Séquentialisme

Dans les dents !

Parce qu’une simple case ne suffisait pas pour une semaine d’absence, la robotique propose un Dans les dents Extravaganza !

by mother russia, un Tchactchac Béluntchak dans la gueule !

Dans les dents !

La récession frappe les salarymen mais pas Kintarô !

Dans les dents !

Jim Lee, “art robot” du crypto-gaucho-fachiste Miller qui nous fait une double Shôryûken Batgirl censored. C’est si dérangeant et en même temps si… cool !

Dans les dents !

All Star Superman, sans doute une des meilleures bédés depuis l’invention du papier.

Secret Invasion

L’alternance pour moi, c’est d’écrire un article positif, puis une casse. Comme ça, feng chouilli, karma et compagnie. Il y a énormément de trucs bien qui mériterait un éclairage robotique, mais là, Secret Invasion me saute à la gueule de part sa construction « deux ans d’âge mental ». Pourtant des crossovers nuls, on en a lu depuis les années 80. Avant Secret Invasion, il y avait tout un travail d’infiltration pour nous faire comprendre que wow c’est grave, les extra terrestres sont parmi nous et depuis longtemps. Enfin depuis longtemps, faut voir. New Avengers, ça remonterait à 40 numéros, mais il s’est passé quoi durant ce temps ? 4,5 aventures ? Pas beaucoup plus. Mighty, c’est pire encore. Depuis les deux titres servent à exposer des points aussi important que l’alliance entre Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg lors des universités d’été du PS, mais bon on y reviendra. Il y aura beaucoup de “et on y reviendra”.

On ne peut non plus se lancer dans Secret Invasion sans évoquer House of M, précédent gros crossover signé Bendis, « l’artisan ». Après 1 numéro d’intro, on est tombé dans un elseworld ultra décompressé qui se passe dans la tête des héros dans une vie alternative (vous voyez), avec une Layla Miller (rien à voir avec le personnage ultra attachant qu’on connait aujourd’hui) qui rendait la mémoire aux X-men et aux Avengers présent dans cette bouillabaisse. Deux cliffhangers identiques (la tombe de Xavier, symbollzzzz), Quicksilver opportunément utilisé comme bad guy. Vousvoyez, c’est le fils d’un criminel de guerre, c’est forcément un méchant. Et puis le fameux « no more mutants », pas vraiment bien utilisé par Marvel pour rediriger ses X titles, en roue libre complète (on en était encore alors vers le 4 ou le 5eme d’Astonishing, plus de 3 ans déjà…). House of M, malgré son très joli dessin de Coipel a vraiment été pénible à cause de son contenu mais surtout de son tempo. Secret Invasion souffre malheureusement des mêmes stigmates, transpercé continuellement par son manque d’idée et par sa gestion du temps absolument catastrophique. Et au moment où ces lignes sont tapées, on en est au numéro 6 de 8, à 4 dollar pièces. Entrons dans les détails. (dernière chance pour relire l’intro ici)

Le premier numéro commence par Stark qui montre le corps de la fausse Elektra skrulisé à Pym et Reed Richard. Comme un air de déjà vu ? Bah ouais. Les new Avengers l’ont vu et ont eu le temps de disserter 4 numéros autour du cadavre. Puis Stark l’a montré à Reed et aux autres Illuminatis, ce qui a forcé le faux Black Bolt à se découvrir. Euuu pourquoi d’ailleurs ? Il aurait tout aussi bien joué l’incrust’ et joué la parano mais non. Tout l’angle pré-secret invasion repose sur la même chose que Battlestar Galactica depuis 4 ans : “qui sont les Cylons ? Sont-ils parmi nous ?” Alors pourquoi diable se découvrir ? Le pouvoir des Skrulls, c’est de prendre n’importe quelle forme, et là c’est pire, ils sont indétectables. Comme un jeune Giscardien dans la rue. Mais l’heure a sonné de faire le gros crossover du printemps (on est en septembre là). Bliblip fait l’alarme, un jet Skrull (justement) s’est écrasé à Savage Land. Oh joie. Savage Land, pour les non initiés, c’est là où on envoie les Xmen quand on ne sait pas trop quoi faire avec eux. C’est ça ou l’espace Shi’ar. C’est loin, mais il y a des dinosaures. Les New Avengers, très pressés d’aller dans ce trou du cul perdu où ils se sont déjà retrouvé à poil (N.A N°4) volent un Quinjet. Facile à faire, ils balancent du papier tue-mouche sur Black Widow justement de garde et se cassent avec. Un truc qu’ils ont pécho dans un album de la Ribambelle, pour les amateurs de bédé franco-belge.

