Cinématographe

Dragon Ball Evolution

Au cours de la projo, dans mon fauteuil…

Les mots manquent pour décrire ce machin, une vision totalement brochette-fromage du manga. Quand on voit la séquence du « tournoi », on se demande même si quelqu’un de l’équipe a touché un jour le bouquin de sa vie. Chaque petit détail du film est une défaite du bon goût et même, plus simplement, du sens de l’observation. Piccolo, Bulma, Chow Yun Fat dans le rôle de Pat Morita, rien ne colle, si ce n’est peut-être Yamcha, absolument inutile (et donc conforme à l’original). On ne pouvait pas s’attendre à grand-chose d’un Goku qui demande à son grand-père de lui apprendre à pécho des filles au lycée (sa première réplique du film). Histoire de se dire que ce ne fut pas une perte de temps, l’idée des « capsules ». Ces mini-Transformers est peut-être « l’évolution » la plus habile de ce croisement Beverly Hills 90210 et de Karaté Kid mâtiné de chinoises en lycra qui donnent des coups de pieds moyennement réussis. Même Matrix Revolution représente une tentative plus aboutie de DB que ça.

Bilan:

Et comme dirait Piccolo après toute expérience dangereuse et approfondie:

En toute logique:

Bonus track

Et comme on est dans le kif, voici des dialogues authentiques du film intégré au jeu de baston psp. Some goodness !

24 City

On nous vend la crise comme inévitable, à coup de reportage moyennement optimiste chez Pernault. Mais de l’autre côté de la Terre, on casse. Après le sublime Still Life et Useless, Jia Zhang Ke nous offre encore une master class magistrale de lucidité et d’esthétisme mélancolique. Après la ville s’apprêtant à se faire engloutir « pour faire une jolie vallée », il plante sa caméra dans une grosse usine dans le Chengdu. A mi-chemin entre docu (l’usine est sur le point d’être démantelée) et fiction (certains personnages interrogés sont des acteurs, mais pas tous), Jia Zhang Ke transforme la nostalgie d’un moment en puissance esthétique « in your face », comme si l’usine en pleine décomposition témoignait à son tour. Pas de la gnognote comme le blog chinois de Jean Pierre Raffarin en noi-chi (lisez les commentaires, ça vaut le coup). Zhang Ke est sans doute un des plus grands réalisateurs en activité, c’est une certitude maintenant. On se demande comment il fait pour tourner cette vérité crue de la démolition d’un pays, sans aucune forme de censure. Unir la beauté et la mémoire, à chaque plan fait de Zhang Ke devient le plus pertinent des guetteurs de la transformation urbaine. Une note d’espoir : son interprète nous a annoncé qu’un de ses futurs dream project sera de monter un film de kung fu politique. J’espère vivre assez longtemps pour voir ça.

Watchmen

Mais who watches the Watchmen, à la fin? La vraie question, c’est plutôt « qui a besoin d’un film de Watchmen ? » Après tout, ce n’est pas la première fois qu’une œuvre mémorable est adaptée pour donner du prémâché grand public, un machin déshydraté qu’on inonde de clichés de réa moderne post écran vert, post-Matrix. Alors que V for Vendetta rabaissait la révolte à un ado qui crie naïvement son mal être, les cheveux dans le vent et l’Eastpack recouvert de slogans nihilistes au typex, Watchmen the movie est une belle œuvre démago qui caresse le spectateur dans le sens du poil. « Ce qu’on vous montre est génial, et ça vient directement du roman graphique ». Le projet se ment à lui-même à chaque instant, aussi bien sur sa profondeur que sur sa portée ou même que sur son format. L’insistance du rejet total des mots « comics » ou « comic book » de l’entreprise (tout comme le gamin lecteur de comics dans le bouquin) doit sans doute emmerder Alan Moore qui, fidèle à son habitude prône la désolidarisation gouvernementale assisté par la magie noire. Moore n’est pas dupe du succès de son œuvre, un gros malentendu qui fait croire à son lecteur qu’il est plus fin qu’il ne l’est en réalité, le tout mis sur papier par le fantastique Dave Gibbons (check Martha Washington), une déconstruction d’une ligue de super-héros, pastiche des icones du monde du comics.

The Spirit, l’adaptation par Miller, l’autre icône des 80’s pop culturelle, de l’œuvre de Will Eisner avait ouvert la voie. The Spirit, le matériel originel, ne fonctionne que sur papier. Sa narration, son traitement, ses sujets même, ont révolutionné la bande dessiné, et tenter de les adapter ne pouvait donner qu’un objet « autre ». Watchmen, pareil. Ce n’est pas non plus un high concept. L’histoire ne peut fonctionner que si l’on a préalablement emmagasiné des passages entiers de sous-cultures super héroïque. Sans ce background épais (qui heureusement s’est propagé avec les années via la tv et les films en versions plus ou moins floues), la motivation des justiciers masqués paraitra fumeuse. Mais ça permet déjà de cibler son public : le mainstream qui a vu Batman, Superman et ptet même Hulk au ciné qui auront là du blockbuster petit bras. Les fans, eux, seront contents, à force de leur parler de respect, ils ne verront pas les longs dialogues transformés en catchline. Ils n’auront pas l’impression de s’être fait tirer leur doudou transitionnel.

