Cinématographe
April Snow
May 3rd
Il est des énigmes qui resteront pour moi à jamais des mystères cosmiques. Tout d’abord, le mystère de la création divine et le cinéma coréen. Franchement, la Corée, son ouverture vers l’occident, mais par dessus tout son cinéma. Leur industrie vient de quasi nulle part. Et là, paf. C’est claque sur claque. Mais OÙ trouvent-ils la FORCE de produire des films comme ça. C’est simple, il y a toujours un film coréen dans mes préférés de l’année. Voire Plus. Prenons l’exemple d’April Snow. Une bluette comme on dirait en France. Un homme et une femme qui se rencontrent à l’hôpital. Leurs époux sont dans un état grave. Ah et cerise sur le gâteau, ils les ont trompé tout deux. Nos deux cocus vont irrémédiablement être attirés l’un vers l’autre. Le scénario ? Du mélo. Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Mais l’exécution. La finesse. Les plans de caméra bouleversant. Le raffinement de l’œuvre finale. La perfection du couple resplendissant, tout deux beau comme des dieux, filmé avec ce qu’il faut d’implication, de sobriété et de douceur. COMMENT Font-ils, ces coréens ?!
Silent Hill
Apr 25th
Silent Hill avait tout pour être une bonne adaptation. Pari réussi, à ce niveau là, il ne manque que des bruitages genre « bling » ou « blam » quand l’héroïne ramasse un objet qui scintille, un bout d’indice laissé inopinément sur le chemin et des temps de chargement. Les plans bigarrés et assez créatifs des jeux sont vraiment repris jusqu’à plus soif. Ah oui précision pour les non-initiés, Silent Hill est une série de jeux de Konami, d’un style généralement appelé « Survival Horror ». Bien que japonais d’origine, il n’est qu’assez mineur là-bas mais trouve un vrai fandom en occident. C’est ce qui a motivé Christophe Gans pour faire une adaptation cinéma, un film qui sera nécessairement un film de genre. Parfait, il fait ça très bien. Donc, nous en étions à « c’est très fidèle ». Les musiques du jeu sont réutilisés à mort, limite une playlist MP3 en fond sonore. L’univers est vraiment bien retranscrit et pas mal des évènements viennent directement du premier jeu. Une mère tente de retrouver sa fille ensorcelée dans une ville fantôme. Rhada Mitchell s’en sort bien mais son talent est nettement plus sensible chez Woody Allen. Il y a aussi un sous-scénario avec son mec (dans le film hein) qui traine horriblement des pieds. Malheureusement, il y’a quelque limites qui font que Silent Hill n’est qu’un film moyen. Tout d’abord, l’ambiance n’est ni oppressante, ni effrayante. Un peu dommage pour un film « violon, porte qui craque ». Les dialogues (signé Avery, qui fait visiblement là de la commande) sont assez poussif (du genre l’héroïne se force presque à parler quand elle est seule, du genre « tiens j’ai trouvé une torche qui va m’amener au niveau 2, puis avec la clef je vais fermer la porte devant le mec qui me poursuit ». C’est ça le problème. Ce qui peut faire un jeu intéressant devient souvent, quand c’est transposé fidèlement, une pitrerie poussive. L’univers du jeu se retrouve nez à nez pendant 2 heures devant sa propre simplicité, touchante mais irritante, et son paganisme couillon pour ado type « Destination Finale ». J’adore Gans, il a vraiment une bonne démarche. Maintenant il devrait faire des films perso plutôt que d’envoyer des signaux aux fanboys de la popculture. Il mérite mieux que de faire des versions ciné de Silent Hill, de Zelda, des Pieds Nickelés ou de Babar l’éléphant. Comme dit l’indien dans le pacte des loups, « des gens sont mooow ici ».
