Archive for March, 2011
St Valentin Zero Counter
Mar 30th
Il y a parfois des critiques qu’on fait en espérant qu’elles finiront dans une machine à remonter dans le temps. C’est le mince espoir que j’ai, parfois. Qu’une personne voyage dans le temps puisse prévenir les gens avant la sortie de ces films. Je me suis souvent raccroché à cette idée en repensant à ces machins sortis opportunément en salle autour de la Saint Valentin ou dans l’entre-deux, le triangle des Bermudes ciné du Noël-Vacances-Jour de l’An. Tant qu’à faire, autant jouer le pire car le pire est l’ennemi du bien. Ou au moins celui qui promet le plus de rinçage d’œil. Oui, pour un travail journalistique sobre et poussé. Au pire, ça fera quelques vannes. Mais cette année, soyons sérieux.
Et en même temps, ça n’existe pas, les machines à remonter dans le temps, sinon un lecteur miraculeux m’aurait prévenu pour le dernier Danny Boon.
La comédie légère, c’est No String Attached. Sex Friends en V.F (déjà, on applaudit). Et c’est aussi léger et inoffensif que ça le laisse supposer. Normal, y a Ashton Kutcher, un des acteurs qui enfile les notes de la honte sur metacritic. On ne peut que plaindre ce mec, joli garçon coincé dans des rôles trop cons de bogosses de comédie sentimentale. Jamais un film pour en sauver un autre.
La fille qui ne veut pas s’engager et qui préfère se taper des 5-à-7 énergiques, c’est Natalie Portman. Et le peu de crédit acting qu’elle a chopé dans Black Swan s’estompe ici d’un coup, paf fumigène ninja, devant ce triste retour à la réalité. Ni craquante ni intéressante, elle arrive quand même à survoler ses pires interprétations du genre “Garden State”.
Un détail qui ne trompe pas: tous les seconds rôles, en général le truc qui amène un peu de légèreté à des idées un peu bateau, sont nuls. Le summum étant l’inévitable papa-copain qui ici se tape l’ex de son fils en fumant de la beuh pendant la journée. QUI a bien pu croire que c’était une bonne idée ?!
Et puis ultime soucis. Arrive une love-comédie avec exactement le même sujet, mais avec Justin Timberlake et la oooow Mila Kunis. Qui a l’air telllllllement mieux.
http://www.youtube.com/watch?v=yfgAFx-a5Kc
Parfois on veut vraiment refaire les choses, mais correctement.
S’il y a bien un mérite qu’a “Comment savoir“, c’est d’avoir un titre pas complètement débile. How do you know. C’est smart sans être drôle (pas tellement le long du film), mais parfois touchant grâce à…. j’ai du mal à le formuler tellement c’est fou, mais grâce à Owen Wilson, le mec qui va jouer Woody Allen dans le prochain film de l’intéressé. Le problème de cette smartitude, c’est qu’elle a besoin de se surligner au stabilo à tout bout de champs, avec des mimiques, des silences, pour qu’à un moment on en arrive à se dire : “merde, est-ce que je regarde le bon truc”. Et puis Paul Rudd (vu la dernière fois dans le remake de “Diner de cons”, ce qui pose là un peu sa carrière) n’a clairement pas la carrure pour porter le côté masculin du film. Et puis Reese Witherspoon… Mais peut-être que tout cela n’était qu’un effet voulu ? “Comment savoir ?”, précisément.
Last Night est une romance où Guillaume Canet est parachuté comme french lover en face de Keira Knightley. Quand t’as dit ça, t’as plus peur de personne.
