Cinématographe
Akira Kurosawa et le séisme
May 1st
Je suis tombé sur ce passage en relisant la bio d’Akira Kurosawa. Oui, je fais ça en étudiant de nouvelles méthodes pour tuer les gens avec un cable iPod.
Voici un des deux petits chapitres qu’il consacre au Grand Séisme de Tokyo qui ravagea la ville en 1923. Hé, c’est Kurosawa, donc il tient en respect l’internet et les wapanese blogs.
Comme une autobiographie, Akira Kurosawa, aux éditions de la Petite Bibliothèque des Cahiers du Cinéma (il a l’air out of print, bon courage pour le trouver). Si t’es encore de bonne humeur, j’enquillerais avec le chapitre suivant.
Ma part du gâteau
Apr 29th
Klapisch a définitivement basculé et lance dans un genre de film qui va donner du grain à moudre à Zemmour. Un film de gauche-niaise. Et aussi un des pires films de l’année. Accroche-toi, c’est l’heure du gâteau.
Voici France. A.K.A Karin Viard. Elle se retrouve au chomedu à la suite de la fermeture de son usine, coulée par un trader sans scrupule. Ce trader goldenboy bégé à qui tout réussit, c’est Gilles Lellouche (rire). Celui-là même qui réussissait à mal jouer sans être à l’écran dans l’inoubliable (…) Petits mouchoirs. France va quitter son Dunkerque pour taffer, sans le savoir, comme femme de ménage chez le trader responsable de toute la merde à son usine.
Ce qui aurait pu être une fable para-lutte des classes se transforme en torture pour le spectateur. Et je pèse mes mots. Comme je me suis sacrifié pour voir ça pour toi, je t’ai choisi une scène, LA scène qui résume tout.
France sort ses gosses au parc. Elle leur apprend à filer de la bouffe aux canards.
Elle : “Et surtout, lancez le pain le plus près possible des petits canards.”
“Oh on s’en fiche”, répond sa social-traîtresse de fille de 10 ans.
“Comment ça, on s’en fiche ?! crie la France ulcérée. “Si tu ne fais pas ça, les petits se font taper et dépouiller par les plus gros canard ! Il faut donner sa chance à chacun.”
AS-TU SAISI LA SUBTILE MÉTAPHORE ?!
Klapisch est frappé d’un mal connu : son nouveau film est à chaque fois un peu plus nul que le précédent. Et là, il n’a pas juste perdu son groove. On touche le fucking fond. Ma part du gâteau est un pamphlet à son niveau actuel, celui de la gauche-canard.
Thor
Apr 26th
A-t-on vraiment besoin d’un réalisateur ? Pour les films de super-héros, il en faut un qui sache laisser son égo au vestiaire pour devenir l’outil qui utilisera au mieux le matériel d’origine. Bien sur, j’aimerais bien voir (au pif) James Cameron réaliser un Doctor Strange mais il le ferait tellement à sa sauce que ça donnerait probablement un truc indigeste. Les films de super héros post-Matrix, de X-Men à Daredevil, ceux qu’on n’a pas vraiment envie de revoir sauf pour voir le torse à Jackman ou pour voir Affleck se faire humilier, essayaient de triturer au maximum le matos original pour en ressortir en général les lubies du réalisateur. Mauvaise idée, ça finit généralement en connerie du genre Superman qui lurke Loïs par la fenêtre, sous-texte “le refoulement homo”. Ce qui, mind you, n’est pas exactement le propos de Superman. Tant qu’à faire, en porno, c’était plus fidèle. Tout ça pour un film de Cameron sur Strange, et non pas une bonne histoire de Strange, un peu comme on dit aujourd’hui “les Batman de Burton ou de Schumacher”. Et le film de super-héros, c’est une production fun qui doit être fait avec sérieux.
La démarche d’Iron Man était sans doute la meilleure. Car il se posait la question de savoir “que peut-on garder au maximum” et non pas “qu’est-ce qu’on peut vider dans la cuvette pour se la jouer cool ?”. Volontairement ou pas, Brannagh n’a pas touché au canevas super héroïque évident : exposition des personnages, arrivée, crise du 3/4 du film puis scène finale qui sert de boss de fin pour le jeu vidéo et pour les ventes de jouets.
