Archive for year 2011
Senran Kagura
Dec 21st
Et quand, dans l’au-delà, une voix me dira “qu’as-tu fait pour sauver la presse papier ?” Je lui répondrais : “Des articles sur des jeux d’action avec des filles à fortes poitrines sur 3DS”. J’ai une place réservée, according to keikaku.
Ce devait être un article pour le net et ça a fini en exclu Consoles +.
C’était il y a 15 ans n°14
Dec 20th
Il y a 15 ans, Sony se rendait compte qu’il fallait avoir une mascotte pour sa console. C’était la fête à Crash Bandicoot le mois dernier et là, c’est Parappa The Rapper qui fête ses 15 ans sans que personne n’en ait quelque chose à foutre. La vérité, c’est que Sony a réussi à imposer ses consoles sans véritable tête de proue. Ou bien s’en bricole des épiphénomènes jetables.
Final Fantasy Soundtrack Robotics
Dec 18th
En ce moment, Final Fantasy XIII-2 tourne à plein régime. Impressions bientôt, ici et ailleurs.
Je n’avais pas besoin d’autres raisons pour vous proposer ce que je n’ai jamais fait, un best of de mes musiques préférées de la série.
10) Final Fantasy VII : One Winged Angel (musique de boss)
Les FF ont toujours besoin d’une musique un peu freaky pour les boss. On se souvient du rock étrange à la fin de Final Fantasy X. Mais One Winged Angel est vraiment une musique satanique, trop maléfique pour être à une place trop élevée de ce top personnel. Sa cadence, sa marche inexorable… Bon sang, j’imagine qu’Adolf Hitler se mettait ça pour se réveiller le matin.
9) Final Fantasy Type 0 :
Peu de gens ont joué à FF Type 0, peu de gens y joueront et c’est dommage car la plupart de ses remix sont plutôt bien fichus. Mais cette musique (“Coeur bouillonnant”, c’est le nom de la track en japonais, rien que ça) est celle que l’on entend systématiquement quand on se prépare à partir en mission. Et là, t’es dedans, t’as envie de frapper ton tambour et de gueuler avec eux, un peu comme avec le thème de Lee Pai Long d’Art of Fighting. Le mec qui prend cette BGM pour ses meetings de campagne, je vote pour lui.
8) Final Fantasy V : Hurry ! Hurry !
Je ne suis pas très fan de Final Fantasy V. Une intrigue limitée, un casting pauvre, des quiproquos venus de l’enfer 16 bits (“Oh tu es une fille ? Je croyais que tes pixels étaient ceux d’un homme”), ce genre de trucs. Il y a une douzaine d’années, c’était l’épisode culte car celui qui n’est jamais sorti en occident, jusqu’à ce qu’il sorte et que tout le monde s’en fiche. Mais les musiques de FFV… Isogé Isogé, Hurry Hurry balance en une poignée de secondes l’urgence de la situation.
7) Chocobo no Fushigi na Dungeon 2 : Intro
En traversant les vrai-faux couloirs de FFXIII-2 à dos de chocobo sur une musique géniale, comme un flash : il fallait que je mette dans cette liste une musique de Chocobo. Mais laquelle… Je me suis souvenu de Chocobo no Fushigi na Dungeon 2, plus narratif que le 1 où Shiroma faisait sa première apparition. Über cute. Tout y est super. Et surtout cette intro qui passe en revue le thème des Chocobo de multiples manières… En deux minutes, Square est monté à un niveau Disneyien. Si tu savais à quel point ce jeu est émouvant…
6) Final Fantasy VII : Battle Theme
Ce n’est pas mon thème de combat préféré. Mais cette ritournelle a une portée qui la dépasse. C’est le premier rpg de Square sur CD-Rom. Qui commence par un Final Fantasy en plus. Merde, même pas, on y a joué sur le CD de démo offert avec Tobal N°1. T’imagine la pression, pour Uematsu, quand le train débarque dans un monde gris comme une usine du XIXème siècle anglais ? Il a juste composé le bon air au bon moment. Pépère.
