Archive for year 2011
Tron : Legacy
Feb 22nd
Une fois qu’il est passé devant le notaire, Tron Jr doit se rendre compte qu’il n’y a plus grand chose dans l’héritage. Une quête du père lambda à la portée du premier Indy IV venu. Là où Tron était singulier par son cyber design avant-gardiste bricolé à partir d’effets spéciaux rustiques et de loupiotes qui clignotent comme dans le cockpit de l’Enterprise, Tron 2 nous assomme de sa CG archi déjà vue et siphonnée par 10 ans de SF, sans parler de sa thématique post-Ghost in the Shell et de sa zénitude Ron Hubbardesque de Matrix.
Il y a quand même un intérêt dans ce n’importe quoi électro-maboul réalisé de manière plan-plan (comment foirer une scène de motos du futur ? Les mecs, quoi ! Tant qu’à copier, essayez de voir du côté d’Akira).
Ce n’est pas nécessairement ces passages un peu ridicules où l’on quand même voit un jeune Jeff Bridges (le même que celui qui a pécho l’academy award l’année dernière) bidouillé aux CG. Ce qui lui donne la gueule de Kurt Russel, en fait. Non, ce noyau d’intérêt dans Tron : Legacy, c’est Olivia Wilde dont la rotation de tête m’envoutait de Trailer en Trailer. Sans trucages.
Un peu d’espoir dans la noirceur d’une combi qui galbe entièrement ses jolies jambes. Et ce hochement de tête magique qu’on voit plus longuement dans le trailer que dans le film lui-même. Un procédé bien connu par nos services et récemment utilisé par Luc Besson et la paire de seins de Louise Bourgoin dans Adèle Blanc&sec. Mais désolé, je ne suis pas du genre à me laisser traumatiser jusqu’au gif animé…
Quoique…
Finalement, Olivia n’est qu’un plot device un peu nul mais qui lui permet de faire quelques saltos dans une boite de nuit tenue par un clone de Ziggy Stardust, aux platines des clones de Daft Punk. Mais avec elle, on se raccroche aux branches de l’intérêt de Tron fils.
D’ailleurs, Olivia qui, de Nono à Pibolo, joue finalement la version live et sexy du robot naïf cliché, se paye aussi le luxe d’un shot (j’insiste sur ce mot) final évocateur d’anthologie qui n’a rien de virtuel.
La succession est close.
Gundam Musô 3
Feb 13th
Après avoir fait des semaines de lobbying auprès de divers médias pour faire un test en ligne, j’apprends que finalement, Gundam Musô 3 sort en Europe. Il y a une justice. En attendant, tada, le seul test dans la presse française :
il faudrait que je bricole un logo hélicoptère “EXCLUSIF!”.
Thundercats trailer
Feb 13th 09:53
Rien à déclarer
Feb 12th
Il y a un bon bout de temps, Robotics évoquait cette truanderie que fut “Les Ch’tits“, nous faisant passer un buddy movie (avec un début en mode “farce sociale”) pour une comédie. Il y a deux ans, les ch’tits n’étaient pas tout à fait drôles mais accordons-nous pour dire que l’aspect “buddy” fonctionnait. Quand ils se bourraient la gueule pendant la tournée du facteur, t’y croyais un peu. Y’avait une alchimie à défaut d’une grosse poilade.
Rien à déclarer, c’est le point de non-retour. Un cas d’école comme on en avait pas vu depuis 15 ans: le syndrome “Les visiteurs 2″. Un mec qui se retrouve avec un cosmo-succès surprise en salles et qui va devoir affronter son propre succès. Les boules. Ce qui va se passer est classique, la scène va se rejouer des dizaines de fois dans sa tête : il va essayer de refaire la même chose. Boon, Poiré, même combat. Même sortie EN EXCLU dans le nord, même plateaux TV amicaux (“des millions d’entrées” dira Denisot entre la pub et la météo), Boon a reproduit le même pas de danse médiatique.
Mais à vrai dire, le succès, on s’en tape. Rien à déclarer est calamiteux depuis le script (une histoire entre garde-frontières au moment où Maastricht nous débarrassait des douaniers frontaliers. Poelvoorde a l’air d’être sorti de sa dépression alcoolique post-Astérix 3, mais alors, dans un quel état, mes amis… L’ombre de lui-même. Pourtant, l’idée de le voir en douanier raciste n’était pas si mauvaise… Mais chaque ligne de dialogue ne fonctionne pas. Et il faut les voir, les comédiens, en train de se téléphoner hors forfait leurs répliques nulles. La comédie à la française n’est plus un problème en soit. OSS ou encore le nom des gens nous ont montré des pistes, une alternative possible.