Plus naze encore, la fin qui abdique tout son sens à une rituelle baston de fin alors que les personnages restent dans le méta-commentaires d’eux-mêmes. Un peu comme les couteaux tchic tchic bullet timé de V for Vendetta. Reste le dégraissage. Des 12 numéros (remember, this is not a graphic novel), on vire beaucoup de choses, alors que c’est précisément la densité d’informations, toutes les lignes de lectures qui faisaient de Watchmen une lecture si singulière. Les Minutemen sont balancés en un générique, le background du Vietnam à peine touché, on a là ce qu’on peut pendant 2h30, du copy-paste de séquences clef, des catchlines. Et Rorschach (réussi, lui). Ceci étant, Snyder prend des libertés zarbi. Rorschach pas assez violent ? Facile, on va le voir défoncer le crane d’un mec à la hachette avec giclée et tout le toutime. Le Comédien, pareil. C’est systématiquement vers la voie de la violence slo-mo que se dirige le réa, se contentant de filmer le reste comme un film d’action alimentaire, où les personnages n’ont quasiment pas la place d’y respirer, où l’on s’amuse à voir que Dan est moins gros, Lauren moins dépressive, Dr Manhattan moins exhib’, le comédien moins défiguré. Au passage, on a une bande son à côté de ses pompes. Simon& Garfunkel ( !) . Dylan ( !!). Leonard Cohen (!!!). Hé mec, c’est les 80’s, wake me up before you go go.

Après les épiphénomènes qualitatifs Sin City et le propagando-cool 300, Watchmen inaugure une nouvelle ère : après le Direct-to-vidéo, on passe à la très redondante Direct-to-movie (à la Kick Ass, l’année prochaine), épaulé par des web épisodes, des préquelles en jeu vidéo, sans parler des spinoff genre Tales of Black Freighter… Watchmen n’avait pas besoin de tout ça pour exister, pour boucler la boucle des super-héros costumés. Une initiative pas très utile, en somme.

sur 5 et 4 Airwolf pour la bonne prestation de Rorschach.

The Curious Case of Benjamin Button


sur 5. J’avais préparé beaucoup de saloperies à dire sur Benjamin Button, sur ses métaphores d’élève de CM1 (l’oiseau-mouche planté contre la vitre, l’horloge qui tourne à l’envers, le coucher de soleil photoshopé, le pygmée zarbi etc) sans parler de ses scènes en creux, affligeantes (l’accident à la Amélie poulain, un clip ikéa, une pub rebel rebel à moto et une vidéo de vacances dans les îles), sans parler de la galerie de portraits truculents à la Big Fish. Ah je déteste Big Fish. Mais plus encore, Forrest Gump. Et là, ce montage bientôt méga connu va m’économiser du temps.


The Curious Case of Forrest Gump – Watch more

Gran Torino

Clint marmonne un truc. Il te déteste et te regarde comme un félin qu’il va égorger à l’aide de ses mains de septuagénaire. C’est dur de vieillir, de se regarder dans un miroir. On peut passer le cap des 70 piges, sombrer dans le gâtisme, devenir un vieux con ou plus banalement se serrer une gogodanceuse parce qu’on s’croit chaud. Clint, lui, n’a pas peur de se regarder droit dans les yeux dans le miroir, de se mettre à nu et en un film, faire le procès tout entier de sa jeunesse.

Comme un “what if” de ce que serait devenu Dirty Harry aujourd’hui, sur un rocking chair, accompagné de son chien, il fusille du regard les passants, les étrangers, sa propre famille de connards (d’ailleurs, sérieux problème de famille, le père Clint, toujours à dépeindre des cloportes qui utilisent et se moquent, la tribu des assistés de Million Dollar Baby est battue à plate couture), personne ne trouve grâce à ses yeux. Il a fait des choses sales dans la vie, mais lui assume en moujik. Il porte ses couilles. Mais ses voisins, chinetoques ou assimilés, pour lui c’est pareil, se feront emmerder par un gang. Des cousins qui veulent engrainer le petit du tier-quar. Et pour ça, ils foutent les pieds sur la pelouse. Sa pelouse.

“Ever notice how you come across somebody once in a while you shouldn’t have fucked with? That’s me.”

Plus linéaire que jamais, Clint nous balance son récit, l’alpha et l’oméga de ce qu’il a été. Mais Gran Torino n’est pas qu’un film avec un vieux qui en met plein des dents aux lascars et aux gangs, ce qui déjà serait pas mal. C’est un défilé de One Liner de fou, de quotes incroyables, toujours à la limite du Dirty Harry mais sans sombrer dans la caricature. Mais alors, wtf; un film de droite ? Pas vraiment. Plutôt un film d’”homme”, un peu comme Rocky Balboa, un autre vieux qui remonte sur le ring. Viscéral et jouissif.

