Archive for year 2011
La Colline aux Coquelicots (le Ghibli 2011)
Oct 26th
Le dernier Ghibli est, attention grosse surprise, l’histoire d’une jeune fille qui va découvrir que “la vie, c’est pas toujours facile”.
Eté au Japon, soit une sortie programmée à la toute première semaine de janvier en France, la routine, quoi.
Adapté d’un random shojo manga par Hayao Miyazaki mais mis en scène par son fils Goro, Kokuriko zaka Kara (From up on Poppy Hill en V.A) est le Ghibli parfait d’après-crise, celle que traverse le Japon post-séisme. Le studio s’est d’ailleurs mis en tête de réaliser un film sans utiliser d’énergie nucléaire. Good luck, les gars.
Un film d’après-crise, c’est une histoire qui, d’apparence, ne s’engage pas vraiment, se contentant de tabler sur la puissance illustrative de Ghibli, cette machine à générer de la nostalgie avec des palettes de couleur vive, les stars n’étant pas le casting, ni la nana de la chanson finale mais le vert vivifiant des arbres du décor et le bleu des ciels, très bleus.
Umi est une jeune fille débrouillarde qui, chaque matin, fait virevolter le fanion qui souhaite bonne route à tous les navigateurs, une manière aussi de se remémorer son père qui a disparu en mer il y a quelques années. Au loin, Shun va rejoindre l’école à bord de son bateau. Lui est un membre influent du journal du lycée. Mais en 1963, l’heure est à la modernisation à cause des Jeux Olympiques de Tokyo qui approchent (70 ans avant ceux d’Akira). Et ce vent de modernité menace “KaruchieRatan“, alias Quartier Latin, la grande demeure que squattent les jeunes du lycée. Tout le monde, garçons comme filles, vont s’unir pour empêcher la destruction de leur centre culturel. Evidemment, les deux jeunes vont se sentir attiré l’un par l’autre sauf que, problème, plane un doute: se pourrait-il qu’ils soient demi-frère & soeur ?
Goro est aux manettes mais la patte Miyazaki père n’est jamais loin. Faut voir la gueule de ce Quartier Latin, un bâtiment surréaliste complètement baroque, que la magie aurait arraché à une autre production du papa (Chihiro vient à l’esprit). Et puis il y a cette manière d’évoquer les tranches de vie que cela soit dans le script qui oblige le spectateur à faire le job de remplir les cases lui même. Comme ce surnom étrange, “Meru”, “mer” que certains personnages donnent à Umi, mais parachuté sans explication dans l’histoire.
Il est facile de voir cette Colline aux Coquelicots comme un Ghibli mineur, et je te le dis en vérité, c’est ce qu’il est, même si j’ai généralement une nette préférence pour ces films low-key. C’est pourtant la vérité : Miyazaki père se garde les œuvres surréalistes mastoc, prétextes à un déluge d’animation de toute beauté, laissant les histoires plus “sitcom” aux autres gus de son studio. Après tout, sa dernière tentative de “réalisme” remonte à Porco Rosso, qui est aussi réaliste que peut l’être un film dont le héros est un homme à tête de cochon.
Mais la Colline aux Coquelicots a, selon moi, un autre sens: d’après ce qu’il se dit, Hayao Miyazaki travaille en ce moment sur un film autobiographique. Et un autre, plus “historique” (des croquis de Zero ont été aperçu… à moins que ce ne soit lui qui reprenne le flambeau du “Tombeau des Lucioles 2″. Peut-être qu’il s’agit d’ailleurs du même film ?) Hayao veut probablement se raconter avant qu’il soit trop tard. Mais j’avais un peu peur, et pas seulement depuis que j’ai lu sa bio. Je veux dire: c’est un mec qui a porté le conflit avec son fils devant tout le monde avec “Gedo senki” (“Les Contes de Terremer”, le premier film de fiston) en agissant comme le dernier des fils de pute, alors qu’il a été réalisé sous son nez, par son studio. En gros, son plus gros coup d’éclat, c’était de quitter la projo du film, sur l’air de “qu’est-ce que c’est que cette merde”. Il y aurait beaucoup à dire sur la manière dont a été produit et promu Gedo Senki, beaucoup de choses qu’on ne sait pas sur la relation de Hayao et de Goro, mais en tout les cas, un père se doit de soutenir son fils, surtout quand on connait la difficulté de monter un film d’animation traditionnelle aujourd’hui.
