Archive for year 2011
Batman Vs Bat-chef-sioux ?
Jan 22nd 06:45
Somewhere
Jan 21st
Attention texte à risque. Ouais carrément. Somewhere est le dernier Coppola Jr fille. Et djeezus, que c’était chiant. Pas parce qu’il ne s’y passe rien, non, mais parce que Sofia s’est dit qu’elle allait filmer de manière intéressante (comprendre “artsy trendy” selon ses termes, “poseur” on dit aussi) le spleen, un truc déjà fait et bien plus maîtrisé par Bill Murray que tu vas regretter chaque seconde de Somewhere.
Enfin, c’est un faux prétexte, car le vrai sujet, c’est quand même celui d’une fille qui va apprendre que “hé, c’est dur la vie“, même allant vivre d’hôtel de luxe (château Martmont) en grand hôtel de luxe (Versailles). Le même film que les autres. Je n’ai rien contre les gens qui ont des lubies étouffantes (dans le fond, Sofia Coppola a finalement un peu les mêmes marottes que Miyazaki, tu sais, “la vie d’une fille qui doit grandir“) et qui les décline ad nauseam. Des films lents, j’en aime à la pelle. Tiens, check le sublime I wish I Knew de Jia Zhang Ke (numéro quatre de mon top 2010), c’est lent, ouais mais c’est incroyablement beau. On est vraiment dans le plaisir esthétique le plus pur. Dans Somewhere, le seul plaisir esthétique que tu puisses avoir, c’est Stephen Dorff, bégé porté disparu depuis qu’il a fait le méchant dans Blade. Il joue un acteur mais il s’ennuie à mort (et j’imagine Sophia lui disant “tu vas voir, c’est un rôle super profond, j’ai passé des jours à t’observer, je te sens” etc). Débarque sa fille dont il n’a pas la garde, dont il s’occupe si peu mais qui lui apporte un peu de fraîcheur dans sa boring ass life. “TU LE VOIS, le message ?” Qui s’occupe de qui, l’adulte ou le gosse etc. Et puis la gosse, elle grandit. Somewhere arrive juste pile à temps pour nous confirmer que Sofia Coppola n’a plus grand chose à dire. Et que sans Bill Murray et Scarlett Johansson, l’ennui est communicatif.
Le top (149) des jeux vidéo Robotics de 2010
Jan 16th
Hey, bon nouvel an russe. Le moment idéal pour en finir avec ces tops. Avant le nouvel an chinois qui arrive.
À la base, je voulais écrire une bafouille en préambule pour expliquer qu’en découvrant qu’en dormant peu (6h par nuit), je gagne environ un mois d’activité par an pour… faire des trucs. Ce qui nous amène à ce top, qui réunit à peu près tout les jeux qui sont rentrés en contact avec Robotics de Janvier à Janvier. J’ai déjà tapé une selec avec plein de blagues LOL, mais Robotics est le seul endroit où une telle liste est publiable. Il y a des petits manques (Peace Walker, pas eu le temps) ou des oublis volontaires (Gran Turismo 5, un chouette engin pour faire des photos de voitures) mais nous voilà donc avec un top 149, encore plus que l’année dernière, aidé par une poussée de jeux iPhone parfois inconséquents. Comme l’année dernière, c’est un top résolument modulable, fortement subjectif et je ne peux pas garantir être d’accord avec moi même dans quelques heures. (note : je compte à partir de la sortie japonaise, ce qui fait que Bayonetta, c’est octobre 2009). Voilà pour ce détail, allez, go !
149. Utacchi
Le pire de l’année ? L’idée d’un jeu musical basé sur la voix n’est pas nulle, même avec 15 ans de retard. La pub a l’air presque rigolote:
Même la vidéo explicative…
Mais dans les faits, ça donne ça :
Et je vous dit même pas quand on chante dans le micro nul de la DS.
Horrible.
148. Hokuto Musô
147. Gaston N°1 la Superballe’ (iPhone)
“Hé les mecs, vous avez vu Doodle Jump ? Bah la même avec Gaston Lagaffe”. Non mais… Sans déconner quoi !
146. Valérie Pécrèsse 2010 (iPhone)
Okay, ce n’était pas un jeu. Mais on s’est bien marré.
145. Epic win (iPhone)
144. Minna no combini
Capitalism mama
143. Kowa Oto (iPhone)
142. Ninety Nine Nights 2
141. Eternal Legacy (iPhone)
J’ai essayé de faire une photo non-moche de ce ripoff nul de Final Fantasy.
Mais impossible de trouver mieux.
Pour les historiens, ce mec dit “What the ? Piece o’ junk!”
140. Fighters Uncaged (Kinect)
Allez voir n’importe quelle vidéo de ce truc. C’est juste pas possible.
139. White Knight Chronicles 2
(qui oblige de finir le 1 pour y jouer. Bravo les mecs).
