Cinématographe
La Moustache
Aug 9th
Les français ont une tradition des pitchs cultes. Non franchement, qu’a du penser le producteur qui a un jour accepté le synopsis de La Soupe Aux Choux: “2 vieux mecs pètent en regardant les étoiles ce qui attirent un extraterrestre dans leur jardin”. On peut être certain que “La Moustache” n’aurait pas vu le jour si le réalisateur n’avait pas adapté lui-même son bouquin. Vincent Lindon est dans sa baignoire. Il se rase la moustache et d’un coup sa vie va basculer. Il n’y pas longtemps on a eu Lemming, avec un animal du même nom coincé dans l’évier qui changeait la vie d’un couple tranquille en téléfilm “angoisse” façon M6. Un lemming !
Bon. Vincent est donc dans sa baignoire, il se rase la moustache. Sa femme ne remarque rien. Ni ses amis. Il est vexé le bougre, on le serait à moins. En fait personne ne se souvient qu’il en avait une. Il bascule dans la dépression (Compréhensible. Sa femme, c’est Emmanuelle Devos. On croise d’ailleurs son pote de Rois et Reine ce qui donne à ce film un petit cachet “intelligentsia parisienne”.) En fait, la spirale de cette dépression irrationnelle est assez bien retranscrite pour qui a déjà subi ou vu quelqu’un s’y engouffrer, avec un petit côté Lynch avec tout ce que ça implique de surréaliste (le mec part pour une raison obscure loin, très loin, en Asie).
Bref, on s’emmerde pas du tout alors que le ce n’était pas garanti vu le sujet. A noter des guests de qualité pour les fans de LCI à la toute fin du film. Et LCI, c’est la classe.
Fantastic Four
Aug 4th
Gloups un film de super héros. Celui-là est appliqué. Y’a pas vraiment de pic d’ailleurs, il est plutôt plat. Ne parlons pas de fidélité à la BD: dès le début, FF annonce la couleur. Victor Von Doom n’est pas un souverain d’un pays obscur d’Europe de l’Est mais un Jean Marie Messier à la tête d’une multinationale type Vivendi technology. Reed Richards est intelligent mais idiot, puisqu’il vient quémander de l’aide à Doom. Mmm aie ça fait mal.
Et en même temps, pas mal de petits détails de l’univers sont conservés. Les Fantastic Four héros new-yorkais, le Baxter Building, deux trois quotes connues etc. Mais le problème est que l’on tombe dans l’excès inverse du Batman de Burton. Le joker était tellement “trop” qu’on en oubliait Keaton/Batman. Là, Doom, pourtant le super vilain le plus classe de l’univers Marvel est une espèce de Magneto du pauvre, doublé d’un margoulin de la finance qui se fait rafler son affaire comme le premier Marionnaud ou Adidas venu. Bref, sur les bords, c’est respectueux, mais l’essence même fait défaut. Le reste, l’emballage, est réalisé de manière plan plan, soigné, mais sans risque, comme si le réalisateur était téléguidé par le script “fixé” par Hollywood. Ca ne reste que ça, un petit entertainement. Ce n’est peut-être pas si mal en fin de compte.
En fait ce qui aurait bien marché avec ce film, c’est de ne pas faire Doom. Faire les origines des FF normales, leur retour sur Terre, la découverte de leur pouvoir, un ennemi qui s’interpose, puis à la fin, un gros nemesis qui débarque, type Mole Man. Malheureusement ce film a été fait 1 an plus tôt, c’est The Incredibles, sans doute le meilleur rip off d’un comics Marvel à ce jour.
(Bonus track: ma 4ème mise en couleur, sur mon propre pencils+ink…)
Charlie & The Chocolate Factory
Jul 23rd
Après son triste Planet of Apes, Burton revient avec ce qu’il est courant de dire: “un sujet taillé sur mesure pour lui”, Charlie & the chocolate factory. le kids’ book ultime de Roald Dahl, qu’on a tous rangé depuis longtemps sur l’étagère des bouquins pour mioches au côté de Tom Sawyer, et des Blyton, Tolkien et de, parait-il, Harry Potter. Bon, j’ai du lire ça quand j’avais 9 ans et en anglais. Et puis à cet âge là, ma came c’était Dumas. Du coup, Willy Wonka m’est passé un peu à côté. Mais dans mes souvenirs, Wonka était malicieux, déluré, mais pas psychotique comme le joue (pas mal) Depp. Burton lui colle donc une origine avec son père le Lord Sith Christopher Lee pour le rendre un peu plus “pingouin” comme dans son deuxième film de Batman. Pourquoi faut-il toujours qu’il farfouille dans les origines de ses personnages pour leur rajouter des parents dégueux, ça je ne sais pas. Avec son Neverland, il est vraiment Michael Jacksonisé. Ah oui, Danny Elfmann est toute voile dehors, en plein délire musical, le super point fort du film. Bref, Charlie & la Chocolaterie est le film parfait pour les ch’tiots, remplaçant habillement les Harry Potter ou les Lord of the Rings pour le petit neveu. Ni plus, ni moins.
