Archive for year 2012
John Carter
Apr 20th
Il y a toujours quelque chose de triste quand un beau gros paquet de pognon loupe son destinataire. Un dessous de matelas oublié par un vieux monsieur décédé un soir de printemps, un ticket gagnant du loto oublié dans la poche d’un jean passé à la machine à laver ou encore un bon gros blockbuster affectueux qui manque son public…
Je voulais commencer par parler du supposé four commercial aussi injuste qu’une défaite de Jospin alors que le titre étrange choisi est beaucoup plus symptomatique.
“John Carter”
Alors qu’est ce qui cloche ? Avec cette adaptation quasi didactique de l’œuvre de Burroughs, tout semble avoir été gardé. Tous les putains de termes qui auraient peut-être mérité d’être “streamliné”. Des actionneurs, des films compliqués avec 10 noms chinois différents à la minute, pour toi et moi c’est no problemo. Mais le grand public, entre les “Tharks”, “Barsoom”, “Zoganda” sans parler de “Jarsoom” et du reste. À côté, l’écosystème fluo d’Avatar, c’est de la blague. Et le seul truc qu’ils ont vraiment viré ici, c’est le titre. Le “A princess of Mars” du bouquin est devenue John Carter. Sans “of Mars”. Parce que le public est sans doute bête, qu’il n’aurait pas compris que “princesse” dans le titre allait déboucher sur un film de garçon de la même manière que Disney a renommé Rapunzel “Tangled” aux USA. Parce que, sans doute, le monde aurait implosé de féminité, surtout après “la princesse et la grenouille”. Tu sens qu’il y a eu comme un gros problème de communication entre les signeurs de chèques et les artistes. Et c’est con de se prendre la tête sur ce point quand on a un film où un fringant gaillard, une épée dans chaque main, torse nu, se lance seul dans un combat perdu d’avance contre une armée de géants à 4 bras.
Parce que le reste est assez affuté, en particulier l’écriture. Car John Carter n’est autre que “Indiana Jones et le Temple Maudit sur Mars” ni plus ni moins. La fameuse princesse, bannie du titre, est pourtant un personnage fort, belle ( > à Olivia Wilde), limite habile et manipulatrice comme ces rôles féminins dans Game of Thrones. Même John Carter, brillamment interprété par le nouveau “go to guy” du film d’action, remplaçant habilement le Sam Worthington de base, arrive à rendre son background assez crédible. Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un film d’action pour enfants mais qu’il fait comprendre de manière assez limpide des concepts comme le deuil qui frappe son héros.
De la même manière que Super 8 était un film à la manière de, John Carter essaye de puiser dans le cinéma d’aventure des années 50. Il y a un mélange de Richard Fleischer pour sa fraîcheur et de ses némésis (McNulty, cœur avec des bouteilles de Whisky et Mark Strong, toujours droit dans ses pompes) et puis évidemment de Flash Gordon. Le côté Pixar se fait évidemment sentir, normal quand Stanton, le réalisateur, sort de Némo et de Wall-E. C’est tellement manifeste dans cette fabuleuse scène d’intro. John Carter, téléporté sur Mars, comprends qu’il y est plus léger sur fond d’espaces fordiens, une manière si Pixar de nous vendre des mondes en quelques plans. Ok, c’est une histoire “d’étranger de plus qui arrive en terre étrangère régler les problèmes des autres”.
Je me souviens de cette salle vide pour le génial Speed Racer que tout le monde déconseillait sans l’avoir vu. Sans atteindre la grâce véloce du délire Speed Racer, John Carter en garde malheureusement l’image du film maudit, d’un genre laissé à l’abandon telle une ruine romantique du XIXème, appelé à devenir culte car apprécié comme j’aimais aller voir Kirk Douglas à bord du Nautilus dans mon ciné-club chaleureux. Ne manque que la pellicule qui crépite et on y est.
Wrath of the Titans
Apr 18th
(Tu sens que j’accélère la machine pour être à l’heure pour Avengers, hein… Vendredi ici même… )
Wrath of the Titans, donc…
Déjà on avait du mal à cerner l’intérêt d’un remake de Clash of the Titans. Mais une suite d’un remake me fait d’un coup penser à la pertinence de la suite de Trois Hommes et un couffin version US, remember, avec Tom Selleck. Why, god, why !
C’est justement ces gods qui sont sans doute le nerf de ce péplum actionneur bizarre dont l’existence est sans doute justifié par une ligne dans les contrats.