5) FFVIII : Man with the machine gun (Thème de Laguna)
Certains diront qu’il n’y a pas grand chose à sauver de cette bluette qu’était Final Fantasy VIII. Ce serait un peu cruel pour le premier FF qui s’est affranchi (maladroitement) des MP. Mais on est pas là pour faire le procès en sorcellerie du plus mal aimé mais aussi du plus vendu des Final Fantasy. ‘fin au Japon au moins.
Mais quand a jailli de nulle part le thème de Laguna, le personnage le moins intéressant du cosmos avec Billy Hatcher. Et encore, Billy, y a des trucs à dire… mais donc, le thème de Laguna, dans ta face… Alors que jusque là, on roupillait un peu, dans FFVIII… Man, those were the days.
Et même si je ne suis d’habitude pas très fan des versions orchestrales des musiques de jeux vidéo (l’expérience originale, tu peux pas test), celle-là est une espèce de tourbillon d’originalité qui mérite l’écoute et qui aurait sans doute plus collé que le synthé, certes génial, mais un chouïa hors de propos.
4) FFXIII : Saber’s Edge (Battle Theme)
S’il y a bien un truc à sauver dans FFXIII, c’est les combats. Et la musique des combats retranscrit assez bien ces lignes franches de gameplay ainsi que l’envolée du combat : quand tu gagnes, c’est à l’aise. Quand tu te fais pulvériser, c’est comme une merde (ou que ton leader meurt). À contrario, les combats fabuleux mais seamless comme les slips ne donnent rien vraiment d’épique à se mettre sous la dent.
3) Final Fantasy V : Lenna’s Theme
Comme je te l’ai déjà dit plus haut, Final Fantasy V, pas ma came. Et personnellement, I don’t give a shit about Lenna, je ne vois même plus très bien qui c’est. Mais ce thème est un chef d’oeuvre de minimalisme. Même si on ne veut pas la connaitre, cette Lenna, on est déjà triste quand vient son coup de blues réglementaire. C’est mon thème préféré non-combat préféré d’un Final Fantasy avec FFX et son To Zanarkand qui, lui, tentait une approche plus “Joe Hisaishi”.
2) Final Fantasy IV Battle Theme
On dit que c’est toujours le premier FF joué qui devient son préféré. FF IV est logiquement mon préféré. Sa musique des combats (et son overworld de maboule) est un mélange de ce qui fait l’efficacité Shonen du jeu, bien avant que les héros de FF ne deviennent des pleurnichards. C’est sans doute un des morceaux les plus radicaux qu’a composé Uematsu, surtout le passage où la mélodie enchaîne sur son deuxième loop. Awesome.
1) Final Fantasy V Battle Theme
Ma grand-mère me répétait souvent “De rien, faire un bonbon”. Cette expression venue de la froideur de la pauvreté en Russie résume bien cette musique de Final Fantasy V. T’as pas de support CD ? No sweat. T’as besoin de trompettes pour faire sentir l’héroïsme ? Mais pas de problème, Nobuo ? Y’en a pas mai tu les prends quand même. Quand je pense à une musique cool de combat de RPG, je ferme les yeux, et c’est FFV (et IV) qui sortent.
Okay, j’y retourne.
Koh Lanta 2011: Le grand final
Dec 16th
Previously in Koh Lanta Robotics : Episode 9 & 10
Bienvenue, ceci sera le dernier résumé Robotics de Koh Lanta. Car on sait tous comment ça se passe à la fin. On devine. Les poteaux qui sont toujours gagnés par une fille. Il faudrait vraiment changer la phase finale de Koh Lanta.
Pour cette dernière, le thème sera:
featuring Martin et son clone maléfique, Darth Martin.
La der des ders de 2011…
Et oui, je sais, Téhé, ne pleure pas.