Adieu Pignon, Adieu comédie Française
Apr 14th
Adieu cinéma comique français. On t’a tant aimé, et maintenant tu n’es plus. Fuuip. De part ce texte, je vous propose une minute de silence, une minute de pensée pour ce genre, disparu trop tôt. Passé 20 ans, il est considéré comme mort, c’est ça ? En fait plus que le cinéma comique français, c’est le cinéma français tout entier qui est frappé par un mal : la laideur. Oh ce n’est pas un problème de caméra, ou de filmer à la DV. Non le problème est plus profond que ça. Pour cela, il faut prendre un film repère. Ici j’ai choisis « Comme une image » de Jaoui. Après le sublime goût des autres, est venu ce film. Laid. Les gens y sont gris et ternes. On rit, mais on rit méchamment, devant les vacheries que les protagonistes se balancent. Plus c’est vexant, et plus ca marche. Gros succès (logique), cet espèce de ton moche, cette peinture du Paris un peu caricatural « de la haute ». Du cynisme. On fait difficilement rire avec un tel parti pris, à moins d’être ultra talentueux. Après Comme une Image s’est construit récemment cette trinité :
Les bronzés 3, qu’on ne présente plus. Faut-il en reparler plus longuement (cherchez Bronzés dans le moteur de recherche ou la nouvelle table des matières). Non drôle à son paroxysme (dommage pour une comédie), on y voit des millionnaires cachetonner avec un cynisme inouï. Pas une vanne drôle, ils sont là pour la thune. Ils ne se donnent même pas le mal. Et surtout, il joue sur la nostalgie du temps passé. Dieu que c’est laid. Maintenant passons au « Fauteuil d’orchestre ».
Deuxième film choisis pour incarner la trinité de la laideur cinématographique. Et le plus compliqué. Danielle Thomson avait gagné (pour moi) ses galons grâce à la Buche. Sensible, pas con, et surtout pas « girly ». Il n’y a rien de plus horripilant que le « Girly ». Mais alors dans Fauteuil d’orchestre, on retombe dedans, mais dans le mille. Ca parle de l’avenue Montaigne, d’un Paris même plus bourgeois, mais richissime. Tout commence (et se termine) par la citation : « je n’ai pas pu être artiste, alors je suis devenue leur dame pipi ». Eh oui. Sauf que maintenant elle croupit dans sa maison de retraite. Du coup, elle a surement conseillé à sa petite fille, Cécile de France de suivre le même destin. Elle, c’est une provinciale concon (pour bien vous le faire comprendre, elle se dandine comme Pibolo le robot ridicule dorée de Bioman (oulalala). Elle débarque à Paris donc, en tenue jean et cartable kickers fluo et ne prendra jamais la peine de se changer. Faut la comprendre, elle est simple. La bonne sauvage. Le rêve, elle va faire serveuse dans un bar où traînent les pipeuls de ce petit monde gerbant. Dialogues atroces… mais ATROCE. On voit défiler une galerie de « portrait » comme on dit. Ca oscille du très bon Albert Dupontel qui se donne un mal fou à nous faire ressentir son mal de vivre avec Laura (ahh) Morante. Et putain chacun y va de son petit laïus « je suis vieux, fiston, vis ta vie à fond », « ah, n’être qu’une actrice de sitcom, trop dur » nous fait la diva, « je veux être pianiste pour des petits enfants dans des hôpitaux, pas pour ces gens de la haute ». Et l’autre ? Oh bah rien, elle fait venir sa mamie de Macon pour voir une pièce de théâtre. Sa petite lui paye une nuit au Ritz. Elle est heureuse, elle qui a toujours été dame pipi là-bas, et vu passer toutes ces stars, tout comme l’ouvreuse/gardienne, artiste contrarié, qui se vante de son œuvre peut-être la plus créative : avoir taillé une pipe à Bécaud. Ou je sais plus qui, peu importe. Un film hideux. LAID !