138. Knight Rider (iPhone)
137. Shining Hearts (review à venir ici)
136. Front Mission Evolve
135. Fishing Kings (iPhone)
134. Strike Witches
133. Eboy Fixpix (iPhone)
132. Chuchu Rockets (iPhone)
131. Ys Vs Sora no Kiseki : Alternative Saga
130. Mugen no Frontier Exceed Super Robot Taisen OG Saga
129. Another Century Episode R
128. Macross F Trial
127. Dragon Quest Monster BattleRoad Victory
126. KoF Skystage (Xbla)
125. Chô Nekketsu ! Daiundôkai
124. Radiant Historia
123. Neo Geo Heroes : Ultimate shooting
122. Captain Tsubasa DS -le deuxième)
121. Dead Rising Moble (iPhone)
120. Sonic 4 (iPhone)
119. Nodame Cantabile 2 (DS)
118. Air Attack (iPhone)
117. Ivy The Kiwi ?
116. Gravity Hook (iPhone)
115. Lively Garden
114. Plunderland (iPhone)
113. Scott Pilgrim Vs the World : The Game
L’overhype a eu son comics en 2010, elle a eu son film en 2010, logiquement elle a eu son jeu…
112. Heavy Rain
111. Modern Conflict (iPhone)
110. Chaos Ring (iPhone)
109. Dragon Ball Raging Blast 2
108. Senkô no Ronde Duo
107. Super Quick Hook (iPhone)
106. Castlevania : Harmony of Despair
Pourquoi sortir ça, sans déconner ?
105. Darksiders
Ok, je l’ai mis assez bas. Mais des trucs me dérangent énormément dans le setting de base.
104. Magical Girl Lyrical Nanoha A’s Portable : The Battle of Ace’s
103. Monster Hunter Nikki Pokapoka AiruMura
102. Comic Jumper
101. Kinect Adventure
100. Pokémon Ranger 3
99. Densha de Go ! l’édition anniversaire de la Yamanote
98. Voice Fantasy (iPhone)
15 minutes. Durée de vie 15 minutes. Mais à voir. Le jeu Square Enix le plus zarbi de l’année.
97. Wii Party
96. Keroro Rpg
Le meilleur Tales original de l’année.
95. Michael Jackson The Experience (Wii)
94. LovePlus+
93. Rittai Kakushi E Atta Kore da !
92. Espgaluda II (iPhone)
90. Pop’n Music Portable
89. Pix’n Love Rush (iPhone)
88. Super Robot Taisen L
87. Dragon Ball DS 2
85. Plants Vs Zombies (iPhone)
84. Lara Croft and the Guardian of Light (iPhone)
83. Ikkitôsen Xross Impact
82. Transformers : War of Cybertron
Où me transformer mes Transformers en shooting game banal. C’est comme remixer Aznavour en rap, ça ne t’apporte rien.
81. Shining Force (iPhone)
La manette virtuelle iPhone, le herpès génital vidéo-ludique de ces dix dernières années.
80. Monkey Island Special Edition 2 (iPhone)
Merci ma save niquée.
79. Limbo
J’ai rarement vu un jeu essayer aussi péniblement de se la jouer indé jusqu’au bout. Trying too much, too hard.
78. Dance Central
77. No More Heroes Paradise
Le meilleur jeu Saturn de l’année.
75. Space Invaders Infinity Gene (Xbla)
74. Monster Hunter Tri
Non, désolé, toujours pas cette année.
73. 3rd Birthday (tu sais, Parasite Eve 3). Test bientôt ici.
72. Kingdom Hearts Birth by Sleep
71. Sonic & Sega All-Star Racing
Avec Ryo Hazuki en guest, avant de faire un tour sur téléphone portable. 2010, les mecs…
70. Nier
Le meilleur jeu PS2 de l’année…
69. Civilization (iPhone)
68. Blaze Union : Story to Reach The Future
67. Super Robot Taisen Og Saga Masôkishin
66. Halo Reach
65. Infinity Blade (iPhone)
64. Blazblue portable
62. X-Men (Xbla)
61. Bit Trip Beat (iPhone)
60. Persona 3 Portable
59. GTI Club Supermini Festa !
58. Sim City Deluxe (iPhone)
57. God Eater
56. Crackdown 2
La pire voix off de l’année.
55. Last window
R.E.P les mecs…
54. After Burner Climax
53. Super Meat Boy
52. Terracore Adventures (iPhone)
51. Dream C Club Portable
50. Castlevania : Lords of Shadow
49. Kenka Banchô 4
48. Kirby Epic Yarn
47. Iron Man 2
alias le jeu à licence le plus sous-estimé depuis très longtemps. Le boss de fin, Ultron, est juste ultime. Juste fais moi confiance.
46. Fire Emblem Shin Monsho no Nazo
45. Mario Sports Mix
44. Gladiator Begins
43. Super Street Fighter IV
42. Doodle God (iPhone)
41. Etrian Odyssey 3
40. Dragon Quest Monsters Joker 2
39. Tales of Graces F
38. God of War 1&2 (qui est sorti en 2010 au Japon, donc hop). Mais je sais, pas joué au 3. Il est dans la pile “à faire”.
37. One Piece Gigant Battle (test à venir ici ?)
36. Lara Croft and the Guardian of Light (Xbla)
35. Cut The Rope (iPhone)
34. Rockman 10
33. Auditorium HD
32. Spider-Man : shattered Dimensions
31. Kurohyô Ryû ga Gotoku Shinshô
30. End of Eternity (Resonance of Fate)
Qui gagne aussi le prix What the fuck de l’année :
28. Solatorobo
27. Inazuma Eleven 3
26. Hatsune Miku Project Diva 2nd
25. Criminal Girls
24. Ninokuni
23. Okamiden
22. Last Ranker
21. Malicious (test upcoming ici)
un gros dossier sur Robotics en 2010, nuff said.