Tout d’abord l’amour d’un Gérard qui nous offre le fondu au noir le plus kinky de tous les temps de Koh Lanta. On dirait du soft porn, ou bien ce moment trouble dans les séries AB quand ils commençaient à s’embrasser, que la caméra se déplace furtivement sur la droite et que résonne une musique signée Porry:
La haine, c’est d’abord Martin, revenu transfiguré. D’habitude aimable et gentil, il est devenu une espèce d’entité maléfique. La preuve que quand on nourrit un mec affamé, il devient de droite.
Darth Martin dans toute sa malice :
Et parfois, il gagne.
Mais ce Koh Lanta aura été un des rares cas où le gentil gagne les duels finaux.
Mais Martin s’est fait exclure. Exclu même par son pote à qui il a offert deux épreuves de confort à ses côtés.
Tout ça, évidemment, c’est la faute du sexe. Voici ce qu’il s’est passé, en vrai (source insider, of course).
Car voici ce qui se passait réellement. Je demande l’arbitrage vidéo :
Garçons, filles, on a tous connu ça, ce moment délicat où l’on ne sait pas si l’on doit passer à l’action ou attendre pour que la magie opère. Et je comprends d’autant plus que je suis quelqu’un que la première intimité rend parfois timide (certifié par huissier, test effectué sans usage de vodka).
D’où vient le manque de reconnaissance amoureuse de Martin ? Peut-être a-t-il été troublé par Ella qui, en guise de cadeau, a retrouvé, pour une seconde seulement, son plan cul que la production a cru bon d’inviter.
Meet Cliff, alias “le Stalker Belge” (vanne courtesy 3615 PBS)
Finalement, Martin gagne quand même et propose à son bro’ de le rejoindre pour un moment d’intimité sur un bateau. Bains, repas, musique, ambiance tamisée. Martin est une allumeuse.
“Regardons-nous et souvenons-nous comme nous étions, à cet instant précis”. Plan drague Brad Pittien…
… où Laurent se matte dans glace et lâche un “ouah regarde comment je suis dessiné”. Traduction: regarde à côté de quoi tu passes.
“Ce qui se passe à Koh Lanta reste à Koh Lanta”
Du coup, Laurent, au petit matin…
Il fallait donc comprendre…
“Je vote donc contre toi, même si tu m’as offert deux épreuves de confort. Salope.”
Sans aucun doute possible, l’épisode le plus gay de tous les temps de la série.
Rendez-vous sur le Live Tweet… Et puis pour Koh Lanta All Stars, un peu plus tard dans l’année.
Merci à toi, lecteur, qui a suivi avec patience ces résumés.
L’occasion ici de saluer mes potes de la bande du vendredi, Deedo, Michel, Greg, Sylvie & Puyo ainsi que Fab qui m’a aidé pour les designs de cette saison.
Kassovitz, Schwarzenegger, l’Ordre & le Commentaire
Dec 14th
Où on va beaucoup parler de Making Of.
J’aime les gars qui n’hésitent pas à l’ouvrir quand tout, de la menace physique à l’ordre établi, incite à la boucler. Attention, je ne parle pas de l”impétueux crétin, prototype cerné facilement dans Koh Lanta car casté pour son franc-parler avé l’accent délicatement sous-titré. Non le gus qui tente, parfois vaguement, quelques trucs.
Fils de réfugié politique, j’ai été élevé avec l’image de ces 8 bonhommes sortis sur la place Rouge pour protester contre le Printemps de Prague. Spoiler, ils se sont fait arrêter. Non pas que je compare Kasso à ces héros, loin de là, mais voilà, même avec d’énormes maladresses, c’est un type qui n’hésite pas à mouiller sa chemise. Même pas pour vendre sa came car souvent c’est contre-productif. Ses délires 9/11 ou ses positions pro-palestinienes à doses régulières dans Ce soir ou Jamais, c’est le genre de sorties qui te segmentent un public. Dire ce qu’il pense, quitte à faire au final du laïus tartifiolle, c’est le risque du genre. Remember, les belles années Noir Désir. Déjà, à l’époque, c’était ridicule, mais 10 ans plus tard, Noir Dèz, c’est à se flinguer de connerie.