Last Night a la prétention des grands soirs, celui de poser les questions ow so importantes : un couple soumis à la tentation, le même soir, chacun de son côté. Il ne manque que la voix off “DE L’AUTRE CÔTÉ DE L’ÎLE, DIANA SE LAISSE PLEINEMENT ALLER À LA TENTATION” pour que ce soit rigolo façon l’île de la Tentasse. Mais le film ne s’intéresse qu’à la problématique judéo-chrétienne moraliste de la relation en dehors du mariage. Mais rien de plus. Ça se termine d’ailleurs, je vous le spoile, sur Sam qui couche avec Eva tandis que Keira roule juste une galoche à Canet. C’tout. Et Keira, Sam Worthington, Eva Mendès et oui, Guillaume Canet, vont devoir jouer toutes les scènes interminables l’air pénétré d’importance.
Last Night se déroule de manière si sirupeuse que ça te donnera envie de passer le film en avance rapide. Ou de ricaner en pensant à tous les couples qui se sont infligés ça en croyant que ça allait être la fête. Avec le même sujet, One Night Stand de Mike Figgis était carrément mieux.
Bref, le meilleur film des quatre, c’est sans doute celui qui n’est pas encore sorti.
Ernest Borgnine revient !
Mar 29th
Je n’ai pas besoin de te rappeler qu’Ernest Borgnine est mon acteur préféré de tous les temps. En plus, true fact, il est l’acteur oscarisé le plus âgé, ouais même devant Kirk Douglas. Et il s’associe avec Mickey Rooney (que ma grand-mère trouvait hyper beau avant, donc o.k) dans un film où ils jouent deux retraités qui transforment leur maison de retraite en nightclub. Je VEUX voir ce film (présenté le mois prochain au festival du film de Phoenix).
Mec, les vieux, y’a que ça de vrai…
Source le Toronto Sun via Bleeding Cool
Francis Lax, Norio Wakamoto et San Ku Kaï
Mar 26th
Il y a des jours où ça vous fait tilt. Comme ça. Comme une évidence.
Francis Lax est le Norio Wakamoto français. Cette idée me tournait dans la tête depuis le 143ème visionnage de Superman (que je ne peux plus voir sans chialer aujourd’hui, mais ça, c’est une autre histoire. Autant les crimes lacrymaux comme Hachi, ça va, autant Superman avec Christopher Reeves…). Anyway, dans Superman VF (formidable comme toutes les VF des années 80), il y avait Pierre Arditi dans le rôle de Kal-El. Et Francis Lax dans le rôle de Lex. Sa destinée s’est jouée à une lettre près.
Mais Norio Wakamoto ? C’est l’ultime bad guy du moment. Cabotin, fou, le genre de mec qui doit te foutre la trouille. Le God Almighty badass motherfucka.
La preuve :
http://www.youtube.com/watch?v=33P3X0aJGV8
Le meilleur choix de carrière, quand on a ce timbre et ce charisme, c’est de jouer les méchants. Ou au pire, les neutre-démoniaques. Le genre de mec à qui tu confies les portes de l’enfer. Mais globalement, il faut mettre sa voix au service du mal. Si tu viens ici pour les jeux vidéo et que tu t’apprêtes à prendre du Francis Lax dans la tronche, Wakamoto, tu l’as entendu récemment en Devil King Nobunaga dans Sengoku Basara, Xenoblade ou encore Catherine. Et bon dieu, c’est Cell dans DBZ.
Francis Lax a quand même été un héros mémorable dans sa filmo. Optimus Prime et ses mémorables duels contre Megatron (a.k.a Henry Djanik, un timbre de voix assez culte, entre mon Ernest Borgnine d’amour dans Airwolf, Kojak, MR T et 134 personnages différentes dans Saint Seiya, du Grand Pope à Ikki en passant par le vieux maître, le Scorpion, le Capricone, legendary Masque de Mort du Cancer ou le Verseau. Rien que ça.