Cependant, je peux affirmer que si tu as un fétichisme pour les vieux barbus en toge qui se font des câlins après des séances SM dans les caves de l’Enfer (ce qui est une sacrée niche), The Wrath of the Titans est TON film. Et je suis persuadé qu’il y en a que ça intéresse de voir Zeus, Poseidon, Arès et Hadès se prendre dans les bras en mode douceur, s’enlaçant de toutes leurs barbes.
Sam Worthington, le pinceau vide des actionneurs modernes, le moule dans lequel vient se déposer l’héroïsme estival, refuse d’aider son père Zeus pour se consacrer pleinement à son fils et à sa nouvelle audace capillaire. Une bonne scène d’action (la seule) va le faire changer d’avis. Mais en papa freudien, Zeus s’en veut de ne pas avoir accordé plus de temps à Sam mais vu qu’il n’a avait pas la garde… Puis on apprend qu’il y a un traître dans le petit monde de l’Olympe. Sam, à l’aide de son cousin qui semble sorti de Life of Brian des Monthy Python (bon point), va devoir réunir les trois armes forgées par Hephaistos qui, comme dans Power Rangers, va devenir une arme ultime dont même Wikipedia n’a pas entendu parler, celle qui viendra défoncer Chronos, le boss de fin de niveau.
A force d’éléments mythologiques balancés comme des plot device, ça en devient aussi chiant que ça en a l’air. Même sans son armure d’or du premier volet, habillé en loqueteux, Liam, l’homme qui murmurait des tessons de bouteille aux oreilles des loups fait de son mieux. Peine perdu, tout le monde se fait un peu chier, les acteurs comme les spectateurs. Don’t.
War Horse
Apr 16th
Okay, tu te demandés pourquoi le cheval de Spielberg dans ce prélude aux blockbusters, comment ce mélo quadrupède mérite de figurer dans cette liste.
1) War horse est l’occasion nous permet de rappeler que Tintin était sans doute le blockbuster de l’été 2011, à un détail près: il est sorti en octobre, après le cessez-le-feu des explosions hollywoodiennes.
2) Malgré son horreur chromatique qui donne l’impression que Steven a utilisé en même temps tous les filtres Instagram qu’il avait en stock, malgré le parachutage d’une séquence “petite maison dans la prairie” où Niels Arelstrup fait de la confiote à 500 mètres de la ligne de front de la première guerre mondiale avec du sucre sans doute parachuté par un généreux scénariste ignare, et bien malgré tout cela, il y a quelques scènes d’action intéressantes dont une de charge contre des gatling gun teutonnes, d’une fluidité assez extraordinaire sur fond de John Williams. L’air de dire “les années 80 à la bien, t’as vu”. Mais en fouillant bien dans ce méli mélo de couleur.
3) Et puis, quand on y pense, c’est l’histoire d’un cheval maudit car tout ceux qui auraient le malheur de s’en approcher finissent par crever. Pire que Destination Finale: le cheval de la malchance qui donne la mort , assez baddass selon mes critères.
Sherlock Holmes: A Game of Shadows
Apr 12th
Le résumé/ récap des Blockbusters de l’été, the story so far.
Transformer Holmes & Watson en héros de blockbuster avait tout d’un High Concept du siècle dernier alors que l’on sait tous, qu’en vrai, ce nouveau Sherlock au ciné a tout d’un soft porn à l’usage des dames désireuses d’un petit ménage à trois avec Jude Law et Downey Jr. Et comment te blâmer, demoiselle. Alors Game of Shadow en remet encore plus une couche en situations équivoques, travestissements et tétons mâle. Beaucoup de tétons. Et poils. Et travestissements.
Il y a dans ce Watson qui se marie pour se ranger des aventures, dans ce Holmes castrateur et impétueux comme un parfum de camembert Cœur de Lion, une espèce d’invitation gay (Downey) qui martèle la tête de son pote d’un message simple: “Allez quoi, laissez tomber ta gonzesse, l’aventure avec moi, y a que ça de vrai”. Soit ce mec qui essaye de l’attirer du côté obscur de la force alors que l’autre veut simplement manger son morceau peinard. Un instant de délicatesse freudienne.