Retour au sujet. La manière dont la France a traité la Nouvelle Calédonie est impardonnable. Faire régner l’ordre par des barbouzes comme cela a été le cas à la grotte d’Ouvéa est indigne. Là aussi, il faut blâmer mon éducation et mon père, qui m’a toujours prophétisé le jour où la France devra payer pour tout ce qu’elle a fait au continent africain… Une jeunesse pas très zemmourienne, t’as vu.
C’est une vraie “autopsie d’un massacre”, ce qui n’a rien à voir avec le documentaire offert avec le DVD du “Jour et la Nuit”, le film de BHL, un chef d’œuvre du making of qu’on dira pudiquement “partisan”.
Si tu aimes ça, il faut voir ça un jour, rien que pour Delon qui se dit “inattaquable”. Mais dans ce film sur l’échec, un genre dominé par Zodiac de Fincher. Il y a deux scènes qui surnagent et qui transforme cet Ordre et la morale en thriller militaire, rythmé par un DOOM continuel, comme dans l’intro d’Akira, mais tout. le. fucking. temps. Le flashback des évènements qui ont déclenché la crise et la fin, une espèce de Modern Barbouze Warfare, un plan séquence où l’on comprend bien à quel point les mecs se sont retrouvés dans la mouise à ne rien pouvoir faire.
Mais il paraît évident que Kasso a aussi fait de l’Ordre et la morale un film miroir de l’expérience qu’il dit avoir vécue durant Babylon À.D, en témoigne son dithyrambique making of d’une heure. Kassovitz a visiblement ce trop plein d’énergie qu’il essaye de canaliser. Et puis tant pis si ça casse. Dans l’Ordre et la Morale, ça donne des amateurs qui s’en sortent vraiment pas mal tandis que les pros sonnent moins bien, avec les moyens du bord parce que, bien évidemment, l’Armée Française va préférer filer des moyens à des films bourrins à sa propre gloire. Pas besoin d’aller aussi loin pour démontrer que les militaires sont les némésis de l’histoire. Mais c’est sa manière de travailler, à Kasso, en témoigne l’air agacé de Vincent Cassel dans cet extrait du making of des Rivières Pourpres.
Les rivières pourpres suivi de production part3
Un autre?
Les rivières pourpres commentaire audio tournage…
L’Ordre et la Morale est clairement un film de rédemption, le genre honni par Éric Zemmour, ceux de la repentance, un sous-genre dans lequel il cartonne à longueur de commentaires audio, ce qui le rend assez touchant. Je crois que je n’ai jamais entendu quelqu’un être plus critique sur ses propres films que lui. Si ce n’est Eric & Ramzi. Et encore, eux, c’est que en interview. Du coup, c’est le meilleur Kasso “d’après”.
Sinon, de l’autre côté du spectre de la piste audio, tu as celle-ci, déjà culte, commentée par Swarzy.
Certainement le meilleur commentaire de film de tous les temps.
Mission Impossible : Ghost Protocol
Dec 11th
Brad Bird est sans doute un des meilleurs réalisateurs du monde. En tout cas il a réalisé un de mes films préférés de tous les temps, The Iron Giant. Man, si tu connais pas, fais quelque chose. Maintenant.