(Crobar: Aujourd’hui, un essai à l’encre de chine que je n’ai plus touché depuis un paquet de temps. La plume était un peu vieille, faudrait que je pense à la changer. )
Millions
Jul 19th
Oh un Dany Boyle.
En général on peut s’attendre à du brûlot crypto anar planqué derrière une tranche de bonne humeur, un tantinet subversif. Et bien oui et non. Millions est un film qui a carrément du charme si l’on accepte son pitch mensonger: 2 mômes récupèrent un sac de pognon monstrueux, et doivent l’écouler au plus vite avant que l’Angleterre passe à l’Euro. Déjà passons sur l’idée de l’Uk rejoignant l’union monétaire européenne, vu comment l’Europe avance désormais à reculons depuis qu’un président brillant a eu l’idée de faire un référendum ratifiant un texte incompréhensible pour 98% des français… Mais les gamins sont forcés de claquer la thune parce qu’après c’est fini… Ce qui est faux, la banque de France échange encore les francs, plusieurs années après la mutation. Une fois ce pitch délirant accepté, le film est un plaisir de bout en bout. De manière formelle déjà, c’est vraiment ultra bien réalisé. L’intro avec la construction de la maison est soufflante alors que ça a déjà été fait des millions (gag) de fois. Le film suit cette même voie, entre rêveries d’enfants, mélancolie, délires gentillets et bons sentiments. D’un sujet peu crédible et minimaliste, Boyle sort un vrai bon film, familial mais aussi qui sonne très juste (les mioches jouent parfaitement), plein d’humanités, à milles lieux de 28 jours plus tard. (En plus, film de Boyle oblige, la bande son est tout simplement géniale.)
note: c’est la première fois que je colorise informatiquement mes pencils + ink. A vrai dire, c’est quasiment la première fois que je colorise à l’ordi, voici d’ailleurs mon premier et mon deuxième essai datant du même jour (originaux respectivement signé Akiman et Byrne). J’avais en tête ici d’obtenir un effet plus marqué “franco-belge”, idée qui découle de la lecture d’un art book de BD f-belge justement. Mais du coup, je comprends pourquoi personne dans la BD ne le fait lui-même. Ca prend un temps fou^^ !
La pègre
Jul 14th
Crypto sortie (une seule salle à Paris, il y’a de cela quelques temps) pour le dernier film d’Im Kwon-taek, réalisateur du sublime Ivre de Femmes et de Peinture. Une sortie qui aurait sans doute au moins mérité les centaines de copies de House of Wax ou de Brice de Nice. Enfin chaque film a le droit de vivre en théorie… La pègre est une saga qui nous s’étend de la fondation des deux corées jusqu’aux années 70. Tae-woong est un jeune loubard du lycée. Le film retrace son ascension, son parcous du lycée jusq’au hautes sphères de la corruption. Mais quel que soit son métier ou le poste qu’il occupe, peu importe le milieu dans lequel il se trouve, il garde ses petites manies de racailles. Il tabasse, cogne et sans doute ne comprend pas très bien le monde qui l’entoure. Le film passe très vite d’une époque à l’autre, à l’image des affiches du cinéma de quartier. La pègre est assurèment un film fort, qui n’hésite pas à aborder les épineux problèmes de corruption liée à la presence américaine (quelques scènes hilarantes d’ailleurs !). Les acteurs sont convaincants, imprimant bien la pélicule avec le poids des années qui défilent à toute berzingue. Une critique de ciné calibré type, on écrirait un truc du genre « un film coup de poing ». Ah décidément les sagas historiques, je suis bon client.