La dernière fois que Kenneth Branagh est passé devant mon radar, c’était pour cette Flute enchantée un peu louf après des années de délire shakespearien mégalo, parfois en blonde décolorée. Mais de ce monde à celui de Thor, il n’y avait visiblement qu’un pas. Quand tu vois Asgard apparaitre la première fois, ville dorée brillante avec la gueule d’un orgue symphonique, t’as un peu peur. Et certaines séquences n’hésitent pas à lorgner vers le kitsch assumé d’un Baron de Münchhausen.
On pouvait vraiment craindre qu’un mec de formation shakespearienne se la joue trop tranquille, justement. Le syndrome Timothy Dalton avec Bond, les mains dans les poches. “Ce ne sont que des illustrés, après tout.” Mais il y a un soin particulier dans ce Thor marvélien, un équilibre qu’on avait plus vu depuis le premier Iron Man, une fidélité étonnante qui n’est mise en branle que par les tentatives de le rendre plus girl friendly avec du pec de bégé. But wait, girl, j’y reviens.
Tu connais normalement tout ce qu’il faut savoir à propos de Thor. La clef de l’histoire, c’est les conflits familiaux asgardien. No surprise, donc. Victime de son arrogance, Thor-Devedjian est banni du royaume d’Asgard suite à une machination de son frère Loki-Balkany. C’est ce qui arrive un comics sur deux. Odin tombe malade et Loki va vouloir se venger de toutes ces années de brimades. Redevenu mortel et faible, dépourvu de Mjolnir (son marteau de combat), en exil sur Midgard / la Terre, Thor est obligé de s’habituer aux humains dans des séquences qui font écho aux classiques du genre, je te le donne en mille, les Visiteurs. Il est recueilli par Jane Foster / Natalie Portman, la Kad Merad de l’année. Et à part la scène d’intro, inhabituellement nulle, elle ne gâche rien. Et aussi lame que cela puisse paraitre, ces scènes de pur sitcom terrestre sont assez réussies. Peut-être un peu à cause de sa sidekick jouée par Kat Dennings, jolie fille inventée pour l’histoire qui fait une prestation de copine moche (mais google image te dira le contraire) mais à l’humour LoL internet 2.0 toujours activé. Et puis la belle Lady Sif nous fait aussi oublier un peu plus Portman. 3 filles dans le même film, on pourrait croire que c’est pour te faire le triple effet Megan Fox ? Pas vraiment.
Chris Hemsworth (George de Kirk, à la limite du caméo dans le Nu Star Trek) a l’avantage de ne pas être très connu. C’est une bonne chose dans un film de super héros : garder l’acteur grand calibre pour le rôle du némésis ou du papa, c’est le mieux à faire. Remember Marlon Brando et tant d’autres. La street cred niveau acting, tu l’auras bien assez avec Anthony Hopkins qui donne tout ce qu’il a dans papa Odin. Mais revenons à Chris en mode complément fitness-protéiné. Je n’ai jamais entendu une salle glousser autant de rire, un peu gêné devant Chris, galbé comme il est. Enfin si, la dernière fois pour moi, petit moment de honte, c’était des filles qui pouffaient devant Jude Law devant The Holiday, parce qu’il s’était mis des lunettes… (et, sidebar, avis général, Jude Law avec des lunettes est tout aussi baisable que sans. Et même avec son récent coup de vieux et ces pubs où il respire fort au téléphone pour faire flipper). Mais Thor s’en délecte avec abus. For crying out loud, Thor a une scène de baston contre les agents du S.H.I.E.L.D DANS LA BOUE, qui fera assurément vibrer toutes les amatrices de 3ème mi-temps du XV de France.
Heureusement, il est vraiment bon dans son rôle. Il y croit et ça se voit. Pour aider, Brannagh a décidé de ne pas trop abuser de certains effets, genre un mec en armure qui vole, guidé par son marteau magique. Juste ce qu’il faut. Mais globalement Thor a décidé d’être fidèle au maximum. On retrouve les Warriors Three, les concepts magico-loufoques d’Asgard, le pont arc-en-ciel, the Destroyer (fuck yeah !), même Donald Blake (l’alias de Thor du comics)est de la fête, d’une certaine façon… Mais il y a un grand écart que l’on qualifiera d’ethnique. Idris Elba, un noir mais le meilleur noir du monde, immortel Stringer dans the Wire, incarne Heimdall (doublement mon personnage préféré donc). Okay, right, ce sont des dieux nordiques, mais ils en sont la vision marvelienne, ajouté à l’habitude shakespearienne de faire jouer des hommes à la place de femme et tutti quanti. Autant le choix de Sam.L.Jackson était discutable à l’époque en tant que “le noir à la mode bancable qui sait gueuler à l’écran”, autant Idris est assez formidable, imposant une véritable présence avec très peu de lignes de dialogues, tout en rappelant dans ses interviews avec malice que, hé les mecs, Ben Kingsley jouait Gandhi. Guy has a point et puis ça fait chier la droite américaine, Airwolf, gars. Je suis moins convaincu par Hogun des Warriors Three, incarné par Tadanobu Asano. C’est vrai qu’il avait l’air asiatique, limite khazar, quand il était dessiné par Buscema, mais le problème vient plus de la langue, harmonieusement “brochette-fromage”. Parce que tant qu’à jouer le dieu nordique pop, autant le faire dans un anglais impeccable.
