Cinématographe

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Sherlock Holmes

Sherlock Holmes est un prototype, le résultat d’une expérience chirurgicale audacieuse : l’actionneur pour meufs. T’as Jude Law à droite, Rober Downey Jr à gauche. En même temps. Et c’est à toi, lady, d’imaginer la suite.

Plus qu’un soft porn pour filles, ce Sherlock Holmes essaye d’être un buddy movie dans la grande tradition des prods Joël Silver. On a même rajouté une fille dans l’histoire (la seule jamais mentionnée par Holmes/Doyle), histoire d’avoir la complète, de plaire à tous les publics. Du plaisir brainless, hypnotique jusque dans les explosions, dans ses incrustations CG ou dans les fights enjolivés de ralentis sur les coups de Wing Chun et de Tae Kwon Do de Sherlock. Ouais, parfaitement ! Sherlock Downey joue le mec que Christian Bale lui a volé : Batman. Il était si deg’ qu’il s’est approprié Iron Man en représailles.

Plus sérieusement, le Sherlock 2010, il ne porte pas sa casquette trademark et fait des trucs à la Batman. Tout le temps. Logique, ce sont deux detectives. Mais ici, Holmes casse des bras, se moque de ses adversaires et calcule les algorithmes des combats pour dégommer ses adversaires. Si les batteries de bagnole existaient dans le Londres victorien du XIXème, Sherlock Downey en balancerait sur la gueule de Moriarty. Parce que c’est ce que ferait Batman.

Sherlock Holmes 2K10 n’est pas beaucoup plus fin que ça, mais il se laisserait plus facilement regarder qu’un Bad Boys 3. Et dieu seul sait que le cinéma n’a plus besoin d’un nouveau Bad Boys.

Ce sera donc un généreux sur 5.

Bonus track: tandis que Downey commence la promo d’Iron Man 2, poor Jude se farcit les talks show japonais. Et dire que vous pensiez que Denisot et compagnie manquaient de fond.


Chris Sim pour l’inspi.

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Tsar

On est dans le gros morcif de barbaque d’histoire, la vie d’Ivan le terrible. Tsar est un biopic (encore!) estampillé « plus gros fucking budget de la Russie » et s’est fait sur le dos des banques et des oligarques en pleine crise. Bravo.

En 1565, la parano de Le Terrible était déjà épanouie et rayonnante. Son réalisateur, Pavel Lounguine, canonisé comme culte depuis « L’ile », un film sur le repentir mystique qui a sérieusement excité la flamme chrétienne russe qui ne demande qu’à être chatouillée. Why not, c’est les racines fondamentales et incontestables de la Russie.

Ce Tsar, c’est tout le récit de son conflit avec l’église orthodoxe, de ses martyrs face à la toute puissante folie d’Ivan. Il s’oppose à son métropolite, son ex-pote qui finira mal, forcément. Ultra manichéen dans son dispositif, Pavel ne nous épargne aucune horreur, allant jusqu’à nous montrer un Disneyland de la torture. No kiddin‘. Déjà que le Disneyland normal suffisait pas. C’est siiiii excessif dans la représentation de la violence à la Gibson qu’on a du mal à se mettre du côté des victimes (ce qui serait à priori la logique du film. Le réa s’est d’ailleurs fendu de quelques interviews bizarres pour expliquer que les russes ont un besoin périodique de dictateurs pour les recadrer. Ouuuuuuais mais voyons… Du coup, le film a été projeté au Kremlin pour voir s’il ne s’agit pas d’un pamphlet subversif… )

Contrairement à la version d’Eisenstein, Tsar se concentre sur ce basculement dans la folie furieuse, sur la sacralisation du martyrdom de manière assez lacrymale. Ca patauge un peu, là. En plus d’être gentil, tu vois même un miracle : le métropolite rend même la vue à un pauvre gus. He’s that good. Du coup, le résultat est assez moyen : on voit très bien où il veut en arriver mais le procédé n’est vraaaaaaaiment pas subtil. Ceci dit, bonne perf’ d’acteurs.