La guerre des mondes
Jul 9th
Hormis les Jules Vernes, La Guerre des Mondes est mon livre de SF préféré. Je me souviens avec précision quand, enfant, j’ai découvert ce chef d’œuvre, dans une édition un peu viellotte, décorée des savantes illustrations d’Edgar P Jacobs (un kitch certain quand on est habitué dès l’enfance à des robots du type Capitaine Flam et Ulysse 31). Dans la même collection, il y avait même mon autre bouquin de SF préféré, la Machine à remonter le temps. Mais revenons à La guerre des Mondes dont la Spielbergisation vient de sortir. Déjà cela consiste à transposer l’action, l’ère victorienne dans toute sa classe, au monde contemporain. Evidement. Les gens n’auraient pas compris le danger si c’est des calèches qui se renversent. Mais déjà je tilte. Pourquoi transposer l’action ? Le bouquin de Wells fonctionne parfaitement à son époque car il est libéré des contingences que lui imposerait le monde d’aujourd’hui. Pas de tunnel souterrain, pas de satellites ou de super télescopes qui détecteraient les envahisseurs, etc… La version de Spielberg élude toutes ses questions qui pourtant paraissent logique. Par exemple (dans un autre genre) Goldorak (que tout le monde connaît) s’il était transposé dans un monde réaliste d’aujourd’hui, serait détecté tout de suite par un satellite de surveillance de Vega, qu’il prenne la cascade ou la route numéro 7. La fin par exemple était totalement logique lorsque le bouquin a été publié, mais aujourd’hui, franchement, je doute, quoiqu’elle est toujours aussi ironique… Peut-être un des points le plus respectés du film. Mais voilà, blockbuster oblige, on transpose.
Vient ensuite Tom Cruise, à la non crédibilité hallucinante. Mon dieu… Il joue un peu comme dans la première scène du dernier samurai, ricanant, horripilant, on sort littéralement du film quand on le voit. Qui croit à un seul moment en son rôle de père divorcé, travaillant dans les docks, roulant en super caisse de frimeur ? Et je ne vous dis pas quand il pousse la chansonnette. On a bien rit. Et c’est bien ennuyeux car dans Minority Report, il était assez en retenue. Mais visiblement la tragique étape The Terminal n’est pas encore digérée. La fillette s’en sort plutôt bien, crispante comme pas permis, ce qui est, je suppose l’objectif à atteindre. Mais voilà, y’a pas de petite fille dans le bouquin. Le mec, il va chercher sa femme, pas des mouflets. Tim Robbins est pas mal, flippant comme il sait l’être malgré une entrée tendance Bella Lugosi. Certaines scènes sont vraiment hallucinantes de mollesse (la scène de la terre qui se creuse et s’écarte, avec des figurants qui semblent s’éloigner au “top” du réalisateur, comme des danseurs, à droite et à gauche de la faille. Mais que se passe-t-il, Steven ?!).
Le parti pris de la guerre cosmique en toile de fond est sinon plutôt intéressant, cette bataille avec les tanks et les hélicos terriens dont on ne voit pas le résultat. Déjà fait dans le risible Signs, mais c’est toujours intéressant. Ca fait penser à un dessin de Gotlieb, un canon en gros plan enorme, cachant une guerre immense, ne laissant émerger au loin que quelques escarmouches visibles avec comme commentaire “la terrifiante bataille de Waterloo”. Ah oui, dans le bouquin, les martiens déboulent pour coloniser la Terre, car leur monde est devenu invivable. Métaphore des guerres coloniales de l’époque, Wells, gauchiste et anticlérical à une époque où cela signifiait vraiment quelque chose et demandait du courage par paquet de douze, condamnait le monde moderne qui avilissait l’Afrique, l’inde et le reste du globe. Ici, faut pas chercher, les ET, c’est le mal, c’est Al Quaïda et tutti quanti. Spielberg est intelligent (j’avoue même aimer Amistad) mais là y’a un truc qui cloche, un cahier des charges de Cruise ? Les martiens ont été “independance dayisé” (ou Evangelionisé comme on dit chez les amateurs de dessins animés japonais). Bon voilà, ce Guerre des mondes m’a rendu triste. Quel bouquin fantastique quand même.