On peut reprocher à Thor de se contenter de suivre les rails de l’actionneur automatique qui va se concentrer sur Loki et Thor, plutôt que de nous offrir des combats dantesques contre un hypothétique Fafnir ou Jormungand. Le Destroyer ne détruit même pas assez de trucs pour me satisfaire ou le rendre plus crédible comme menace. Non, Thor se la joue presque modeste, déroulant un assemblage baroque de scènes de baston, sitcom terrien & drama asgardien over 9000. Mais il réussit à rendre crédible, d’une manière un peu unidimensionnelle, le moins adaptable de tous les héros Marvel, le plus massif mais aussi le plus brut de décoffrage. Et contrairement à Iron Man 2, il ne donne pas l’impression de voir le poussif trailer d’un autre film qui sortira dans deux ans. Mieux que ça : de tous les films Marvel sortis à ce jour, Thor est celui qui donne le plus l’impression d’un Marvelverse cohérent, en plaçant clin d’œil et caméos gros comme des Optimus Prime qui feront bouillir les fans. Malin et smart, Thor pourrait même, soyons fou, passer comme un divertissement intello des fans de Brannagh. Car, par Odin, les lecteurs de Télérama ont droit à leur pop-corn movie ! Même eux !
ow j’ai failli oublier :
Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme
Apr 20th
Tsui Hark est le Jospin du cinéma de HK. Après avoir balancé son best of à la fin des 90’s, il s’est presque retiré, revenant au cinéma comme d’autres essayent de revenir en politique, en tâtonnant, avec des films underground voire indé même pas sortis en vidéo ou de fabuleux bouts expérimentaux comme le début de Triangle.
Difficile d’exister après les deux plus grands films d’action de HK de tous les temps. D’un côté, The Blade. Qui aurait pu être un point final mais c’était sans compter son frustrant exode à Hollywood. Revenu tout énervé après s’être fait scalpé son génie par des tocards, il sort Time & Tide. Celui que j’appelle le blockbuster “art moderne”. Le film le plus véner de tous les temps.
Mais que reste-t-il de Tsui Hark ? Il a l’air rentré dans le rang avec son film ordonné, mi-sage, mi-brouillon, remplis de CG volontairement over 9000. Mais comme n’importe quel créateur, il parle toujours un peu de lui-même. Si tu lis entre les lignes, c’est assez évident. D’ailleurs, un de ces précédents Direct-to-même-pas-vidéo s’appelle “Missing”. Dans Détective Dee, Tsui est un peu ce héros juste et noble, malin et taquin, mais retenu 10 ans au cachot pour s’être rebellé contre une régente dictatoriale à la fin du VIIème. Presque Based on a True Story, mais j’te sors pas le logo, ce coup ci.
Dans la civi chinoise, l’impératrice Wu (la dernière femme à avoir dirigé le pays) a toujours été présentée comme l’exemple du “femme au volant, mort au tournant”, l’argument du “les femmes n’ont pas de place en politique” vu le chaos dans lequel le pays s’est retrouvé. Et la tentative de réhabilitation de la part de Tsui Hark ne devient évidente que vers la fin. On lui pardonnera tout car c’est le symbole de l’unité, un peu comme les emplois fictifs de la Mairie de Paris. Mais pendant tout le film, cette femme maléfique, colérique, odieuse et traitresse m’a fait penser à… Ségolène Royal. Elles ont même des similarités dans le visage.