En général, on fait le distinguo entre la vie slash l’œuvre surtout quand on remarque que les gros enfoirés sont légion parmi les gens talentueux. Le fils qu’il n’a jamais eu, c’est Hideaki Anno, sans doute le mec qui a tellement monté la barre dans l’animation japonaise que ça en parait c’est normal qu’ils s’entendent comme cochon et étalent leur bromance. Mais, mais, mais… Dans la Colline aux Coquelicots, on peut lire une autre grille de lecture, plus douce, celui de la réconciliation entre un père et un fils.
Sinon, 2012, ce sera aussi Eva 3.0
Inazuma Eleven Strikers (Wii)
Oct 23rd
Après des heures que j’ai passé à éclater des mecs à Arkham Asylum (article incoming), j’en arrive à la conclusion que je pourrais faire ça toute ma vie. Des vagues entières de punks, de clowns et d’autres nihilistes du même acabit, méthodiquement réduites en bouillie. Pendant ce temps, de l’autre côté de la galaxie, il y a Inazuma Eleven sur Wii dont je n’ai finalement pas fait d’articles en ligne. Le même ressort en décembre mais on pouvait déjà admirer le flair de Level-5 qui a inclus une équipe féminine, pile quand les filles japonaises gagnaient la World Cup.
Allez, c’est reparti pour Arkham…
Koh Lanta 2011 Episode 5
Oct 20th
Previously in Koh Lanta Robotics : Episode 4
Comme tous les fans, je ne suis pas content. On a failli avoir un abandon dès le début d’épisode, d’où la notion de Koh Lanta DENIED lancé la semaine dernière. En fait, c’est toute la saison qui semble être basé sur la tromperie. En soit, pas de problème, c’est même mieux pour le show. Mais que le teaser de la semaine nous montre des passages qui ne passeront même pas dans l’épisode prochain, ça sent un peu l’arnaque. Ou alors ça doit traduire l’ennui des monteurs en manque de scènes chocs. Parce que hypé sur twitter par Denis comme étant un épisode culte, parce qu’on attendait que ça pète pour Maxime le Grand Stratébelge et QUE DALLE. Mais si on commence à mentir, où cela va-t-il s’arrêt…
Quoiqu’il en soit, Caroline la suissesse est enfin démasquée. On sait maintenant qu’elle est vraiment suisse car elle sape le moral de tout ses partenaires pour leur spoiler leurs biens pour mieux les trahir. Et c’est montré au moyen d’un montage “Usual Suspect”, en ton sépia pour bien montrer qu’il s’agit de preuves probantes (mais ce n’est pas une surprise pour toi, lecteur, puisque je dénonçais la fausse neutralité helvétique depuis 3 semaines déjà. Au passage, on peut admirer le talent du monteur qui, en plus, arrive à placer une image d’une grosse araignée au moment où l’on accuse de trahison. La preuve irréfutable de sa culpabilité !
Je vais baptiser cet extrait “Usual Suissesse”. Mais au fait, elle fait quoi, déjà, comme boulot, la suissesse qui démoralise tout le monde ?
Elle s’est fait sa pub en tout cas.
L’autre event de cet épisode, c’est le talent d’acteur de Maxime. D’abord, il a envie de gerber. Puis il n’a pas ces lunettes. Puis il a les boules. César du meilleur espoir.
Mais en réalité, il y a une explication totalement logique à cette réussite, à ces tours de passe-passe. C’est ce que j’appelle la technique CHAOZU. Tu ne le connais peut-être pas alors rapide présentation : ce petit personnage moche était un personnage secondaire de Dragon Ball qui a truqué les combats du grand tournoi avec ses pouvoirs télékinésiques pour que tout le monde tombe les combats qu’il aura prévu. Un peu comme si quelqu’un, en coulisses, contrôlait la boule noire de “Motus”.
On imagine tout ce qui passe par la tête quand il va sur son banc de touche avec Denis.