Random Moment de Bonheur :
Mais donc, Francis Lax, toute cette présentation pour arriver à ce que je voulais montrer… Ce mec qui passe de Sancho des Cités d’Or, à Samy de Scooby-Dou en passant par le Schtroumpf à lunettes, touche, dans l’extrait qui suit, AU GÉNIE. Ce caméléon qui se fond dans l’esprit tordu de Lex le génie du mal, nous offre ce moment de bravoure où il incarne à la fois Siman le chimpanzé de l’espace et le terrifiant Cyclotor. Et c’est aussi extraordinaire que ça en a l’air. Sans la moindre hésitation, je pense qu’il s’agit des 6 minutes les plus importantes tournées en langue française depuis Gerard Philipe dans Fanfan la tulipe et de Gaulle qui libère “Paris outragé, Paris martyrisé”. Classe ? Non, sidérant !
San ku kai “best of Cyclotor” by superdave37
127 hours
Mar 22nd
Ow. Encore un based on a true story. C’est quoi, le 10ème de l’année ? Enfin si l’on admet bien sûr que Halal Police d’État était une fiction…
127 hours est surtout mémorable par son pitch High Concept “Dans les Dents” : “l’histoire d’un mec qui se coince le bras sous un rocher et qui va être obligé de se le trancher pour survivre”. Alors, à moins que ça soit ta première venue sur Robotics, tu sais que j’affectionne ces thèmes qui ont la patate. Et 127 hours a déjà ça pour lui. On a rarement vu un High Concept plus efficace depuis le mémorable “l’histoire d’un surhomme qui va se faire torturer à mort du haut d’une montagne pendant deux heures de film”. Mais ce jour-là, Mel Gibson avait donné tout ce qu’il avait.
Danny Boyle, le Klapisch brit’ (est-ce un compliment ?), il y va de son clip MTV de deux heures, un vrai défi pour James Franco pour nous tenir éveillé. Il grimace, il cabotine et prend en photo sa trogne pendant l’heure et demie du film. L’effet le plus craignos, c’est le rendu “appareil photo numérique comme en 2003″ avec les petits effets qui vont avec. Du prêt-à-poster pour Facebook, sauf que hé, en 2003, t’avais que des skyblogs. Devant cette compet’ de wanagain, Boyle voulait pas se faire doubler. Donc clip, re-clip, flashback lourdingo (caméo de Clémence Poésy -l’amour-te-donner-l’envie-de-survivre-t’as-vu-), vue X-ray sur le bras dont l’os fait crac. Glouglou le soda mais sourire caméra. Hé ouais les gars, n’achetez pas la camelote chinetoque, prenez un vrai couteau. 1h30 de ça. Too. Fucking. Much.
Y’a un truc assez flagrant, le coup de stabilo, sur la misère de ses biopics loupés, de ces films based on a true story avec des morceaux de vrais gens dedans, c’est la présence du gus concerné pour un coucou final pile avant le générique. Le temps d’un instant, de se dire “whadeufuck”. Comme dans le très peu mémorable Domino par le moins bon des frères Scott.
Un film qui a vraiment envie qu’on le “like” et qu’on le “poke“, alors que non, c’est sale.
Dans les dents 25
Mar 20th
Vous n’imaginez pas comme ça m’a manqué, de parler d’illustrés…
Pour cette reprise, Dans les dents va s’attarder sur deux coups de cœur. Ouais, je vais tenir un article entier sans dire du mal ou presque.
On va faire par ordre alphabétique.
New Mutants, écrit par Zeb Wells (l’auteur de l’arc génial du Lezard avec Bachalo dans Spider-Man) a fait un run parfait sur un titre dont je doutais de la pertinence (déjà, dans le tout premier Dans les Dents !). Après tout, il n’y avait aucune raison à rassembler cette bande de gosses des années 80, la section junior des X-Men à part “Hé regardez les mecs, c’est les mômes que vous kiffiez il y a 20 ans”. Mais chez les New Mutants, il y a toujours eu une alchimie particulière. Comment ne pas aimer son leader malhabile, Canonball aka Sam Guthrie, qui se donne à fond mais pas toujours de la bonne façon… A ses côtés, Sunspot, Karma, Warlock, Cypher (peut-être mon préféré, un pouvoir purement intello, celui de comprendre et décoder n’importe quel langage ou code) qui est revenu à la vie, normal, it’s comic book), Magma et Illyana / Magik, la sœur de Colossus revenue des limbes. Et puis il y a Danielle Moonstar, l’indienne qui a perdu ses pouvoirs mais pas sa grande gueule. Et t’sais quoi, ça fait plaisir de voir cette équipe de mutants qui ne bougent pas, ces personnages réguliers qui n’ont pas ou peu changé, Fantastic Four style. Tu verrais le grand barnum qui se passe en ce moment dans le titre vedette Uncanny X-men, tu sais plus qui est qui, qui est membre, sympathisant ou simplement touriste. En plus en y repensant, il y a eu moins de coucheries entre eux qu’en trois saisons de Gossip Girl. À ce qu’on m’a dit.