19. Sengoku Basara 3
18. Danganromba (test upcoming ici)
17. Game Dev Story (iPhone)
Inévitable pic tout fier de mes super softs
16. Minna no Tennis Portable
15. Tatsunoko Vs Capcom Ultimate All Stars
13. Vanquish
12. Gundam Musô 3
55h de jeu. Et je crois que cette année, je ne m’excuserais plus d’aimer Musô. Musô Robot, repensé version speed avec des dash cancel.
11. Pacman C.E DX.
10. Dragon Quest VI
7. Civilization V
Avec la scène post-coïtale la plus émouvante dans un jeu 2010
5. Ghost Trick
3. Tactics Ogre
2. Red Dead Redemption
Comme je n’ai rien rédigé (ni pro ni pour le plaisir) cette année sur Red Dead Redemption à part cette bafouille finale où j’ai opté pour une approche mélanco-profonde. Mais ici, Robotics, totale liberté de plaisir. En fait, avec Red Dead, j’ai retrouvé tout l’intérêt des sandbox games en réinventant mes propres règles. Et finalement, Red Dead Redemption a fini par me dévoiler sa raison d’être : les ballades romantiques.
Enfin le premier
1. Xenoblade dont j’ai abondamment parlé ça et là. Je m’autorise à conclure comme je l’ai déjà fait ailleurs (sans doute parce que je n’ai pas pas pris de photos de personnages à moitié à poil):
Il a failli s’appeler Monado mais c’est finalement sous le nom classieux de Xenoblade que Nintendo et Monolith se sont chargés de renvoyer toute la génération de RPG HD au rang de matériel de test pour Home Cinéma 5.1. Car ce qui compte vraiment pour le joueur, c’est cette générosité qui se dégage de chaque instant triste, de chaque montée lyrique à la Saint Seiya, de ses épées qui s’étendent à l’infini pour vaincre des armures géantes sorties de Zone of The Enders. Xenoblade n’est peut-être qu’un RPG shônen, qui plus est sur Wii. Mais, pour le meilleur et le pire, c’est le Xenogears de cette décennie. Et Dieu seul sait qu’on en a besoin par les temps qui courent.
Sur ce coup d’oeil dans le rétro, Kamui Robotics enchaîne sur 2011. Un moto pour 2010 : Mondai nai. Daijoubu da.
Top Films 2010
Jan 10th
Des centaines de critiques Airwolf. Les pires films aussi. Les autres “qu’j’ai pas eu le temps”. Mais le top du top sera :
Bonus track, d’abord : Inside Job et Armadillo, deux docu, l’un ultra pragmatique, l’autre méga esthétisant sur la guerre d’Afghanistan dans une caserne danoise.
10) Expendables
9) Poetry
8 ) Outrage
Même sans rien faire, Apatow produit le film le plus drôle et sexy de l’année.
6) A single man
T’aime Facebook ? Tu aimeras. T’aime pas Facebook ? T’aimeras aussi. Si tu n’aimes pas le Fincher de Benjamin Button ? Alors l’heure de la vengeance a sonné.
4) I wish I knew
Oké je triche, vu en avant-premièree. Jia Zhang Ke, best film robotics de l’année dernière. Difficile de faire un film plus beau que ça. Celui-là est moins fort, moins puissant que ses précédents (Still life, 24 City) mais quelle puissance quand même.
3) Toy Story 3
1) Mother
Les autres films 2010… et ouais…
Jan 9th
125 films vu au ciné, sans compter les ciné-clubs. 125 (j’y reviendrai quand viendra le top jeu vidéo…) Et parmi eux, certains sont passés entre les mailles du filet Robotics. Voici la toute dernière chance d’en parler. Armée d’une bouteille de vodka, je cède à la tradition de l’ultime review qui graduellement devrait se dégrader. S’il y avait une logique, ce serait de tout effacer au petit matin.
Il faut que je commence pendant que je suis lucide par Shutter Island. Je crois que j’en veux à Martin Scorsese pour une chose : “DO YOU WANT HER TO REPHRASE THE QUESTION ?” “DO YOU WANT HER TO REPHRASE THE QUESTION ?” “DO YOU WANT HER TO REPHRASE THE QUESTION ?” “DO YOU WANT HER TO REPHRASE THE QUESTION ?” “DO YOU WANT HER TO REPHRASE THE QUESTION ?” “DO YOU WANT HE… Pitié mec. Du coup, le goût de Shutter Island est encore plus amoindri quand, à la vue d’un des acteurs, je me suis dit “hé mais il a une tête de docteur”. Le genre de réflexion qui te flingue tout suspense dans un film alourdi par des flashbacks loupés (ow les camps, était-ce vraiment nécessaire, Martin ? Non ? So don’t).
Lovely Bones devait être le retour de Peter Jackson (pré-Tintin) à un film moins boursouflé. Et puis il y a Rachel Weisz dedans, à priori positif. Mais non, il se sent obligé de coller des dizaines d’effets affreux, des screen-savers d’un goût aussi douteux que la plupart des skyblog lovelove.