Teaser du prochain épisode (on espère tellement qu’il y sera, celui-là !):
Rendez-vous, même bat-chaîne, même bat-heure !
Tintin: le secret de la Licorne (VS les Schtroumpfs)
Oct 19th
Le meilleur moment, dans un film d’action, c’est quand un chinois se laisse glisser en donnant des coups de pied. Quand ça arrive, je vibre. Et à un moment, Tintin fait “presque” ça. Ce qui en fait une réussite et le meilleur film 3D non-Pixar since ever. Mais histoire de faire monter le désir de Tintin, on va commencer par son cousin germain franco-belge, les Schtroumpfs, sorti cet été..
Je me souviens d’un webcomic qui dessinait un sinistre businessman faisait caca (littéralement) sur ses souvenirs de gosse. Soit. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il est impossible d’avoir une seule et même voix sur un personnage. J’aime passionnément Batman. Et je sais pertinemment qu’il apparait dans 10 comics par mois, un ou deux dessins animés, parfois un film. Et c’est sans parler des différents jeux. Avec des résultats vraiment inégaux. Faut l’accepter, avec une pensée pour les néo-parents, les tontons et les tatas qui emmènent les petits en se disant qu’il faudra supporter deux heures interminables. Un jour, ces mômes leur revaudront ça. On finit toujours par comprendre ce qu’on inflige à ses parents. Genre, le film Musclor & She-Ra au ciné, j’essaye encore de me faire pardonner.
La version Hanna Barbera était déjà une adaptation un peu libérale de la bédé (quoique le studio a quand même fait un épisode basé sur Le Schtroumpfissime, le meilleur album, le plus sensible. Mais last time I checked, Gargamel y avait un apprenti du nom de Scrupule.
Le film reprend grosso modo la trame d’un Alvin & les Chipmunks (…) où les Schtroumpfs vont se retrouver téléportés par accident à New York, poursuivi par un Gargamel en feu, incarné par un mec qui donne tout ce qu’il a, à la manière d’un Franck Dubosc.
Non, the Smurfs n’est pas la pire adaptation de l’humanité, elle reprend même plutôt bien l’esprit de la version Hanna Barbera. En l’occurrence, c’est même assez touchant de voir autant de talents (genre Neil Patrick Harris) se débattent pour que le film tienne un peu la route. La manière dont est présenté le Grand Schtroumpf montre qu’ils se sont quand même posés quelques questions quand au fonctionnement de la bédé et puis la scène de fin est même assez habile, quand tous les Schtroumpfs luttent à l’unisson.
Le méta, inévitable pour un film qui passe du pays des Schtroumpfs à New York est la touche bizarre. Et je parle d’un film avec des lutins bleus qui se baladent à Central Park. Gargamel qui, par exemple, demande au spectateur “si ce n’est pas bizarre, un village avec 99 garçons et une fille” est à ranger au rang des phrases de trop, tandis que Neil Patrick Harris s’interroge gravement: les Schtroumpfs naissent-ils avec leur talent et donc leur nom, ou bien est-ce qu’on leur donne un nom quand on finit par trouver leur particularité ? La chanson des Schtroumpfs devient en elle même un gag car trop prise de tête.
La vraie trouvaille, bien méta elle aussi, c’est le “Schtroumpf Narrateur” qui commente littéralement le début et la fin de l’histoire. Quelle idée de génie…
Ca sera un
The Smurfs essaye trop d’être kawaii au lieu d’être rigolo et astucieux mais ce n’est clairement pas la daube forcément condamné d’avance.
J’aurai bien placé une spéciale pour l’élève Ducobu (vu aussi, adapt 100% française par contre) mais ça attendra. Remember, Adèle Blanc-sec. Autre planète, autre parti pris.
Tintin, le film de Steven Spielberg a choisi de ne pas choisir. L’historie commence bien à Bruxelles “il y a quelques années”, où tout s’enchaine à la découverte à une brocante d’un modèle réduit d’une Licorne. Certes, Tintin ne l’offre pas à Haddock dans ce pur acte de bromance car, hé, il ne le connait pas encore, son Archibald Haddock.
