Kamui
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Cloverfield
May 12th
Les gens s’étaient passés le mot : « fais gaffe, tu vas gerber » « c’est irregardable » « ça fout la migraine ». Ouais bah ça doit être comme les gens malades dans le train quand ils sont assis dans le sens inverse de la marche: jamais compris. Cloverfield, c’est du streum géant qu’on voit en fait à peine, dont l’absence même devient un des gimmicks principaux. Bref, un film catastrophe classique.
Jean-Louis est heureux, il s’apprête à partir loin, très loin et donne une fête pour son départ dans son luxueux loft de New York. C’est le bobo-ys next door. Tout le monde est là, son ex, Justine, son frère Jean-Baptiste et même Jean-François, son pote un peu boulet qui va tenir la caméra pour faire un making of de la sauterie. Mais paf, tout explose, des trucs tombent du ciel, c’est la dissolution de New York. Tout est détruit par le fameux monstre géant timide comme c’est pas permis, pendant que Jean-Francois tourne le tout, rajoutant ses petits commentaires éberlués (mais sans jamais dire « fuck » ou des gros mots, ce qui rendrait le tout encore un peu plus naturel, toujours poli le mec). Du coup, ils vont partir à la recherche de Justine. Classique mais la sauce prends bien, on est vachement impliqué. Et c’est parti, entraîné par la caméra à l’épaule quasi invulnérable, alimenté par sa batterie immortelle (enfin si, on change les piles mais c’est pour faire staïle, comme quand les chinois rechargent dans les films de John Woo). Mais en même temps, c’est à ce genre de détail rationnel qu’on oublie qu’il y a un gros lézard qui est en train de transformer la ville en steak tartare. Ouais, on a beau voir Superman soulever la croute terrestre, détourner des missiles atomiques ou modifier le sens de rotation de la planète pour remonter dans le temps, mais c’est quand il arrache la porte de Lois Lane d’une main que la salle fait wow. Une forme de loi de proximité cinématographique. C’est dans cet équilibre entre réalisme et streumicide que l’alchimie se fait.
Le problème, c’est que la référence ultime du genre est désormais coréenne. A côté de ça, l’efficacité léchée de Cloverfield dégage une énergie tellement mono expressive dans son récit que la comparaison se fait obligatoirement, mais en sa défaveur. Du coup, on a un film entre deux chaises: pas assez intello pour faire la nique au coréen, mais pas assez pop pour sortir une ligne de jouets cools. Pour peu qu’on ne s’attende pas à voir Godzilla en train de soulever des immeubles pour s’en faire des cure-dents et plus à des gens lambda de type Lorànt Deutsch, des newyorkais qui crient au moindre danger, c’est de l’entertainement de qualité.
Note finale:
Mais ce qui manque à Cloverfield: une gamme de jouets charismatiques.
Genre ça.
Iron Man
May 9th
« You gotta believe ». C’est le mantra de Richard Donner qui alpaguant Christopher Reeves, harnaché en équilibre sur le tournage de Superman, premier du nom. Bizarrement, les deux-trois meilleurs films de super-héros de l’humanité (Superman, donc, et Rocketeer*) mettent toujours en scène des mecs qui volent. Bon signe pour Iron Man.
Aussi loin que mes souvenirs me portent, j’ai toujours aimé Iron Man. Passionnément. J’ai noirci des centaines de feuilles quadrillées en cours de math de 6ème C en tentant de concevoir une armure qui pourrait fonctionner. J’aime plus que de raison l’époque Romita. J’idolâtre encore plus le run formidable de Layton et Michelinie. Un petit détail justement datant de cette période-là : à un moment, Stark se fait faire une manucure juste histoire de draguer une belle nana, ce qui lui vaut des vannes de Rhodey. Léger mais sérieux à la fois. Note : il a beaucoup « changé » en comics aujourd’hui. Récemment, il passait surtout ses week-end à envoyer ses copains super-héros dans des camps de concentration cosmiques, pour la déconne, ce qui peut le ranger dans la case « uncool »). L’original cabotine, mais avec un grand recul sur lui-même, à la limite du Bruce Wayne, le génie technologique en plus. Ce n’est pas un mec complexe, on peut le comprendre en une histoire. Robert Downey Jr (formidable dans Für, intriguant mais trop bref dans Zodiac) le joue exactement comme il doit l’être, à la drôle mais sans perdre son sérieux d’acteur. Il ne se fait pas un trip à la Timothy Dalton (Licence to Kill) du genre « j’ai joué Shakespeare, je peux quand même faire de la bédé pour mômes ». Les adaptations de bédé, c’est un peu comme la lutte interne du PS, chacun pense voir clair dans la direction à prendre pour un parti qui n’existe plus que pour essayer de rester en Ligue 1. Le parti pris de Favreau, c’est d’aller droit au but sans faire de relectures qui, en général, ont pourri les précédentes adaptations. Pas de méta-références, de vannes LOL qui se moquent du genre (à la X-Men 1 ou Spider-Man, avec l’inévitable clin d’œil démago de connivence avec le public), Iron Man ze movie est vraiment fidèle, dans ses très grandes lignes au comics original. Pas non plus de relectures psy (« Tu vois, Hulk, c’est finalement qu’une vision postfreudienne des rayons gamma Œdipien »), ni de pamphlets (« Les mutants, ce peuple opprimé », sans parler des lourdes métaphores de Superman Returns, toujours de l’indigeste Singer). Pas besoin de défaire des idées qui ne sont pas cassées, comme ne s’était pas privé de faire les Fantastic Four 1&2. Il y a certes pas mal de lectures possibles dans l’attitude de Stark qui découvre, tel un ado son premier téléfilm érotique, les méfaits de ses armes dans le monde ce qui le pousse à changer de fusil d’épaule. Tout ça, c’était déjà dans le génialissime arc Armor Wars.