The Spirit

Frank Miller a mis 10 ans pour nous montrer l’étendue de sa folie, sa plongée dans l’abime néo-réac de gauche, quelque part dans un endroit odorant, comprimé entre Ségolène Royal, Mélenchon, Laurent Gerra, Locke de Lost et de Dirty Harry. The Spirit est son objet transitionnel, qui compile un peu tout son savoir faire, tous ses tics, un film somme, alors que c’est son premier en solo. A la fois génie reconnu ici régulièrement Dans Les Dents, et troglodyte insupportable, il fait de son Spirit un vague « Sin City Hors-série ». The Spirit de Will Eisner est un comics qui a révolutionné le genre certainement pas pour son sujet mais par son style narratif et son audace dans les années 40. Impossible à retranscrire en film. Du coup, il fait autre chose, son propre truc. Grosso modo, c’est un Daredevil, tourné sur fond vert à la Sin City, avec des femmes fatales tout plein, le seul gros point commun avec la bédé originale. Scarlett Johansonn même pas très sexy en perverse with fetich nazi uniform, Eva Mendès légèrement vêtue (Maximum airwolf, mon pote !), tout était fait pour caresser le film de série Z dans le sens du poil, mais même pas : Sam. L. Jackson débarque en Waffen SS cosmo-nawak. Véritable sautage de requin artistique prévisible quand on suit avec attention sa carrière en illustré, The Spirit n’arrive pas à chopper le truc qui en ferait un objet cool, malgré quelques passages jolis et un générique de fin vraiment superbe, rappelant la réussite de celui de 300. On hausse quand même souvent les yeux devant un spectacle pathétique pour un fric fou, du fanzine de millionnaire.

Axe de lecture alternatif :

Remplacer mentalement le héros transparent par Matt Murdock, Eva par Elektra, on vire les nazis, L Jackson et on rajoute le Kingpin, le rouge de la cravate devenant un uniforme intégral et on avait un très bon film de Daredevil, bien mieux que le bidule avec Ben Affleck.

avec beaucoup d’effort et d’imagination.

Cinéma Robotix Redux 2008 part 2

2008 au ciné ce sera…

Un début de film :

Triangle (Tsui Hark)

Un regard caméra qui tue :

Amalric, les yeux écarquillés what-else, qui te lit la lettre qu’il destine à sa sœur dans Conte de Noël

Runner up: Gwyneth dans Two Lovers


	

Un acteur :

Ed Harris + Viggo Mortensen dans Appaloosa, comme un seul homme. Sinon le réalisateur de “Y’a que la vérité qui compte“, nominé pour meilleur nemesis 2008


	

Une scène de gunfight :

La valse de Valse avec Bashir


	

Une réplique qui tue :

“I don’t read the Script, the Script reads me” dans Tropic Thunder.


	

Une réplique qui tue 2 :

“Opera.” répond Joaquin Phoenix à sa petite amie. Two Lovers.


	

Un bogosse:

Robert Downey Jr dans Iron Man


	

Une fille (LA fille !) :

Tang Wei dans Lust Caution


	

Une scene WTF :

Le début de Mad Detective


	

Une scène gore :

Mirrors, la fille dans son bain, wtf


	

Sautage de requin le plus éhonté 2008 :

Hancock, à la moitié du film


	

Un quota de luchini, tant qu’à choisir :

Paris

Un film qui aurait pu donner quelque chose si ce n’était pas Hollywood :

Wanted


	

Pire tromperie sur la marchandise:

Sex & The City


	

Une scène d’action loupée :

Quantum of Solace. Toutes, en fait.


	

Un film “en contre-courant de la crise”:

Go Lucky, Be Happy


	

Un retour raté:

Indiana Jones IV

Un film spoilé par le titre :

2 jours à tuer

Un remake raté :

3h10 pour Yuma

Un film « non-drôle mais pas nul quand même mais bon, pas drôle pour un film comique, c’est dommage » :

Disco

Un film aux scènes absurdes mais intéressant quand même :

There will be Blood


	

Un succès “je me demande encore pourquoi”

Bienvenue chez les Chtits

Meilleure mort à l’écran (ATTENTION SPOILER)

Hibou dans la cité des hommes


	

Un finish qui tue :

La dernière séquence de Sparrow


	

La scène qui dit tout :

Javier Bardem qui s’essuie les pompes à la fin de No Country for Old Men


	

Meilleur personnage secondaire :

L’anglais dans Forgetting Sarah Marshall ainsi que Johann Krauus dans Hellboy II


	

Pires dialogues « qui veulent faire genre j’suis cool mais ça foire » :

Juno

Runner up : Le premier jour du reste de ta vie

Meilleur pixar :

Wall-E. Mais seulement la première moitié. Et le générique de fin.