Voilà qui va nous permettre d’aborder la troisième croute consacrée à cette trinité de la laideur cinématographique : LA DOUBLURE. Rien que le titre tout est dit : la vie par procuration. Cyrano sans la poésie, hein. Mais bon c’est Veber là, aux manettes. Vous savez le mec qu’on nous vend comme le grand maitre jedi de l’humour, l’artisan de la vanne millimétré, mastermind du calibrage de la pignolade. A chaque sortie, on a droit aux éternels « Alors, c’est pas dur de tourner 45 fois la même scène ? Quand même ! –oh bah non Francis sait ce qu’il veut et le texte est si bon, si ciselé que blablabla ». Donc là, on attend de la gaudriole qui tue. De l’humour à se pisser par terre. Et pour être franc, malgré sa moralité douteuse j’ai bien aimé Diner de Cons. Donc là, Francis, you’ve got to deliver ! On n’est plus dans une production Michael Youn (putain mais choisis mieux tes films, vieux !). Pignon est dame pipi au Ritz… eu non voiturier de riches pour un restau au Troca. Déjà, voilà, on replace le contexte de la non-lutte des classes. Il est amoureux d’une nana, la girl next door. Banale mais gentille. Elle est la « pas belle », la sans intérêt de l’histoire. Elle est jouée par Virginie Ledoyen….. ARGH ! Transportez moi dans ce monde, pitié ! (notez bien que le concept de Girl next door est similaire aux usa. Pour Hollywood, Sandra Bullock est une average girl). Il la demande en mariage, super naif, façon y’a que la vérité qui compte. Elle le remballe. Râteau cosmique. Dépité, il se casse, mais se retrouve par hasard sur une photo, celle d’un riche pdg (Auteuil dans son PIRE rôle, il a le même regard débile que Jugnot dans les Bronzés 3 quand il fait gnééé en essayant d’étrangler son fils) et de sa maitresse (Alice Taglioni, bombastik imparable, voir les chevaliers du ciel ou mensonges trahisons). Le riche paye Pignon (quasi rien, juste de quoi refiler de la thune à Virginie qui l’a rembarré) et cède au chantage de sa belle (20 millions). Ils devront vivre ensemble. Et faire croire qu’ils sont un couple, pour que la femme d’Auteuil n’ait pas de soupçons (elle possède la majorité de la boite, Auteuil a besoin de temps pour préparer financièrement un divorce à son avantage, genre il n’y pense que maintenant). Voici la base donc. Vaudeville classique, mais avec la puissance Gad Pignon en plus. Alors, la maitresse, elle a beau être belle à tomber, Pignon est idiot. No sex. Y’a un pelotage de sein. Voyez-vous, il est simplet. En plus il a demandé si peu d’argent. Ensuite, autre message important : LA FEMME EST VEINALE. Virginie l’éconduit, et depuis qu’il a une meuf mannequin, hop d’un coup elle s’intéresse à lui. L’autre demande 20 millions d’E. La moralité du film est calamiteuse ! C’est encore une fois « les riches ont beau être riche, mais ils ont aussi des problèmes de cœurs », une misogynie inhérente dans tous ses personnages femmes (je sais hein, don’t get me started avec Danielle Thomson). Ah oui, Gad est non drôle, il joue un peu le regard vide, perdu et récite un peu son texte comme une des meufs de Besson (les non-francaises). Les seuls qui s’en sortent bien c’est Richard Berry qui se balade dans le cynisme, et Danny Boon, oui Danny Boon, qui est plutôt convaincant dans son rôle improbable d’ami looser. Et Alice qui arrive mine de rien à être un peu touchante malgré un script encore une fois atroce pour les meufs (voir le placard, qui joue aussi sur des ressorts terriblement réac). Moche. Con. Laid.
