Archive for March, 2012
Direct Robotics Vol.16: la télé
Mar 8th
Note: Ce qu’il faut savoir sur ma passion pour Direct Matin avant de lire cet article
15 (petits) billets dont les premiers expliquent le pourquoi de cette fascination.
Un an et demi que vous étiez sans nouvelles. Je sais ce que ça fait. Après des mois de sevrage, j’ai décidé de me séparer d’une partie de ma collection. C’est en fouillant mes archives que j’ai découvert un petit trésor: des Direct Soir archivés dans un but précis, qui m’attendaient bien sagement pour être chroniqués.
Le seul problème, c’est qu’entre temps, Direct Soir s’est arrêté. Drame.
Toute petite piqûre de rappel: Direct Soir, c’était le petit frère un peu concon de Direct Matin. Quand le premier balance un sujet politique le matin, l’autre jouait la playlist honteuse du loisir. Sauf exceptions avec un membre de la majorité.
Mais en ce moment, il y a les présidentielles, donc c’est surtout des couvertures sur la majorité qu’on voit défiler.
Et parfois l’opposition…
On la refait. “Ou encore l’opposit…”
En tout, il y a eu 5 couvertures consacrées à Sarkozy au mois de février. (D’après mon décompte, il y a eu 2 Villepin et Boutin, et une pour Copé, Bayrou, Hervé Morin et Eva Joly et aucune… Aucune avec Hollande. Si le magazine était payant, on pourrait bien évoquer l’hypothèse que François n’est pas vendeur. Mais Direct reste gratuit…
Mais que Direct Matin soit partisan, je l’ai déjà largement traité dans d’autres sujets ici. Ce n’est pas ça qui nous intéresse aujourd’hui.
Quoiqu’il en soit, le soir on avait Direct Soir. Parce que le bleu, c’est plus fun que le rouge.
ou ça…
Ou encore ça
Ou encore…
Mais ce qu’on ne sait pas, c’est que l’arrêt de Direct Soir a mis un terme à la carrière d’un ghost-writer de génie.
Plongeons dans les pages télé, qui sont, en toute logique encore plus “loisir” que les autres
Les programmes de Direct 8 sont toujours mis en valeur. D’une part par la promo:
Ou par le rédactionnel, comme ce pavé de malade sur les matchs aller des huitièmes de finale de la coupe de l’UEFA qui opposaient ce jour là le Werder Brême à St Etienne mais aussi, on retient son souffle, Hambourg à Galatasaray. En toute logique, les gens en ont rien à foutre.
Mais bon sang, quand t’as lu cet article, t’as l’impression d’avoir manqué France-Brésil.
Mais Direct Soir et sa plume TV de génie en remettait toujours une couche en attribuant 3 étoiles à ce match qui ne s’est pas joué. Je t’ai retrouvé l’article parlant du match retour, admire simplement la précision du verbe.
Oui, contrairement à la presse sportive, le football est noté “avant” le match.
Comme la prestation de l’équipe de France “Espoir”.
Biim, 3 étoiles aussi. Tu penses donc que c’est valable pour tous les matchs ?
Hé non. Prenons par exemple, une petite rencontre. Au hasard, la demi-finale de la coupe du monde en Afrique du Sud.
Mais plus que le foot, passons à la musique, l’humour et puis aussi le cinéma. Car, bon sang, les pages TV de Direct Soir respiraient la passion ciné. Surtout quand il est diffusé sur Direct Soir.
Mais d’abord l’humour et la bonne musique…
La qualité française est toujours récompensée sur Direct 8.
Genre…
Des petits coups de chapeau…
Mais j’ai surtout remarqué aussi une constance dans la perfection pour Clémentine Célarié.
J’aurai pas dit comme ça, mais…
Exceptionnelle. Peut-être parce qu’ils ont entendu son “rap familial” ?