The Book of Eli

Jezzusss, encore un film post-apocalyptique. En plus, c’est un peu le même que The Road, mais avec un black qui découpe des gus à la machette. Jusque là, tout va bien.

Sauf que l’Eli en question, c’est Denzel Washington. Et visiblement, sa cure de Menu Bucket du KFC a porté ses fruits. Il est gras, le genre pas vraiment crédible après l’Holocaute nucléaire, lorsqu’on se nourrit des quelques rares animaux qu’il arrive à chasser sur sa route, forcément désertique. C’est le chaos, sauf pour son double menton. Mais bon il produit aussi, le mec, il ne va pas prendre un autre mec pour le jouer.

Le deuxième problème, c’est le pitch du film. Notre Zatoichi keu-bla possède la dernière Bible au monde. Voyez-vous, elles ont cramé après le D-Day qui a tout ravagé 30 ans plus tôt. Toutes. Là, mec, tu pousses ma suspension consentie d’incrédulité dans ses derniers retranchements. On parle du bouquin le plus édité dans le monde. Qu’on trouve dans tous les putains de tiroirs des hôtels. Distribué gratos par les hurluberlus dans la rue. Et c’est sans parler de toutes les autres langues (le film part de l’idée que c’est la version anglaise l’originale, celle qui importe le plus). Sans parler des mecs qui la connaissent par coeur. Ou qui l’ont sur CD. Pire, il met de côté toute hypothèse de version numérique alors que je dois avoir genre 4-5 bibles en différentes éditions sur mon iPhone. Gratuit, cousin.

Donc il faut arriver à croire que le dernier exemplaire, c’est ce gros Denzel qui le porte, alors qu’on trouve encore des Dan Brown (gag du film, loul) à la pelle. Et un caïd local, une espèce de Georges Frêche illuminé joué par Gary Oldman, veut mettre la main sur l’exemplaire pour « contrôler les gens ». C’est magique, la Bible.

Comment adhérer à un pitch aussi abracadabrantesque, qui croit trop en son propre symbole pour voir que le monde de l’après-apocalypse sans Bible est encore moins crédible que celui de Ken le Survivant avec les bateaux encastrés dans les murs et la technique des 5000 coups de poing de l’école du Hokuto.

Un seul sur 5, gentiment offert pour les deux scènes de baston pas trop molles du début (c’est pas Denzel qui se bat, ça se voit) et surtout pour Mila Kunis avec qui t’as clairement envie de repeupler la Terre. Non à la post-apocalypse molle.

Coco Chanel & Igor Stravinsky

Le bide originel de Stravinsky se transforme chez Jan Kounen en scène d’ouverture incroyable, rythmée, puissante. Le meilleur de Kounen même, compilé en un quart d’heure, alors que le pré-générique laissait présager un délire kaléidoscopique, genre screensaver à la Blueberry. Presque aucune parole. Un bon de moment de cinéma.

S’installe ensuite une relation love-love assez tendue entre Igor (joué par le Chiffre de Casino Royale, qui parle pas un kopeck de russe, à la Viggo) et Coco jouée par Anna “Relou” Mouglalis. Déjà, c’est dur quand on sent que le mec est pas un natif, qu’il force ses 3,4 phrases de russe pour faire genre, comme José Garçia qui, sans parler une once d’anglais, rendait hilare le public de NPA préalablement chauffé avec “you talkn’ to me”.

Elle, elle est belle, vraiment mieux qu’Audrey Tautou, mais elle porte sur elle la beauté reloue, qui te fatigue. L’affiche ne te ment pas. Faut la voir, faire la gueule pendant 2h de film, tu sens qu’elle se force même pas. Arrête !

Un mec qui parle peu d’un côté, une belle nana qui fait la gueule, la caméra virevolte, zoome, dézoome et au final on a l’impression d’être dans une pub pour parfum. Igor+Coco begins 2.0 reste assez insatisfaisant, malgré une séquence d’ouverture superbe.