Mais aussi génial soit-il, il va affronter, pour son premier film avec des acteurs réels, un vrai danger. Un vrai vampire cinématographique. Ce danger, c’est Tom Cruise. Une entité “star” lui tout-seul qui est capable du meilleur (Collateral) comme pire (tous les films où il sourit, l’air heureux, regard caméra). Dans l’article consacré à Knight & Day, je le résumais ainsi (copy paste parce que je suis flemmard et pressé)
“Dans ses derniers films, il a tout joué. Cruise surjoue l’alcool dans Last Samourai, il nous a fait le coma à la Cruise dans Mission Impossible 3 et finalement la mort elle-même lui a donné un prétexte à une réinterprétation cruisienne
(Désolé, mais il fallait que je ressorte sur ce passage avec Arielle Dombasle…)
Comment Brad allait-il se faire respecter par Tom. Souvent les réalisateurs choisissent des histoires assez éloignées d’eux-mêmes pour commencer leur carrière. Fincher a commencé avec le très peu personnel Alien 3 tandis que, dans un autre genre, Roschdy Zem a commencé avec une comédie sentimentale lambda (ha). Bird commence avec Cruise et va devoir canaliser la formidable soif d’existence de sa superstar vieillissante mais à la filmo en fin de compte incroyable. Un film finalement pas très personnel, pour les beaux yeux de Tom Cruise.
Après Knight & Day, je le croyais fini. Impossible de montrer torse poil sa carcasse de cinquantenaire vieillissante. Hé non, il remet ça. Mais, je ne pensais pas dire ça un jour, il est tout en retenue. Enfin c’est relatif… mais à côté de son collègue surjoueur Nicolas Cage, il se fait presque modeste. Simon Pegg est celui qui s’en sort le mieux dans son rôle habituel de comic relief. Jeremy Renner (ouais entre lui et Josh Holloway, ça sent l’homme, ce MI4) livre une compo intéressante, entre le trauma de Hurt Locker et le super-héroïsme rigolo, en bon prélude de son personnage de Hawkeye dans Avengers. Là où MI4 joue habilement son coup, c’est qu’il est très linéaire. Pas de plot alambiqué ni même de trahison. Même pas de masque ou alors si, pour nous rappeler qu’ils ne serviront à rien… Alors qu’ils sont la base même de MI. Au contraire, on est vraiment devant un “team movie”, car c’est la première fois que les équipiers fonctionnent autant en famille ce qui n’est pas une nouveauté pour Brad Bird qui a réalisé The Incredibles. Il n’oublie jamais d’être marrant.
Alors Mission Impossible 4, simple réalisation d’un néo yesman ? Pas tant que ça. Il manque un vrai vilain charismatique, un vrai climax mais les scènes d’ouvertures en Russie sont un vrai bijou d’humour et d’autodérision. C’est quand il essaye de faire la promo de Dubaï et des dernières BMW que MI4 se transforme en tête de gondole un peu usante.
Un actionneur très honnête donc, où Léa Seydoux fait des clefs de bras. C’est important, il fallait le dire.
Dans les dents 30, le swag tranquille
Dec 8th
L’exercice est un poil compliqué. Je voulais parler de Schism, le tweet-clash des X-men. Mais on en est encore qu’au tout début. De plus, j’essaye de ne parler fascisme dans les comics qu’une fois sur deux. Donc Schism attendra. Il y a aussi The New 52, soit toute la ligne de DC Comics qui a repris au numéro 1. Même Batman. Même Action Comics et Detective Comics. Mais là aussi, j’attends d’avoir un peu de matos avant de me lancer, sinon j’aurai l’impression de commenter des trailers… Ce qui est intéressant quand il s’agit des Muppets.
Le thème de ce tir groupé spécial est donc “les trucs cool à lire qui ne sont ni X-Men ni DC“. Des comics de bogosse qui ont le swag velu. Sauf un, assez nul, qui s’est glissé au milieu de l’article, pour rigoler. De Kevin Smith, forcément. En bonus, un label “idée” cadeau pour Noël. Je ne fête pas Noël car Batman ne le fait pas non plus, mais, hé, si je peux aider.
En feuilletant la liste des bouquins que j’ai scanné pour tes petits yeux, je me suis rendu compte qu’il y a un autre thème qui va sans doute être la schizo, ce qui n’est jamais un drame quand on est super-héros aux USA.
