Archive for year 2011
Green Lantern
Jun 22nd
Why should I care about Green Lantern ? C’est la grande question à laquelle cet actionneur, l’outsider de l’été, ne répond pas. Pourquoi pas Hawkeye, Moon Knight ou Aquaman tant qu’on y est ?
Transformer en film un super-héros dit “de second tiers” est toujours un exercice périlleux. Souviens-toi, je sais que c’est douloureux, de Ghost Rider, Catwoman, Daredevil etc… N’étant pas aussi iconiques que Superman, Batman ou Spider-Man, les pauvres servent de labo à idées pour des auteurs peu inspirés qui se permettent n’importe quoi.
Il y a de quoi être surpris quand on voit à quel point Green Lantern (le film) adhère sans rougir une seule seconde à tout le mythos du comics. Et pourtant, ce n’est pas le plus accessible. Histoire de, j’ai prévu un petit résumé high concept, surtout pour toi, lectrice coquine qui t’est intéressé à Magneto depuis que tu sais qu’il portait des petits blousons cuir marrons cintrés et des cols roulés :
“Hal Jordan, un pilote d’essai impétueux, est choisi par des forces cosmiques pour devenir un Green Lantern, une espèce de sheriff de l’espace équipé d’une bague qui pourra matérialiser n’importe quel objet qui lui passe par la tête.”
Et tout ça est dans le film, y compris la Green Lantern Corps, cette armada de cosmo-justiciers dont chaque agent assermenté garde un secteur de la galaxie tout en se donnant rendez-vous sur la planète Oa. Il n’y a qu’un seul détail qui passe à la trappe, c’est le fameux point faible de cette force verte, “le jaune”, une absence qui laisse de la marge pour une éventuelle suite qu’on imagine déjà signée depuis Batman ’66. Shikashi, j’ai toujours pensé que ce côté cosmico-wacky (une bague qui peut créer n’importe quelle forme mais que l’on doit recharger dans une lanterne) passerait mieux en dessin animé, quitte à donner ça :
ou prochainement :
10~15 minutes de présentation en fanfare. Comme un petit miracle de série B, le résultat d’un boulot calibré de Martin Campbell. On se demande comment il a fait pour faire tenir tout ça. Faut croire que sa réput’de Mister Magic Rebooteur y est pour quelque chose. Zorro, Goldeneye, Casino Royale, le gus a vraiment un truc pour remettre une série sur des rails de manière très classique mais solide. Pas un génie comme Ridley, mais au moins un artisan très correct.
Mais Green Lantern se casse les dents dès qu’il bascule dans la dramaturgie terrestre, ce qui inclue Ryan Reynolds qui invoque le Crâne Ancestral et Blake Lively et sa dizaine de robes différentes pour mieux canaliser la prestation de Pepper d’Iron Man. Souffrant du syndrome “ils se connaissent tous”, le savant qui va se faire inoculer une dose de Parallax va morpher de manière ridicule en streum tout droit sorti de Ken le Survivant, ce qui va être dur pour séduire Lively qu’il connait depuis l’enfance puisque son sénateur de père passe des commandes à la société militaire de son père à elle. Pi.tié…
L’autre gros souci du film est son némésis justement, Parallax, une entité qui avale toutes les âmes sur son passage en se nourrissant des peurs des gens. Soundz cool, non ? Bah non car en blockbuster, ce genre de concept nous donne des stupidités comme Galactus dans Fantastic Four 2, devenu “un nuage cosmique”. Mais ici, ce n’est pas un problème de moyen, c’est sans doute un des plus couteux de l’été avec Transformers ! Incarné par Mark Strong, ce que Hollywood a trouvé de mieux les méchants ces dernières années (Sherlock Holmes, Kick-Ass, Robin Hood etc), Sinestro aurait fait un merveilleux némesis. Méconnaissable comme dans The Eagle, il vole littéralement la vedette à toutes la Corp (dont deux seuls membres parleront 5 minutes, montre en main) et à Ryan Reynolds.
Pauvre Ryan dont le léger strabisme rend un peu pathétique la moindre tentative de sérieux ponctuée d’un flashback assoupissant sur son trauma-papa. Pathétique, oui, sauf peut-être à la fin, quand il porte un masque qui lui cache son regard, quand il crie le serment de Green Lantern comme un rocker de Sum 41 (présent dans la B.O, je ne plaisante pas).
Enfin le plus gros problème, histoire de boucler cette histoire, c’est que le film se contredit lui-même, en niant sa mise en place. C’était bien la peine. Car, c’est bien précisé, pour devenir un Green Lantern, il ne faut pas connaître la peur. Et impossible de gruger, c’est cette force cosmique qui distribue les bagues vertes choisissant aussi arbitrairement qu’une primaire du parti socialiste. Sauf que Hal a peur. Peur de son passé, peur de perdre les photos de Blake Lively nues qu’il garde sur son iPhone, peur d’encore d’autres trucs mais il y en a tellement que j’ai oublié… Même les Green Lantern ont peur d’admettre qu’ils ont peur… Djiiiiz, comment peut-on être un héros galactique si on flippe pour n’importe quoi. C’est à peu près aussi absurde que Peter Parker qui perd ses pouvoirs “car il ne croit pas en lui-même”, in Spider-Man 2.