Ils arrivent, suivi par les mighty, soudain, boum, Windows Vista édition Iron Man crashe, et tout se pète la gueule. Jarvis, le majordome est un skrull, tout comme Dum Dum Dugan, Hank Pym et Sue Richard dont on devine que le remplacement ne date que d’il y a quelques minutes sinon ça va faire de grosses traces de continuité.

Mais Jarvis. Sérieusement, imaginons que vous essayiez d’envahir… mettons la Suisse… ou mieux la Belgique, vous choisiriez la dame pipi du roi des belges comme haut point stratégique. C’est ça qu’ils préparent depuis des années ? J’ai envie de dire zyva, tu prends Iron Man, Captain America, Cyclops, Wolverine mais déjà fait enfin un mec qui était dans un des jeux de baston Capcom. Un puissant quoi. Même Iron Fist, parce qu’il fait du Kung Fu et que c’est cool. Pendant des mois, on nous a collé des couv avec tous les persos Marvel (TOUS) avec un menton Skrull, que ça fait vachement peur, pour au final avoir Jarvis, Dum Dum et Pym ? Jeeez, quel newbie se souvient encore de l’importance de Dum Dum quand il faisait le garçon coiffeur qui servait de fronton à la base Shield la plus classe du monde. Un fuckin’ salon de coiffure ! Shield, retenez bien, on y revient plus bas.

Maintenant qu’ils sont tous à Savage Land (ils ont même pris Spider-Man parce qu’il avait un peu de temps devant lui), le Jet s’ouvre et sortent des super héros, mais en version plus vieille, époque Secret Wars. 80’s. Pas besoin d’être un devin pour comprendre que c’est des Skrulls. D’ailleurs on le sait dès le même numéro. Quel est le suspense ? Aucun. Mais la stratégie est simple : pendant qu’ils sont à Jurrassic Park, les MECHANTS ATTAQUENT NEW YORK. Mais à quoi ca rime que les gentils comprennent que les faux héros sont des skrulls 5 mn après ? C’est aussi le problème du crossover : un numéro dure 5 mn en temps réel. Sans exagérer. Deux remarques d’importance : combien de temps les skrulls croyaient-ils que les héros allaient rester là bas ? Le temps de faire des Knackis au feu de bois ? Parce que ça dure jusqu’au 5ème numéro. Hawkeye croit retrouver sa meuf décédée, Sentry est traumatisé par 3 phrases du faux Vision (hop un deus ex machina pour plus tard), tandis que Spider Woman (une skrull en fait) essaye de faire croire à Stark, en pleine crise intestinale depuis son virus, qu’il est un skrull aussi.

Leinil continue à dessiner les cases à l’envers en mode manga. Ici Sentry est en bas alors qu’il est, la page d’avant, dans la dépression spatiale. A noter les dialogues de Hawkeye. Hut !

Les autres se battent, jusqu’à ce que (je me permets de faire un saut dans le temps) Reed Richards, momentanément capturé, revient avec son gogo gadgetopistolet qui a le pouvoir magique de débusquer les imposteurs. C’est comme la machine à faire le beau temps dans les Schtroumfs, on sait pas comment ça marche, ça débarque, comme ça, un volume, mais c’est bien pratique. Pendant ce temps, pour sauver les Young Avengers et ce qu’il reste de l’Initiative à New York, débarque les Secret Warriors mené par Nick Fury qui n’était pas apparu en public depuis genre fin 2004. A l’époque, Gregory Lemarchal gagnait la Star Academy, la DS sortait dans le commerce et Yasser Arafat mourrait. Ca fait un bail. Ses Secret Warriors, c’est une bunch of nobodies recruté pendant son absence : Quake. Phobos. Yo Yo. Druid. Hellfire et Stonewall. Un pseudo déjà utilisé par un keum chez Claremont. C’était ça son plan ? Entrainer des mecs pour débouler avec des gros guns qui font pitié comme dans les années 90 ? C’est nul mais admettons. Enfin même le gus qui fait la couv suivante s’en fout, il met en scène Fury avec les young Avengers. Ils repartent d’ailleurs dans leur base secrète, pouf.