Voilà, c’était la trilogie française de l’humour de ce début d’année mais il résume bien la question. Et encore, on n’est pas rentré dans des cas comme Incontrôlable ou les trucs mou du genou comme Kad & O ou l’intégralité de la filmo Eric & Ramzi post-tour Montparnasse infernale. Alors quoi, on en est réduit à faire le concours du film le moins drôle ? Dans ce cas, je vous propose le Bouddha de la comédie française la moins drôle du monde : 18 ans après. Il faut se forcer. Limite s’attacher au fauteuil devant un objet aussi hideux. Coline Serrault. Et c’est sans doute le pire des cas, quand c’est de la merde qui se croit fine et intelligente. C’est surtout ça le problème. Un ami me disait “par principe, je ne paye pas pour rire”. Dans ce cas, il devrait y avoir dédommagements !
Edit : Et bizarrement, Jean-Philippe est pas mal. But that’s another story.
Edit² : et sans surprise, Enfermé dehors est assez intéressant, formellement aussi bien que son contenu. Coming soon. Terminer sur une note positive, c’est important.
The New World
Mar 11th
Comprendre ce qui fonctionne dans New World est assez compliqué. Le problème n’est pas tant de la réussite du film. Il repose plutôt sur ce fil tendu de justesse, de sensibilité. Sur le papier comme dans la bande annonce, TOUT laissait présager d’un truc infâme. Pensez donc: Colin Farrell, ex-blondinet de l’abyssal Alexander, joue le Capitaine Smith qui finira par rencontrer Pocahontas (dont le nom n’est même pas cité dans le film). Fallait donc être plein de confiance pour sauter le pas et voir ce que Malick nous offre. “Qu’est ce qu’il va aller foutre là-dedans ?”
C’est le souffle coupée qu’on voit donc cette histoire d’amour sans grand enjeu pour qui connaît l’histoire non-disneyisé, mais marquée par un équilibre absolu dans les intentions de Mallick. Voyage initiatique, trip proche du bon sauvage à la Rousseau, Smith nous fait partager son esprit, qui navigue dans d’improbables flots. Son spleen champêtre qui bientôt accepte l’amour de la jeune princesse est d’une limpidité incroyable… Et puis il y a ces implacables jump-cut foudroyants, se moquant de la narration classique. Le moment où Smith se fait dérouiller, avec sa voix off parfaitement timé me reste dans le fond du gosier comme un des grands instants ciné personnels de ces dernières années. Alors c’est vrai, en temps normal, la tendance ici serait de gueuler contre ce qui est discutable. Après tout, la colonisation des indiens se fait en toile de fond, tel un changement de décor subtil, laissant la priorité au tourbillon passionnel intérieur. C’est ces mêmes ellipses qui font la force, comme ces incroyables “non scènes” de batailles entre anglais et indiens. The New World n’est certainement pas un film pour tout le monde. Profond, quelque part assez subversif, l’intelligence de sa réalisation magistrale peut vous prendre par surprise. Un voyage initiatique qui rappelle en bien des points Kurosawa, ces moments où l’essence humaine est touchée. Instant suprême, chapeau bas.
7 Swords
Feb 25th
Petit flashback en 2005, Tsui Hark sortait le sublime 7 Swords. D’un long, très long roman, l’ami Tsui nous livre un récit assez grandiose, le destin de 7 guerriers et de leurs armes sacrées. Leur vie déroule à toute allure, mais avec clarté et énergie. Et les méchants… alala.. Pour ceux qui se souviennent du fou de The Blade, on retrouve un peu le même calibre, ultra démoniaque, présence à l’écran foudroyante. C’est un vrai pamphlet contre les films qui se sentent obligé de s’étaler sur 2, 3 longs métrages. 7 Swords se matte comme on lit un comics des années 70, une action à chaque page, toute servant au déroulement de l’histoire. Après Time & Tide (probablement le meilleur film d’art-action venu de HK de ses 10 dernières années), 7 Swords sent la rage de vivre et l’envie de créer. Certes, ce n’est pas aussi flamboyant ni vigoureux que The Blade, mais Tsui Hark essaye, il expérimente. Ce mec-là est décidément un très bon.