	

Meilleure comédie française :

Seul Two, par élimination


	

Une blague qui a fait rire le public dans Astérix et les jeux olympiques :

Obélix qui fait “youhou”, à un moment. Véridique.


	

Un décor pittoresque :

des plages de béton dans Women on the Beach


	

Un film “ah merde je l’ai loupé, c’est sorti finalement” ?

Coluche


	

Un film dont j’ai oublié de parler :

Chomsky et Cie

Un film brochette fromage :

Inju


	

Un mec qui se prend trop au sérieux :

Tout le cast de Dark Knight en fait.


	

Un acteur qui a tout compris au comics original, lui :

Ed Norton + Downey Jr

Meilleur “bon je crois que j’ai été le seul à me bouger pour le voir mais ça valait le coup”

Le dernier maquis


	

Un gag :

La course poursuite avec James Franco dans Pineapple Express


	

Un film russe :

12


	

Un film qui sert à rien :

Cliente


	

Un film coréen :

Le bon la brute le cinglé. Woman on the Beach / Le bon la brute le cinglé, mais sans briller tous les deux.


	

Un film yiddish :

Two Lovers


	

Un film israëlien:

Beaufort


	

Un film from Singapour :

My Magic

Une film sur la classe ouvrière ( et où l’on voit une scène d’auto-circoncision) :

Le Dernier Maquis

Le “Qu’en reste-t-il” d’or 2008:

Parlez moi de la pluie

Runner up: j’ai toujours rêvé d’être un gangster, que tout le monde semble avoir oublié.


	

Une scène classe:

La danse du couteau dans 12


	

Un plan :

Les métiers à tisser dans Useless


	

Un film qui ne m’a inspiré aucune forme de réaction, même pas une critique :

Mirrors, malgré Jack Bauer dedans.


	

Nemesis le plus réussi de l’année :

Le capitaine dans Changelling


	

Un film qui me reste à voir:

Rambo


	

Un Frank Miller :

The Spirit dans 2 jours. Et ça sera nul, je sens.


	

Un Apatow :

Forgetting Sarah Marshall


	

Un plan mortel “maisquipasseinaperçu”

Les petits vieux au bord de mer, dans Go Lucky Be Happy


	

Une crise mystique :

L’île


	

Une scène de cul :

à piocher dans Lust Caution.


	

Meilleure scène d’action, meilleur actionneur et film “de l’été” 2008:

Speed Racer (et son intro de fou)


	

Pire film:

Le premier jour du reste de ta vie


	

Meilleure tentative française:

Mesrine 1+2

Meilleur film Français :

Conte de Noël


	

Best movie :

No country for old men

(pour la compta, ca sera dans l’ordre: NCFOM, Valse avec Bashir, Two Lovers, Conte de Noël, Beaufort, Triangle/Sparrow, Appaloosa, 20 mn de bonheur, Lust Caution, Useless, Speed Racer et 12 qui n’est pas sorti en France.

Cinéma Robotix Redux 2008 part 1

Exercice type de fin d’année: grâce au calendrier d’allociné, on fait le bilan de ce qu’on a vu, de ce qu’on a oublié, des films du défi, de ceux qui ont merité l’impasse etc lesquels on a fait l’impasse et ceux qui restent à voir la dernière semaine. C’est assez consternant, car il y a vraiment pas mal de navets. Du genre, le premier qui vient, Sweeny Todd… Déjà, ça va me mettre de mauvaise humeur. Tim Burton n’a plus rien à dire à part nous vendre son esthétique loligoth archi revue en faisant des films de père de famille chiant. Alors ouais, on commence par un 1/5 Airwolf, un shot de vodka et on commence, par ordre d’apparition.

Rappel: Un film Airwolf, un film du “fuck yeah” 5 Airwolf: ultime, 1 seul Airwolf, frappe comme une fillette

ou

10000 BC m’aurait emballé, mais à 10 ans. C’est grosso modo l’histoire de Ka-Zar fusionné avec Rahan avec, inclus dans le pack, tout le savoir faire en fête foraine de Roland Emmerich, au détriment de toute cohérence. Mais le fait qu’il s’est largement fait incendier partout lui octroie par principe un 2/5 Airwolf, avec bonus points pour les acteurs inconnus. MR73, c’est le néo-polar à la française, celui qui veut être plus dark que les coréens eux-mêmes. Du coup, on voit un Daniel Auteuil aller au bout du tréfonds de la débauche et du pathétique. Gerbe, pluie stylisée, c’est Sin City en couleur, sans humour et à Marseille. Et sans Van Loc. Mention spéciale pour le commissariat qui ferait passer n’importe quel trou à rats pour le Hilton. 2 Airwolf, pour l’initiative. The Darjeeling Limited prend aussi la posture mais dans l’autre sens. Trois frangins voyagent à travers l’Inde pour bond together again. L’Inde, c’est bien joli, mais ça pourrait être n’importe quel coin du monde et tout sonne artificiel, improbable et rend leur conflit familial non-intéressant. Au début, Bill Murray court après le train sans le rattraper et j’aurai vraiment préféré voir ce film là que celui des 3 gus sur fond de musique d’ambiance « forcément » raccord avec les ambitions de coolitude de l’entreprise. Un film aussi authentique que Rachida Dati. Sans moi. 3H10 pour Yuma, en plus d’être un western znul comparé à cette production géniale de 2008, est un remake d’un classique, tout comme The Day Earth Stood Still. Et même si j’empath moins que le film de SF des années 50, on est devant un film d’aujourd’hui qui a complètement, mais alors COMPLETEMENT pas compris son original. Enfin le The Day Earth avec Keenu, j’ai pas osé, mais on va mettre ce jugement sur le compte de la conscience cosmique. Allez, un shot de vodka.