Mais “Rien à déclarer” ne se contente pas de sa zère-mi, il tente l’audace d’avoir un personnage principal raciste.
Du racisme caricatural, ça passe quand c’est dans Machete qui partage, sans rire, la plupart des thèmes de “Rien à Déclarer”. La frontière comme ghetto, les garde-frontières racistes, le trafic de drogue etc. Boon et Rodriguez, même combat ? On pourrait évidemment reprocher au film de Dany Le Boon de ne pas aller au fond de la rigolade, de se retenir de montrer des gens qui se découpent à la machette, du fusil à pompe à bout portant, de crucifixion dans une église, d’actrices nues (que ce soit vrai ou pas) et surtout de descente en rappel à l’aide de boyaux. Le genre de trucs qu’on aimerait voir plus régulièrement dans le monde des douanes qui bloquent nos colis de jeux et de dvd pour les taxer. Mais le racisme de Rien à Déclarer, tu devrais tendre l’oreille car on parle en ton nom.
Allez, je te raconte la fin : convaincu que, désormais, les français ont aussi une âme, Poelvoorde sort son gun sur un mec chinois garé à la va-vite. Il le course sur l’air de “niakoué, chinetok et bol de riz”. Sans rire. Tu vas croire que je prends les films Apatow comme mètre-étalon dès qu’il y a de l’humour, mais c’est pas pour rien. Ici, toute perspective d’amélioration est annihilé par cette fin incroyable qui se déroule sous les yeux du fils de Poelvoorde, un petit môme qui joue si mal qu’on le croirait presque sorti de la Rafle. Lui, hoche la tête façon “ah décidément, mon incorrigible papa”. Le désir d’authenticité rustique et régionale est complètement écrabouillé par ce mec cradingue, surfant d’un racisme à l’autre. Louper une vanne, passe encore. Louper des vannes sur 2 heures de film, admettons. Mais louper sa sortie comme ça, c’est irresponsable. Personnages comme spectateurs, finalement, on n’en a rien à foutre. La seule lueur d’espoir, c’est que “Fiston, toi aussi, quand tu seras grand, tu sniperas des chinois du haut de ton mirador.” De “Rien à déclarer”, on ne garde rien.
Smartphone Robotics
Feb 12th
La robotique est heureuse d’annoncer aux ivrognes qui aiment lire des articles Dans Les Dents bourrés dans les transports en commun que le premier chantier de l’année du site est terminé. Smartphone roboticsé ! Kamui Robotics est désormais “enhanced” pour la lecture sur mobile. Pour que vous puissiez le lire facilement, tout en faisant la révolution.
Des idées, des avis, des suggestions. Ecrivez au FMI qui transmettra.
Green Hornet
Feb 9th
Amis haters des lunettes 3D, adeptes du potassage d’Allocine pour débusquer la bonne salle sans 3D ET en VO (autant dire chaudard), je vous ai vengé. M’étant fait opérer des yeux, j’ai, pendant quelques semaines, eu les yeux ‘achement rouges, un peu comme Cyclops sans visière en quartz-ruby. En tout cas, suffisamment pour faire peur. Et c’est donc en titubant pour rendre ces lunettes de malheur que le gus chargé de récupérer le butin s’est pris un “Ow j’sais pas ce qui m’arrive, j’ai comme un truc aux yeux depuis la fin du film”. Petite victoire, mais hé, on se sent bien, après.
Balançons les revendications dès le début :
Note : mon bro @puyogk a carrément lâché ses lunettes en cours de route. Il doit y avoir 3 mn de film où c’est justifié. Autant dire du vent.
Let’s :
Green Hornet a toujours été pour moi ce show bizarre que tu regardes pour la voiture planquée qui pivote sur elle-même dans le garage bourgeois du héros qui s’ouvre comme dans le Tonnerre Mécanique. Ow boy, si tu es jeune, tu as du taf à tout rattraper sur Youtube. Green Hornet était déjà passablement ringard lors de sa première dif’ en France en 1986. Et encore, il n’avait que 20 ans de retard. Ah la douce époque d’avant internet et le divx.