J’ai pris un sacré plaisir à voir I Love you Phillip Morris même si, avec son look blingbling 70’s, je ne pariais pas un kopeck dessus. Au moins 3 Airwolf dans mon souvenir, grâce à un Jim Carry incroyable. Evidemment, ce n’est pas le cas d’Alice aux pays des merveilles. Je ne sais plus si j’ai marqué quoique ce soit sur le dernier Burton, mais ce qui désole le plus, c’est qu’il y a encore des gens qui espèrent encore quelque chose de Tim (à part la palme d’Oncle Boonmee, that is). Ce n’est pas le pire non plus. D’habitude, mon crédo, c’est de dire que Burton fait des films pénibles depuis qu’il est maqué. Des films de père de famille chiant. Selon ce critère, Alice est pire et pour ça je te raconte la fin : Alice retourne donc au pays, elle gagne dans un film qui ressemble à un rpg (heureusement précédé par les pubs Haribo, annonçant les films en 3D, youhou Haribo) puis elle revient dans le monde réel, décide d’utiliser la fortune familiale pour exploiter les marchés émergeants chinois (bah ouais, y a du blé à se faire). Burton réalise maintenant des films exemplaires pour ses gosses. Tu seras trader, mon fils.
Mec, j’ai vu Gardien de l’ordre. Un film low-key de Nicolas Boukhrief avec Cécile de France qui ne joue pas mal et Fred Testot (qui tente une carrière solo plus audacieuse qu’Omar Sy). Minimal, presque cristallin, sans aucune fioriture mais très figé. Et donc sans étincelle.
J’avais complètement oublié que j’avais vu Salt. Et là, je pose une question importante et à la foi grave : ça intéresse QUI, un Jason Bourne avec Angelina Jolie ? Vraiment, QUI ?! Sans déconner ? J’suis même pas sur que ça l’intéresse elle-même. L’histoire et sa grosse faille risible en deux mots : le FBI a été infiltré par Salt depuis des années. Angelina Jolie, entraîné par le KGB et tout, elle passe maintenant pour une américaine, elle a un chat et un Kinect chez elle. Mais elle se fait outer, poursuivre et surtout il y a une autre taupe. Et là, c’est pas compliqué. Je me suis dit “bah c’est le comédien qui a un nom russe?”. Bingo, ton film spoilé dès la 10ème minute. Il n’y a pas un mot, pas une virgule nouvelle dans Salt. Ce n’est même pas du Direct to vidéo, ce devrait être du Direct dans la boite postale d’Angelina Jolie et encore, PAS SUR que ça l’intéresse, elle.
Adèle Blanc-Sec est un des pires films de l’année. C’est Luc Besson qui copie tout ce qui s’est fait ailleurs. Les momies bougent comme C3PO, il y a des pans entiers d’histoire qui ne servent à rien. Et la blonde de la météo, bah elle te le joue comme un anticyclone qui vient se déposer en bas de la France. Et l’histoire… Adèle cherche à sortir sa sœur d’un coma car celle ci s’est enfoncée une épingle dans le crane suite au cours d’un match de tennis. Le “Noooon ma soeur” de Louise Bourgoin est sans doute le plus mauvais moment d’acting de l’année. Non sans rire, ça repousse l’entendement, et par entendement d’acting, j’invoque Star Wars II L’attaque des clones et Nathalie Portman au bout d’elle-même.
A l’origine, j’avais prévu de faire une bédé pour expliquer la nullité d’Adèle Blanc-sec. Dans un pays lointain, j’avais récupéré une boite de Choco Pops avec un soft pour “créer sa propre bédé”. Coco allait être Adèle, le croco, c’était Matthieu Amalric (qu’on ne voit presque pas dans le film). Et l’hippopotame rose pour Gilles Lelouche. Damn, ça aurait fait une super bd. Mais hé, le temps. Et puis le programme était bien limité pour les mômes, forcément. D’ailleurs pourquoi dit-on Coco Pops au lieu de Choco Pops. Est-ce que Coco évoque plus le chocolat que “Choco” ?
Quel putain de bédé c’eut été..
En sortant du pire film de l’année (L’amour, c’est mieux à deux, erk), je suis allé voir Yahsi Bati, un western turc. Et c’est aussi awesome que ça en avait l’air. Au dernier rang, une famille turque, venue profiter des one-liners délirant du film dont j’attendais le climax, le combat enduit d’huile pour mieux glisser. Un excellent moment.
Gondry nous parle de sa famille dans l‘épine dans le cœur. On admet facilement que Gondry a du talent, mais sa famille est si relou que tu vas t’endormir.
Je regrette de ne pas avoir pu parler plus de Poetry mais qui aura eu à affronter en pleine gueule Mother. Ah mais si, attends, là ! Par contre, Breathless, une histoire de violence encore inouie mais casuelle, presque quotidienne comme seule sait nous les montrer la Corée. Breathless est difficilement résumable dans mon état. Mais c’est un solide triple Airwolf.