Du coup, à mettre DC de côté, cette chronique sera très Marvelish. Ne pas parler de Batman tout un article, c’est une épreuve, mais c’est l’occasion de parler des Secret Avengers de Warren Ellis. Le gus a repris le titre pour quelques numéros, à chaque fois une histoire stand-alone, accessible pour un noob. Captain America dirige ses Scred’ Avengers, Beast, Valkyrie, Moon Knight, Shang Chi, Black Widow, Ant Man et War Machine dans des missions blackops que je pourrais résumer avec le terme “High Octane Espionnage”.
A chaque fois un dessinateur différent et c’est toujours très bien. Et puis Warren Ellis fonctionne mieux quand on lui laisse faire un peu ce qu’il veut, c’est à dire un peu de polar arrosé de beaucoup de technoblabla autour. Et puis il y a le numéro 18, dessiné par David Aja est, sans rire, le comics avec le plus de coups de pied que j’ai vu depuis des années. Les bonnes choses ne durent pas, ce serait dommage de se priver d’un plaisir comme ça.
Moon Knight, qu’on retrouve en ce moment dans sa propre série en ce moment.
Voilà un personnage qu’il est compliqué à faire exister. Née comme un rippoff de Batman par Marvel, il est (trivia fact pas très connu) le fils d’un rabbin qui est persuadé dur comme fer d’avoir été ressuscité par l’esprit de Khonshu, ce qui lui fait un point commun avec Jean-Pierre Chevenement. Lunatique (normal vu le nom), Bendis tout comme Ellis ont décidé de l’écrire de plus en plus comme un fou détraqué. Le combo Bendis et Alex Maleev (multi-awards duo pour Daredevil) vont encore plus loin en l’imaginant schizo. Il entend et voit Captain America, Wolverine et Spider-Man qu’il s’imagine combattre à ses côtés. Evidemment, les gus qui le voient parler tout seul le prennent pour un maboule, ce qu’il est mais ne l’empêche pas d’être un héros. “Hé, faut être un peu fou pour être un super-héros” est un peu son modus vivendi. Et d’un point de vue personnel, je n’ai absolument rien contre un mec qui s’imagine des amis imaginaires, vu que je correspond par SMS avec Batman.
Quoiqu’il en soit, c’est un twist intéressant pour un personnage de troisième catégorie, même pas capable d’intégrer les persos jouables de Ultimate Marvel Vs Capcom 3.
La Bru-sploitation continue. J’ai tellement écrit sur ma passion pour Ed Brubaker… Le gus continue d’écrire Captain America qui enchaîne les bons dessinateurs. Je n’étais pas vraiment un fan de Mc Niven mais depuis qu’il puise son énergie dans Travis Charest, il est devenu vraiment meilleur. Et derrière, on nous promet Alan Davis, yummy. Il faut rendre hommage à Bru : c’est le seul qui ait survécu au fiasco Fear Itself que j’évoquais ici que je vais résumer dans cette balise spoiler:
Pas un très bon crossover.
Bizarrement, j’apprécie beaucoup le relaunch de Punisher. Le pauvre est mort, ressuscité en monstre de Frankenstein (Frankencastle, LouL). Rucka sait y faire (il sort de son award winning Batwoman absolument génial) avec l’ambiance noire. Il ne cherche pas à alourdir la machine, la présentation est simple. Now, all Frank Castle has is his desire for vengeance, and his need to punish the wicked. That is his mission. That is his purpose. That is all that matters. Frank Castle died with his family. Now, simply, he is the Punisher.
Les dessins de Marco Checchetto y sont pour beaucoup dans cette réussite. Le ton est juste, pas forcément nouveau, mais c’est un goddamn beau comics.
Punisher rebooté n’est pas qu’un comics de violence. Une journaliste le traque évidemment… Mais ne pas s’attendre à de l’amour dans ce comics. Punisher qui aime ? Pouah.