Ce rough a été fait un matin de décembre, sur un assez grand format, dans le metro ligne 8 assez tristoune comme à son habitude)
Angel A
Feb 24th
Attention, réalisation noir et blanc pour donner un cachet “auteur” au film. Bon ça ressemble à une putain de pub pour parfum, mais voilà, des mecs peuvent se faire berner “oh bah c’est beau, Paris, quand c’est mort”. Non, ce Paris est celui d’une carte postale qui va du pont Alexandre III au Pont Bir-Hakem, actuellement à l’écran dans Munich. Djamel (André dans le film) fait du Djamel. On ne peut pas lui reprocher. Non, l’intrus, c’est la poupée blonde qui récite son texte comme “Dictée Magique”, les trucs qu’on utilise pour apprendre à écrire “Mouton”, “Bateau” etc… Ok, elle n’est pas française… Bah faut faire son casting autrement quoi ! Du coup, pour rendre son jeu plus vivant, le réalisateur lui a demandé de faire des moulinets expressifs avec les bras, ce qui rappellera à certains les spectacles de Guignol (un corps droit dont les bras sont articulés selon un mouvement immuable grâce à un fil… en gros un pantin bi expressif). Je me souviens avoir dit à un pote en voyant l’affiche en septembre “c’est sans doute une histoire d’ange gardien à la con”. Bingo. Voilà je vous spoile ça, ça lorgne effectivement sur Les ailes du Désir. Pour en être sur, à un moment, son image se superpose sur une repro de la Victoire de Samothrace. Fallait juste leur dire que ce n’est pas un ange, mais une déesse, ailée certes, mais pas des plus pacifiques. Mais pour un symbole, on peut bien mettre son cerveau sur “off”. Oh mais attention les dialogues (de tête) “-Je n’ai pas de passé, pas de présent… –alors laisse moi être ton futur”, d’une puissance… même une chanteuse canadienne cherchant à s’implanter en France n’oserait pas. Les messages: le sexe c’est mal (Angela pourrait coucher pour réussir, mais ne le fait pas. Elle ne coucherait pas non plus avec Djamel, c’est mal. Elle est pure. Sauf ses poumons. Coucher c’est vilain, mais fumer, c’est ok, ça a l’air cool à l’écran, surtout après avoir potassé Sin City. Les américains ne sont pas gentils non plus… (on se farcit 10 minutes de subplot lourdingue où l’on apprend que Djamel a la Green Card, quel bol, mais que les américains, c’est vraiment pas des gens cool. Une binarité proche du mythique Taxi 2). Mais après, cette histoire d’amour ? Grotesque comme quand la femme de De Funes revient à la vie dans la Soupe aux Choux, mais avec 50 ans d’écart. Un point à sauver, c’est qu’ici, on ne tombe pas dans les sous-entendus abjects de Leon. Une réussite donc pour Angel-A.
le croquis => toujours un des dessins qui n’ont pas servi. ugly mais pont Alexandre III quand même. In topic.
Les Bronzés 3
Feb 15th
Deux drames de l’humour français en un mois: la mort de Darry Cowl et les Bronzés 3. Ce n’est jamais bon signe, la mort de Max Pecas fut suivie aussitôt après de la sortie de la Beuze. Le cinéma français a décidément un problème avec l’humour. Il s’est fait racheter par quelqu’un, et depuis, toutes les comédies rivalisent pour être la plus naze possible. Le raid, Agents Double Zero avec Eric et Ramzi, Valérie Lemercier qui se prend au sérieux, Ma Femme s’appelle Maurice, les Wish (ou les Ouiches ? enfin qu’importe, on s’en fout), toute la filmo des Robins des Bois (et même leurs films non comiques) et bientôt “Incontrôlable” avec Michael Youn qui fait n’importe quoi (il a des impôts à payer ?). Le pire, c’est sans doute cette vague de comédies “sérieuses”, route tracée par toute la carrière de Coline Serreau ou encore des films à la noix comme “Mariages”. Argh rien que d’y repenser, la chair de poule de cosmique que ça me fait. Seule réussite récente, l’hilarant Angel-A de Luc Besson, nanar risible à peine sorti. Très franchement, y a-t-il eu un film français franchement drôle depuis la Tour Montparnasse Infernale (et, dans une autre dimension du prisme du bon goût, Taxi the trilogy) ?