Mais où est passé fan-favourite Yo Yo ?

Les méchants regardent la scène de la fenêtre et se disent qu’un monde sans autoradio à chouraver, c’est vraiment moins drôle. Mais le plus excitant et intriguant, c’est le cliffhanger du numéro 4, la moitié du cross : Kraaakoum fit le tonnerre, foup le bouclier étoilé. Thor. Captain America. On se dit ouais, enfin un cliff pas mal. Bah pas la peine d’y songer, on ne les voit pas dans le numéro suivant. Y’avait pas la place. Déçu ? On y reviendra.

Un dialogue riche.

Le numéro 5 montre l’agent Brand (vous savez, la nana aux cheveux verts d’Astonishing) qui libère Reed Richards.

Woof

Ils bikravent une navette spatiale skrull aussi facilement qu’un Cayenne dont ils ont changé les plaques, filent sur Savage Land et Reed utilise son pistolet magique sur les skrulls. C’est trèèès bête mais au moins ça a le mérite d’en finir. Mais pourquoi ne pas avoir tué Reed ?

Spotlight sur Mighty et New car ça le mérite. Deux numéros de Fury qui se rend compte qu’il y a des Skrulls, un autre où il monte son Power Pack puis on passe à Khoi Pham qui dessine mochement. Un numéro pour nous montrer que les Skrull comprennent que Sentry est un peu maboul (noooon sans blague), un autre où on voit Pym qui se fait kidnapper et aussi comment la fake Elektra intègre the Hand. 5 numéros de Mighty. Une idée par numéro. UNE SEULE ! Des trucs qu’on n’a pas besoin de savoir en fait. Mais New, c’est PIRE. Le talent de Cheung est gâché pour une histoire de reine Skrull. Bon oké. Admettons. On voit aussi les skrulls faire de faux cobayes des Fantastic four pour voir « leur réaction », comme des rats de labo. Puis c’est Billy Tan au dessin… On apprend ce qui s’est réellement passé dans le numéro 4 de New Avengers. Des skrulls, l’auriez vous deviné ? Non ? Bah 24 pages de plus pour le surligner au stabilo. Puis Cheung à nouveau, le pauvre, pour nous expliquer ce qui s’est passé dans New Avengers 1, 2004. Je vous le donne en mille: des Skrulls. La fausse Spider Woman a payé Electro pour faire Prison Break. Puis re Billy Tan pour nous montrer comment ils ont fourré ces faux héros dans le jet qui s’écrase au début du cross over. Aviez-vous besoin d’autant d’explication ? Who needs that shit ?!

Allez encore une dose : Mighty Avengers 17, c’est les skrulls eux même qui se battent entre eux : Pym Skrull est aussi cyclotimique que l’original, et donc, tel Chevènement, il se rebelle. Forcément, ils le tuent. 24 pages de ça… Mais le pire du pire est atteint par le dernier New Avengers. Les skrulls se bricolent des faux Reed Richards, qu’ils manipulent pour mieux l’imiter, le comprendre et prévoir ce qu’il va faire. Ils le re torturent, tuent, re torturent, l’analyse, tuent sa famille devant ses yeux, tout ça comme des savants. Donc on admet qu’ils le redoutent, qu’ils savent ce dont il est capable. Alors retour à la question précédente : POURQUOI L’AVOIR ETUDIé PENDANT DES ANNéES pour ne PAS LE TUER quand l’occasion s’en présentait ? Pour qu’il se libère et fabrique un piou piou magique. C’est pas logique. Genre 12 comics et plus et c’est pas fini. 12 numéros de vide intersidéral à ajouter à un crossover lentissime. Et surtout, ce dernier numéro où le Reed se fait torturer pendant 20 pages… bah j’ai été pris, comme un vieux con, de regret. Roy Thomas. Roger Stern. Perez. Byrne. Kirby. Stan Lee. Fuck quoi. On aimait quand les Avengers, c’était Cap, Iron Man, Thor, Hawkeye, Vision, Hercules, même Black Knight, Captain Marvel. Mais un fake Reed qui se fait torturer, pour m’apprendre quoi, que les Skrulls sont bêtes et cruels, mais calculateur ? Bah désolé, je préfère lire les cahiers saumon du Figaro.