Du côté de la Corée, il y a aussi Housemaid du très précieux Im Sang-Soo avec que des jolies actrices coréennes qui passent leur temps à réclamer de sucer l’acteur bégé, très Tony Leung version Corée. Im Sang-Soo a réalisé le génial The President’s Last Bang et il serait judicieux que le film sur Sarkozy s’en inspire, ainsi que sur Il Divo.
L’illusionniste. Alors l’illusionniste. J’ai un peu l’impression que c’est un des films franco-français dont on nous bassine un peu à sa sortie et qui s’oublie. Man, regarde toutes les étoiles sur Allociné, et pourtant PERSONNE ne t’en reparle comme un incontournable de l’année. Alors que le film est inattaquable, une ambiance mélancolique, une esthétique incroyable… Le problème, c’est qu’il lui manque des pics narratifs. Check Toy Story 3.
Grande déception, Greenberg et Ben Stiller en trentenaire déprimé m’a laissé indifférent. C’est dommage car Noah Baumbach est le réa du génial The Squid & the Whale. Et en même temps, je vais pas me forcer à aimer, hein.
Autre déception : Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu. D’habitude, Woody Allen sait rendre les femmes encore plus belles qu’elles ne le sont. Il a un truc, je sais pas comment il fait. Et là, il produit un film énervant, frustrant, avec que des superbes acteurs, comme s’il filmait parce qu’il devait faire ça cette semaine-là. L’année prochaine, Woody filme Carla. Et ça sera difficile de ne pas rire.
Unstoppable était drôle. Pour tout plein de raison. Denzel, over the top. Tony Scott qui arrive même à rajouter des effets nuls sur des reportages TV (où il n’y a pas d’effet hein) qui couvrent cette histoire de train qui fonce sans pilote. Film mediocre ou genie post-modern, on s’en fout. C’est Tony Scott. Il te rajouterait même des effets sur une caméra de surveillance en noir et blanc.
A bout portant a un grand avantage : le jeu génial, parfait, minimaliste, de Roschdy Zem dans la veine des polars des 70’s. Face à lui, Gerard Lanvin mal rasé et ses sbires de flics corrompus dont la pire FUME devant une femme enceinte. On rigolerait presque si au milieu n’était pas parachuté Gilles Lelouche. Ah mais qu’est-ce qu’il fout là, lui. Y’avait personne ? Vincent Cassel ? Bernard Lecoq ? Le film se serait déroulé sans lui, hé bah ouais, il aurait eu de la gueule.
Potiche m’a été recommandé par je ne sais pas qui. Hommage tendu à Jacques Demy, gueule angoissante de Catherine Deneuve, et puis Judith Godrèche et l’autre, là, “de la comédie française”. Ozon fait des films qui l’amusent. Mais alors pas moi. Du tout.
Another Year est un nouveau film dérangeant de Mike Leigh, où il ne se passe rien sinon un couple heureux et plein d’âmes perdues autour d’eux. Comme dans le génial Go Lucky, Be Happy, Leigh dresse des portraits en creux assez touchant.
Il serait peut-être temps de parler de la meilleure adaptation d’une bédé au cinéma. Je parle bien sur de Quartier Lointain, d’après le manga de Jirô Taniguchi. Okay, ce n’est pas aussi génial que le manga original, mais pour une histoire transposée dans un bled de France, ça se défend vraiment bien. J’ai juste un problème maintenant quand je vois Pascal Greggory le mec / l’ex ? de Jean-Marie Bannier avec qui il vit dans son super immeuble je ne sais où. A chaque fois que je le vois, j’y pense, j’imagine des Monet accrochés aux murs ou des trucs de fous du genre. Et ça me gâche un peu le film. Heureusement, il est justement question de ne pas le voir puisqu’il replonge en enfance. Vraiment pas une mauvaise adaptation, si ce n’est le setup de “dessinateur de bédé” du début qui fera sourire si on connait un peu le milieu.
L’autre adapt’ de l’année, c’est Scott Pilgrim. Alias tout ça pour ça. J’avais lu les premiers volumes il y a biiiien longtemps. Et puis depuis, je me suis senti forcé à lire la suite, un peu sans passion. Et ce film… ce film… le voir manquer d’aussi loin son cœur de cible, c’en est presque triste. Et ce n’est pas un problème d’âge du public (les plus de 30 ans peuvent comprendre, faites leur confiance même si les épées Utena qui sortent du bide, ils s’en moquent). Et contrairement au jeu (nul) qui essaye tout le temps de trop en faire, tout le temps, la première demi-heure est limpide comme un sitcom et puis viennent les combats. Ce qui m’ennuie le plus, c’est que la BD (t’aime ou t’aime pas) repose sur l’idée que Scott doit devenir meilleur pour arriver à son but. Il comprend ses adversaires, s’enfuie, les esquive. Le Scott Pilgrim les pièges sans vergogne, (tiens, le végétarien, hin hin) and so much for the groing metaphor. Et la fin du film sabre complètement ce qu’il y avait de mieux dans la BD. Mais bon, c’est l’effet Kick Ass: parfois adapter une œuvre non-finie peut bien passer, d’autre pas. Sad, on so many levels.
Evidemment, il faut se farcir Cera qui a fini par agacer tout le monde. Attention, Seth Rogen, t’es le suivant dans la spirale de l’anti-buzz.