Et puisqu’on est dans le Bru-Rucka, le moment de rappeler qu’ils ont travaillé ensemble sur le génialissime Gotham Central, une vision au quotidien du commissariat de Gotham. Et Batman n’y apparaît quasiment pas, comme pour faire exister un peu plus ces flics “ordinaires”. Le deuxième volume est sans doute mon histoire préférée du Joker de tous les temps. Ca date de 2003, mais ça n’a pas vieilli d’un pouce. Malgré les multiples awards que le bouquin a reçu, cela reste suffisamment méconnu pour en parler. Croisement du Batverse et du polar, c’est à peu de chose près l’équivalent de NYPD Blue et The Wire mais à Gotham. Rien que ça.
Impossible de ne pas parler de The Bionic Man, l’adaptation moderne de L’homme qui valait 3 Milliards. Oui, le bon vieux show avec le mec qui court au ralenti. Kevin Smith (oui, le Kevin Smith de Clerks et du Batman en obsessif clitoridien mais qui se fait dessus ) ressort un de ses vieux scripts de film du placard et l’adapte pour un comics. C’est à peu près ce à quoi on peut s’attendre : des ninja et même quelques blagues anales. Coz, c’est Kevin Smith, comment pouvait-il en être autrement, il avait déjà fait pareil pour Green Hornet.
Et puis un mec bionique ? Dans les années 70, d’accord mais en 2011 ? Même le dernier Captain America était à moitié robotique, sans parler de Cable… Du coup, il nous sert les rivaux bioniques dès le début, ce qui brise un peu le côté “unique” de Steve Austin. Il n’y a vraiment pas de quoi s’emballer. Pas plus que pour Kick Ass 2 dont je ne balancerais aucune image ici. Des enfants qui se font abattre, du viol, des exécutions et des chiens qui mordent les couilles pour une histoire parodiant son Old Man Logan… Boring crap.
Un des comics à lire du moment, believe it or not, c’est Amazing Spider-Man. Redevenu cool depuis quelques années depuis son reboot magique où il a pactisé avec le diable pour que tout le monde oublie son identité, Amazing est petit à petit redevenu rigolo et attachant. Mais avant de vous présenter son dernier arc désopilant, un petit update:
Peter Parker n’est plus marié à Mary-Jane. Oui, ce n’était pas évident à faire avaler, la plupart des gens les croient encore ensemble. Le dernier jeu vidéo en date (et un jeu vidéo vend des milliers de fois plus qu’un comics) le montre encore avec elle, donc l’idée d’un Parker célibataire n’a pas encore fait son chemin. Peut-être que ça s’arrangera avec l’été quand sortira le prochain film. JJ Jameson qui le déteste toujours autant est maire de New York. Mais il est obligé d’avaler son cigare car Spider-Man n’est plus une menace. Il est membre de deux équipes d’Avengers ainsi que des Fantastic Four (ou la Future Fondation comme on l’appelle en ce moment). Ah et il n’a plus son sens araignée qui est aux fraises. Reste plus qu’à ajouter qu’il prend des cours de Kung Fu avec Shang Chi (un mec doué, voir illustration de l’article) pour essayer de palier à ce manque et je crois qu’on est bon.
New-York est infecté par un virus dévastateur qui transforme tout le monde en Spider-Man. Tous les newyorkais se mettent à bondir, balancer de la toile (organique), se coller aux murs… La pagaille monstre qui empire quand les premiers infectés commencent à se transformer en véritables araignées. Personne n’est à l’abri, les amis, les ennemies, les copines etc. Et puis ça donne des séquences absurdes telles que…
et des doubles pages brillantes de nawak comme…
Et malgré l’histoire ubuesque qui utilise (gros sacrilège) des éléments de la saga honnie des Clones de Spider-Man, Spider-Island tient la route comme les montagnes russes, en balançant de pics narratifs en suspense réjouissant. À lire quand ça sort en relié.
Spider-Island a tout d’un plan foireux. Mais go with it :
Et les titres satellites, pas indispensables à lire mais rigolos qui ont fait le cross-over, proposent parfois quelques petites merveilles. Hercules par exemple se retrouve également avec les pouvoirs (et un costume) de Spider-Man, l’occasion d’une parodie géniale.