Kung Fu Hustle
Jul 7th
Bon, calcul simple: je pratique le Kung Fu depuis pas mal de temps déjà, et de l’autre, j’aime le cinéma et la précédente production de Stephen Chow, Shaolin Soccer, le mec qui fait un peu tout dans ces films. Bon, à part une ou deux scènes à se décrocher la mâchoire; le film repose sur les “gueules” de ses personnages. Ici pas de limite, surjouer est bien vu. Il faut voir le jeu de la tantouze pour le croire. Le film se laisse aller à une extravagance d’effets spéciaux, lorgnant vers Tex Avery et Buster Keaton qui auraient couché avec DBZ. On ne peut pas lui reprocher ça, ce film exalte d’envie et de passion de cinéma. Derrière son aspect surchargé, Kung Fu Hustle est un film simple qui sombrerait dans le ridicule s’il n’était construit tel un clin d’œil au spectateur, un coup de coude amical qui se rapproche un peu des ZAZ 2ème époque, les pas super super, mais gentil quand même. Car c’est un peu ça, c’est plein de bonne intention, mais ce n’est pas tout. Délire visuel ok, mais il manque une colonne vertébrale à l’ensemble. Sinon point de vue “martial”, les deux maîtres musiciens, en plus d’être une chouette trouvaille, sont une des scènes d’action les plus inventives que j’ai vu depuis longtemps. Syndicalement fun, donc.
(note, l’illust ce coup ci, inspiré de la stylistique Sin City était ma première expérience du type, une technique que m’a soufflé un camarade)
Papa
Jul 4th
Maurice Bathelemy, “tête pensante” des Robins des Bois, les non-comiques de sinistre mémoire, s’essaye au road movie filial. Il y retrouve son maître et mentor, Alain Chabat (from the legendary Rrrrrrrr). Il joue y le père, volontairement adulescent, flanqué par son fils, ensemble en virée en caisse. Le petit, très mignon d’ailleurs, joue d’ailleurs par moment en mode Robins des bois. Chabat fait le chabat, période Burger Quizz. Avec ce sujet interessant, on a finalement droit à un film à la sérénité d’une pub pour les knackis Herta. Papa, assez poseur, voire prétentieux dans son dépouillement (oui c’est possible) est loin, mais alors très loin de la sensibilité et du ton juste d’un Kitano (par exemple). Evitable.
Les Poupées Russes
Jun 19th
Précision, je fais partie des gens séduits par l”’Auberge Espagnole”, ce film léger et nostalgique qui m’avait pris par surprise à sa sortie. Qui visait juste, qui faisait appel à quelque chose d’enfoui en moi, et visiblement en nous, aussi agaçant que cela peut être à écrire.
Peut-être que, du coup, j’attendais trop de cette suite qui n’atteint pas cette espèce de légèreté un peu fellinienne (mais oui !). Les ”poupées russes” reprends quelques années plus tard, Xavier galère pour s’imposer comme auteur, son ex chiante a eu un mouflet et est devenue au passage une caricature de petite gauchiste altermondialiste. Les autres sont un peu éparpillés. L’histoire est axée sur Xavier. C’est peut–être là le problème. L”’auberge espagnole” avait un thème, les P.R n’en a pas vraiment, c’est un peu le scénario de la roue libre de la vie. D’ailleurs, à titre perso, j’ai du mal à me sentir concerné par un mec qui se lamente sur ses déboires amoureux alors qu’il ne fait que lever des tops tout le long du film. Des filles moulées pour l’amour, et lui, larmoie. Les problèmes d’argent (dit de “galère”) ne sont prétextes qu’à une ou deux lignes de dialogue, et sont oubliés aussi vite. En gros, on a beau être parisien, c’est un peu “elseworld”. De plus il y’a un gros soucis de casting avec “Celia’ qui aurait mérité d’être 15 ou 20 fois plus canon pour rendre l’histoire cohérente. Par contre, celle que j’appellerai “l’anglaise” a fait un monumental power-up en beauté. C’est assez hallucinant, on se demande presque si c’est la même fille. Mais que reste-t-il de cette suite qui déroule son histoire avec de multiples répétitions et quelques passages un peu chiants…
Eh bien l’intelligence de Klapisch est là. Il y’a quelques scènes d’une simplicité incroyable et pourtant rudement efficace… Quand Romain Duris traverse Londres en bus avec sa camarade, le tout sans parole, sans cette voix off qui énerve un peu ce coup ci… Et bien là on tient d’authentique moment touchant, poignant, une espèce d’énergie amoureuse contenue. Cette description de cette main tendue à cette fille, séquence ô combien convenue de nos relations humaines diront certains cyniques marche à merveille, touche là où il faut.