Sans crainte, ça sera un
presque 2, en sachant que c’est attribué uniquement à Mark Strong, aux Corps et au soin apporté à conserver l’univers, quitte à le nier à la fin.
Earth Defense Forces 2 Portable
Jun 18th
Je déteste les notes. Il faudrait un barème par correcteur, une échelle par critique tant je suis énervé quand je vois d’autres merdes traitées. Tout mettre à niveau et soupeser par rapport aux autres, c’est très frustrant. C’est pour cela qu’il reste celles irréfutables, marquée du sceau Airwolf.
C’est pourquoi j’ai essayé de faire un peu à ma sauce ces deux derniers mois.
Pour ce test là, remember :
j’avais demandé un 4 Sélection. La Sélec, c’est le label volatile qui signifie que le plaisir y est, même pas besoin de l’expliquer, ça doit marcher.
Pour au final, finir sur un 4 tout sec. Soit.
Mais devant cet essai foiré, j’ai tenté le 18/20 tout en disant du mal.
Pas passé non plus. Et en même temps “un 1/5 en réalisation, c’est pas possible de mettre 18″… Il a sans doute raison. Enfin j’aurai essayé. Mais maintenant, vous êtes au courant.
Summer Blockbuster flashback : Chun Li vs Morandini
Jun 11th
Ah août 2009. Usain Bolt pétait le record du monde de 100 m. Oasis se disloquait juste avant de rentrer à Rock en Seine… Il devait y avoir Koh Lanta à la TV. Ici, c’était les blockbusters de l’amour de l’été 2009 (pas une très bonne année d’ailleurs), avec une édition spéciale consacrée à Street Fighter : Legend of Chun Li.
Ow man, tant de belles choses tel ce Spin Bird Kick nullissime.
Et puis soudain, en lisant Direct Matin (ouais je continue quand même), le choc… Two worlds collide ! Morandini et Chun Li, côte à côte, sur la même page.
Juin 2011, sortie direct to vidéo, comme il se doit. Car on a besoin de nanars cosmiques.
Boom, boom, pow ! comme dit Balrog.
Yellow Sea -The Murderer-
Jun 8th
C’est l’hypothèse qui revient chaque année : et si l’actionneur mastoc, celui qui va te percuter la gueule cet été, était coréen ? Car 2011, le cinéma coréen de rageux strikes back. Ouais, celui avec des petits asiats trapus, volontiers moustachus, qui sautent les deux pieds en avant, dans les dents. Celui qu’on aime, la machette à la main
Yellow Sea – c’est The Murderer en France ou Hwanghae si un jour, comme moi, tu te paumes au sous-sol d’un Virgin de Séoul. Je te propose d’ailleurs celui qui se trouve vers ce bâtiment :
mais ça remonte à l’année dernière, je ne vois plus trop où ça se trouve.
Je disais ça car tous les DVD sont sous-titrés là-bas. Prends ça, “lejapon”.
Donc, Yellow Sea s’inscrit dans la tradition des polars noirs du pays, sans une once de lumière et encore moins d’espoir. Pire encore : la plupart des séquences de Murderer ont été filmé à Yanji, chef-lieu de la préfecture autonome coréenne de Yanbian, une de sympathiques subdivisions de la Chine. Mais de toute manière, même Busan a l’air d’une cave quand elle est filmée par Na Hong-jin, qui avait déjà fait son coup avec The Chaser. Donc tu sais que ça sera pas joli-joli. Surtout quand c’est l’histoire d’un gus acculé par la vie et la misère qui va accepter un contrat. Assassiner quelqu’un, il n’a jamais fait mais il va évidemment se retrouver dans une mouise pas possible, pris entre deux clans mafieux.
Yellow Sea s’offre le luxe d’avoir un démarrage très lent. Ce n’est qu’après le premier larcin que tout s’emballe, le tout monté par Kim Seon-min qui s’est déjà occupé des films de Bong Joon-ho. Dès lors, fini le fondu au noir, on passe en mode jump cut à fond les ballons. Le film va prendre un rythme fou qui n’est pas sans rappeler son Chaser (on retrouve les deux acteurs principaux de ce dernier mais avec une habile inversion de rôles). Sauf qu’ici, Na Hong-jin ne s’attarde pas trop à développer les personnages : il s’agira surtout de tuer ou être tué. C’est à ce moment qu’on retrouve ce qui fait la classe des films coréens, ce stamina incroyable qui fait que ses antihéros survivent jusqu’au générique de fin. À tout : aux coups de couteaux, aux crashs autoroutiers et aux haches plantées dans le dos. A la clef des courses poursuites absolument Airwolf, généralement seul contre une meutes équipée en lames. Dieu bénisse l’interdiction des armes à feu en Corée.
En prime Yellow Sea t’offre ce que j’appelle le Pack “Elite” du cinéma coréen, ce panaché un peu gue-din de genres : de la violence mastoc, une scène de caisses qui renvoie Fast&Fu chez sa Madeo mais aussi de l’humour à froid, une satire sociale, un apercu sur les méconnus Joseon-jok , ces coréens de Chine… Et puis cette mélancolie folle qui te ronge l’âme.
Merci Cannes, Un Certain Regard sur la course, machette à la main.
Sortie en France le 20 juillet 2011.
Ow man, ça m’a redonné envie d’écrire sur la Corée…
Com-Robot