On aurait pu croire que Hergé et Spielberg (le producteur de Transformers, celui qui nous a abandonné avec Indy IV, “tu sais le film qui n’existe pas”), ça allait être un clash, genre Two Worlds collide. Pas du tout. Tintin : le secret de la Licorne absorbe complètement les albums de Tintin, son design mais aussi son héritage sans aucun droit d’inventaire. Pas de téléphone portable, pas d’internet, un monde désormais rétro où roulent encore des side-cars.
La ligne claire est carrément sublimée par le mouvement de la 3D. Que l’action ralentisse lors de la géniale scène de traversée du désert (“Le Crabe aux pinces d’or”, un de mes 3 albums préférés a été complètement dénoyauté pour s’adapter à la structure “du Secret”) ou quand elle accèlère d’un coup de flashback fluide et alcoolisé de Haddock, la CG transcende complètement ce qu’on a pu voir dans les différents trailers. Il n’y a guère que l’ultime clash contre ce némésis réinventé pour l’occasion qui trahit le besoin (et la necessité) de construire un climax à l’hollywoodienne. Tant pis.
Il faut que je te parle de cette scène d’action. LA scène du film. Le secret de la licorne devient vraiment génial quand il sort carrément du carcan de l’original pour se faire l’écho des courses poursuites d’Indiana Jones. Tintin est le roublard, Haddock est le novice, le Henry Jones Sr, celui qui tire à l’envers quand tu lui donnes un gun ou un bazooka. Tu le sais sans doute, j’ai vu tous les actionners de l’été et le sujet me passionne. Mais Tintin a, sans plaisanter, la plus belle scène d’action de l’année. Hergé n’y aurait rien renié, lui qui savait faire des planches au dynamisme de maboul quand il s’agissait de représenter le chaos. Je crois que cela se joue dans la trajectoire des personnages qui donne une vraie sensation de fluidité qui m’évoque, dans ses meilleurs passages, des films vénères comme Time & Tide. D’où les chinois qui glissent sur le sol.
En voyant Final Fantasy Spirit Within, je m’étais dit “pourquoi s’emmerder avec des acteurs quand on peut utiliser leur apparence, figée dans le temps comme le meilleur botox. 10 ans plus tard, cette démo a fait renaître l’envie de voir un Indy IV contre des nazis, tout en CG. En plus je suis certain que Harrison Ford est devenu trop relou, un peu comme Bacri, à jouer le grincheux toute sa vie. Enfin, j’imagine, mais le problème ne se posera pas avec un modèle 3D.
Oublié Indiana Jones IV (qui n’a pas existé, on est tous d’accord). Big up Tintin, tu as donné l’occasion à Spielberg de mouiller le maillot à nouveau, de signer son meilleur film d’aventure de Spielberg depuis la Dernière Croisade. On en avait bien besoin, là, maintenant.
France Five Episode 5, making of (du come back)
Oct 16th
Plus de mille posts publiés ici et pas un concernant France Five. Enfin si, le trailer de l’épisode 5, en 2006. Depuis, plus de nouvelles.
Un prof de philo m’avait confié que ses deux plaisirs dans la vie, c’était de parler avec ses anciennes conquêtes ou de discuter avec des élèves devenus grand, de retrouver ses vieux potes. La reprise de France Five avait un peu cette gueule là. Enfin le dernier choix.
Alex (Pilot) l’a annoncé ici et là, mais c’est sûr: cette année, France Five se termine.
La phrase clef de la première réunion, tout du moins celle que j’ai retenue, c’était “sortie prévue le 5 mai 2012, le jour d’avant le second tour“. Music to my ears.
Vidéo simili-making of “clin d’œil”:
Quand France Five fut imaginé, parmi nos rêves les plus fous, il y avait d’en faire une série dont on produirait “un Box K7 vidéo”. Quand l’épisode 4 est sorti, Youtube n’existait même pas. Quand France Five épisode 5 sortira, il disposera d’une chaîne de télé toute trouvée pour se faire l’intégrale, peinard, dans un fauteuil.