Les Poupées Russes n’est pas aussi limpide que l’auberge espagnole, moins drôle aussi, mais parvient à toucher à sa manière, axant plus son propos sur les relations amoureuses des trentenaires. Et le pire, c’est que, malgré tout, on arrive à s’identifier. Klapisch, sale bestiole, t’es bon tu sais, même quand c’est mou du genou.
Batman Begins
Jun 16th
Autant le dire tout de suite, les deux films de Burton ont toujours été à mes yeux de piètres films de Batman. De très bons “super vilains featuring Batman”, ça d’accord. Mais ils sont toujours passés à côté du héros. Mais voilà, depuis des mois, on voit défiler les teasers de ce nouveau Batman, largement inspiré sur Batman Year One de Miller / Mazuchelli (si vous ne l’avez pas lu, foncez l’acheter, sans doute une des meilleures histoires jamais imprimée sur papier avec l’homme chauve-souris), alors on y croit. Le point de départ est d’imaginer (comme le propose la continuité classique moderne) un Bruce Wayne qui part à travers le monde, tel Zorro, pour s’initier à la criminologie ainsi qu’à de multiples sports de combat. Perdu dans sa soif d’apprendre, il se retrouvera en Asie où s’initiera aux arts suprêmes chez Ra’s Al Ghul, celui qui dans la bédé deviendra son arch-nemesis, un magna du crime international, félon comme Lex Luthor. Enfin ici, il est joué par Ken Watanabe qui ressemble à Yul Brunner dans Anna & le Roi, avec ses 3 minutes en temps total on screen. Toute l’organisation criminelle devient une ligue de ninjas qui veut faire le bien par le mal… enfin c’est super flou, mais au final, ils sont montrés comme des dingues façon méchants de James Bond et bombe mégalo.
Retour à Wayne. Après son super entraînement de ninja avec son maître jedi, Bruce revient à Gotham et se confectionne son identité de Batman. C’est à peu près le sujet du film : comment il se bricole son identité avec la fortune que lui a légué son paternel, qu’il se taille ses batrangs, jusqu’au plus petit détail. Intervient, en plus du majordome Alfred, celui dont j’ai oublié le nom, mais qu’on appellera Danny The Dog car c’est Morgan Freeman qui delivers encore une fois, dans ce qu’il fait le mieux, le vieux noir charismatique. Inégalable. Il n’y a pas vraiment de “nemesis” au sens classique du terme, et finalement ce n’est pas plus mal. Au moins le film est centré sur Batman (et pas sur le Joker ou le Pingouin). Visuellement, c’est calibré, y’a du savoir faire, et on sent que Chris Nolan s’est donné du mal, sans que cela sente le CG partout. Maintenant, un truc chiffonne le fan que je suis…. On sent même que c’est trop appliqué, dans le sens où les origines de Wayne ont été “spidermanisé”. Bruce se sent coupable de la tragédie qui l’a laissé orphelin… comme Parker pour son oncle Ben. Ce sentiment de culpabilité est renforcé par une phrase répété comme un motus vivendi, tel “Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités”. On peut ne pas adhérer également à l’armure de combat urbaine. L’arme principale de Batman est la peur. Peu importe qu’il se fasse toucher ou pas, il fera toujours peur. Le foutre en armure le réduit un peu à ça… juste un mec en armure. Un mec cognable, loin de l’être mythique qui hante les rues de Gotham.
D’autres bons points…. Et bien, Bruce Wayne est excellent. Hautain, snob, arrogant play-boy de la jet set, il est comme il faut. L’humour n’est pas en reste, avec des catchline vraiment très marrante. Oui, les gens ont tendance à oublier, depuis Dark Knight Returns de Miller, qu’avant de devenir la caricature d’un psychopathe justicier, Batman prends plaisir à ce qu’il fait. Très bien senti. Même avec ses 20 minutes de Bat-ninja, malgré sa musique signé les écuries Hans Zimmer (on a l’impression que Gladiator va nous tomber sur la gueule avec des valkyries, Ja ja!), Batman Begins s’impose de fait comme la meilleure adaptation du caped crusader, loin devant les univers esthètes de Burton et des délires techno-gay de Schumacher. Même la fin est pas mal. Autant de bonnes intentions méritent un satisfecit appuyé. C’est parti pour deux suites encore…
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