Et puis des idées de soirées Direct 8 sympas “à voir absolument” suivant le barème.
ou encore…
Et puis un peu de société et culture…
Et puis un bon sujet de l’émission de Morandini où l’on apprend jamais vraiment grand chose suivi d’une rencontre avec un grand écrivain…
Ah Morandini ! Je me le suis gardé pour la fin. Son sourire crispé et crispant se retrouve plus souvent que celui d’un maire dans son canard municipal. Au grand jeu du “ma binette est partout”, j’ai recensé des Direct Soir avec au moins 6 photos de lui, dont sa gueule posée au milieu des mots croisés. “Devine qui c’est !”. Direct Soir l’a toujours bien servi. Comme on dit sur son blog, REGARDEZ !
Enfin je veux terminer par le vrai génie de ces avis. Cet homme ou cette femme, entité mystère qui ne s’est jamais démonté devant des merdes qu’on doit encenser.
Un tel génie, on se demande comment a pu disparaître un tel journal, entre talent pur et mauvaise foi…
À moins que…
Il est écrit que celui qui dira du mal de Koh Lanta périra.
Je crois que j’en ai fini de Direct Robotics. Getting closure.
Chronicle
Mar 6th
Voilà un film qui, en 90 minutes, raconte à peu de chose près la même histoire que la trilogie de l’enfer de Star Wars. La découverte du pouvoir et la démence qu’il entraine. Mais sans Portman, sans Hayden Christensen, sans assoupissants complots de fédération du Commerce spatial. Et Dieu seul sait qu’on manque de bonnes scénar de complots impliquant les fédérations de Commerce spatial. Donc un rise & fall, sans toutes ces merdes. Dans l’absolu, Chronicle est juste une histoire classique de teenage angst, d’un môme qui va finalement se laisser dépasser par ses émotions. Enfin, il a sûrement coûté autant que les cacahuètes de la projo presse de Star Wars Episode 1 3D…
Celui qui va péter un boulard, c’est Dane Dehaan l’ado à la frustration savoureuse qui avait déjà fait preuve dans la série In Treatment… dans un rôle d’ado gay frustré. On ne sait pas s’il sait jouer autre chose, mais ça, là, il le tient bien. Lui et ses camarades vont, au contact d’une espèce de machin venu de l’espace et qui ressemble bizarrement à la capsule du petit Kal El. Tout le miracle que réussit Chronicle, c’est qu’on finit par en avoir quelque chose à foutre de ces ados, sans que les dialogues soient trop poussifs ou qu’ils donnent l’impression d’être écrit par un vieux mec complètement dissocié de la réalité.
Malheureusement pour lui, Chronicle essaye aussi d’autres voies plus casse-gueule en jouant sur les points de vue, un peu comme dans l’immortel Le Jour et la Nuit de BHL, mais en version 2.0 (un prétexte à peine voilé de revoir mon YoutubeLoop préféré de tous les temps). On commence avec l’ado frustré qui se filme la gueule tout le temps, entre moment de vie à la Norman et l’émo post télé-réalité. Et comme il faut continuer sur le même procédé, Chronicle enchaîne astuce sur astuce pour continuer sur sa lancée, comme cette rencontre avec une vidéo-blogueuse, histoire de balancer quelques contre-champs. La caméra numérique, prétexte à quelques séquences de Jackass où les ados testent leurs pouvoirs va ensuite tournoyer dans les airs sous l’impulsion de maboule ado, à la Super Mario 64. L’idée rigolote devient alors un gimmick un peu usant qui donne envie de voir un director’s cut tourné avec un cadre fixe. Sur la longueur, ça n’apporte rien.
Chronicle aurait sans doute gagné à s’épurer de cet amateurisme maniéré, en lorgnant plus vers l’introspection super-héroïque à la Unbreakable. Mais en réussissant sa partie teen drama, il devient alors un rappel adressé à Hollywood: pas la peine de racheter des droits pour salir Akira. Le faire à sa manière peut parfois fonctionner, comme ici.
