Cinématographe

Coeurs

Un bon titre bien monosyllabique. Quand on opte pour ça, n ne doit pas se planter. En général les adaptations de pièces de théâtre, comme c’est le cas ici, nous offre des petits moments d’acteur. Mais là, rien ne fonctionne. Lambert Wilson joue un mec alcoolique comme lorsqu’on fait semblant d’avoir bu entre copains, le genre « beuuuuar j’ai trop bu ». Arditi, tout en retenue est peut-être le seul d’à peu près convaincant, façon Crédit Lyonnais… Mais les autres, olalala. Même Claude Rich qu’on ne voit pas à l’écran surjoue. Pour le reste on nage en plein « ailleurs de la vraie vie ». Machin voit une vidéo où l’on voit une femme (juste le corps, hein pas la tête, faut pas pousser trop loin) danser en porte-jarretelles et sa sœur s’exclame en le surprenant « oh mais tu regardes du porno ! Mais que j’ai honte !» outrée. Le même machin, agent immobilier, voit sa cliente renoncer à un achat et faire une mine déconfite. Hein quoi ? Un agent immobilier à Paris, qui est triste de perdre un client ? Come on, wake up !! Mais le pire, c’est ces discutions de bar d’hôtel de luxe sur l’amour, sur un ton désabusé. En général, la phrase commence par « L’amour, c’est comme du fromage râpé, au début on en étale beaucoup, mais quand il en reste plus que la fin du paquet, alors on essaye de le faire durer ». Ca marche aussi avec les cacahuètes, la bouteille de vin etc. Mais pour en revenir plus spécifiquement à Cœur, on se dit toutes les 5 minutes, « bon, il va se passer un truc énorme, un gros renversement, quelque chose ! ». Mais rien, c’est comme si on avait 6, 7 gus complètement en dehors de toute réalité dans un endroit supposé être Paris recouvert de neige. Ah oui, la neige, elle ponctue tout les changements de scène, ce qui est sans doute l’effet de cinéma le plus ringard avec les pages qui se tournent dans Star Wars. Sinon, zéro proposition, on remballe tout.

The Sentinel

On dit que le centrisme est mou. Il y a pire, les films « de catalogue ». Des polars à petits suspenses aussitôt oublié dès qu’on les a vu. La nouvelle gloire de ce produit marketing est de vendre sa roublardise télévisuelle. Des stars des séries du moment. Bien entendu, il faut un M.C., Michael Douglas, dont la street-cred politique n’est pas à faire. Il est le garde du corps du président et saute même à l’occasion sa femme (Kim Basinger, nettement plus glamour que Bernadette Chaudron de Courcelles Chirac). On lui colle un copain mais rival un peu quand même, mais archi star TV (le gus de 24, qui maitrise donc à merveille le fusillade tout en discutant dans son oreillette façon Delarue). Ah oui, collons une pépé plutôt jolie (la jolie des Desesperate Housewives, avec des ass shot, rarement vu aussi gratuit depuis le cul d’Alyssa Mylano dans Double Dragon le film – référence -). Conspirations, coup monté, c’est tout vu, archi vu, et rerevu. D’ailleurs, j’ai du m’y prendre à 3 fois pour regarder ce film dans son intégralité (pratique ces télécommandes situés dans l’accoudoir pour faire pauser, retour rapide etc… Oui, je sais, le cinéma, c’est mieux en salle, mais bon, là, le support écran dans l’avion semble être le support approprié pour The Sentinel. On nage dans l’encéphalogramme plat de la proposition cinématographique puisqu’elle se tourne vers ses phénomènes TV devenus difficile à contrôler avec l’inflation de leur cachet, succès mondial aidant. C’est un cercle vicieux : plus il y aura de séries TV « massif show à ne manquer sous aucun prétexte », et plus il y aura ce genre de produit mou, téléfilm qui aura sauté quelques étapes lors de son brainstorming en choisissant le mauvais positionnement marketing.

(j’ai acheté pas mal de pinceaux différents, alors je fais des essais. C’est comme essayer une nouvelle manière de faire les pompes, au début on a du mal et après, ça vient. Enfin parfois).