Ow tout devient flou, là. Un dernier. Un dernier. Social Network. Fincher. Un bon film sur deux. Je ne sais pas comment il fait mais celui qu’il réussit est foutrement bien. La colère de Mark Zuckerberg à l’un de ses procès, sa rage, son amitié perdue, Justin en rockstar, un montage au couteau. The Social Network est la victoire ultime du film script, comme l’était en son temps Usual Suspect, le réalisateur n’étant plus qu’un gus de plus sur le plateau, à essayer de faire en sorte que tout se goupille. Social Network va beaucoup plus loin que Facebook. Alors real thing ou full drama. Au fond, on s’en fout, non ?
Ow je crois que… c’est fini. Les cents autres critiques se trouvent dans ces pages. Je vais cuver et demain le top.
Batman, héros 2010, embauche à Clichy-sous-bois et b***e Carla
Jan 7th
Une anecdote véridique. Une vieille dame rencontrée à un brunch familial de cette nouvelle année m’a salué, a bien sur rappelé qu’elle m’a connu pas plus haut que ça (mouvement de main à un mètre du sol). Et puis elle a ajouté : “Et puis je me souviens, tout petit, tu étais obsédé par Batman”. “Et bien, voilà une chose qui n’a pas changé. A vrai dire, ça a même empiré.” Et là, je commence à lui raconter, texto, que je m’efforce de penser Batman. Et que quand j’ai mal, une bonne douleur, mon cerveau passe en mode “narration Batman”. Période Franck Miller / Neal Adams. Je vous la fais en français : “Serre les dents. Ignore la douleur. Ce ne sont que quelques côtes fêlées. Pas grave. La douleur. Ne pas m’abandonner aux ténèbres.” J’aurai peut-être du rajouter “occasionnellement” mais le mal était fait, je passais pour un gueu-din et déjà que c’est pas évident dans une famille qui considère que les jeux vidéo te font perdre 150 points de charisme, même si t’es incollable sur les films de Kurosawa ou que tu sais marcher sur les mains.
Batman est en moi depuis tout ce temps, je lui prépare fatalement (et à toi aussi) une surprise, quelque chose pour l’année 2011. J’espère que tu seras là. Car Batman a embelli l’année qui vient de se terminer. Il mérite donc son…
On n’a jamais eu autant de titres Batman d’un coup (tellement de nouveaux titres d’un coup…)et je n’en ai jamais autant parlé dans ces pages. Bruce Wayne mort et torse nu puis téléporté en pirate, en homme des cavernes puis revenu à la vie. Car Bruce Wayne est plus fort que la mort. Plus fort que le Temps et l’Histoire même. Pendant ce temps, Grayson (ex Robin, ex Nightwing) et son fils Damian Wayne (long story) ont pris la place du duo nocturne. Dick n’est pas à l’aise dans l’uniforme de Batman, Damian est une odieuse crapule de 14 (?) ans qui lui suggère de lui laisser la place si cela ne lui plait pas. Une alchimie parfaite tenue par Grant Morrison.
sidenote: j’ai vu son documentaire “Talking with gods“. Airwolf, évidemment.
Mais Grant est le genre de gars qui a une idée, un master plan. Enfin il parle aux Dieux, en même temps. 2010, Bruce revient et (voici le gros mindfuck que je m’étais interdit de spoiler lors de sa sortie mais maintenant, hé, ça ne change plus rien) et décide de révéler que c’est lui qui finance les activités de Batman depuis des années. Et qu’il décide de passer à la vitesse supérieure dans sa lutte contre le crime, une pose proactive. Batman Incorporated est né. Totalement silver age comme démarche. Et Wayne va permettre à Dick de garder le “mantle of the bat”. Batman deuz. Il accepte aussi Batwoman (un des plus beaux comics de l’année), une ancienne G.I virée au nom du don’t ask, don’t tell. En plus d’être lesbienne, donc, elle est aussi juive. Double minorité et un fantastique comics. Achète Batwoman, un des meilleurs comics de l’année; commande, tu ne seras pas déçu. Bon écoute, c’est le nouvel an russe, on se fait des cadeaux. Le premier mec qui m’écrit pour me dire qu’il a rudement envie de lire Batwoman (qu’il n’a pas lu, of course) mais qu’il a plus les sous pour le faire, je lui offre. Un post Dans les Dents à la suite de ce billet et je verrai, un seul gagnant pour un seul jury).
En lançant Batman inc, Grant change de formule, il passe dans des team up de deux numéros maximum, pour le fun.
(mais rappelle-toi, il a un wider plan. Ainsi, Wayne va aller de pays en pays, un vrai tour du monde, pour trouver des volontaires dignes de porter les bat-couleurs. D’abord le Japon dans deux numéros fantastiques dessinés par Yannick Paquette. Ca commence avec Batman et Catwoman en deadly duo tendu comme le vinyle sur les fesses de Sélina, puis viennent des rats robots.
Une des plus jolies Catwoman depuis longtemps, en bottes et en slip et qui emmerde Bruce quand il fait sa muscu.
Puis elle découvre le Hentaï nippon (non, valait mieux pas…).
Et puis ça se termine avec une pieuvre géante noyée dans un immeuble. “Le-Japon”, rarement aussi authentique, sorti de l’esprit d’un écossais. Batman Inc. est fun, drôle et Wayne va finir par engager un Batman Japon. La licence s’implante, pas aussi rapidement que les Starbucks mais surement.