La réalisation est kitsch au possible (on pense très fort à la baston finale de Sherlock Holmes). Mais comment éviter ça dans un action flick historique où se construit un Bouddha géant de 600 mètres dont la destinée semble être de se casser la gueule comme tous les machins mastoc de cette taille. Et puis les bastons sont assez confuses, le style du god-chorégraphe Sammo Hung (revu récemment dans Ip Man 2), avec son style tout en énergie brute ne se marie pas vraiment avec la rapidité ombrageuse de Tsui Hark. Mais c’est comme les mélanges d’alcool, le résultat est parfois surprenant, d’une bizarrerie incroyable. Détective Dee est le seul film de ma vie où j’ai vu un cerf qui se prend un High Kick dans la gueule. Je répète : un cerf se prend un High Kick dans la gueule. Et ça, mec, un “Jumping The Deer” de ce niveau, ça mérite les plus beaux éloges.
Il serait facile de ne voir dans Détective Dee qu’un whodunit médiéval chinois à forte ambigüité morale. Mais il y a un truc qui se joue ici. Réunissons les indices. Dee Renjie est un détective de génie obligé de cacher son jeu. Il aura deux sidekicks, Pei un petit albinos véloce, et Jing-er. Son Robin et sa Batgirl. Il est détesté pour sa lutte contre la corruption. Il est quasi invulnérable et peut te tuer n’importe qui avec une cuillère, mais ne le fait pas car il est bon. Il ne se venge pas, il rend justice. En gros…
Détective Dee, c’est BATMAN AVEC DES CHINOIS.
In my book, c’est un très solide …
On revient de loin.
Summer Blockbusters of Love 2011
Apr 19th
Chacun ses marronniers. Ceux situés dans le triangle des bermudes Le Point – Le Nouvel Obs – L’Express, t’as le choix, selon les saisons. Les Francs Maçons. Spécial Immobilier : bien acheter, Maigrir. La sexualité des français (seulement l’été) ou encore le très régulier Argus des Vins, c’est les same old shit à chaque fois. Ici, à Kamui Robotics, il y en a qu’un mais il la met sévère à tous les autres sus-mentionnés. Les blockbusters de l’été.
Après une année 2010 épaisse mais assez faiblarde et une année 2009 placée sous le signe du mouaif, on rêve tous d’un nouveau été 2008. Souviens-toi, c’était l’année d’Iron Man 1. De Speed Racer. Et même de Dark Knight. L’année où il était redevenu sexy de balancer des missiles et de faire des clefs de bras Wing Chun en attendant sur la ligne de départ du monde de la japanime.
Fini la blague, fini les Robin de Bois qui se finissent en baston de poney. Fini les vieux cools d’Expendables. Fini Jake Gylenhaal avec le look de Moundir. Peut-être que c’est la passion naissante de Copé et Juppé, mais 2011, je la sens carrément mieux.
2011, tout est rassemblé, pas d’overtime, plus rien en septembre mais y’a quand même du pain sur la planche :
Le prélude :
- Sucker Punch
- Battle Los Angeles (feat. Paul)
La saison de l’explosion :
- Yellow Sea (The Murderer)
- Flashback ! Street Fighter : Legend of Chun Li
- Green Lantern
- Transformers 3 : Dark of the Moon
- Super 8
- Summer of Sorrow : les films tristes d’un été glauque
- Captain America : the First Avenger
- Rise of the Planet of the Apes
- Conan 3D
- Cowboys & Aliens
- Le bilan
Alors à tous les amoureux des explosions, aux passionnés du double coup de pied sauté même propulsé par un coréen bedonnant, aux adorateurs de projections sur rambarde de bus, à toi l’apolitique qui ne se reconnait que dans un seul parti, celui de la Balistique Libérale, et puis à toi qui a baptisé ta fille “Cinq Point Un”, Kamui Robotics t’accueille pour cette nouvelle saison. Impact.
Rise of Planet of Apes (trailer)
Apr 14th
http://youtu.be/8MtqRd9tKLw
Ou “Planète des Singes Special Origines”. Plusieurs questions viennent. Est-ce un pari entre gus désireux de faire briller, comparativement parlant, la version de Tim Burton ? C’est une idée comme ça. Y’avait vraiment rien de mieux comme titre ? Et puis les singes en CGI, là… Et puis James Franco… Mec… Non, rien. Et puis qui diable a pensé que c’était une bonne idée, hein ?
Drive Angry (Hell Driver)
Apr 13th
En analyste (je l’espère) pointu de la Nick Cagesploitation, Robotics se devait de dire quelque chose sur Drive Angry. Alias Hell Driver. Que mon iPhone me corrige comme “Hellénistique”, sacré lui, la preuve que c’est un titre nul. Oui, car je croyais vraiment pouvoir taper le tour de la question en 10 stations de métro de la ligne 3, au dernier Cage. C’est ça, l’optimisme.