Mais évidemment, quand t’as même pas 10 ans, tu ne regardes que pour Kato, aka Bruce Lee. Le Kato Show. Trop puissant pour refuser de se faire casser la gueule par le Robin gringalet.
Et pour bien illustrer mon propos, sans doute ma scène de baston préférée des années 60. Man, les coups de pied que fait Bruce. Pour les autres, le champ des possibles des pieds dans la gueule n’existe même pas.
Bonus track caméo !
Mais c’était probablement l’étape obligée quand on s’inspire un show radio. On sera donc tolérant avec une adaptation moderne libérale. 2011, Green Hornet est donc devenu n’importe quoi entre les mains de Seth Rogen (et son compère coscénariste Evan Goldberg, le combo de Superbad). Ou plutôt, c’est devenu un para-Apatow movie. fuck yeah. (rappel, la meilleure prod Apatow de l’année dernière) Britt est un gosse de riche tout ce qu’il y a de plus exécrable. Son père dirige un journal façon Jameson, il sait ce qu’il veut. Éventuellement le canard sera un jour refilé à Britt, comme d’autres promettent la mairie de Neuilly. Blessure originelle façon chauve souris, Britt va perdre son père, le déclic pour se lancer dans une guerre contre le crime avec à sa tête le nazi d’Inglorious Basterds, en mode cabotin (mais hé, ça lui a déjà valu une palme, alors on continue). Le tout en se faisant passer pour un criminel, The Green Hornet. Alambiqué, non ? C’est à peu près au même moment qu’il découvre le bricolo homme à tout faire chinois spécialiste en tout comme Bruce Sato dans Mask, mais surtout balaise en coups de pied sautés. “Le frelon vert doit agir” comme disait le show. Et à un moment, Cameron Diaz est littéralement parachutée dans le film, il n’y a pas d’autre mot.
À la lecture du comics de Kevin Smith basé sur son propre script qui aurait dû servir à l’époque à sa propre version de Green Hornet, on se dit qu’on est pas passé loin du navet. C’était aussi l’histoire du fils, mais qui prend la succession du Hornet original, comme dans Mask of Zorro. Assisté par la fille de Kato, le jeune découvre que la vie de super héros, c’est pas si facile mais que c’est plus rigolo avec quelques blagues anales ça et là (souvenons nous que Smith est l’auteur du Batman shooté à la beuh qui donne compulsivement des orgasmes à sa meuf et surtout qui se fait littéralement dessus de bonheur -putain Dc, on ne surveille pas ses publications ou quoi ? Son remplacement par Rogen et Goldberg amène un flow différent, clairsemé de vannes semi-dépréciatives mais cool comme la plupart des acteurs populaires du clan Apatow (et principalement Rogen donc mais aussi Jonah Hill et Jason Segel, la section juifs-qui-ont-du-bide, à ne pas confondre avec la section feuj-bégé comme James Franco). Rogen avait tout du mauvais casting, et pourtant, ce mec est assez impressionnant, à sortir ses répliques l’air de rien, à la limite du regard caméra à la Tom Cruise en moins sciento.
L’intelligence de ce script, c’est d’avoir donné une espèce de tendresse dans le traitement de ces personnages pas foncièrement attachants, enfin tu sais, la patte Apatow, quoi, cet espèce d’appel d’air final plein d’espoir et néanmoins pas niais. Et surtout de ne pas avoir oublié de rendre Kato le plus cool possible. Jay Chou… Bon, le mec qu’on écoutait tous les matins à l’entrainement au Kung Fu en Chine, j’pensais jamais le revoir. Soudain, Youtube.
(faut que je précise qu’il y a Edward James Olmos, alias Adama de Battlestar Galactica, le Tomy Lee Jones de gauche. Que tu aimes forcément d’amour, je le sais)
Ah oui, Michel Gondry ? Sur ce coup-là, c’est un pinceau, littéralement un outil au profit de la mécanique Rogen qui l’utilise. Et c’est sans doute comme ça qu’il est le meilleur, comme dans Block Party ou dans les films d’autres auteurs (z’avez jamais remarqué comme il y a deux parties si différentes dans Eternal Sunshine ?) En tout cas, c’est dans ces films de commande qu’il saoule moins à faire des scènes en papier crépon et en pâte à sel. Pas son taf le plus perso donc mais canalisé, c’est du taf bien fait.
Funny enough pour un
bien mérité.
Com-Robot