According to keikaku, Alex devrait nous tenir au courant de la suite des opérations. On a tourné nos dernières scènes en 2006 et, personnellement, je suis vraiment impatient de m’asseoir pour regarder ça, en spectateur. Comme un truc de potes qu’on avait laissé de côté et qui se termine enfin. Ça mérite bien un “Can’t wait !“
Spider-Man XXX: A Porn Parody, Review
Oct 14th
Précautions d’usage. Malgré la puissance de feu des Airwolf et les balises Spoiler qui dissimulent les scènes de sexe non simulées, cet article est NOT SAFE FOR WORK.
Je ressors donc le logo de circonstance :
En n’activant pas les balises spoilers, cet article pourra se lire “presque” normalement, non sans perdre quelques vannes aux passages. Mais globalement on va nager dans des eaux NSFW.
Maintenant que tout est dit, passons à…
Note: À vrai dire, je me suis interrogé sur la pertinence de parler de ce film. Après Batman XXX et Superman XXX, en devenant une véritable franchise, j’ai pensé que Vivid avait un peu épuisé le filon. X-Men XXX ? oookay. Faire des articles rigolos, d’accord quitte à découvrir que des balourds viennent ici via des mots de recherche vraiment débiles. Et puis si la routine arrive, même jusqu’au porno… Mais la porn parody de qualité est suffisamment rare pour ne pas être chroniquée, surtout quand elle essaye de réunir deux mondes distincts, celui des films Spider-Man des 2000’s et l’univers, plus profond, de la bédé. Et, plus trivial, j’ai manqué le Milestone du 1000ème post de Robotics. Du coup, Spidey XXX tombe précisément pour mon 9,999ème tweet. Mon prochain chiffre fétiche étant 2112, j’ai de la marge.[/note]
Donc, selon toute vraisemblance, Spider-Man XXX A Porn Parody sera le dernier article de cette série, l’ultime partie d’une trilogie consacrée à cette niche bien précise. J’ai encore beaucoup d’idées en tête sur la question que je développerais sans doute ici ou ailleurs. Comme pour les deux autres collègues, le but de cet article n’est pas d’évaluer du porno, surement pas d’en recommander mais de se pencher sur le cas d’un personnage fictionnel populaire (et que j’aime) qui devient un héros porno de manière plus ou moins cohérente.
Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, Batman est moins sexuel que Spider-Man per se. Oui, malgré le costume noir. C’est sans doute parce que la sexualité de Batman est presque exclusivement liée à celle de Catwoman et si elle n’est pas couchée correctement sur papier, cela donne en général de la pisse-copie digne d’un mauvais fanzine. C’est surtout Wayne qui séduit et qui alimente ainsi sa persona de playboy comme un leurre. Comment Bruce pourrait-il être Batman, lui qui plonge si facilement dans le stupre et dans la fornication ? La sexualité de Spider-Man est beaucoup plus joviale: il a ses Catwomen à lui, ses Mary-Jane, ses Gwen Stacy et surtout le sexe est l’un des rares moments où Peter Parker peut lâcher du lest et être un peu “irresponsable”. Mais la sexualité de Batman et de Bruce Wayne sera pour la prochaine fois. Aujourd’hui, ça sera Spidey.
De toutes les parodies porno “pro” de comics, Spider-Man XXX est donc la plus étrange puisqu’elle reprend à la fois la bande-dessinée et les films de Sam Raimi. Elle commence même par les origines d’un némesis pas connu du grand public, Electro. Un accident sur une ligne à haute-tension et il se retrouve avec le pouvoir de manipuler l’électricité. La magie des accidents industriels du monde Marvel. La mort d’Oncle Ben est finalement aussi connue que le décès de Thomas & Martha Wayne, autant consacrer ce temps au vilain du jour.
La première scène de dialogue est assez intéressante et donne le ton fanboy du film : Jonah Jameson, une de ses meilleures interprétations avec celui des films de Raimi, fulmine contre Spider-Man. Pour lui, Kraven le chasseur qu’il défend en toute hypocrisie, a été piégé par Spider-Man. Ce même Spidey a, selon lui, ravagé la ville à l’aide du Juggernaut. Ce que conteste Robbie Robertson, sur la foi des informations fournies par les Fantastic Four. Ces premières minutes sont un long défilé de clins d’œil pour les fans, comme pour se donner une légitimité avant que tout bascule dans le stupre et la fornication. C’est ce qui arrive quand Betty Brant (Sarah Shevon) propose au brave Robbie de lui parler d’articles consacrés au harcèlement sexuel. Visiblement, le sujet mérite un aparté.