Dans ses derniers films, Nicolas joue le tout pour le tout, il se donne entièrement à son œuvre comme rarement acteur au cinéma, si ce n’est Franck Dubosc, toujours bordeline, quelque part entre suicide artistique et génie désuet. L’année dernière était l’année Nick Cage. On l’a vu imitant le détecteur de métaux sous crack (in Bad Lieutenant) mais aussi et surtout portant un chapeau (peut être sa meilleure interprétation, in l’apprenti sorcier). Et puis il a renchéri, la tête calfeutré dans un heaume de chevalier (cf ces photos). Comment Cage Nicolas allait-il défier Nick Cage une fois de plus ?
C’est simple.
En incarnant Nick Cage…
Nick Cage avec une lentille de couleur !
Je pourrais m’arrêter là, sachant que chaque chose a un point final, et celui-là est gros comme une comète.
Mais Drive Angry va me servir à montrer un point bien particulier qui ne marche pas dans le cinéma d’action. Oh il y a un listing complet de ce qui cloche dans ce clone de Ghost Rider (et de toutes les choses du cinéma, s’il y a bien un truc que tu ne dois pas cloner, c’est cet adapt débilou, déjà avec Cage).
Donc, Drive Angry nous montre un Cage en mode full berserk, qui en fait des tonnes et surtout qui croit mordicus en ce qu’il fait, mission divine qui clignote dans ses yeux et tout. Les autres acteurs, carrément moins. Il y a le gugus qui jouait le mec du FBI dans Prison Break Season 2 et qui cabotine. Et puis il y a le némesis. Qui en fait des tonnes en mode secte redneck. Il y a bien la blonde qui y croit un peu (c’était la jolie 706 dans Zombieland), mais le summum, c’est évidemment Nicolas. Et ce problème de ton, putain, qui te donne l’impression que personne ne joue dans le même film. Superman (de Donner, hein) ou même les Batman de Nolan fonctionnent car tous les personnages y croient. Just look at Robert Downey, il y va à fond la caisse, mais il fait son taf aussi sérieusement que les autres loustics du film. Et là, le décalage devient assez vite pénible. Entre autres problèmes.
Donc finalement, Hell Driver & Disco, même combat.
True Grit Vs Jonah Hex
Apr 12th
True Grit n’est pas basé sur une True Story et c’est déjà bien. Jonah Hex non plus, ceci dit. True Grit n’est que l’adapt d’un roman qui avait déjà eu droit à une adapt John Waynée. Risqué mais les Coen Bros. continuent sur leur bonne lancée après des films authentiquement Airwolf. Un gros dur alcolo (Jeff Bridges, top, même les gens qui ont survécu à l’assoupissant Tron Legacy en sont convaincus) se fait embaucher par une gamine de 14 ans qui souhaite venger son père, à l’ancienne. La petite équipe va faire la rencontre d’un Texas Rangers (Matt Damon, si bon acteur que même Cécile de France n’a pas réussi à le couler), aussi à la poursuite du même gonz (Josh Brolin, génial encore une fois dans un mec en cavale, il nous refait la même que pour No Country For Old Men).
Soyons franc, tu sais qu’on se raconte pas de la barbe à papa ici : True Grit est assez réjouissant. Même en faisant jouer une môme, et dieu seul sait que c’est casse-gueule les mioches au cinéma. Mais ce n’est pas un grand western classieux et racé comme l’était Appaloosa. D’ailleurs, il serait bien que s’arrête le “il réécrit les codes du genre” à chaque nouvelle tentative. Non, True Grit n’est pas un grand western, mais c’est un vrai bonne comédie à la Coen, avec tout ce que cela implique comme caricatures des habitants de l’ouest.
D’ailleurs, une des meilleures scènes pour illustrer cette démarche est au tout début du film : 3 mecs sur un échafaud. Chacun a le droit de balancer une phrase, un laïus, l’ultime parole du condamné à mort. Puis un sac sur la tête et couic. Ils le font tous, mais quand vient le tour du dernier, un indien, paf, direct le sac sur la tête. Tout le goût de l’ironie des Coen est là. Et ça fait quand même de chouettes films, même en mettant l’ambition en pédale douce.