J’ai toujours rêvé d’être un gangster propose une scène vraiment réussie, une seule, et sans doute de l’impro alcoolisée. Le reste, c’est du film un peu wanagain qui fait des manières que de la manière, à l’image de l’affiche photoshopé. D’ailleurs, 8-9 mois, il ne reste RIEN de cette initiative curieuse. Deux jours à tuer, pareil. Dupontel joue encore une fois le mec au bord de la crise, son meilleur rôle (ce qui lui a permis de briller, même dans une merde comme Fauteuil d’orchestre). Mais bon, il est évident qu’il va mourir (spoiler, d’où le titre). Mais il le joue genre « après moi le déluge », d’une manière qui ne correspond pas vraiment à celle de quelqu’un qui va mourir. Assez ennuyeux donc. JCVD par contre, c’est 3 Airwolf; cash. Les deux bandes annonces étaient ébouriffantes, et finalement le film tient la route. Il te regarde dans les yeux, sans jamais te dire Aware et te vend sa sensibilité à fleur de peau. Alors qu’il galère dans sa banque, Grand Belge Malade se retrouve, comme d’autres, face à un braqueur. Une prise d’otage en Belgique ! Alors que les banques sont vides ! A d’autres ! Phénomènes est un Shamala un peu particulier. Pas aussi nul que le précédent, il repose sur une logique débile, du non-sens à l’état pur. Un mec regarde un trou dans une bâche, la séquence d’après, il s’ouvre les veines après un accident de bagnoles. Des mecs s’endorment sous une moissonneuse, youtube balance les images d’un lion bouffe live un humain, pendant que le héros est totalement impuissant. Le meilleur passage : le vent devient le Némésis ! Il se met à souffler derrière des persos à la ramasse qui font « attention ! ». Totalement absurde donc pas franchement mauvais. Souvenir, alias Cheonnyeonhak, est le dernier Im Kwon-taek, le génie aux 50 films (dont 5 sorti en France). Après le sublime « Ivre de femmes et de peinture » (un des meilleurs biopics du monde, j’y reviendrai un de ces quatre matin) et la Pègre, il se contente d’une histoire de chant traditionnel coréen et de tambourin, mâtinée d’un triangle amoureux. Très zen, très lent, un peu décevant. Passons à Wall-E, le film d’anim de l’année, vu que ceux autres studios sont à la limite du regardable. Wall-E, c’est mignon, surtout la première partie, sur Terre. Ca perd de son intérêt dans l’espace mais heureusement, ça retombe sur ses pieds pour une magnifique séquence de crédits finaux, naviguant à travers les courants artistiques de l’humanité. Mais. Cette unanimité m’oblige à réitérer ma passion pour Cars, que tout le monde a l’air de détester et qui est pour oim sans doute le plus néo-classique des Pixars, le film quin-ri par excellence. En plus, c’est le dernier (et brillant) rôle de Paul Newman, décédé cette année. Wall-E, c’est bien; Cars, c’est juste géééééénial. Allez, je trinque à la santé de Paul.