Mais après les événements de Second Coming, l’équipe est démoralisée. Shan (Karma) se fait amputer de la jambe. Warlock est traumatisé d’avoir été forcé à tuer. Oui, même les êtres techno-organiques ont une âme. Sam décide de prendre toutes l’équipe en balade, histoire de resserrer les liens. Arrivée en hélicoptères à la datcha, nuit devant le coin du feu, ils y sont tellement bien qu’on se croirait en Haute Normandie. C’est à ce moment que ressortent des démons tout droit venus du passé. Des enfants utilisés il y a (20 ans en bd dans l’arc Inferno… 1989, gars !) quelques années pour tenir les portes des Limbes ouvertes. A vrai dire, j’ai plutôt bonne mémoire surtout pour ce genre de références qui nous renvoie aux sweet 12 ans, quand tu lisais encore tes bédés dans Special Strange, vu que l’import était bien limité à l’époque. Mais là, le souvenir de ces gosses s’était complètement vaporisé. Ils ont littéralement été chercher cette histoire dans les limbes. Aujourd’hui, ce sont devenu des armes au service d’un général un peu fou comme Kadhafi mais de la marine US. Ce mec a littéralement établi. Une base. Militaire. US. En. Enfer. Même George W. n’aurait pas osé, à moins que l’Enfer soit doté d’armes de destruction massive, là encore, on attend confirmation de Google Maps.
Le danger est donc sérieux. Les New Mutants sont donc face à leur équivalent infernal, twisted et forcément un peu violent. Et bien glauque. L’un d’eux a le sang qui se transforme en armure (genre mousse expansée de sang) dès qu’il se fait couper. Et puis celui avec plusieurs bouches autour du corps avec des dents coupantes. Ou encore la démone capable de sentir et influer sur les phéromones. En gros, quand quelqu’un souffre, elle jouit. Et puis j’aime bien Trista dont le pouvoir est de parler à l’envers ce qui va créer un loop neuronal qui va contrôler celui qui l’écoute, Je suis certain de connaitre des gens qui l’ont dans la vraie vie, ce pouvoir.
Ils se font laminer méthodiquement et sans ménagement. Puis vont se faire torturer sans ménagement. Ce qui va donner des moments super-héroïques très WTF :
Le pire, c’est que ça fonctionne, simplement en respectant cette règle sacro-sainte : ne jamais la jouer trop facile pour les héros qui vont devoir faire des choix moraux bien plus audacieux que de garder ou non Brice Hortefeux au gouvernement. New Mutants (volume 3 quand même) me faisait souvent penser à un titre un peu nostalgique, le genre à te mater du coin de l’œil sur le présentoir pour te faire “allez quoi, t’as aimé ces personnages il y a 20 ans, ça va encore marcher”. Généralement ce genre de concept ne passe pas le 7ème numéro à cause d’un manque de direction. Mais là, à ma grande surprise (it happened so fast !), Zeb Wells avait un plan derrière la tête. Destiné à l’origine à la formation de la relève de Cyclops, New Mutants vol 3 a réussi à se trouver une voix, en foutant ses personnages dans des situations extrêmes. Bien sur, c’est plus intéressant quand on connait Cannonball, Karma ou Illyana (la soeur de Colossus), mais en trouvant son tempo et un ton, il arrive à s’élever au dessus du simple teen super-héros book. Je suis à peu près certain que ce Fall of The New Mutants serait devenu un classique perso s’il avait été lu ado. Quoiqu’il en soit, un chouette run qui touche là où il faut. J’en suis heureux comme quand un des petits du quartier devient ministre.