Evidemment, il n’y a pas harcèlement, ni même promo canapé. Juste une longue scène de cul, entre la photocopieuse et les archives. Comme si la première scène porno de ces parodies se devait d’être anecdotique, entre des personnages totalement secondaires.
Pendant ce temps, Parker, Gwen Stacy sont tout tristes. Harry Osborn enterrait son père.
Parker décide alors de rentrer chez Aunt May et se fera surprendre par une jolie fille qu’il a visiblement oubliée. “Et qui a bien changé”. C’est Mary-Jane (Alexis Capri) qui a l’occasion de balancer alors sa quote la plus célèbre.
Un plan de coupe sur le panneau sordide d’un motel cracra. Electro y baise une prostituée (Tara Lynn Foxx), à travers son costume vert équipé d’un trou (comme Superman XXX). Par soucis d’égalité sans doute, la fille garde ses talons rouges brillants et quelques vêtements aguicheur au lit.
Pour ceux qui ne connaissent pas Electro, c’est un pur méchant du Silver Age de Spider-Man (1964!) dont le destin a récemment pris une tournure quelque peu gauchiste, puisqu’il a pris en grippe et terrorise les grands patrons et les magnas des média de droite. Power to the people !
La scène se finit sur une image atroce: Electro, au moment de jouir sur le ventre de la dame, lâche un éclair qui va foudroyer sa partenaire qui tombe, inerte. C’est sans doute un des coïts les plus tristes que tu puisses jamais voir de ta vie, sans atteindre les cimes de sinistrose de certains films français. Et j’ai des exemples glauques qui me viennent en tête mais ce n’est pas le sujet ici.
Plot thickens quand apparait Wilson Fisk alias Kingpin, un némesis de Spider-Man devenu l’archenemy de Daredevil. Toi qui le connais, rassure-toi, on ne le verra pas en train de copuler, sa particularité étant d’être méga balaise sous sa couche de gras. Dans la version ciné, il était malhabilement joué par Michael Clarke Duncan. Sans doute parce que des mecs très malins à Hollywood ont pensé qu’un caïd de la mafia, c’est encore plus menaçant en noir…
Parker et MJ sortent d’un club newyorkais où, encore un namedropping un peu fou, se déroulait un concert de Dazzler. Juste un aparté pour présenter la dite-Dazzler juste parce que ça me fait plaisir : un pur produit des années 80, la seule période de l’histoire de l’humanité où l’on a pu inventer des concepts aussi awesome qu’une mutante chanteuse de disco qui rejoint les X-Men.
Le club donne malheureusement sur une ruelle sombre et inquiétante de Manhattan, le genre d’endroit où le sens araignée de Parker frétille d’office. Il s’éclipse alors avant que déboulent trois mecs qui vont agresser Mary-Jane. Spider-Man va intervenir, pour la première fois dans le film qui a déjà 46 minutes au compteur.
Ils refont la scène du baiser de Spider-Man, le premier film.
Puis sans prévenir, Spider-Man remonte hors champs, puis redescend à hauteur de ceinture. C’est l’heure de la fellation. Mary-Jane s’exécute brillamment. Certains avaient félicité Tobey Maguire pour sa performance, sur l’air de “oh un baiser à l’envers sous la pluie, sacrée épreuve” mais 8 mn de blowjob, tête en bas, ça, c’est une prouesse. Il n’y a guère que la musique, en bon pastiche de scène romantique tournant tourne en boucle de manière insupportable qui pourrait déconcentrer. Mais ça, les acteurs ne l’entendent pas.