Agora

Agora est une expérience intéressante en soit. Check ça : un péplum intello, sans gros fight, féministe, bon sentimenteux et en plus il renverse les codes. Alors que le brave Ben Hur se convertissait au Christ roi, ici c’est les Chrétiens qui tiennent le mauvais rôle, saccageant la bibliothèque d’Alexandrie. De persécuté, ils basculent en persécuteur. Le dernier des mohicans au pays des philosophes de la Rome Antique.

Based on a true story avec l’exactitude historique d’une page Wikipédia, Raquel Weisz transcende le film. C’est une de ces actrices muses qui concentrent les fantasmes des réalisateurs. On veut la voir dans tous les rôles, sous toutes ses coutures. Ca tombe bien, elle est en toge. C’est Hypatie, philo-astro-mathématicienne, premier véritable martyr athée de l’Histoire. Elle a donc toute ma sympathie. Elle pose même une démo des lois de Kepler un millénaire en avance. Sans doute vierge, elle est prise dans un triangle amoureux impossible entre son esclave et celui qui deviendra préfet. Jamais de mauvais bougres, tous en gray area, pas mal. Mais elle, elle est vraiment belle, donc on lui permet tout.

Le plus relou, c’est le kit lourdingue (importé de Mar Aldentro) à base de Google Earth, de cette immensité cosmique qui s’abat sur le ridicule de la situation qui condamne ses martyrs. “On est peu de choses hein”. Amenabar veut tellement bien faire, avec tellement de générosité voire de naïveté qu’on voit clair dans son jeu. Humain, pataud, coincé entre des enjeux énormes, par moment, on sent que ça mouline. Mais au moins, on lui accordera l’ambition de changer drastiquement les codes. Et puis faut le courage de faire un film avec des mecs en toges et en jupe qui ne se battent pas, ce qui fait généralement bien ridicule. Are you not entertained ? Ouais, un peu. La même en plus modeste.

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Invictus

Invictus, c’est le poème que Mandela file aux Springboks, juste avant la coupe du monde de rugby que son pays organise en 95. En gros, c’est un trophée que le pays s’est acheté, un peu comme la France en 1998.
En réalité, il n’a pas filé ce poème mais un bout de discours de T.Roosevelt. Le spectateur doit donc fermer les yeux sur cette inexactitude toute Wikipédia sinon tout le propos du film tombe à l’eau. Un message martelé avec Le courage, l’abnégation, malgré les souffrances, les humiliations, les Nadine Morano, la prison, la douleur, il ne faut pas baisser la tête. Tu es le maitre de ta destinée. Même en zonzon.

Vous n’avez jamais remarqué que les biopics sortent massivement au début d’année ? Normal, les statuettes sont balancées entre février et mars.
Et rien de tel que du bon gros morceau d’acteur pour choper une statuette. Bonus supplémentaire s’il s’agit d’une star Rise & Fall, “du succès à la drogue à la renaissance” dira la voix off caverneuse. Ah, on aime ça, mais là, non, on a un président méga classe. Mitterand en noir. Et sans cynisme.

Tu sais ce qui est bien avec Mandela, c’est qu’on a l’impression qu’il a vécu toute sa vie pour être incarné par Morgan Freeman, et pas l’inverse. Ce mec est fantastique. Morgan, hein, Mandela lui, est littéralement déifié via Invictus. Il est si puissant, si pur, qu’il n’a jamais téléchargé de musique illégale ni même voté Bayrou. Mais Morgan, putain. Ca doit être son douze millième film à fond d’antiracisme, le mec, on ne s’en lasse pas. Profitons de lui pendant qu’il est là. 72 ans, l’âge où on devient gaga, que l’on s’engage à la NRA ou pire, qu’on décide de vivre en Suisse. Morgan, lui, droit dans ses pompes.