De l’autre côté des titres X, on trouve Uncanny X-Force. Le précédent relaunch (X-force tout court) avait laissé tout le monde dubitatif. X-Force était une équipe de black-ops mastermindé par Cyclops et dirigée par Wolverine dont le but était d’aller tuer les ennemis des mutants un peu partout dans le monde sans se faire voir. Enfin sauf cet épisode où Wolsbane la fille loup irlandaise couche avec Hrimhari, le Prince-Loup d’Asgard, un délice pour les fans d’animaux qui perdent leurs poils. Enfin si on comprenait quelque chose à ce bordel, tant les pages étaient noires.
Une direction artistique entre noir, noir mat, noir brillant et noir goth, des histoires qui prenaient vraiment trop au sérieux de manière ridicule, bref rien n’allait. J’imagine que le teen fan de gore devait y trouver un peu son compte… mais là encore, ce n’était pas suffisamment bon. Et puis le fait de voir Wolverine en costume noir intégral pour passer inaperçu car, c’est bien connu, PERSONNE ne sait à quoi il ressemble alors le même en noir… C’était juste ridicule.
Puis Cyclops a du voir les chiffres de ventes de X-Force. Fini les black ops, l’heure est à l’espoir. Wolverine qui avait sans doute du temps à tuer, décide de monter sa troupe de black ops de son côté, sans rien dire à personne. Heureusement, malgré mes doutes initiaux, c’est bien mieux.
Rick Remember, en plus d’être accompagné par Jerome Opeña au dessin (une vraie découverte) a composé une équipe de tueurs “LoL&cool”. Bien sur, il y a toujours Archangel en mode déglingo. Psylocke (son actuelle, son ex, je sais plus où ils en étaient restés) est du voyage aussi. Mais c’est surtout l’ajout de Deadpool et de Fantomex qui fait toute la différence. Pour les débutants, Fantomex est un faux marseillais qui a un système nerveux externe sous la forme d’une soucoupe volante qui se vient généralement se cacher dans sa bouche. High concept science ! Il est arrogant (rappel 2 : marseillais) à cause de son sang nano-activé qui l’empêche d’éffleurer l’éventualité d’un être supérieur à lui-même. Même Dieu ou Supercopter. S’il y a bien un mec qui résume le concept d’Awesome, c’est lui.
Et puis Deadpool que tous les joueurs de Marvel Vs Capcom 3 connaissent bien maintenant. On me demande souvent (en cours de partie, pour me déconcentrer) s’il est aussi fou en BD… Réponse : ouais, les gars. D’ailleurs, on le voit faire ce genre de trucs dans Uncanny X-Force :
Leur première mission, moralement discutable, sera d’aller tuer Apocalypse, revenu à la vie sous la forme d’un garçon de 6, 7 ans et qui est déjà en train de se faire endoctriner par des @jeunesUmp pour devenir le dictateur du futur qui contrôlera le monde. Tuer un enfant qui n’a encore rien fait, c’est un choix moral qu’on s’est tous posé depuis “Maman, j’ai raté l’avion”, avec une machine à remonter le temps à disposition.
Et puis il y a ce genre de moments savoureux, où c’est bricolé une Bat-Cave spécial X-Men. Une Cavern-X remplie de memorabilia de ses années passées à l’école de Xavier.