Favreau prend même des risques en passant pas mal de temps, plus que de raison, à expliquer les personnages, à tel point qu’il reste vraiment peu de combats (D’ailleurs le jeu vidéo est lamentable). On quitte la règle canonique qui stipule qu’un blockbuster d’aujourd’hui doit commencer par une scène de baston « dans ta face » pour bien tester ton Full HD et ton 5.1 de bourgeois. Les effets spéciaux font tous pour normaliser une technologie de ‘ouf, mais sans trop forcer la main comme les Transformers qui jouent à cache-cache. D’ailleurs, le moment le plus improbable, c’est quand Gwyneth Paltrow (Pepper) se tape un sprint en talons hauts. Autre risque supplémentaire : le premier Némésis est un doppelganger, un simple clone d’Iron Man. Imaginez Venom en ouverture de Spider-Man 1 ? Ou la baston des Supermen dans le premier film ? Heureusement Jeff Bridges est bon même s’il campe un personnage radicalement différent de l’original, plus en badass. C’est d’ailleurs une des rares films du genre où le casting se tienne vraiment. Un détail qui fait qu’il se passe quelque chose, c’est quand on reçoit mail, SMS vous disant « mec, je suis hétéro mais Robby Downy c’est quand il veut ! » ou encore « Je n’ai pas eu envie de noyer Gwyneth, c’est fou ! ». Bah oui, c’est fou, mais le Hollywood-verse choisit aujourd’hui des acteurs talentueux ET qui ressemblent physiquement aux personnages originaux. Tout ne se décident plus sur une disponibilité d’emploi du temps… A moins que…
jeez
En général, un projet de film de super-héros, ça se traine pendant 20 ans. 20 ans qu’on entend des trucs infâmes, que Tom Cruise a racheté les scripts pour le jouer, et puis que Selleck, l’autre Tom, a été casté pour jouer Stark (oui, vous voyez, il a une moustache). Sans parler des rumeurs avec Nicolas Cage, jamais très loin quand il s’agit de comics. 20 ans et plus pour monter Watchmen ou Spider-Man. Du coup, c’est presque comme une bénédiction de voir Sexadelicious Downey incarner Stark, de voir un Rhodey qui se tient ou une Pepper gentiment cruche. Le coup de génie fanboy aura été de caser 3 armures d’un coup et pas que pour sortir de superbes jouets. Elles ont été adaptées aux contingences modernes. Pas d’armure polarisée. C’est un choix judicieux qui rappelle le Bat-char d’assaut, suite logique des Batmobiles adaptés à un monde embouteillé par les vélibs et les couloirs de bus. Même dans son mecha design « conventionnel », Iron Man impressionne. Le jet privé de Stark est tout simplement sublime. Ses robots qui l’aident à gérer son atelier et qui coupent le gaz en été parce que GDF n’arrête pas d’augmenter ses tarifs en cabotinant gentiment avec Downey sont tops !
Evidemment, il reste pas mal de trucs en suspens pour l’inévitable suite. Comment intégrer le Mandarin ou Fin Fan Foom dans la situation géopolitique de l’Afghanisthan ? La suite, l’étape casse-gueule.
Au final, superbe adaptation d’illustré qui mérite bien ses
- Rocketeer. Sérieusement. Enfin, il y a aussi Master of The Universe qui vaut son pesant de cacahuètes pour les amateurs de Kirby.
Un mot sur la fin, donc tu zappes. L’idée d’outer Stark à la fin. Mouif, une pilule assez difficile à avaler pour un fan de l’Iron Man pré-2000 mais vendue assez bien par Downey Jr. Par contre, la surprise de Nick Fury « motherfucka » après le générique final, c’est non !