L’idée de franchiser Batman est très casse-gueule. Grant nous a habitué à des grands gestes qui changent la donne à jamais comme le coming out du professeur de Xavier dans X-Men. Mais qui restent complètement logiques, pas comme l’outing forcé de Spider-Man à l’époque de Civil War. A l’époque, on avait parlé de la totémisation de Spider-Man, avec la porte ouverte à des conneries telles que Spider-ninja, Spider-Cowboy etc. Batman Inc. peut tenir, mais seulement si c’est Morrison qui contrôle la baraque. Ce qui n’est pas le cas de ce qui va suivre.
Mais Batman va faire un tour en France. Vous en avez entendu parler sans doute, mais personne ne semble avoir vraiment lu les deux annuals de Batman 2010 en question, utilisant les reports des sites de comics US qui farfouillent eux même dans les sites qui feraient passer Fox News pour de paisibles Raffarin du Poitou. Et le mieux, c’est de tout te raconter.
2010, Paris à feu et à sang, les voitures crament. Clichy-sous-bois, Villiers-le-bel et autant de villes qui fleurissent dans les rimes des rappeurs sont en proie à de violentes échauffourées avec les CRS.
Wayne décide de pitcher l’idée de Batman Inc au préfet de Police, Henri Lafayette, un franco, un white, un blancos dans la plus pure tradition du mec pour qui, hé, l’impérialisme US, très peu pour lui.
Wayne fait quand même du lobbying, surtout auprès de “la femme du président” qui a son oreille et dont il parle de manière gentleman-casuelle. Il ne laisse pas beaucoup de doute.
Comme Mick Jagger, Arno Klarsfeld, Olivennes ? la famille Enthoven, Fabius, Eric Clapton, Vincent Perez, Bertignac et finalement le Prez (mais tu sais tout ça grâce au légendaire life of Carla sur Robotics)Wayne a l’air de sous-entendre qu’il a fait comme à l’armée, qu’il a servi dans le même corps. Un vrai gentleman. Peut-être que je sur-lis la réponse de Bruce mais soyons franc, Carla aurait bien couché avec Wayne, c’est plausible, s’il existait vraiment. Ça ne fait aucune doute.
Mais il faudra que la voiture du chef Gontier Lafayette explose pour déclencher le processus. Il accepte. Il donne carte blanche à Wayne pour lâcher ses Batmen. Il enquête auprès des groupes d’extrême-droite, d’extrême-gauche et finit par comprendre qu’un diplomate arabe visitant les catacombes va se faire assassiner. Batman file à Denfert-Rochereau pour aller dans ces grottes à la déco glauque d’Indy et le Temple Maudit mais il est déjà trop tard. La France peut être dure comme terre d’accueil, même quand on a une immunité diplomatique.
Mais Batman a le feu vert. Et ça donne des cases absolument awesomes comme :
Mais un concert se prépare sur la place de Beauborg. (sic), celui de Leni Urbana, une poétesse rap, une zicos impliquée dans l’altermondialiste. Tu ne sais peut-être pas qui est Urbana (hé mec, j’suis ghetto, j’écoute du rap) mais son personnage est basé sur Keny Arkana. Personnellement, j’ai toujours trouvé ces textes souvent mielleux voire niais, mais son rap engagé fait du bien comparé à euhh. Diams ?
Evidemment, Beauborg va devenir un champ de bataille, comme d’habitude, non, les parigots ? Intervient Nightrunner, un super héros véloce comme un yamakazi.
Après un quiproquo et un combat avec les Batmen, ils interviennent pour sauver Keny Urbana. L’honneur est sauf et avant de repartir, Batman fait prêter serment à Nightrunner qui devient officiellement la franchise française de Batman.
Avec toutes ses maladresses et son dessin nul, Hines fait de son mieux. Mais tout l’intérêt de cet annual, c’est la backup story qui nous raconte les origines de Nightrunner. Une toute autre histoire moins concon, plus mélancolique. Et beaucoup plus subtile.
Bilal Asselah est un jeune français musulman de France. Son bled, c’est Clichy-sous-bois. Il prie avec sa mère sur le toit de sa cité. Et un jour la police flingue son meilleur ami qui lui avait fait bien promettre d’écouter Kely Urbanica pour s’inspirer. Meurtri, triste, il s’abandonne à la course à pied, et d’immeuble en immeuble, il s’initie au parkour. Mais un jour, c’en est trop. Il intervient et devient le fameux Nightrunner. Et plutôt que de lire des commentaires de commentaires, check it out ces extraits choisis :
Deuxième partie, une fois Urbanala sauvée, après lui avoir fait prêter serment, Wayne l’entraîne personnellement. Et Bruce Wayne est le genre de professeur que tu voulais avoir, même à ton catéchisme. Nightrunner ne se bat pas, il court. Et Batman lui apprend à affronter les milieux urbains comme il sait le faire.
Ses premières apparitions sont un échec. Car à s’interposer auprès des émeutiers (en filant des coups de pied dans les dents), les gens le prennent pour un salopard gouvernemental, un peu comme ces histoires de faux manifestant ninja. Coz, you know, en France, de capitale ou de banlieue, on est défiant avec l’autorité. Nightrunner est rejeté, c’est dur. Mais Batman lui fait la morale. Patience, jeune padawan, tout ça.
