Juste un mot d’explication: je suis en pleine relecture de comics, toutes époques confondues. Du Golden Age en passant par mes années 80 chérie. De cette boulimie, j’ai décidé de faire des articles un peu plus courts, à partager directement, sans colorant ni conservateur.

Bienvenue en 1958, au tout début du Silver Age de DC Comics. À cette période, de grands talents s’étaient réunis pour essayer de donner un sens à des aventures qui, souvent, n’avaient ni queue ni tête. Le Silver Age est aussi aimé car il a été le terreau de toute une génération de bédés joyeuses et débridées. Superman’s Girlfriend Lois Lane incarne très précisement ce qu’on appelle la goofyness du Silver Age : c’est un comics dédiée à une femme qui va tout faire pour essayer de séduire et marier Superman. Et quand je dis tout, c’est TOUT. Bien entendu, elle ne se doute pas que Clark Kent est Superman. D’une certaine manière, c’est un comics à la Archie doublé d’un petit côté Road Runner: Superman finit toujours par déjouer ses plans. Ah, les délices des années 50.

Notez au passage le dessin très raffiné de Lois, signé Kurt Schaffenberger, qui n’est même pas proprement crédité comme c’était souvent l’usage à l’époque.

C’est dans le numéro 1 qu’elle entend parler des bons conseils de son collègue MR.ROMANCE qui savoure un bucket KFC.

Et visiblement, pour pécho, faut nourrir ton homme. Et tout Super qu’il est, Superman ne peut que se laisser prendre au piège !

Une pauvre dame dans le besoin et hop, Lois Lane s’improvise super-chef cuistot. Et elle vend bien son sujet: son rédac-chef trouve que c’est une super idée de laisser partir sa meilleure journaliste pour ça.

Alléché par la nouvelle d’un Super-Steak sublimé par Lois la Top Chef, Superman arrive aussitôt.

Et Lois Lane fait passer ça pour de la générosité... Que c'est vilain.

Malheureusement pour elle, Superman entend un métro qui va dérailler à cause d’un rail fendu, il utilise sa vision aux rayons X pour réparer le maudit rail mais du même coup… carbonise son super-steak !

Superman lui promet alors de repasser en matinée. Cette nouvelle oblige Lois à complètement changer son activité et se recentre sur les Super Pancakes.

Mais le buzz de 1958 étant ce qu’il est, elle est vite débordée par le succès. Un super client, c’est radical. En gentleman kryptonien, Superman va l’aider…

Je vous passe l’étape de la Super Ice Cream qui finit en projectile pour empêcher des stalactites formées par le gel sur une ligne à haute tension de tomber sur les pauvres passants (oui, sans rire). De bonne action en bonne action, Superman n’arrive jamais à manger les délices qui ferait chavirer son cœur pour Lois.

Malgré tout, Superman trouve le temps d’aller manger… une “Super Alphabet Soup” dont on ne doute pas une seconde la surpuissance gustative…

… qu’il finira juste à temps car il a quand même des gens à sauver… Ce qui permet à Lois de découvrir en débarrassant la table un énigmatique message. “O. D. I. L…”

Fortuit, le message ? Le Superman était très cabotin à l’époque et, en bon Super-Jerk, ne rate pas une occasion pour se moquer de Lois. Mais le plus maboule est à mon avis le message en nouilles-alphabet dont rêve Lois. “If you could only cook”. Car même la journaliste dynamique qu’est Lois rêve d’une normalité de son temps. Superman n’a même pas besoin de la dévaloriser, il la fait rêver de fourneaux. C’est toute la magie du Silver Age, ça n’a tellement pas de sens que ça en devient délicieux. Different, simpler times.