Bouclons ce tour de piste : Secret Invasion 6 : Wasp ose susurrer un « comment auraient ils pu faire autant de mal à New York en si peu de temps ». Biatch, j’ai payé 3,99 dollar fois 6 pour ton crossover mal timé. On a droit à… une grosse splash de la ville en feu… On va finir par le savoir que New York is on fire depuis day one ! C’est comme si NTM nous chantait aujourd’hui que c’est l’urgence dans les banlieues, alors on le sait depuis le fucking premier album. On a droit à une scène de citoyens qui accueillent les Skrulls comme des sauveurs.

Shape-shifting alien dick, mmmm, collaborons…

Vous savez comme dans V ou dans Indepedance Day, les premiers à cramer. Pour le civil, on a Secret Wars Front Line, on aurait pu avancer de deux trois pages, mais on est plus là. A la fin du numéro, Captain America et Thor se rencontrent. « tiens c’est toi ? T’as changé ? » et l’autre répond « wesh gros , t’étais pas mort au fait ? ». Je caricature à peine. Et c’est TOUT. UNE PAGE. C’était pour les mecs impatients du cliffhanger en plan depuis le numéro 4. Mais comment peut-on appeler ça du bon tempo ? Viennent les deux doubles spread finaux, où tout les héros s’unit comme dans un film de Mel Brooks : Iron man, Thor, Venom, Spider Man, Norman Osborn. Mais c’est pas très réussi. Le style crayon tchic tchic de Leinil Francis Yu est loin de rendre aussi bien que… Perez, au pif. C’est “mouaif”, quand il dessine pas des cases à l’envers. Mais il case un Howard The Duck. Cool hein ? Chacun de ces spreads, on a un peu l’impression d’en avoir vu 120 comme ça, comme ses ninjas fights sans fin époque New Avengers.

Mais par dessus tout, vous l’aurez compris, ce crossover est déjà un puissant échec narratif. Il ne reste plus qu’une seule voie pour s’en sortir : un final pas trop nul. Mais vous connaissez Bendis. Il a foiré de super arcs de Powers avec des fins nuls. House of M, ils se sont claqués la bise et puis bye. Daredevil, sa meilleure fin, c’est celle qui lui a été soufflé par Brubaker pour bien commencer son arc à lui. Du coup je regrette World War Hulk, Annihilation, les trucs qui balancent, qui jouent avec les codes mais surtout surtout qui ne nous font pas perdre notre temps. Secret Invasion, c’était quoiqu’il arrive, une perte de temps pour un fric fou.

Et surtout, quel nom de crossover pourri: où est LE SECRET quand on envahit le monde avec des navettes spatiales géantes et qu’on préfère se battre sur un champ de bataille alors qu’ils peuvent se planquer dans n’importe quelle ruelle et passer inaperçu en se faisant passer pour le premier François Hollande venu ?! Ca n’a pas de sens ! Il est très possible que cette nullité soit prouvable médicalement parlant.

Dans les dents !

Dans les dents !

Cyber Lenine dégommant Mecha-Staline dans Dance Kremlin Palace. Priceless.

Dans les dents (1)

Daredevil N°110

Incredible Hercules

Hulk Hercules, le comics le plus fuck yeah de l’année. Hulk n’est plus qu’au cinéma (on admire le timing, bravo) du coup, la relève avec des poils au menton est là.

Le monde (i.e. les Etats Unis) a subi de plein fouet la guerre avec Hulk (résumé complet ici). Déguisé en Gladiator-bélix, il était revenu pour régler quelques comptes avec ceux qui avaient ordonné son exil. Sur Terre, il s’était trouvé quand même quelques soutiens. Hercules, héros des années bénies de la Marvel, fils de Zeus, gueule de bois olympien, mort empoisonné par sa femme puis revenu Dieu, rabelaisien, homme à femmes et des 12 travaux, brawler historique des Avengers et finalement barbu notoire a choisi le camp de son pote Hulk, convaincu de sa bonne foi. A ses côtés, le jeune prodige Amadeus Cho, personnage mineur apparu dans Amazing Fantasy V2 N°15, est devenu le sidekick ultime du dieu de l’Olympe. Alors que ce dernier minimalise sa stratégie générale (« je cogne des trucs, et ça tombe »), Cho, lui, fait parti du top tiers des génies de l’humanité. Il est numéro 7 du classement ATP des cerveaux aussi surement que Booba est N°10 dans sa team.