Autre Western, autre monde. Jonah Hex est adapté d’un comics de DC Comics. La cata qui défile devant ses yeux pendant une heure vingt sent bon le remontage sauvage. Il faut garder en mémoire que ce machin inaugure l’étape d’après le Direct to Vidéo, ce que j’appelle le “Direct To iTunes”. Et pourtant, il y a quand même Josh Brolin dans le rôle de Jonah, le chasseur de prime plus balafré par la vie que Ribery, genre chair fondue. Le même que dans le film plus haut, incroyab’. Et le némesis n’est autre que John Malkovich. On se demande vraiment qu’est-ce qui a pu mal tourner (Malko en bad guy, remember Con Air !).
Soudain apparait Megan Fox. Et putain… Ok, elle n’incarne pas tout l’échec du film à elle toute seule, mais elle y participe dans des proportions cosmiques. Pourtant, ce n’était pas mal parti quand on voit la plupart de ses photos on set. Corset, bottes de fou et tout ce que tu veux, la totale de l’attrirail pour rendre jalouse la plus cosplayeuse de tes copines. Et comme je pense à tes envies de documentaliste :
Le seul problème, c’est qu’elle doit jouer avec autre chose que des robots qui font des blagues de prout et des chiens-robots qui se masturbent sur sa jambe. Haaan, Megan, tu croyais qu’on oublie si facilement. Exister seule à l’écran demande un peu d’effort d’acting . Mais faut la voir, jouer la putain qui s’acharne à ‘imiter l’accent du sud… Sans déconner, tu la préfèreras dans ton catalogue de tuning.
Mais il serait injuste de lui reprocher tout ce qui ne va pas dans ce film… Car elle est aussi à l’origine de la seule scène intéressante du film. Quand un mec essaye de lui faire fermer sa gueule et… la prend sur l’épaule.
Explication. Tu as peut-être sans doute manqué mon top jeux vidéo 2010. En deuxième position arrivait Red Dead Redemption, qui a fait naître cette étrange fixette (et si tu connais Direct Matin, tu sais que je peux avoir des obsessions étranges) pour ce que je considère comme l’expression du “romantisme westernien”, à savoir le “porté de femme sur l’épaule“. Sans doute regardé trop de westerns quand j’étais petit. Pour témoigner, j’avais réalisé un petit roman photo dont voici quelques extraits.
Et comme je suis là pour te faire croquer de l’Amour viril :
Paul Vs Battle Los Angeles
Apr 7th
On mise tout, au maximum, jusqu’au bout. Paul contre Battle : Los Angeles. Dans un de ces deux films, il y a une scène d’ejac fac’ d’alien. Et ce n’est pas dans celui que tu crois.
Allez, spoiler, ce n’est pas dans Paul, pourtant chargé niveau gaudriole. Commençant et s’achevant en otaku-pride lors du ComicCon, Paul met en scène deux geeks bien clichéayyyy, incarné par le duo de duo Hot Fuzz et de Shaun of The Dead. Jamais dans la finesse, toujours dans la même direction : un des running gags c’est que l’un d’eux est attiré sexuellement par les filles déguisées en ewok. Oui, hein. Ils vont apprendre à devenir de vrais hommes en faisant la rencontre de Paul, alias la voix de Seth Rogen dans un corps d’aliens (il n’y a pas de sous-texte sexuel dans cette phrase).
Seth est partout. La greffe humour-juif Apatow-ish avait bien pris sur du Kung Fu avec Green Hornet alors pourquoi ne pas continuer. Il a tellement la baraka en ce moment qu’il pourrait jouer n’importe quoi. Putain, c’est lui qu’il fallait dans Halal Police d’état (J’ai survécu pour en témoigner. Nul, pourquoi se poser la question ?)
Petit et malingre, Paul est le roi de l’humour à froid, dragueur, il fume de la beuh, un mélange de tous les rôles de Rogen en un seul avatar, le truc qu’aucun être humain n’aurait pu assumer tant le résultat serait indigeste.
Et pourtant ça passe. Sans doute parce que Rogen se la joue easy, sans forcer. Il n’insiste pas. Et ça fonctionne. Du coup les deux geeks passent au deuxième plan (surtout le gros qui ne décolle pas de ces quelques gimmicks nerds lolilol) pour laisser la place à des personnages secondaires intéressant comme la mormon devenue une folle du cul, son père fou de Dieu et l’agent du FBI invulnérable.