Et pendant que le Kingpin demande à Electro de voler un “item” dont on ne saura rien, Parker revient au Daily Bugle, malgré son licenciement. “I’m like the spring, I always come back.” dit Parker. “So does Herpes” lui répond Jameson. Mais ce n’est qu’une scène d’ambiance avant le retour de cinéma de Parker, Flash Thompson (le mec qui le persécute depuis le lycée mais qui néanmoins son ami), Mary-Jane et Gwen Stacy (Ash Hollywood). Flash a plusieurs fois l’occasion de montrer à quel point un joueur de football américain peut être bête (cliché!). Soudain, coupure de courant. Peter décide d’aller voir pendant que… hé ouais tu devines la suite. Flash, visiblement pas si con que ça,, Gwen, MJ, together. Ce qui est, j’imagine, la scène que tout le monde attendait. Eclairé à la bougie, le tout sur une musique qui semble s’échapper d’un SPA de luxe parisien, les deux filles se laissent aller au saphisme.
La bataille finale est sans surprise: après deux, trois coups, Spidey attache les mains et les pieds comme pour faire un court-circuit.
La fin ? Hé non. Débarque alors Black Widow, une agent secret russe passé à l’ouest. Que ce soit pour le travail ou le reste, elle a un sacré palmarès de conquête. Iron Man, un des Captain America, Red Guardian le Cap soviétique, Daredevil… C’est le personnage de fiction dont je connais le plus d’ex si l’on fait exception de Carla Bruni. Elle est devenue beaucoup plus mainstream depuis qu’elle a été incarné par Scarlet Johansson au cinéma, dans Iron Man 2. Malheureusement, ici, pas de Johanssoning. A la place, on a Brooklyn Lee qui joue… nettement moins bien. C’est même la pire actrice de tout le film. On paye pour avoir eu une Mary-Jane plus intéressante que dans les films de Sam Raimi, ça doit être ça.
Elle veut l’aide de Spider-Man pour le compte des Avengers et du Shield pour récupérer le fameux “item” dérobé. Et pour ça, évidemment, elle est prête à tout.
Evidemment cela va donner…
Alors les nécessités d’avoir du sexe pour un Spider-Man porno peuvent paraître évidente mais en fait, c’est ce que fait souvent Peter Parker.
Il faut d’abord préciser que dans la plupart de ces incarnations, Peter Parker n’est plus avec Mary-Jane. Dans le monde Marvel, son mariage a été “magiquement effacé” par Mephisto. Il ne la trompe pas, ils ne sont tout simplement plus ensemble. Et Black Cat, l’équivalent Marvel de Catwoman est là pour se charger de lui.
Black-Cat est l’illustration parfaite de l’expression “A girl’s gotta eat”, elle consomme, vole et assume sa vie. Mais elle n’est exclusivement attirée que par Spider-Man en costume. L’être humain, elle, c’est pas sa came. Ce qui donne ce genre de scènes postcoïtales étranges.
Well, back to the good part…
Epilogue, la vraie. Peter Parker entend Otto Octavius rentrer chez May Parker. Tandis que le Kingpin déballe l’item qu’il a récupéré durant le larcin, le bouclier de Captain America (XXX ?).
Même s’ils sont tous issus de comics, Superman et Batman sont des archétypes alors que Spider-Man est avant tout “un môme génial du Queens qui positive dans son malheur”. Et aujourd’hui, ils n’existent pas de la même manière dans les médias. Prenons par exemple Batman. Il apparaît dans, allez, une dizaine de comics par mois. Il a en permanence une série animée à l’écran, plusieurs jeux vidéo assez différents à chaque fois qui sortent à un rythme annuel. Le comics reste le centre de toutes les idées mais l’idée d’une histoire canonique a tendance à devenir caduque. Batman et Superman existent aussi bien sur les serviettes de plages qu’en polygones de jeux de baston et n’ont presque pas besoin du comics pour exister. Qui du grand public sait que Bruce Wayne est mort et a affronté (torse nu) l’Histoire elle-même. Et qu’il a implicitement couché avec Carla Bruni. Spider-Man incarne un peu cette “différence Marvel”, des héros traditionnellement plus down to earth. Ce n’est pas un hasard si cette version se base autant sur la bande dessinée. Spider-Man XXX n’a peut-être pas l’aspect rigolo de Batman XXX qui pastichait la série de 66 avec quand même plus de budget qu’un épisode de l’époque. Spider-Man XXX reconnaît de facto que l’original reste le Peter Parker du comics. Soit, et on pourra s’en réjouir, une version canonique, avec du sexe.
Le trailer SFW:
Flashback, les deux articles précédents :
Com-Robot