Après la débâcle World War Hulk et ses milliers de réfugiés, les quelques partisans de Hulk sont aussi désorganisés que les membres du Parti Socialiste après la dernière taule aux élections présidentielles. Hercules essaye de la jouer profil bas et se rend au Shield en compagnie de Cho. Ce dernier se voit proposer, malgré son jeune âge, d’aider l’organisation du rapatriement des réfugiés post WWH. Refus catégorique du mouflet, y voyant là une manière de le contrôler et surtout de l’utiliser comme une arme (le Shield est loin d’être clean ces derniers temps, voyez Civil War). Le dieu et son pote s’évadent. Malheureusement pour eux, dans l’autre camp se trouve Arès, le demi-frère fou d’Hercules. Et quand on parle de fou, c’est » vraiment » fou. Sa première action sera de récupérer un peu de sang dans l’Hydre de Lerne pour en foutre dans des balles, seules projectiles à même de pouvoir faire du ma à son frère. Arès n’est pas là pour discuter, tergiverser, Arès fait ce qu’il fait de moins pire : la guerre. Odieux psychopathe, il est le rival parfait pour Hercules qui tente de se casser alors que ça stratégie de base est en général de frapper des trucs. Un exemple de dialogue familial :

Du pur génie.

Mais pire qu’un fugitif, il y a un fugitif sans planète. Dans le cadre de Secret In vasion, syndical crossover de l’été (qui dure 8 mois, hein, chez Marvel c’est comme ça), Hercules va se retrouver à la tête d’une équipe un peu ouf de dieu de toutes religions confondues, justement surnommé la « God Squad » par Amadeus. Et histoire que ce soit bien grandiose comme il faut, ils vont affronter les dieux skrull en personne. Dans le monde Marvel, on se connait bien entre Dieux. On se bat depuis des millénaires, on baise parfois (ce qui change des animaux, surtout chez les divinités égyptiennes ou grecques, les salopards) et surtout on badine souvent ensemble, vu qu’en général ils sont encore plus immortels que Michel Drucker. Les V.I.P de ce « God Squad », c’est Atum, Ajak, Mikaboshi (qui ne s’exprime qu’en Haïku, superbe), Snowbird d’Alpha Flight. Volontaire contre son gré dans cette mission suicide, Hercules traine les pieds, gêné d’avoir à faire le chef. Attention, on y voit des extra-terrestres mourir, décapité à la mâchoire ! Oui !

Un dieu en haïku :

Et après il se bat avec des ours !

Ce qui fait le succès d’Hercules, c’est d’abord l’utilisation d’un héros devenu secondaire à la fin des années 80. Il a eu son heure de gloire, un story arc démentiel où il se fait foutre dans le coma mais depuis, walou. Greg Pak avait prouvé qu’il était un bon scénariste lors de ses précédentes prestations, le voilà couplé à Fred Van Lente, le génial auteur d’Action Philosophers, un comics d’action mettant en scène la vie de Spinoza, Descartes, Karl Marx et pas mal d’autres penseurs sexys, véritable héros d’action de la pensée. Grâce à ce spécialiste, on a le droit à des flashbacks assez fous de mythologie, explorant le passé tumultueux d’Hercules et des siens. Grace à Pak, cette version libérale des aventures divines se combine parfaitement avec les différentes contingences du monde Marvel d’aujourd’hui. C’est à ça qu’on reconnait un comics de « maker », de la trempe des Peter David : ils envisagent les événements dans l’angle qui collerait le mieux à leurs personnages. Sans jamais être out-of-character, Hercules n’a jamais été aussi pêchu, aussi tendu, aussi hip, aussi drôle qu’aujourd’hui. C’est le meilleur comics des années 80 d’aujourd’hui, du fun à l’état pur et un des meilleurs titres Marvel. Highly recommended !

World War Hulk

Me retirant peu à peu de la vie « forum » pour m’occuper de choses plus personnelles, de Robotics ou simplement pour refocuser mon énergie, c’est sans trop de honte que je ressors cette critique de World War Hulk d’il y a quelques mois, customisé Robotics. Et puis surtout, elle me servira pour la prochaine à venir. Voici donc World War Hulk. Et ça spoile méchant sa race.

QUE DU SPOIL, hein, t’es prévenu. Et je te tutoie pas par connivence, c’est vraiment pour prévenir.