Filmeur de sports des 90’s, Eastwood ? One Million Dollar Baby jouait la même carte, la tragédie en plus. Je regrette vraiment le côté stabilobossé de la démonstration. Que ce soit par la famille abjecte de la boxeuse parachuté au final pour bien montrer que ceux qui vivent des allocs sont des connards ou bien des séquences “United Colors” monté avec musique si sirupeuse… Même Addidas n’aurait pas osé faire aussi cheezy au temps où le charismatique Zidane faisait le porte-manteau. Aucune explication sur le power up mystique de l’Afrique du Sud. The Hand of God, ptet ? Et pas un mot sur le mythique match contre la France et ses fautes sifflées par dizaine. Il faut rester capitaine de ton âme, mec, et tu feras des coups de pied sautés à la gueule. C’est tout.

Eastwood fait de la démo. Il pouvait se le permettre à fond la caisse sur Gran Torino, c’était sa confession à lui. Là, c’est juste un film à oscars, de la métaphore lourdingo, du bon sentiment qui fait mal aux dents. Avec des morceaux d’acteurs dedans.

Mais seulement parce que j’aime le rugby.

Movies Top 2009

L’esprit clair, allons-y ! Le Top 10 de l’année

The Robotics Best of the best 2009 are :

1) 24 City

2) Hurt Locker

Le ciné historique-en costume mais avec du fond- a eu son Master & Commander au début de la décennie. Hurt Locker fait la même chose avec la guerre, en invisible. Par l’ex de Cameron, le bozo aux milliards.

3) Un prophète

’nuff said

4) Still Walking

5) District 9

Le film de SF d’un pays underdog du ciné (comme la Corée avant) qui s’autorise une réécriture de genre à la Host. Génial.

6) The Wrestler

“The only place I get hurt is out there”

7) Evangelion 2.0 : You Can (Not) Advance

8) In the Loop

“Don’t get sarcastic with me, son. We burned this tight-arsed city to the ground in 1814. And I’m all for doing it again, starting with you, you frat fuck. You get sarcastic with me again and I will stuff so much cotton wool down your fucking throat it’ll come out your arse like the tail on a Playboy bunny.”

9) Gran Torino

’nuff said.

10) Girlfriend Experience

Le meilleur film sur la crise est avec une actrice porno qui ne fait même pas l’amour à l’écran. Terriblement cool.

Label film Pompidou de l’année, amitié du jury : Frost / Nixon

Worst:

1) Benjamin Button

A voir la vidéo montage ultime, dans l’article.

2) 500 jours ensemble

3) Blood The Last Vampire

4) Dragon Ball Evolution

5) Street Fighter: Legend of Chun Li

Ciné Redux 2009

J’ai quelques verres de vodka dans le sang. Et je n’ai pas eu le temps d’écrire sur les 80 (or so) films que j’ai vu dans l’année. Alors, je fais ça d’une traite. Un verre. Un nom dans la liste des films pas robotisés de l’année. Je suis désolé de vous infliger ça. Peut-être qu’un jour, je reprendrai ce texte honteux pour le corriger, l’organiser, organiser mes obsessions et mes lubies. Et foutre les titres en gras, ça fait plus sérieux. Ou peut-être à le retirer tout entier.

C’est parti.

Un verre et hop.

Hein de quoi ? Des nazis chez Almodovar ? La movida de Tarantino ? Pourquoi ce rapprochement bizarre ? Pas vraiment de SS se faisant éclater la gueule à la batte de baseball chez l’espagnol… Et pourtant, Spoiler ALERT. Ouais, attention je parle des fins des films là. Tu viendras pas crier, hein. Inglorious Basterds et Etreintes Brisées ne sont pas les meilleurs films de leur créateur respectif, mais se bouclent pareil. D’un côté, un tueur de nazi, admirant une croix gammée tracée au couteau qui s’exclame “c’est sans doute mon chef d’œuvre”. De l’autre, on a un réalisateur aveugle qui sanglote devant son propre film en plein remontage, “une œuvre de génie”. Taran-Almo se tirent littéralement la nouille à la fin de leurs films.

