras Ellen Page, une architecte de rêve qui ne sert qu’à te rincer l’œil, en vrai.
Heureusement, il y a une scène d’action, LA scène du film, quelque part, à un moment. Avec Joseph Gordon-Levitt, qui fait oublier sa prestation dans l’horripilant 500 days qui te passait du Carla Bruni (et Gi Joe si t’as pas pu test). Malheureusement, elle sera intercalée, strate de rêve oblige, avec une des scènes d’action les plus facepalm de tous les temps, une fusillade dans la neige, filmée comme dans Living Daylight – tuer n’est pas jouer avec Timothy “The Man” Dalton. Voilà qui donne un peu toute l’ampleur du problème. Nolan, il n’a pas feuilleté les books des grands. Cameron, McTiernan, tout ça, il connait pas. On dirait qu’il filme ça au pif. Mauvais choix. Y’a un truc qui ne colle pas en termes de cadrages, d’énergie. On s’imagine le dilemme en scène de montage, vu qu’il ne peut rien modifier sans flinguer ses couches et ses sous-couches de rêve. Ironiquement, c’est quand les mecs ne bougent pas qu’ils sont mieux, façon bégé à la Tom Ford. Comme des gravures de mode.
En 1997, Arsenik (oui, je ne quote pas que Lionel Jospin) prophétisait que “l’amour, ça tue, la haine ça maintient en vie“. Et Cobb, pour lui c’est la mort, tellement il est trauma, hanté par sa femme qui l’a quitté. Jouant dans le même registre hystérique qu’Adjani (journée de la jupe, never forget), Cottillard est sans doute à elle toute seule l’idée la plus intéressante du film. Entre l’amour perdu et la magouille des premiers du Cac 40, c’est elle qui donne une consistance un peu humaine (rappelons que le seul enjeu du film, c’est de rendre un mec immensément riche encore plus riche). La victoire des outsiders, même celle de Hans Zimmer dont on croyait le compte réglé..
Quelques bonnes idées noyées dans un océan de failles, ça te plomberait même un actionneur. Il lui faut une motivation et celle de Cobb est tout simplement absurde. Car à part enrichir Monsieur Nakatomi Plaza, il rêve de retourner élever ses enfants malgré son interdiction de rentrer sur le territoire US. Hé, mec. Qu’est-ce qui t’empêche de les faire venir à l’étranger ? Y’a pas d’école à Paris ? Allez, soyons fou, même à Genève ? A moins que le point le plus crucial de l’opération, c’est qu’ils grandissent dans une baraque du Wisconsin ? Tout miser sur une pseudo-complexité qui flattera l’égo de ceux qui adhèrent au détriment d’une logique interne (hey, who watches the Watchmen !), c’est le mauvais pari résumé par un twist final digne du Nouveau Centre.
Ce qui est pas mal pour ce qui va être le futur Love⁄Hate movie de l’Internet.
edit : Ow man, le jour d’Inception Robitics, je trouve ça qui résume fucking tout. Même pas spoiler.
Dans les Dents 14 avec Leonardo da Vinci en Jetpack
Aug 10th
Respecte les règles, bon sang !
Amazing Spider-Man 639 continue de nous expliquer l’histoire du pacte avec le Diable (enfin Mephisto) qu’a conclu Peter Parker. Où l’on apprend qu’en fait, c’est Mary-Jane, en véritable Eve qui a conduit Parker à croquer dans la pomme. C’est vraiment un comics bizarre. D’une part, il nous explique en détail quelque chose qu’on n’a pas forcément envie de savoir (on a accepté que le monde de Peter se soit magiquement transformé après son pacte, point), mais en plus, dans ce présent numéro, les deux ex-amants se souviennent de quelque chose qui ne s’est pas passé (puisque la réalité a littéralement changé). De là à apprendre qu’ils ne sont pas mariés parce que MJ voulait des enfants mais que la vie dangereuse de Peter ne le permette pas et surtout que MJ ne veut pas d’enfant en dehors du cadre du mariage… Les bras m’en tombent. Quesada, tu veux vraiment t’en sortir avec cette excuse bidon ? Sérieusement ? Cet arc venu trop tard (et c’est sans doute fait exprès, pour faire retomber la pression) a l’air d’un mot d’excuse général, mais le genre naze que tu bidouillais toi-même, à l’école. Il y a tellement de faille que ce n’est plus la peine de continuer, tout le monde comprend que tu pipotes. Exaspérant. Le dessin est joli, ceci étant.
Captain America 608 prend une tournure assez cool où Bucky (le nouveau Captain) se fait outer. Ou comment les américains découvrent que leur nouveau héros est en fait le sidekick de Captain America passé à l’Est après un lavage de cerveau en bonne et due forme. C’est un peu comme si tu votais Sarkozy et que tu te retrouves avec Besancenot. 100 Mega Shock. Bonne lecture.