C’est brouillon, pas parfait, mais un divertissement qui vaut bien son
L’autre film, celui de l’ejac fac donc. C’est Battle L.A. En français, WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES. Sans déconner. Et comme disait mon compagnon de ciné ce soir-là (et acerbe critique pasolinien à ses heures), “quand les vannes te viennent en plein film, c’est mauvais signe”.
Et purée, qu’est-ce qu’elles viennent vite. Dès la première apparition de Aaron Eckard, estampillé “trop vieux pour ces conneries” dès les premières minutes du film. Il tremble après 100 m de footing. La migraine ? En fait, si Aaron tremble dès le début, ce n’est pas Alzheimer, c’est cette putain de shaky-cam qui fait des siennes même pour filmer un connard qui noue un lacet. Qui regarde le film tel l’oeil de Caïn. Shaky-cam sera ton compagnon pendant deux longues heures. Quand Aaron Eckard va signer son papier de mise à la retraite, normalement, tu as déjà rendu ton pop-corn. On n’ose imaginer l’invitation à la gerbe qu’aurait été le combo shaky-cam de merde + lunettes 3D. Te moque pas, j’entends arriver Transformers 3.
Ah j’oubliais.
Et la goddamn invasion alors? Pourquoi demander, tu l’as vu 126 fois ce film, en mieux, avec Will Smith qui fait des vannes ou avec Jack Nickolson qui cabotine. Un parallèle qui en dit long sur les temps qui ne changent pas : Independence Day avait son Harry Connick Jr, crooner diabolo-menthe estampillé “goûts de maman”, l’équivalent riquain de Danny Brillant. Battle : Los Angeles propose donc son Ne-Yo, chanteur R’n B qui travaille son charisme devant sa glace.
Les aliens, pour le peu qu’on en voit, sont vilains. Vilains comme moches. Et leur armement semble avoir été assemblé un peu au hasard avec quelques boites de Lego Technics. On sent vraiment que le Battle L.A se contrefout des envahisseurs, l’important c’est les G.I, Call Of Duty: Modern Alienfare et cette putain de shaky… beuuuh
Pendant ce temps, les gentils G.I. vont mourir héroïquement les uns après les autres, surtout ceux qui, comme le veut la règle, devaient se marier juste avant l’invasion. Conseil beauté d’ailleurs, ne te marie pas pendant une invasion extraterrestre. Heureusement, tous les enfants survivent, le chien aussi et gentil Aaron va trouver le point faible des aliens, un protip qui sera envoyé par SMS ou MMS à tous les QG du monde. Coz, les marines américains, c’est les plus fort. Tu le sais, puisque j’te dis que tu as déjà vu ce film…
Does this sound fun? Même pas, jusqu’à un de ses micro-évènements qui viennent te sauver un film. Devine qui va littéralement se faire parachuter dans le scénario? Michelle Rodriguez ! Miss G.I.Jane badass, vétéran de tous les films à couilles, d’Avatar, Fast Furious, Avatar, Machete, que si tu la fais chier, tu te prends une ranger dans la mâchoire. Sans rire, elle a tenu plus de fusil de combat dans ses films que de télécommande de télé. En tout cas, le réa n’est pas dupe en faisant gicler un alien sur son visage (sidenote : je veux bien un gif animé de cette séquence, à insérer ici). Alien bukkake ! Elle doit sans doute en avoir marre. A ce moment précis, tu sens l’exaspération dans sa mâchoire serrée : Michelle Rodriguez en a raz-le-bol, elle voudrait être Seth Rogen.
Sucker Punch
Apr 5th
L’heure approche… C’est le moment de sortir les logos :
Artistiquement parlant, Sucker Punch, c’est le mariage harmonieux de Sailor Moon et de Mein Kampf. “On se demande vraiment ce qui pouvait bien mal tourner.” Parce que l’histoire, elle, flirte plutôt avec “Vol au dessus d’un nid de ninja-nazi”.
Babydoll (dont le nom n’est mentionné qu’au milieu du film, go figure) se retrouve dans un asile tenu par Carla Gugino (ow, la pauvre) qui imite l’accent polonais de manière assez rigolote. L’endroit se transforme soudainement en bordel, une espèce de temple de la night qui n’est pas sans rappeler Burlesque avec Christina Aguilera que personne n’a vu. Heureusement.