Attention, sur ma liste apparait un dytique de Wayne Wang. La princesse du nebraska devait être si anecdotique que j’en ai aucun souvenir. A moins que ça soit l’alcool. Par contre, un millier d’année de bonnes prières nous raconte l’histoire d’un vieil homme venu rejoindre sa fille immigrée aux USA. Incommunicabilité des générations, nos parents ou nos grands parents qu’on n’écoute pas assez, décalage des générations, Wayne Wang fait ça vraiment très bien, nous faisant bien ressentir ce moment douloureux de la vie avant la mort de nos parents, de cet instant où l’on devient les parents de nos parents.. Emouvant comme une histoire de Smoke prise à part, ce qui met la barre très haut. Star Wars The Clone Wars. Oui, parfaitement, mon neveu a préféré voir ça plutôt que Babylon A.D et il a sans doute bien choisi. Seulement, en plus d’être assez chiant (random épisode sur 2 h, bienvenue dans les années 80), la nouvelle héroïne Ahsouka m’a complètement fait sortir du film. Souka, en russe, c’est Salope. Oui, d’accord. La fille de Monaco est à peu près aussi bon que le pire du pire de Woody Allen, enfin juste le cran au dessous. Dans ce film joli comme une carte postale qu’on trouve dans le tiroir d’un hôtel 2 étoiles de la cote d’azur, seul Luchini fait ce qu’il fait de mieux et fait exister les autres personnages, Roschdy Zem fait le minimum (et pourtant qu’est-ce qu’il est bon, lui, d’habitude) et la fille de la météo fait la random bimbo average. Mais zéro ambition de film, tout en se la jouant. Seul la presse française essayera de vous vendre ça comme un truc sensuello-érotique alors qu’au final, Walou. Pareil pour Intrusions d’Emmanuel Bourdieu, sauf que là, ça se la pète niveau acteur, avec Amira Casar (non, mais ce n’est pas possible, là) et Denis Podalydès (insérer logo sociétaire de la Comédie-Française). Ca non plus, pas possible. Je fais un saut rapide sur Vicky Christina Barcelona Whatevera, lui aussi qui n’arrive pas à grand-chose. On est dans le low tier d’Allen sur fond de dialogues fantômes. Dommage.

logo demandé :

Autant s’arrêter sur la Possibilité d’une île. Oui, je suis allé le voir en salle. Cela fait partie d’un cycle « Bushidô », qui consiste à affronter le pire du film médiatico-bullshiteux du moment avec un ami, brave parmi les braves. Depuis, j’ai essayé d’en parler, de communiquer à ce sujet, mais rien ne peut résumer le spectacle absurde ce qui défile à l’écran. Une secte, Magimel, une secte, des raëlliens, ca marche à côté d’un volcan. Ah et Arielle Dombales, un label qualité de plus. Indescriptible, à la fois émouvant comme un exposé loupé par un élève de CM1 et ronflant d’ambition d’un vidéo-event le plus loupé d’art moderne (VHS dispo pour 18000 €). Rien ne peut expliquer rationnellement cette daube et en même temps, il me reste une dizaine de films et c’est pas fondamentalement celui avec lequel j’ai le moins pris de plaisir. A la rigueur, via une mise en abime du triple prisme “Arte regarde Arte qui regarde France 3 Region”, on peut y prendre son pied. Plus c’est nul, mieux c’est, mais ça n’arrive pas à être complètement de la daube. Un film “François Hollande”: on s’en moque.

Un shot de vodka de plus.

Cliente de Balasko était le nouveau défi de la collection Bushidô (après Injû). Dans toute les interview, Josiane nous disait que le sujet de son bouquin était tabou, qu’on voulait l’empêcher de faire son film sur l’histoire d’une femme qui appelle des gigolos pour prendre son pied et vivre pleinement sa vie de militante à 20€ du parti socialiste (ce qui me choque bien plus que de recourir à un escort boy, mais bon, avis perso). Mais voilà, tabou, on veut faire taire Balasko. Et là je dis : mais non, Josiane, tu le fais ton film, d’ailleurs il est sorti, et en fait on s’en fout. On se contre-fout de son histoire de gigolo, tout comme la propre histoire d’amour de Balasko, véritable fil conducteur du film joué par son propre mec à la ville, m’a glissé mon compagnon Bushidô. Oui, en fait, « on s’en bat les couilles » comme le chante Morsay.

Parlez-moi de la pluie. Jaoui Mk III. Moins fondamentalement laid que Comme une image, mais aussi moins délicat que Le goût des autres, on est dans l’entre-deux du film concept avec Djamel qui se tape des laïus sur l’acceptation des arabes. A part le fait qu’on entend arriver ça comme une locomotive rhétorique d’un Eric Zemmour, ça reste pas si mal, parfois. C’est déjà tellement plus acceptable que la laideur froide de Comme une image. Ca va mieux pour Jaoui. Tropic Thunder. 3 Airwolf. Ouais, que 3, et simplement parce que Tom Cruise m’agace à jouer le « fuck fuck” en décalage avec son image, une figure si classique de l’acteur standard. Sinon, tout le reste, et j’inclue Jack Black dans le reste, passe vraiment bien. Surtout Robert Downey qui survole tellement haut que sa perf est aussi classieuse que son Tony Stark. Encore un verre.