The Girl with the Dragon Tatoo
Mar 1st
Quand on a bossé un paquet d’années dans le jeu vidéo, on sait très bien que tout ce qui est valable, pertinent et mémorable finira toujours par nous revenir à la gueule sous forme de remake. Je croyais m’être habitué à voir les souvenirs repackagés mais là…
Fincher fait sa version de Millenium. The Girl with the Dragon Tatoo était sorti en 2009 et Dieu seul sait qu’il était grand temps d’en proposer une nouvelle version. A la réflexion, il est même presque trop tard pour ça, on se demande ce qu’il a pris autant de temps. Celui qu’il a fallu pour que Fincher se défende d’avoir vu la version suédoise histoire d’amener de nouvelles idées pour…
Non, je déconne, c’est le même fucking polar, mais en anglais.
En même temps un film avec des nazi et de la neige, ça peut pas faire de mal. J’en étais donc resté Millenium, à ce téléfilm momoche remonté en en trop long métrage. L’image de ce mec au regard béat contemplant l’arbre généalogique de la famille, l’objet de son enquête. “Mes deux frères sont membres du parti fasciste” dira aussi bien Sven-Bertil Taube que Christopher Plummer (Oscar du meilleur vieux de l’année dans un rôle de gay). Mec, un indice: follow the nazi trail…
Dans son fast-remake américain, le Nyqvist est remplacé par Daniel Craig ce qui permet à Fincher de caler quelques Ass-shots. Et d’après toutes mes amies, sans aucune exception, c’est le genre de détail qui peut te sauver un film.
Ainsi donc, il paraît que Fincher n’a pas regardé l’adaptation venue du norsk. Peut-être ? Finalement, qu’est ce qu’on s’en tape, l’important c’est de faire du bon cinéma, surtout quand on a payé des milliers de $$$ pour les droits. Mais il est vraiment étonnant de voir quasiment le même film, plan par plan, ass rape inclus. Toujours filmée de manière aussi frontale, la scène du viol laisse vraiment un goût affreux de récidive.
Un petit détail irritant: je n’ai pas lu le bouquin (pas intéressé du reste) mais le rôle de la fille en version US évolue de manière assez étrange. Elle n’est pas aidée par l’interminable fin non-elliptique qui développe le-moindre-petit-aspect-du-final, le seul passage vraiment supérieur dans la Version N°1. Rooney Mara devient quasiment omme un moineau tandis que Noomi Rapace ne cachait pas un seul instant qu’elle servait de Blomkvist. D’une killeuse badass cassée par la vie, goth bisexuelle un peu folle, elle devient loveuse. Mais peut-être que c’est ça, l’effet Daniel Craig ?
On voit parfaitement ce que Fincher a voulu faire ici et il a bien saisi ce qui était intéressant dans Girl with the Dragon Tatoo. Pas vraiment l’histoire mais ses personnages. Un peu comme le génial Zodiac, un des meilleurs films sur l’échec, ou Social Network, un film incroyable sur un génie qui échoue sentimentalement, des films où le sujet n’est jamais vraiment là où le croit. Son approche méticuleuse des personnages est généralement hypnotique, et c’est aidé par la musique entêtante. Et ça fonctionne plutôt bien ici.
Le cycle “un bon film sur deux” est presque rompu, mais hé, j’ai vu le même film (albeit en moins bon) il y a 2 ans. C’est visuellement super, la tension est palpable, mais quand je pense à tout ce blé qui aurait pu aller à un village d’Afrique…
Même mieux réalisé, il subit de plein fouet le syndrome du déjà vu. Mais si Melancholia version Bollywood venait à sortir cette année, je retire tout ce que j’ai dit sur les remakes.
Le mieux reste le trailer parodiques des Muppets. Le meilleur d’entre tous. Allez, encore un coup.
WOCKA
Com-Robot