Dessins réussis, humour pour égayer un concept lourdo, Remember est un des gars qui monte chez Marvel (il écrit Venom, l’histoire d’un soldat paraplégique à qui l’on inocule du symbiote pour qu’il retrouve l’usage temporaire de ses jambes. Bien sur, le Venom, demandez à Spider-Man, c’est dangereux car il provoque des troubles comportementaux plus intenses que le Doliprane. “What could go wrong ?” après tout). Même le One Shot 5.1 où ils assassinent des Reavers (les evil cyborgs australiens) avant que Cyclops et Magneto ne s’aperçoivent de quoique ce soit est vraiment hilarant. Uncanny X-Force est la bonne surprise de l’année pour les X-titles, le genre de comics qui te donne envie de faire “Sahtek, cousin !”
Maintenant, des lecteurs m’ont demandé mon avis sur le costume de Wonder Woman. Le nouveau, celui-là.
C’est pas évident de mettre le doigt sur un instant précis. Il n’y avait alors que trois chaines de télévision alors (c’est si vieux que ça), mais quand j’ai vu Wonder Woman pour la première fois à 4 ans, j’ai compris, comme un déclic, que j’aimais les femmes. Elle avait tout. Les bottes, le bustier, le lasso, les bracelets. Et elle kickait des nazis. Les éléments de la femme parfaite, surtout pour un gamin impressionnable de première année de maternelle. Linda… merci. Mais du coup, tu fais pas n’importe quoi avec Wonder Woman.
Robotics avait déjà consacré un long article au changement de costume qui a eu lieu en comics en juillet dernier. Elle avait alors le même leggings mais noir. Et surtout un petit blouson années 90 ridicule.
Bon, là, l’actrice, je ne la connais pas suffisamment et c’est une bonne chose. Il est toujours préférable d’avoir un acteur low-key pour un rôle de super-héros. Mon choix naturel, c’était Odette Yustman, vue dans Cloverfield.
Commençons par les aspects réussis de cette néo Wonder Woman.
- Pas de blouson années 90 (comme en ce moment en BD). Voir le lien plus haut.
- La ceinture (rappelons que dans la version Linda Carter, c’est d’elle que Wonder Woman tirait toute sa force, donnant ainsi un plot device assez facile aux nazis pour la capturer et l’enfermer dans un bunker tout aussi nazi, planqué quelque part aux USA. Ah les années 70, aimez-la ou quittez-la.
- Les étoiles disparues, car elles pouvaient horripiler les gens genre Besancenot et Mélanchon, le club des anti-américains primaires. Hey, les gugus, Wonder Woman, à la base, c’est quand même une pin-up de combat un peu bondage pour distraire les soldats pendant la WWII. Je dis ça aussi pour ceux qui voyaient WW la première série comme une métaphore du lesbianisme, un truc que, je peux le jurer ici, je n’ai pas senti lors de mon premier visionnage au tout début des années 80.
- La tiare
- Les lèvres rouges. I’m all for it.
Les moins, forcément.
- Les bottes. Pas rouges. Je suis certain qu’il s’agit d’une erreur. J’espère qu’ils sont en train de corriger ça.
- La couture visible sur le pantalon. Les mecs, quoi !
- Je suis dubitatif sur le bustier. C’est un peu comme le S de Superman Returns, en relief. Quand il ne bouge pas, en photo, ça va presque. Enfin c’est vite dit, comme tout ce qui concerne ce film… Mais au moindre mouvement c’était la cata. Et là, il faut que ça tienne. Curieux de voir ça en mouvement. Wink
- La consistance et plus globalement la couleur. On dirait un de ces horribles déguisements d’Halloween. Allez, il y en a des pas mal. Mais souvent, on ne sait plus si c’est un truc en vente ou un cosplay. Oui comme ces filles qui s’habillent en jaune pour faire Pikachu. Genre ces trucs :
Ow, mes yeux. Enfin, vous voyez maintenant ce que je veux dire pour la texture…
On en oublierait presque le costume de Lois Lane dans Smallville. mmmm
Du coup, les photoshoops ont commencé à fleurir sur Internet, qui vont jusqu’à rajouter des bretelles au bustier. Pour fix the problem. Il y en a des plutôt réussis.