Tokyo ! est la seule dose de Joon-ho Bong (dans la poignée des meilleurs réa au monde) de l’année et ce n’est paaaaas exceptionnel. Un hikkikomori qui tombe amoureux d’une livreuse de pizza va devoir affronter le monde. Plein de bons sentiments, mais what else ? Bah Gondry qui nous la joue « la disparition » dans Tokyovilledugrandnimportequoi.jpg. Plus personnel que Bong et nettement mieux que son Rembobinage de cette année, mais boooon, nothing much. Leos Carax, par contre, on a quelque chose. « Merde », ça s’appelle, et vu un rapide sondage, il divise radicalement le public. Son streum qui sort des égouts et son procès sont une violence assez radicale pour les mecs qui sont venus quémander du cliché Néon-Tokyo, écran-géant-à-Shibuya. Beaucoup plus proche de la littérature russe que du Japon, son moyen-métrage est plus une interrogation métaphysique où j’y trouve une résonance personnelle. Bilan : 4 airwolf, grâce à Carax. Le Dernier Maquis, autre film dérangeant signé Rabah Ameur-Zaimeche, nous invite à explorer le monde de la religion dans une entreprise de palettes, situé dans le no man’s land des zones industrielles à l’abandon. Mao (ça s’invente pas), le patron, décide d’y ouvrir une mosquée, du coup il désigne un imam sans parlementer avec ses ouvriers. Insérer logo Danger. Un film hautement politique et dérangeant sur un sujet qui à priori n’intéresse pas grand monde. Beaucoup moins socio-tendre que Djamel + Jaoui est un film anguleux qui nous rappelle à quel point le « Pas-de-politique » de posture est une grosse connerie. Du lourd chanterait le slammeur lambda un poil niais, mais c’est plus complexe que ça. Mensonge d’état, c’est Ridley Scott qui réalise les mêmes films de son frère, et surtout comme son frère. Et je n’aime pas du tout Tony le clippeur. Ridley, s’il te plait, reviens ! Parce que 1 Airwolf, c’est ce que ça mérite là ! Et pareil pour le duo Jet Li/Jacky Chan, me souviens plus du titre du film d’ailleurs, mais c’était à peine au dessus de Bulletproof Monk, déjà incarné à l’époque par “the man who will be Kamesennin”, Chow Yun Fat.

Le plaisir de chanter réunit Laurent Deutch, le seul gars pas à poil du film (dégonflé), Marino Foïs et d’autres gens aussi nus. Bon, c’est pas parce que je fatigue mais on va aller vite, je sais c’est moche, mais voilà : c’est sans doute une des plus grosses douleurs physiques de l’année pour moi en salle, pas si loin, toute proportion gardé, d’Astérix dans un tout autre genre. Passé complètement au travers, pour tellement de raisons, du jeu outrancier aux dialogues qui se croient drôles à la caméra tremblotante façon reportage momoche à la DV. Mais surtout pas drôle. Ah en parlant de drôle, Step Brothers et Pineapple Express sont les deux dernière livraisons Apatow de fin, faisant du coude dans dans une ou deux salles dans Paris. A chaque fois, la même passion pour les persos du fossé, les loosers, mais sans le pédant des Coen tardif (voir plus bas). Point commun, c’est long à démarrer et puis à un moment, ça explose, le film respire, les enjeux plus importants explosent et surtout, les héros comprennent leur raison d’être. Les courses-poursuites de Pineapple Express sont juste gééééniales. Dans l’ordre d’arrivée 2008, 1) Forgetting Sarah Marshall 2) Pineapple Express 3) Step Brothers 4) Don’t mess with Zohan. Tellement mieux que toutes les comédies françaises 2008. Sauf les randonneurs à saint-tropez, pas vu. Je reprends mon souffle pour The Yards director’s cut, au forum des images, génialissime, sans doute mon préféré de James Gray. 5 Airwolf. (oui ça bastonne un peu). Et la fin “pas nulle” des studios mais celle voulue de l’auteur, la grande classe. Agathe Clery, combo comédie+comédie musicale, ne vient que nous confirmer un truc qu’on savait déjà, que tout le génie d’Etienne Chatilliez est passé dans ses premiers films. Mais, là, on veut savoir : « qu’est-ce qui s’est passé ?! ». Agathe, une leucoderme raciste sur les bords devient toute noire (mal maquillée, on y croit pas une seule seconde) du jour au lendemain. Trop con, elle travaille dans une grosse boite de produit cosmétiques pour peau blanche (LOL). RIEN ne marche. Les choré sont engageante comme les meilleures perfs d’un Kamel Ouali (une bonne dizaine de séquences du genre Eram), tandis que le happy end deus ex machina nous fera regretter le génie croqueur de la Vie est un long fleuve tranquille. Comme disait mon camade Bushidiste, un film qui donne envie de se trancher les veines. Vite, je veux terminer sur une note positive ! Burn After Reading ? Ouais mais non. Joel et Ethan ont réalisent un des films de l’année, faut pas trop leur en demander. Ca cabotine un peu à vide et il n’y a que les scènes de la CIA qui assurent, ce qui ne fait pas bézef dans ce petit monde « aux gueules truculentes ». Ce n’est pas No Country, ce n’est même pas Big Lebow’, c’est une salade Ceasar sans poulet. A noter qu’ils adaptent en ce moment le dernier bouquin génial de Chabon, et là, je suis vraiment optimiste. Vivement ! Je trinque à la santé des Coen bros.