Tout partait bien dans Inglorieux. Mais putain, c’est ça, le film de guerre qu’il voulait faire depuis 20 ans, un truc chapitré plan plan où faux-nazi cabotine, faux-juif scalpent les soldats de la Wehrmacht. Tarantino touche les limites de son propre style. Filmer pour filmer, oké, mais pas n’importe quoi. La touchette chez Tarantino est plus schyzo. Difficile de voir quel personnage le représente le plus. Le génie du cinéma devenu aveugle ou le petit gay vicieux, réa foiré qui fait le paparazzi pour empoisonner les gens. Sans doute les deux. Bravo, mec, c’est courageux.

Dans le genre j’me la donne, Public Ennemies est sans doute la première déception Michael Mann depuis longtemps. Chiadé, soigné comme une gravure de mode, mais du coup méga sinistre et ‘achement superficiel, le clash Depp / Bale accouche quasiment sur une pub pour parfum. Mega dommage.

J’étais sorti du pouilleux millionnaire (le nom québécois de Slumdog, no shit) un peu exténué par la fable rythmée et surlignée. Je crois qu’une vision esthétisante des bidonvilles est un truc qui m’emmerde encore plus que la réa de Boyle revenue clipesque. Pas un oscar pour moi.

Entre Volt et Avatar, que choisir ? Tous les deux sont en 3D, ils ont une histoire simplette et une méga happy end en carton à la fin. Avatar est un bon Disney. Mais avec sa moralité pour gosses, il n’est qu’un dernier des mohicans avec happy-end sirupeuse. Mais au moins y’a des bastons avec armures de combat. 3 Airwolf. Mais du coup, j’en oublie Number 9, un peu le wanabee du groupe, qui part d’une bonne idée pour une fin qui fait fondre mes yeux tellement elle est nulle.

Volt est un film pour gosses. Malheureusement, son pitch est trop compliqué. Alors c’est un chien qui joue le rôle d’un super chien dans une série, mais lui seul le sait, tout le monde autour n’est dupe de la supercherie. Mmmm oké. Truman show chez les chiens. Du coup, Volt manque pas mal son objectif: il n’arrive pas à être un bon film pour enfants (peu de persos kawai et histoire sur le paraitre, ta petite nièce va RIEN piger) et il n’assure pas suffisamment pour les adultes. Pas assez de Pixar goodness. Mais y’avait quelque chose.

UP est un grand film. Mais comme tous les Pixar il est exceptionnel dans son début (sauf deux exceptions notables, j’y reviens), il balance toute l’émotion, toute sa vision de l’univers dès le début. Incredibles nous suprématisait la gueule avec ses bureaux interminables, Wall-E nous vendait la fin du monde en cinéma muet, Up fait donc pareil. Dès le premier quart d’heure, la vie, l’impossibilité d’avoir des enfants, la vieillesse, la mort, tout ça, dans ta face. Chiale tout ce qu’il te reste. (Et pas une pensée pour le papa qui devra expliquer à sa fille “bon bah tu vois, le vieux monsieur, il est tout vieux maintenant, il est tout seul”). Heureusement pour les enfants, le UP retombe dans le conventionnel Némésis à affronter, les sidekicks hilarant. Bref, début qui tue, parfait, exceptionnel et finish en retombant sur les pattes.

Puisqu’on en est aux bilans de la décennie, Ratatouille a eu la chance d’avoir une vraie construction crescendo, avec une des fins les plus créatives du studio. Mais celui qui restera dans mon cœur, le meilleur des Pixars ever, c’est __Cars__. Non, non, pas parce que c’est celui que tout le monde minore aujourd’hui, voire conspue. Cars est vraiment exceptionnel. Le dernier rôle de Paul Newman. L’ultime film américain riquain, racé, la ligne d’horizon claire. Cars aime le cinéma, j’aime Cars.