Le reste du temps, on bascule dans un actionneur qui nous abreuve de sa crasse Slomo, confondant un peu extravagance et vacuité. Il n’y a rien qui ne se trouvait pas dans le premier film, on est plus dans un cas de catégorie “Visiteurs 2“, où le réalisateur veut toujours en faire plus car il croit que c’est ce procédé qui a fait le succès du 1. Bah non, mec, ce qui était cool, c’est l’alchimie bizarre entre Watson et un Holmes qui fait du Wing Chun mindfucké.
Mais tout n’est pas à jeter. Malgré le charisme un peu falot de Moriarty, l’anti-climax final est assez génial. Game of Shadows joue très bien sur ces décalages, quitte à saborder des personnages en pleine route. Comme si le décalage même du film d’action ne fonctionnait plus et qu’il fallait faire dérailler l’itinéraire jalonné du blockbuster pour rendre ce Sherlock Holmes un peu plus mémorable.
Koh Lanta : La revanche des héros, Episode 1
Apr 10th
Précédemment: Présentation des personnages
Je regarde Koh Lanta depuis assez pour comprendre où veut en venir la production. Un casting ultra équilibré: un fort pour un fort, une fille athlétique contre une autre “amazone” du même gabarit etc… À ce petit jeu-là, les forces s’annulent…
Mais j’ai la nette impression que cette Revanche des héros ouvre la voie à une nouvelle forme de Koh Lanta. La saison précédente était émaillée de pénibles abandons, ce qui a valu à cette prestation le sobriquet de Fiottes Lanta. Pour ce All-Stars, la thématique sera celle de Fetish Lanta.
Explications. Il y a déjà assez peu de filles. Cette absence de nanas pousse les mecs à… laisser parler leurs frustrations.
Ok, Moussa est d’assez loin le plus beau des mecs (avec Claude, source : sondage Ipsos-BVA-mesamies). J’ai déjà vu des accolades dans ma vie, rien de tel qu’une accolade entre potes. Mais ces mains tapées dans le dos sur l’air de “calme ta joie, Freddy“, ça ne trompe pas.
En plus, accidentellement, j’ai eu ce Gif ouvert sur mon bureau toute une journée… du coup, j’y ai trouvé comme une vertu hypnotique…
Can’t unsee that.
Mais pour le “Fétiche”… En fait, c’est de l’ordre du subliminal.
On a d’abord eu le sadisme.
Je sais que God Denis a déclaré que ce n’est pas du sadisme. Tel un gangsta de “The Wire”, il a répondu d’un “It’s all in the game“. Il a au passage défié Carla Bruni de venir dans l’émission.
On a eu les boobs dans la boue :
Et puis ce Koh Lanta All Stars balance une simili-épreuve des poteaux dès le début. Cruel défi où “tous les muscles sont mis à rude épreuve” et où le premier échec fut sanctionné par une élimination directe. Au sadisme indéniable de cette épreuve s’ajoute un autre fétiche, le bondage. Ou l’auto-bondage dans ce cas précis. Et je le prouve.
Et comme je suis en train de lire beaucoup de vieux comics, une comparaison très 70’s.
Il ne manque que les nazis pour que le fétiche soit total. Et je peux te dire qu‘un Koh Lanta où les méchants seraient des nazis sera sacrée, quoiqu’il arrive, la meilleure émission de télé de tous les temps !
Deux ou trois fétiches, tu trouves que ce n’était pas assez ? Tu trouves que j’abuse ? Attends de voir la suite.
WHAT THE FUCK IS GOING ON, KOH LANTA.
En plus, par soucis de parité, on nous la propose avec le doyen de l’émission, pour ceux qui ont le même fétiche mais avec les petits vieux.
Je crois qu’on touche à un truc, là.
Je sais par expérience que dès qu’il y a un fétichisme bizarre dans le monde, il faut aller voir du côté du Japon qui est, ça tombe bien, un de mes secteurs d’expertise. Et tu peux être certain que si un jour un déviant, quelque part dans le monde, y a pensé, sa version ultime sera toujours japonaise. Exemple assez proche, ces “Door Knob Girl“, pour les fétichistes des filles qui lèchent les poignées de portes de façon suggestive. Bizarro Japan.
J’invente rien.
Non mais. Sans. Déconner ?
Rendez-vous la semaine prochaine pour…
Koh Lanta never fails.
Kudos à Antoine for the gifsAwesome Dans les Dents: Lois la Top Chef !
Apr 9th
Juste un mot d’explication: je suis en pleine relecture de comics, toutes époques confondues. Du Golden Age en passant par mes années 80 chérie. De cette boulimie, j’ai décidé de faire des articles un peu plus courts, à partager directement, sans colorant ni conservateur.