Jugé trop dangereux par les Illuminati, Hulk est envoyé dans l’espace, en exil. En politique, on dirait qu’il est parti « enseigner au Canada » comme Alain Juppé et Philippe Seguin. Il se retrouve donc sur une grosse planète hostile, pas vraiment Neuilly-sur-Seine, où il est transformé tour à tour en esclave, en gladiateur puis en souverain. Il y découvre de nobles guerriers, une femme, elle tombe enceinte, bref, après une année sabbatique dans ce monde à la Conan en pire, Spartakhulk repart sur Terre en mode oméga vénère. On le comprend, sa femme (Caïera, on est prié de rire) ainsi que toute la planète a été anéantie par une explosion qu’il attribue aux membres des Illuminati. Pour ceux qui ont vraiment la flemme de cliquer sur le lien, ce club de jeunes giscardistes (Reed Richards, Iron Man, Namor, Xavier et Black Bolt), aux caractères retconnés à la limite du reconnaissable, a décidé que la chienlit verte devenait dangereuse (oui, soudainement Hulk aurait tué des gens). Ils ont voté son exil à main levée, vu que Black Bolt peut pas parler sans remuer des montagnes.

Hulk revient donc sur Terre, habillé en cosplay d’Obélix (sérieusement, une armure ?), accompagné par une bande de guerriers qui semblent sortir de La Rue Sésame et du Muppet Show. Ils sont, semble-t-il, surpuissant et pourraient battre n’importe qui. Personnellement, je leur trouvais un côté « Alpha Flight » pour Hulk, des keums lambda destinés à bousiller et survivre un combat contre tous les héros de New York. Ils y arriveront pas mal, mieux que Cloverfield. Hulk passe par la Lune pour déboîter Black Bolt qui au passage utilise son « criquitue » (il a d’ailleurs la fâcheuse tendance à pousser une gueulante tous les deux mois maintenant… il fut un temps où c’était ZE truc rare). Mais c’est classe.

Texte entre les deux:” “I didn’t come to hear you whisper. I came to hear you SCREAAAAAAM!!!””

Ca, ça, CA, c’est du freakn’ comics !

Sidenote:

Enfin, était-ce vraiment Black Bolt ? Difficile à dire, entre les 5 bandeaux événements en haut des comics Marvel, on ne sait plus si ca se situe avant Initiative, après New Avengers ou le super retardé Mighty Avengers, ni MessiaX-tinction agenda. Avant ou après la mort de la meuf de Sentry ? C’est le gros bordel et rien n’est fait pour aiguiller l’amateur de comics qui lirait ptet deux ou trois titres par mois. Mais ça, ce n’est pas tant la faute de Pak, mais plutôt à tout le staff éditorial de Marvel qui se perd d’event en event.

Donc, après avoir ratatiné blackybolty donc (scène magnifique tout en non-dit dont vous avez vu deux pages), Hulk décide de déglinguer les autres, en particulier Starkozy et son armure Hulkbuster avec piston pour filer des torgnoles atomiques comme Big-O, qui aurait fait un fabuleux robot géant nippon à Batman. Et là, amis lecteurs consternés du traitement de faveur qu’Iron Man a droit depuis 2 ans (rien à voir avec le FILM !), le changeant de héros à ex-alcoolique polico-Hortefeux-iste, on est VENGé ! Hulk en fait du vrai steak tartare !

On admirera le talent de John Romita Jr plus tard, les fights étant quand même le point fort. Les torgnoles pleuvent.

Greg Pak, l’orchestrateur unique de l’histoire écrit avec une espèce de délicatesse propre aux grosses bastons des comics « d’avant ». On a un feeling années 80 à chaque page, un peu quand les héros se battaient entre eux pour un oui ou pour un non, sauf que là, c’est Hulk, l’emblème de cette génération ô combien culte qui met une dérouillé à tous les super-héros tombés dans le cynisme.