Entre Where the Wild Things Are et Synecdoche, New York, que choisir ? L’un est réalisé par Jonze, l’autre produit. Alors même combat ? Where the Wild things est peut-être avec des maxi-monstres mais alors qu’est-ce que c’est ennuyeux. Dès le début, on est agressé par un son maxi-fort. En général, devant une telle attaque, je fais rejet et je m’endors, comme un reflexe de survie. Les acteurs étaient bons (Gandolfini, génial) mais c’était juste insupportable. J’avais commencé par faire une critique en dessin animé de Synecdoche, sur ma DSi. Mais impossible de me souvenir quand j’ai arrêté… Quand le gamin dit à son père “que son caca est tout vert” ou quand le metteur en scène engage un acteur pour jouer le rôle du mec qui joue son rôle. Sérieux. On est dans un délire mégalo-créatif de Kaufman qui dépasse souvent les limites du délire. Etrange et irregardable mais carrément plus intéressant que les Maxi-Monstres creux. Toujours dans le zarbi movie, y’avait The Box. Cameron Diaz en MILF, le mec qui jouait Cyclops en un peu plus vieux et Langela (deuxième film de l’année après le fantastique Frost/Nixon), tout ça pour un film si étrange. Je saurais sans doute quoi en penser en 2011.

Collection ethnique il y a eu La petite fille de la terre noire (complètement oublié de quoi ça parle), Amerrika et Tulpan le seul film kazakh que j’ai jamais vu. Quand la naissance d’un mouton, filmé plan séquence et in story devient plus impressionnante que toutes les CG 3D du cosmos. Le chinois Memory of Love était chiant, à en sortir de la salle. The Chaser, un peu Joon-Ho Bong wanabee marque une année en dent de scie des coréens. Genre Thirst “ceci est mon sang“. 3 films assemblés en un, sans doute 1 de trop là-dedans. Résultat, à vouloir faire du whodunnit, du vampire et du sexe, on finit par en avoir que 2 pas mal. Au début du film, la scène de cul torride est assez yummy. Heureusement le prochain Joon-Ho sort en janvier. J’ai hâte. Collection humour, il y a eu Brüno, moins bien que Borat, mais plus que This is it (un making of un peu cynique, bon. Ceux qui auraient p’tet mérité un Airwolf: Ong Bak 2. Rien à voir avec le 1, scénario sous hallucinogène, mélange de style bizarre et fin anthologique dans le non-sens, du grand cinéma de baston thaï. Ultimate Game ne mérite rien. Il utilise le mec de 300 dans un simili-jeu vidéo assez bof. Dans le genre il en reste rien, celui-là est pas mal. Jusqu’en enfer, Sam Raimy qui fait du lo-fi. Bon, pas si mal, 2 airwolf.

Drama triste ? Revolutionary Roads avec Kate Winslet et Caprio qui s’entredéchire m’a fait rire pour une seule raison: tous les couples qui se sont déplacés à la saint-valentin pour le voir et qui sont sortis dépité. Priceless. Attention, le mec qui joue le “fou” et qui s’est fait honteusement voler son Oscar par un certain Ledger, balance une des scènes les plus tendues de l’année. A voir que pour elle. The road encore moins drôle avec ses cannibales, son Viggo incroyable. Et un môme parfait, que t’as pas envie de flinguer au bout de 10 mn. Donc si tu veux passer une soirée gaie, t’évite tous les films en “Road”.