Dan Slott, le mastermind de Spidey depuis quelques années, a écrit deux des meilleurs comics tout public de ses 15 dernières années :
La mini-série The Thing et une autre, baptisé Spider-Man & Human Torch. Ce dernier est LE comics que je conseille aussi bien aux gamins qu’aux nostalgiques, un petit chef d’œuvre d’humour et de passions pour les deux persos.
Et comme Spidey est dans 3 équipes en même temps, il a bien encore quelques minutes à accorder à son nouveau titre Avenging Spider-Man, qui s’intéresse plus particulièrement à Spider-Man et ses relations avec les Avengers. C’est écrit par Zeb Wells à qui l’on doit les récents New Mutants dont j’écrivais le plus grand bien ici. Il donne un prétexte absurde (Mole Man…) pour que se déchaîne Joe Madureira, enfin de retour pour quelque chose de lisible ET de régulier (enfin, trois numéros d’affilé). Crazy cool shit.
Enfin le bon titre Marvel du moment, c’est Daredevil par Mark Waid. Daredevil dont l’identité était outé dans toutes la presse fait son retour, à la cool. C’est dessiné en alternance par Paulo Rivera et Marcos Martin. Matt Murdock revient à la ville et à son travail d’avocat. La dernière fois qu’il a fait parler de lui, c’était parce qu’un démon avait pris possession de son corps. Le genre de truc qui arrive et qui fait qu’on se réveille à la tête d’un clan d’assassins ninja. Après ce qui peut s’appeler une déprime passagère, il revient, plus ravi que jamais.
Daredevil est un personnage qui a besoin de drames pour exister. C’est ce qui le rend vraiment intéressant. Mais soyons franc: le pauvre gus a vraiment dérouillé ces dernières années. Foutu en taule, son identité balancée dans les tabloïds, évadé, puis divorcé avec interdiction d’approcher son épouse traumatisée, tout ça, c’est dur pour les épaules d’un seul homme. Il en a vu d’autres. Au moins deux copines mortes dans ses bras (dont une qui avait le sida, contracté lors d’un passage par le porno semi-gonzo et la drogue)… Tout pour adorer ce héros. Mais comment faire pour faire oublier qu’il est Matt Murdock à la ville ? Simple: nier.
Remettre Daredevil sur le droit chemin et en faire un héros qui ne donne pas envie de se doper au Lexomil est un vrai défi aujourd’hui. S’il est bien écrit, cela donne quelque chose d’assez semblable à Batman. En réalité, Daredevil prend plaisir à ce qu’il fait. Son kif c’est de rendre la justice en terrorisant les bandits.
Entre deux plongées en enfer, le nouveau Daredevil est un délice.
Je termine avec quelques Tu te débrouilles chez ton bouquiniste ou sur ton net-dealer favori.
V.F, car ouais il parait que la V.F existe :
Wednesday Comics de DC. Maousse comics très grand format chroniqué en longueur et en largeur ici même. À chopper avant la rupture.
Superman Vs Muhammad Ali, un monument du comics des années 70, avec Neil Adams au top de son art. Un beau coffret.
En V.O, twitté à l’époque, tu trouveras l’Omnibus Fantastic Four de John Byrne, une réédition de Batman No man’s Land 1 soit l’histoire qui a grosso modo inspiré Arkham City (voir test) et enfin l’omnibus X-Statix, un mélange réjouissant et absurde de X-Men et de comics indé. Enfin Joe the Barbarian est enfin sorti en relié. L’hiver sans Grant Morrison, c’trop dur.
Voilà, tu passes à la caisse, parce qu’en gratuit, je n’ai que ce web-comics de la mort de Ben Laden.
Rendez-vous dans pas longtemps pour les articles de fin d’année… Juste le temps de choisir par quoi commencer… DC ou les X-Men ?
Com-Robot