Bienvenue en 1958, au tout début du Silver Age de DC Comics. À cette période, de grands talents s’étaient réunis pour essayer de donner un sens à des aventures qui, souvent, n’avaient ni queue ni tête. Le Silver Age est aussi aimé car il a été le terreau de toute une génération de bédés joyeuses et débridées. Superman’s Girlfriend Lois Lane incarne très précisement ce qu’on appelle la goofyness du Silver Age : c’est un comics dédiée à une femme qui va tout faire pour essayer de séduire et marier Superman. Et quand je dis tout, c’est TOUT. Bien entendu, elle ne se doute pas que Clark Kent est Superman. D’une certaine manière, c’est un comics à la Archie doublé d’un petit côté Road Runner: Superman finit toujours par déjouer ses plans. Ah, les délices des années 50.
Notez au passage le dessin très raffiné de Lois, signé Kurt Schaffenberger, qui n’est même pas proprement crédité comme c’était souvent l’usage à l’époque.
C’est dans le numéro 1 qu’elle entend parler des bons conseils de son collègue MR.ROMANCE qui savoure un bucket KFC.
Et visiblement, pour pécho, faut nourrir ton homme. Et tout Super qu’il est, Superman ne peut que se laisser prendre au piège !
Une pauvre dame dans le besoin et hop, Lois Lane s’improvise super-chef cuistot. Et elle vend bien son sujet: son rédac-chef trouve que c’est une super idée de laisser partir sa meilleure journaliste pour ça.
Alléché par la nouvelle d’un Super-Steak sublimé par Lois la Top Chef, Superman arrive aussitôt.
Malheureusement pour elle, Superman entend un métro qui va dérailler à cause d’un rail fendu, il utilise sa vision aux rayons X pour réparer le maudit rail mais du même coup… carbonise son super-steak !
Superman lui promet alors de repasser en matinée. Cette nouvelle oblige Lois à complètement changer son activité et se recentre sur les Super Pancakes.
Mais le buzz de 1958 étant ce qu’il est, elle est vite débordée par le succès. Un super client, c’est radical. En gentleman kryptonien, Superman va l’aider…
Je vous passe l’étape de la Super Ice Cream qui finit en projectile pour empêcher des stalactites formées par le gel sur une ligne à haute tension de tomber sur les pauvres passants (oui, sans rire). De bonne action en bonne action, Superman n’arrive jamais à manger les délices qui ferait chavirer son cœur pour Lois.
Malgré tout, Superman trouve le temps d’aller manger… une “Super Alphabet Soup” dont on ne doute pas une seconde la surpuissance gustative…
… qu’il finira juste à temps car il a quand même des gens à sauver… Ce qui permet à Lois de découvrir en débarrassant la table un énigmatique message. “O. D. I. L…”
Fortuit, le message ? Le Superman était très cabotin à l’époque et, en bon Super-Jerk, ne rate pas une occasion pour se moquer de Lois. Mais le plus maboule est à mon avis le message en nouilles-alphabet dont rêve Lois. “If you could only cook”. Car même la journaliste dynamique qu’est Lois rêve d’une normalité de son temps. Superman n’a même pas besoin de la dévaloriser, il la fait rêver de fourneaux. C’est toute la magie du Silver Age, ça n’a tellement pas de sens que ça en devient délicieux. Different, simpler times.
Drawsome Robotics (2)
Apr 8th
Après des heures passées sur Drawsome, plusieurs remarques:
Cher Drawsome, je n’aime pas ton petit ton condescendant quand tu gifles les joueurs simplement parce qu’ils n’ont pas dessiné assez clairement un concept en 7 lettres comme “Trouble”.
Je n’aime pas non plus ton ‘impossibilité à faire des captures des dessins que l’on reçoit, sauf dans cette fenêtre de quelques micro-secondes avant que tu passes à la suite, sitôt trouvé le mot qu’il fallait. Parfois, j’ai le bon réflexe de le faire, voici quelques exemples cool et plein d’amour que j’ai reçu, sauvé des griffes d’un programme qui ne propose ni gomme ni historique.
Maintenant, hop, une compil de ces deux dernières semaines, un extrait de ma production perso distillée sur Twitter.
Voyons voir, à qui le tour maintenant…
flashback: La première fournée
Com-Robot