Bon, impasse sur 20th century boy, film live qui m’a donné envie de lire le manga, j’y reviendrais quand le film sortira vraiment. Passons de suite au bon, la brute et le cinglé qui vient boucler l’année pauvre que nous a offerte Séoul. Par le réalisateur de Bittersweet Life, un réalisateur « Hit & Miss » par excellence. Et là, pour Joheunnom nabbeunnom isanghannom, ça marche. Le pitch : un western en Mandchourie avec des coréens et où les japonais sont les méchants. Prends ça, Mitsuhirato ! C’est siii étrange comme ambiance, on y croit pas du tout et pourtant, l’amour du cinéma sous influence (check le titre) fonctionne quand même. Et pourtant, il n’y a pas l’ombre d’une idée perso, allant jusqu’à reprendre au king du remixeur occidental Tarentino, des extraits de la soundtrack de Kill Bill. Flemmard. Encore une fois, le méconnaissable Song Kang-Ho est fabuleux. Ca va à toute berzingue, ça ne se pose pas des masses de questions et quelque part dans cette bouillabaisse asiatique (ça parle souvent plusieurs langues à la fois), le miracle coréen se produit à nouveau. Ce sera un indulgent 4 Airwolf. Oh zut, failli ne pas parler de My Music, par Eric Khoo, que je tiens comme un des meilleurs réa du monde pour Be With Me, et qui mériterait mieux qu’un emballement alcoolisé de fin d’article. Mais OSEF. A Singapour, un magicien fakir élève seul son fils. Pas très bien puisque comme beaucoup d’opprimés par le système, il boit. Il le cogne même de temps en temps. Il se fait exploiter par des noi-chi qui le torturent même. Ca va vite et les brèves séquences doloristes de bouffage de verres et de clous paraissent interminables. Mais son fils est là. En une heure trente, ils s’émancipent, prennent la fuite comme Huck et Jim et se redécouvrent de manière déchirante. Certes, ce n’est pas Be With Me, mais c’est un magnifique vent d’espoir qui souffle dans la nuque, quand on voit le gamin, qui devrait pourtant haïr ce père amorphe et tailladé, faire la paix avec lui-même. D’une délicatesse rare, malgré cette violence on-screen inouïe et sans trucage.

Voilà, il m’en reste encore 2, 3 à voir, et bye bye 2008. Un peu plus tard, le meilleur, le best of the best. Ca va faire du bien de parler que de trucs biens. Karmiquement, c’est mieux.

Changeling

Attention, histoire vraie, ce qui signifie que la fin du film se fera sur un rapide texte un peu nul nous racontant l’épilogue. Eastwood propose un récit dans la lignée d’Iwo Jima (déjà teeeeeellement moins bon que Flags of our fathers), d’une linéarité inouïe, une marche en avant inébranlable et surtout quasiment aucun échappatoire narratif à Angelina Jolie qui pleure. Ce qu’elle fait plutôt bien, mais c’est son unique palette de jeu (avec, variante, la colère en larme). On notera un peu de Time Dropping ça et là, mais sans doute nécessaire pour un vrai film d’époque (“oh chéri, allons voir ce film de Chaplin qui est sortie en 1938″). Clint n’a plus rien à prouver, il fait les histoires qu’il veut faire, son cinéma adulte, balance quelques scènes incroyable (l’arrivée dans la grange glauque, et bon sang, dieu seul sait qu’on en a vu, des granges glauques au ciné), mais évapore cette tension longue durée à la fin dans une malheureuse soupe manichéenne, que l’on doit à son scénariste JMS, aka the the Straz. Le combo démocrate+républicain se fera un peu pontifiant, beaucoup de « qu’est ce que j’aurai fait si », le tout adoubé par une scène d’exécution assez suspecte. Ouais mais, là.

Notons l’acteur qui fait le capitaine Jones, absolument extra.

Night and day / Woman on the beach

2 hits combo. Avis de temps gris, Hong Sang-soo arrive un peu comme un pacha dans cette année radine en ciné coréen (un tiers de Joon-Ho Bong, wtf comme on dit). On va faire ça en un morceau car finalement, les deux se ressemblent pas mal. Dans la continuité du méga-décompressé (et un chouia expérimental) « La femme est l’avenir de l’homme », le mec est systématiquement mal dans ses pompes, gauche, lâche et souvent assez moche, toujours pris dans un triangle amoureux mollasson, entre la femme défaitiste et l’hystéro, mais sans énorme enjeu. Tout est dans ces gueules piteuses, dans ces situations rohmerriennes où les personnages truandent la galère et le mal de vivre sur un ton à-priori badin. Night and Day se déroule à Paris, mais ce n’est un gadget (qui sent d’ailleurs le tourné à l’arrache). Mon préféré reste Woman on the beach, avec sa station balnéo sud-coréenne, sans doute un des décors les plus urbano-dépressifs jamais tournés, avec une ironie peut-être non-voulue mais totalement Martin Parr (qui sort un lourd bouquin de ses cartes postales miteuses, bonne idée pour fêtes de fin d’année). Attirant comme un papier peint moche.