Avengers Prime 2 continue les aventures de la trinité Captain America/Thor/Iron Man (en images ici) à la découverte de mondes asgardiens. Tandis que Stark fait le mariole, Thor frappe et Captain America trouve le temps de faire un peu de sexy time avec une fille à la peau bleue et les oreilles pointues. Comme tout le monde le ferait. Parfois, c’est rassurant de lire un comics assez simple, qui sait où il va. Alan Davis assure au dessin alors que le choc des cultures (Bendis et son blabla légendaire) n’était pas gagné. Petit truc, trois fois rien mais le genre de truc Airfwolf: Steve Rogers arrivé tout de noir vêtu comme Ardisson, enfile une côte de maille qu’il a pris sur le corps des trolls qu’il a défoncé précédemment. En plus d’être -heureux hasard- à la bonne taille, elle a quasiment la même gueule que son uniforme de Captain America, reflet de l’étoile inclus Ça, c’est le détail qui tue et qui fait zizir.
Pick of the Week
Batman Odyssey 2 dans lequel je suis enfin rentré. Il faut le prendre un peu entièrement, comme quand tu rentres dans une secte (j’imagine) avec Neal Adams en grand gourou. Parce que c’est un plaisir sans nom de voir un mec de 60 ans qui dessine un Batman aussi…
Neal Adams nous offre une ride de Batman qui raconte “une bonne histoire” à Robin. Pour l’instant, ça te narre l’histoire en ellipse, c’est très habile et un peu dérangeant. Je veux y croire.
Maintenant, trêve de plaisanterie. On va parler de ce qu’il y a de mieux chez Marvel en ce moment, c’est à dire Jonathan Hickman. Il a repris Fantastic Four depuis quelques mois déjà et vient de commencer une série baptisé S.H.I.E.L.D. Et les deux sont awesome au plus haut point.
Ce qui est vraiment kiffant dans ce Hickman-verse, c’est que ses titres semblent écrit avec un plan, une ambition d’ensemble, un peu comme ce que fait Grant Morrison. On peut tout lire séparément mais on ne comprend vraiment les MacGuffin qu’en lisant la totale. Puis en les relisant encore. Hickman a un feuille de route et des fils scénaristiques qui se tissent et qui s’entretiennent. Ça fait longtemps qu’on n’avait plus eu ça chez un gus Marvel (à part Hercules), surtout par un mec qui fait ça tout seul.
L’autre truc vraiment appréciable chez Hickman, c’est qu’il redonne aux Fantastic Four ce côté un peu fou et wacky qu’ils se devraient d’avoir, faisant oublier l’horrible run de Millar et de Brian Hitch qui le précédait. Un exemple : au cours du premier arc, Reed Richards s’engage au Council, un consortium encore plus puissant que LVMH et l’Oréal réuni, composé uniquement de Reed Richards d’univers parallèles Fantastic Four est un titre qui a besoin d’idées un peu folles et saugrenues pour marcher et celle-là est particulièrement tartinée. Le reste des numéros flirtent avec le techno blabla scientifique cool, l’exploration d’univers zarbi, le développement des personnages et surtout (un classique) la visite d’un gosse Richards adulte, venu du futur.
Côté dessin, c’est Eaglesham qui assure le début, canalisant à fond Jack Kirby (pas que pour les gueules et les épaules carrées, hein) tout en lui donnant un petit côté moderne (remember, Ladronn). Puis il cède la place à Neil Edwards, un peu moins heureux en Brian Hitch noob, mais ça passe. Hé, pendant des années j’ai snobé Ivan Reis en le prenant pour un sous-Hitch alors qu’il s’est complètement transmuté aujourd’hui. Jamais dire jamais. On passera bientôt à Steve Epting (merveilleusement réinventé sur Captain America) tandis que les couv sont toujours assurées par Alan Davis (le mec qu’on voudrait avoir à l’intérieur du bouquin, en fait). Mais de toute manière, on est là pour le Hickman show, le mec à suivre chez Marvel.
Ah oui et S.h.i.e.l.d ? Encore plus fou. Il s’agit d’une organisation secrète formée depuis qu’Imhotep a repoussé les invasions extra-terrestres Brood. Genre en 2620 avant JC, pas la peine de retenir, ce fait historique ne tombera jamais à Questions pour un Champion. Puis l’organisation a continué son œuvre suivant les besoins des invasions, avec des membres illustres comme Newton, da Vinci, Galilée… Plein de beau monde jusqu’à nos jours où le jeune Leonid va découvrir que sa famille est mêlée jusqu’au cou dans ce S.h.i.e.l.d.
Je ne connaissais pas Dustin Weaver au dessin qui est un régulier des bd Star Wars. Son boulot est juste meeeeeerveilleux. Alors ouais, c’est vrai, il y a quelques erreurs historiques à commencer par Leonardo Da Vinci qui voyage dans le temps en jetpack. Et puis je sais de source sûre que qu’Isaac Newton n’a jamais été forcé d’avoir des relations sexuelles avec une femelle extra-terrestre, qui plus est très vilaine (pas de pics pour garder cette page SFW). Il y en a un paquet comme ça. En plus des pointilleux d’histoire (surtout, les mecs, n’essayez pas Assassin’s Creed 2), S.H.I.E.L.D peut agacer un peu en retconnant le monde Marvel, en faisant apparaitre Galactus dans la renaissance florentine et les Celestials durant la dynastie Han. Mi-2010, on a besoin d’un peu de wouha “over the top” et S.H.I.E.L.D nous balance exactement ça. 3 numéros seulement pour l’instant, mais totalement airwolf.
Com-Robot