Seul échappatoire à cet endroit glauque, les rêves dans lesquels Babydoll plonge alors qu’elle est supposée danser. Des rêves où elle et ses pine-co se transforment en combattantes de jeux de baston, combis cuir et bas résille soit la tenue idéale pour affronter des ennemis, enfin selon Internet. Dans ma vie pro, généralement, ce genre d’exactitudes se résume généralement à des bonasses à gros seins armées de la Seconde Guerre Mondiale réinventées par le Japon, dans une harmonie toute kawai-choupi. Ici, le mélange est tout aussi absurde si l’on considère que l’histoire a l’air de se passer circa les années 60 mais les rêves sont des fantasmes nerdy Steampunk estampillés convention de japanim’ des 2000’s. Passons.
Elle va monter son équipe pour mener à bien son évasion qui va l’obliger à aller trouver des MacGuffins un peu débiles, le genre à sortir d’un film de Luc Besson : une carte, un couteau, un briquet etc. Un peu bêta. Du coup dès le deuxième item, tu comprends que la narration va être linéaire : niveau 1, boss de fin de niveau, intermission, puis niveau 2 etc. La phrase cliché voudrait qu’on “débranche son cerveau” pour enjoy the show, mais en fait, non, gardons-le branché pour bien comprendre ce qui a foiré ici.
Parenthèse 1 :
Just FYI, ma préférence va à Jean Malone (“Rocket”) car elle donne l’impression d’y croire un peu plus que ses camarades de combat. Niveau uniforme, celui de Vanessa Hudgens avec les googles sur la tête et la machette fait un peu moins nazi que les autres.
Parenthèse 2.
L’entourloupe des premiers pas de danses qui se transforment en rêve avec des samouraïs, des nazis et des robots m’a rappelé ce grand moment de flemmardise ciné : Sidekicks avec Chuck Norris. Où le sidekick de 16 ans commence son kata au double nunchaku et tout d’un coup s’imagine dans la peau d’un ninja.
L’ellipse vraiment lame pour ne pas montrer qu’elle ne sait pas danser, en plus de ne pas savoir se battre. Enfin, c’est comme Black Swan : ça ne fera pas illusion très longtemps. Dans Sucker Punch, les CG s’occupent du reste comme la mousse expansée remplissant le pneu crevé pour qu’il puisse supporter un dernier voyage.
Il est donc curieux de voir à quel point Sucker Punch essaye tant bien que mal de siphonner “Vol au dessus de coucou” dont il repompe carrément la fin, à la virgule près. Sans déconner. Mais Snyder, niveau subtilité, c’est pas Milos Forman et c’est rien de le dire.
Un film d’aventure, quel qu’il soit, suppose un degré de réussite pour ses héros. Surtout quand ses personnages, des jeunes filles, sont présentés comme des bully ou des victimes. Ouais l’asile ne fait pas dans la dentelle surtout quand il se transforme en bordel. Violence et viol y sont suggérés en flux tendu. Vu l’ambiance hideuse, on aimerait qu’elles s’en sortent. Ou au moins qu’elles arrivent à quelque chose. Un full circle, c’est beaucoup demander, mais une petite forme de satisfaction dans ce merdier assez mal écrit, pavé de failles scénaristiques (l’histoire qui change de narratrice, ookay), on est preneur. Même dans les séries Z les plus zarbi que j’ai pu voir, genre avec des filles qui se font trancher le bras et qui le remplacent avec une spatule à tempura, il y a quand même une forme de revanche, de jubilation dans la réussite. De connivence. Même les teens achievement movie sont plus satisfaisant que ça. Ce sentiment de plénitude et de travail accompli, on le ressent plus dans ce film avec Pierce Brosnan en centaure. Même avec Nicolas fucking Cage avec un putain de chapeau.
Mais non. Sucker Punch, qui loupe le coche du “vengeance movie” 2.0 acceptable, balance à la gueule une sinistre morale à méditer, dérangeante et pas franchement féministe :
“Les filles n’y arrivent pas, MÊME PAS EN RÊVE“.
Bonus track:
Si vraiment ta came, c’est la thématique réel-irréel-fantasmé, je ne saurais trop te recommander (à nouveau) Joe The Barbarian qui vient de se terminer aux USA (j’en parlais ici). L’histoire d’un diabétique qui va faire une crise d’hypoglycémie. Le pauvre va littéralement halluciner. Ses jouets vont devenir ses compagnons d’arme, son chez lui va devenir un monde héroic fantasy et la recherche de ses médocs, une épopée (hardcover relié prévu pour septembre). C’est du Grant Morrison qui se laisse plier par le trip visuel. Une bédé carrément Airwolf pour le coup.
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