La fin douce amère du mec doublement rejeté par la vie donne tout un autre sens, clouant le bec aux réactions à chaud (en particulier chez les conservateurs américains dont je m’interdis de linker les textes… Mais checkez voir le niveau de propagande, c’est affligeant).
Le premier comics de mon enfance dont j’ai un souvenir complet, c’est Uncanny X-men 123. Quel comics brillant. On ne pouvait pas faire plus sexy. Et Colossus était à l’honneur. J’ai toujours adoré Colossus et pas simplement parce que personne ne l’a jamais dessiné aussi bien les reflets métalliques de son corps du géant russe que John Byrne mais aussi parce que Chris Claremont m’écrivait le personnage qu’il me fallait, à moi le fils d’immigré que j’étais, un héros qui ressemble. C’est important hein. Combien, oh combien de gens ont-il pleuré quand ils ont découvert que Masque-de-mort était le chevalier d’or de leur date de naissance, c’est à dire du Cancer ? Une douleur qui ne pourra jamais s’effacer, maudit Kurumada.
Mélancolique dessinateur arraché à sa famille, sa mère patrie (ne jamais sous-estimer le lien surréaliste qui lit un russe à sa terre), un géant au grand cœur prêt à tout pour ses amis, coincé dans un corps de métal. Le genre à essuyer une larme pour la mère patrie en scred ou à arracher les troncs d’arbres morts pour calmer ses nerfs (véridique). Et je suis persuadé que c’est pour ces mêmes raisons que j’ai toujours aimé Piccolo de DBZ, car, hé Satan petit cœur est un fils d’immigré orphelin. Un détail de subtilité qui m’a toujours halluciné chez Toriyama, qu’il comprenne exactement ce sentiment de ne pas s’appartenir quand on a perdu contact avec ses racines. Une des meilleures séquences de Dragon Ball Z, c’est quand Piccolo débarque pour voir sa mère-patrie, pile avant sa destruction.
2010, il me parait incompréhensible que des gens soient choqués par Batman qui embaucherait un jeune (i.e de banlieue) aussi capable et aussi lourd en drama personnelle que Dick et Jason (les premiers Robin). Après tout, Batman sait ce qu’il fait. Bilal est un non-violent qui ne se la joue pas victime, justement. Il est vraiment le candidat parfait et la deuxième histoire le montre assez clairement. J’ai lu des trucs si horribles à ce sujet (compte pas sur les liens ici). Pour ces mecs formatés Fox News, arabe, musulman, terroriste, c’est la même, comme à l’époque d’Amalgam. J’ai lu beaucoup de justifications de Hine devant les critiques de ces connards (pourquoi leur répondre d’ailleurs ?), mais elles sont inutiles. Tout est dans ces origines, dans cette histoire refourguée à la fin du volume. Deux comics en un, l’un LOL, l’autre vraiment intéressant.
Mais alors, Paris en feu, les émeutes devant le centre Pompidou et tout ça ? Mdr ? Gotham City est né comme une métaphore de Chicago. En 2010, on peut difficilement créer des Coast City ou des Syldavies comme dans Tintin. Et puis, mec, New York s’est fait zigouiller 50 fois par Magneto ou par d’autres gus tandis que Washington s’est fait attaquer par une armée de Modok et un Red Skull l’agent nazi transformé en géant. Aux USA, on s’en fout. Les rues ont brulé d’émeutes des dizaines de fois dans Captain America (qui d’ailleurs s’est moqué des Tea Party guys, un des scandales précédents des conservateurs américains). Quoiqu’il en soit, les USA et les némésis de comics, c’est comme les monstres de Goldorak qui débarquent TOUJOURS au Japon.
Certes, avec Grant Morrison aux commandes, le résultat aurait été tout autre, meilleur évidemment. Il a donné naissance aux héros indiens Vinanarama, à la fille voilée des X-Men sans que ça ne pose aucun problème. Et puis aussi à Fantomex, l’arrogant vrai-faux Marseillais qui avale sa soucoupe volante. Et dont je parle assez ici. Il fait ça bien, les persos ethniques, avec respect. Mais ce Nightrunner (qu’on ne reverra sans doute pas souvent, je te le parie) pose les questions de savoir pourquoi la France n’arrive pas à produire ses propres héros, y compris des minorités, alors qu’on nous bassine avec des Zidane. Même dans les shows TV. Gosse, j’ai eu Colossus et Batman, et je vais pas vous la refaire, c’est toute la métaphore du Golem qui protège la population opprimée. Le super-héros, cette invention juive mais que tous les gosses au monde méritent, y compris Bilal. Même si c’est un personnage mineur, même s’il est amené maladroitement avec son histoire de rap, Bilal aka Nightrunner, avec son drama, ses doutes, et son engagement est un héros juste. Et Batman lui a fait prêter serment, c’est comme se faire adouber par Actarus.
Next stop pour Wayne, l’Amérique du Sud. 2010, mort ou vivant, Bruce Wayne était le héros de l’année, le comics à lire. En 2011, on sera toujours là.
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