Une spéciale pour les feel good movie: 4 Airwolf pour Welcome to Zombieland, plus un film Apatow que de Zombie (un ado moche, achievement final à travers des shot guns. Et une exceptionnelle prestation de Woody Harrelson. Moins zombie, le concert avec des russes et Mélanie Laurent (toujours juste, même dans Inglorious) est gentiment neuneu mais ça passe. C’est pas le cas de La Proposition, love comedy avec Sandra Bullock à peine digne d’être regardée dans l’avion. Funny People a presque été le meilleur Apatow depuis fouuu… et puis non. Après un début génial, il se tape une seconde moitié avec Eric Bana et la femme d’Apatow. Hé, Judd, fait pas jouer ta meuf dans tes films, ça foire toujours. Demande à BHL. Incognito. Oui, j’ai vu Incognito. Avec Benabar. Et Franck Dubosc. En fait, y a un perso pas mal dans le film, c’est le gonz de la RATP qui est fan de comédie musicale. Quand tu rentres dans son bureau, il écoute toutes les merdes du début 2000. Vraiment, la comédie française gagnerait à développer tous ces sub-characters, comme le font les anglais par exemple. Genre le chevelu dans Notting Hill. 500 jours (ensemble) est un petit drama amoureux plutôt pour hommes (le point de vue du mec quoi) mais tournée à l’envers, à la wanagain film indé us Fox Searchlight. Et à un moment, ils sont en balade en voiture, et on entend Carla Bruni. Comme dans Neuilly Sa Mère. Au cachot ! Nul. Tellement proche. “Cette famille, c’est la votre” dit l’affiche. Bah non. Hangover s’en sort vraiment pas mal, à faire évoluer des personnages Apatesques. 4 Airwolf pour les vannes. OSS 117 est sans doute ce qui s’est fait de plus drôle en France depuis que Johnny l’a quitté pour la Suisse après s’être fait refouler de la Belgique.

Ultimate Feel Good movie de l’année, Woody Allen. Dingue ça. Avec une histoire écrite il y a 30 ans (ceci expliquant cela), il réussit à s’émanciper de toutes ses vannes périmées et d’en caser des nouvelles plus Obamesque. Vraiment, la palme du meilleur rewritting. Whatever works.

Airwolf movie de l’année : District 9. Foutre un plouc sud-africain qui ressemble à un John Cleese transparent et le transformer en héros en exosquelette. Raaah la scène où il fait “feu à volonté” vaut tous les Avatar du monde pour moi. Aussi Airwolf que ça, je ne vois que Hurt Locker (le démineur en France, paye ton titre nul). Incroyable film de guerre, sans doute le plus colossal depuis celui de Terrence Mallick. Ah merde, pourquoi j’en ai pas parlé avant. Hurt Locker est incroyable. En plus, c’est sans doute une des meilleures scènes d’ouverture d’un film de guerre. Même d’un film tout court. Fuckn’ brillant.

A noter que Ché (part 1, pas vu la 2) se tape sans doute la séquence de fin de l’année, longue, rythmé et qui en plus nous fait croire qu’il va se taper la jeune Argentine qui ressemble à Sophie Marceau jeune. Alors que pas du tout. J’espère qu’il y a achievement dans le 2.

Ah merde j’ai oublié de parler de la journée de la jupe dans mon Kids Robotics. Adjani qui joue dans son registre (je te le donne en mille, l’hystérie), c’est assez dur à encaisser. In The Loop, un des films politiques de l’année, drôle, méga bien écrit et fantastiquement joué. Gandolfini, cette fois pas en maxi-monstre, quel homme ! Merde encore, pas parlé d’un Prophète. J’ai récrit au moins des dizaines de fois dans ma tête ce que je voulais en dire, et finalement rien. Et comme quasi tout le monde, j’ai adoré. Putain, la scène de respiration du film, si tendu, si majestueuse. Ce mec est incroyable.

Ah merde. J’en place une spéciale pour lui. The Wrestler. “The only place I get hurt is out there”. Quelle puissance.

Terminons sur une quote: “Is this your jacket?”. Johnny qui sagouine un Johnny To, ça me fait mal. Vengeance !Mais Sylvie Testud se prend une bastos dans la première minute du film. Le pour et le contre. Je fatigue. 80 films or so cette année. Demain le top jeux vidéo. 2009. Kamui, over.