Frontière(s)
May 6th
On nous parle d’une nouvelle donne, voire même d’un renouveau du film d’horreur français… Frontières commence vraiment très mal, comme un Banlieue 13 (film injustement décrié) mais en moins bien. Il croit trop en lui-même ce qui ne lui donne pas la distance nécessaire à un « slasher » de qualité. Ca ne veut pas dire qu’il faut d’emblée tourner en ridicule le genre, mais que la plupart des arguments Les banlieues sont à feu et à sang. Bidule et ses copains à la clownerie « zyva » d’une production Besson, partent se réfugier dans la campagne profonde dans l’espoir de traverser la frontière. Voila pour le contexte géopolitique de la chose. Ils se retrouvent alors dans une auberge où ils rencontreront Samuel le Bihan (et son jeu « généreux »), Estelle de Estelle Halliday Arthur ainsi qu’un nazi pratiquant torture comme d’autres le cricket. Bonjour l’angoisse. Ils vont tous se faire trucider les uns après les autres, sauf la fille (tant mieux, c’est celle qui joue le mieux, et de loing) qui va résister et les tuer. Girl Powa. Frontière(s) part avec un énorme handicap : sa générosité est plombée par des dizaines d’ingrédients avariés, que ce soit le choix des acteurs, les dialogues etc. Pas de quoi faire une bonne bouillabaisse. On voit parfois poindre des soubresauts d’intérêt, mais alors très loin, enfouis derrière le « wesh wesh acting MDR» des production Besson, planqués derrière les nazis les moins crédibles de l’histoire du cinéma depuis l’As des As avec Bébèl.
Ne pouvant les nommer, par impartialité, je m’en remets à un avis choisi au hasard sur allociné, celui de BioSs54 :
« Enfin un film qui montre l’atrocité des nazis… Enfin un film qui nous propose une suite à 2002… Enfin un très bon film qui mérite 4 étoiles ! »
Enfin !
note finale:
sur 5
Ce film est l’occasion pour lancer une toute nouvelle appellation qualitative:
Le label Jean-Luc Mélenchon, un sceau robotics qui va se retrouver ça et là, sur quelques films français le méritant. Beware, Astérix.
(Note: oui, je sais, je suis spammed pour des impressions sur Iron Man, on passera donc à ça pour le prochain, en sursautant pas mal d’étapes intéressantes de la feuille de route 2008 ciné avec que du bonheur: Disco, Astérix 3.0 etc. Plus tard donc.)
No country for old men
Apr 29th
Les Coen Bros s’étaient vraiment paumés (ouh l’horrible Ladykillers). Ici, comme O’brother, l’histoire nous vient d’un bouquin : “Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme”. Lol hein. Il détaillait assez verbeusement, beaucoup plus dans le film, l’espèce de quête de l’absolue de Chiburgh, un serial killer incarné avec majesté par Javier Bardem qu’une improbable coupe Mireille Mathieu n’arrive pas à tourner en ridicule. Sanguinaire mais austère, il débarque dans le grand ouest caricatural des Coen, n’exprimant qu’une bizarrerie pantouflarde qui n’est pas sans rappeler le martien dans la Soupe aux choux, un peu comme s’il ne parlait pas le même langage. Ainsi pas de gun pour lui, il se balade avec une espèce de bouteille à air comprimé qui sert à tuer le bétail. Il tue comme ça, pour un oui, pour un non, pour un service à rendre ou pour un pile ou face. Une espèce d’assassin retro-bobo. Ce machin sans morale va retrouver sur sa route plusieurs personnages « atypiques » qui, justement, ne font pas trop « Coen » et leur galerie de gueules truculentes qui peuvent en agacer certains. Atypique, n’importe quel expert en immobilier vous le dira, ça veut dire que y’a le plancher de traviole ou un mur au milieu du salon. Josh Brolin, le « samouraï qui ne parle pas » est un nitro-clone de Nick Nolte jeune qui prend la poudre d’escampette car il a chopé une valise pleine d’argent, un deal de came qui a mal tourné. Il ne parle pas, mais il est rationnel et lisible. Mais ce n’est pas la pierre angulaire de l’histoire qu’il faut chercher ailleurs.
De l’autre côté de ce triforce un peu pathétique, il y a Tommy Lee Jones qui joue le même cowboy fatigué de “3 enterrements”, dans la droite ligne des westerns néo-dépressif post 90’s. A la foi énergie motrice du récit et pion à la dérive, il va essayer de retrouver le second avant qu’il ne soit tué par le premier. Retrouvera-t-il le Josh’ à temps ? Il se pose des questions sur son travail et finalement sur sa propre condition humaine. On notera un épilogue sublime qui prend la liberté d’éluder quelques verbiages inutiles du bouquin pour aller vraiment à l’essentiel, tout en ellipse. No spoiler here, mais c’est du Coen redevenu grand, comme on les aime. Pêchu et crâneur, No country for old men n’a rien à voir avec leurs dernières croutes et se permet le luxe d’être maitrisé, conscient de ce qu’il est. La classe totale et un ouf de soulagement.
Goldorak – L’ours polaire (Part 2)
Apr 28th
Après la Face A, la Face B ! Attention, le déluge, Goldorak balance toutes ses attaques ou presque !
A noter l’histoire refaite pour le 45t, avec une happy end super improbable alors que la règle veut que les personnages annexes crèvent systématiquement.
Goldorak – L’ours polaire (Part 1)
Apr 26th
La Robotique est revenue, et pour fêter ça, une nouvelle rubrique: Inoxydable.
Pour fêter ça, rien de moins que…
(anecdote: la voix d’Alizée est assurée par Monique Thierry a.k.a la Wonder Woman de la série TV lors de sa diffusion en France)
La réplique “Tu vas glacifier Goldorak !” est tout simplement terrifiante !
Impitoyable cliffhanger avant la suite !
Com-Robot