A la base, une histoire « Hulk » qui smash et qui casse, ça ne peut pas être mauvais Ce n’est pas très très subtil, mais c’est nettement plus cohérent que le run de Bruce Jones (amis fanboys, souvenez vous, le moment « espionnage » de la série, qui avait super bien commencé et qu’on a tous arrêté en cours avec un hochement de tête de consternation. Hulk, c’est pas des histoires noires d’enquêtes policières). Dr Strange aura même son petit tour de force en avalant une potion magique le transformant en espèce de Ghost Rider sans moto. Totalement gratos, mais l’idée serait tiré d’un très vieux numéro pour faire genre, hé les geeks, y’a pas arnaque, ça y était déjà en 1968… Hulk et ses mecs capturent tout le monde (et VRAIMENT tout le monde) et les foutent dans une arène où ils finiront tels des vachettes, dans un Intervilles super-héroïque, les obligeant de se battre. Ils sont forcés car ils ont une espèce d’ipod collé a à la peau rendant sa victime bête et obéissante, agissant comme un Lemmings. Du bon matos Apple quoi.

Malheureusement, depuis le début, que cela soit à la lecture du comics ou à la vue des couvertures dans les Previews, on sait que ça se finira en baston avec Sentry, le personnage bricolé par Marvel, tellement puissant qu’il peut jouer au bilboquet cosmique avec Superman. Jenkins avait même écrit un numéro spécial « copain » où l’amitié entre Sentry et Hulk est clairement visible. Enfin, une bonne limited série si on aime le « Superman-chez-le-psy. Encore faut-il adhérer au concept « ils sont amis depuis longtemps », un retcon aussi artificiel que le couple Ségolène Royal-François Hollande. L’histoire (et la baston, et donc des petites vannes bien carnassières de Hulk) tiennent suffisamment la route jusqu’à ce pic totalement prévisible qui ressemble plus au combat de Freezer contre Son Goku tellement ça bourrine. Encore une fois, New York est quasi détruite, mais on a l’habitude.

Tout va bien jusqu’à la fin qui est téléphonée, à coup de post-it éditoriaux. Tout d’abord on apprend qu’en fait, la bombe qui a tué Caïera (on ne s’en lasse pas) a été placée par un membre du propre collectif de rappeurs cosmiques de Hulk. Trahis par les siens, un Balladurisme sauvage. Du coup, ça innocente Reed, Tony et les autres. Ensuite, il faut un mec qui se fasse un peu butter, parce que c’est un cross-over et que dans tout bon cross-over, il y a des mecs qui dégustent, voire qui passent à la trappe. Ce sera Rick Jones, le pauvre qui a déjà passé des années en chaîne roulante. Chez Marvel, on guérit vite. Mais là, ça fait trop « oups, j’étais sur le chemin». La faute à pas de chance. Retour à la chaise roulante. Autre cata, il faut un Deus Ex Machina pour niquer Hulk, et ce sera encore une fois Tony Stark qui comme dans tous les comics « saves the day » en utilisant un canon laser spatial ou téléporte une explosion d’une centrale nucléaire (ne riez pas, il l’a fait). Ok, Tony est un mec über malin, mais ça va finir par se voir qu’ils n’ont pas d’autres idées pour terminer leurs histoires. Mais à part ça, World War Hulk est vraiment jouissif et se lit très bien en relié pour pas se prendre la tête. Ca a la gueule d’un no-brainer mais c’est plus profond que ça et surtout, les personnages sont traités avec justesse. Et visuellement, ça casse la baraque.

Les spinoffs oscillent entre le pas mal (le titre Hulk lui-même avec un personnage absolument fantastique d’Amadeus et le retour en force de Hercules) et le supra naze (WWH Frontline) où l’on sent que Jenkins a cachetoné sans même chercher à rendre ça moins pourri. Il n’y croit même plus, le pauvre. Hulk, pendant sa pause-pipi, est aussi allé voir les X-Men (hop, on te vend une minisérie en plus, le fan) pour demander à Xavier, ce qu’il aurait choisi de faire s’il était membre des Illuminati au moment du vote de son exil. Un mot : poouuuuusif. Bon, c’est un prétexte pourri pour balancer du Hulk qui tape du Colossus et du NightCrawler. Que demande le peuple ?

Vu le succès de World War Hulk, qui fut au final un chouette divertissement, il y a déjà tout un paquet de spinoffs post WW pas gégé. Hulk Rouge par Loeb (c’est pas une blague) sera vite oublié. Enfin, il y a Skaar, le fils de Hulk qui n’est finalement pas mort, mais qui s’annonce comme un comics « barbarian world » de plus. On a échappé à Friendly Neighbordhood Hulk, c’est déjà ça.

Prochain arrêt robotique : Incredible Hulk devient Incredible Herc… Oui Hercules… Et un des meilleurs titres Marvel du moment. Rien que ça !