Celui avec retour au short étoilé est signé du talentueux Ty Templeton. De très bon web-comics, btw.
Mon préféré est peut-être celui-là, plus simple, bottes fixed, futal plus sombre :
Et puis, les haters gonna hate-eurs, il n’y a pas si longtemps, Wonder Woman devenait Star Sapphire. Urgh. Heureusement, ça n’a pas duré :
Allez on croise les doigts, à bientôt. Robotics, même bat-chaîne, même bat-heure.
The Fighter
Mar 17th
“The only place I get hurt is out there” nous lançait Randy, les yeux perdus, le catcheur déchu de The Wrestler, en remontant une dernière fois sur le ring. Aronofsky a décidé de franchiser la souffrance humaine du lutteur, caméra au poing. En n’oubliant pas cette morale immortelle propre à Rocky, que rien ne peut te frapper plus fort que la vie. So fucking true.
Cette année, on a déjà eu petite Natalie Portman tuméfiée dans Black Swan, et maintenant Fighter. Sauf que Darren ne fait que le produire, laissant David O.Russel (Huckabees, les rois du désert) s’engouffrer dans une voie quasi documentaire sur la vie de Micky Ward, un boxeur IRL qui s’est fait un parcours balboesque, jusque dans le tissu social.
Evidemment, c’est based on a true story comme 90% des films qui sortent cette année (à part peut-être Thor et Captain America où le doute est permis). Mais c’est peut-être un des films de l’année.
D’accord, il y a Christian Bale, oscarisé, qui dégomme tout en ex-boxeur qui revit toujours le match de sa life mais qui a fini par sombrer dans la came. C’est le Bale show à plein tube, à la frontière de la folie désarticulée et l’Actor’s Studio à l’ancienne, comme s’il était en compet’ avec Daniel Day Lewis dans celui qui plongera le plus profondément dans la psyché de son personnage. Il est génial, il est objectivement foudroyant mais ce n’est pas lui le héros.
Son petit frère, Micky Ward, joué par Mark Wahlberg, vit dans l’ombre de ce grand frère empoisonnant, essayant de boxer comme il peut sur des conseils parfois peu avisés de ce toxico, tout en étant managé par une mère castratrice et une famille étouffante comme seul Clint Eastwood aurait osé nous la montrer. Remember Million Dollar Baby. Seulement, ici, la famille n’est pas parachuté à la fin pour faire un laïus de droite sur ces connards “qui pompent nos allocs” (hé, c’est réac-Clint, hein). La tribu étouffante en pur produit du bidonville riquain nous est ici livrée en pack, dès le début, sans jugement de valeur. Micky va devoir couper les ponts avec ce qui l’empoisonne pour quitter son statut de loser déprimé s’il veut entendre un jour son propre Training Montage.
Il y a dès le début de The Fighter, une scène absolument fantastique. Micky Ward, plusieurs défaites consécutives, toujours effacé, suit son frère dans un bar. Il y rencontre Charlene (Amy Adams, sublime), cette rouquine. Tout le setup du film tiendrait presque dans cette scène. Mais comme dans le récent Jewish Connection, alors que The Fighter passe son temps à lorgner vers le docu, c’est dans une scène de fiction pure que le film devient flamboyant. Ce Mark Wahlberg cristallin qui drague avec ses moyens, avec la boxe comme seul langage, pour essayer de lui faire lâcher son 06, est sans doute une des plus émouvantes séquences de séduction depuis… Rocky 1 quand Sly dodelinait pour amadouer Adrianne, avec juste une inversion des rôles.
The Fighter est long car il prend son temps pour faire monter l’adrénaline. On ne compile pas l’impact et le drama de Rocky 1&2 en une heure et demie. C’est le même combat. Finalement, la morale des films de boxe sera toujours la même. Les héros larger than life de The Fighter n’existent pas pour les coups qu’ils donnent. Au contraire. Pour eux, l’important c’est de savoir encaisser, pour toujours se relever.
Com-Robot