Voilà donc 2X ans après, “les Bronzés”. Mais comme disait Mickey à Rocky III: “Il t’est arrivé de pire de ce qu’il pouvait arriver à un boxeur… Tu t’es embourgeoisé!”. C’est ça que l’on voit, des multimillionnaires venus toucher le jackpot mais qui ont oublié de faire un film drôle au passage. Très sérieusement (j’y suis allé avec une équipe de copains grand public), on ne rit pas dans ce film. Enfin si, une fois… quand Jugnot qui joue le mongolien (hihi le mec des Choristes fait le mongolito, oui on est faible) et qu’il casse des biscottes de caviar en pleine crise d’hystérie. Cette crise, elle a été provoqué par son fils qui lui avoue son homosexualité de la manière la moins crédible qui soit… Mais voilà, je vous dis ça, mais il n’y a pas vraiment d’histoire. Alors pourquoi vous parler de Lhermitte qui joue presque à contrecoeur (putain, pour 3 M d’€, j’y foutrais au moins le sourire) ou de Blanc qui en fait des tonnes (toujours non drôle)… Le seul qui à la rigueur s’en sort, c’est bizarrement Clavier… Il s’est au moins dit “je vais faire plaisir à mes fans, je vais assurer le show”… et fait donc du Clavier… Mais au moins il fait autre chose que cachetonner. Voilà, si vous voulez du film vraiment drôle, c’est Angel-A.
Jarhead
Feb 13th
Film Laïus n°4 de l’année et ce coup ci, il est bon. Jarhead raconte la guerre du golfe vue à travers un soldat de base, qui en chie à attendre quelque chose qui ne vient pas. D’ailleurs le seul contact non américain qu’on verra dans le film se fera à longue distance, au loin, 1 minute à peine. Un film de guerre où il ne se passe rien, l’idée parait marrante, elle est ici très bien exécuté avec ses soldats aux gueules cassées. Jamie Foxx en sergent crapuleux et sadique tout ce qu’il faut est fantastique. Il s’en donne à cœur joie, ça se sent. Alors évidement, Jarhead est subversif ce qu’il faut, pas trop, simplement en surface. Il est esthétisant, sans aucune forme de révélation accusatrice ni d’accusations façon Moore. Le choix de la comédie bien grasse, l’humour troupier ne permet pas de voler plus haut que des interrogations du type “qu’est-ce qu’on fout là” ou encore “argh est-ce que ma femme me trompe, là bas dans le Connecticut ? Techniquement, c’est un peu comme un Papa Schultz mais sans boches, où les prisonniers seraient les geôliers eux-mêmes. Du bon spectacle dont il ne faut pas trop attendre.
l’illust du jour, et bien je suis retombé sur un vieux carnet d’étude, du bon vieux temps où je sketchais au zoo (un excellent exercice d’ailleurs qui me manque). J’adore les chameaux (même s’ils ont souvent la bougeotte), y’en a dans le film, d’où le rapport… mm voilà c’est tout.
Lord of War
Feb 11th
Film laïus N°3 de l’année (après Munich et Good Night & Good Luck), celui là choisit le ton de l’humour. Un peu lourd autant que le russe mal articulé de Nick Cage qui joue pour une fois autre chose qu’un mec à la mine de cocker triste. L’humour est débitté à coup de voix off, avec beaucoup de comptabilité cynique de type “un américain sur 3 blablabla”. Ceci étant, bonne mise en musique, excellente prestation de Jared “cocained” Leto et de Ian Holm et quelques bons dialogues pour cette histoire qui ne tient pas une seconde debout. Même sur fond de vérité, même les exagérations éhontés de M.Moore paraissent plus crédible. La simplification est ce qu’il peut arriver de pire quand on a un combat louable.
Com-Robot