Optimus Prime Soviétique

D.A.N.C.E après minuit

Il a fait moche tout l’été ? Paris Plages sous la flotte ? Hausse des prix ? Passé les journées à lire les vacances de Sarko dans le Figaro et dans Libé ? Soit. Il faut une injection de bonheur.
Voici une cyber-pépite dénichée par mon mentor, le Orlando de la J-Pop: un mix amateur propulsé sur Youtube, mais kické à la note prêt.
C’est un peu le tube de télépathe qu’a produit Aliks (béni sois-tu) puisqu’il combine le déjà classique D.A.N.C.E signé Justice, mais dans sa meilleure version, ze MSTRKRFT one -80 écoutes, so says my itunes- avec Love me After 12 AM, ma chanson préférée (circa 60 écoutes, du bon matos) du dernier album de M-Flo (dont la carrière entière a 1400 et des poussières au compteur). Regardons le tableau des scores : Verbal, son pote tout aussi coréen Alex de Clazziquai, Taku le goupilleur nippon de génie de M-Flo, Justice, Mstrkrft. Même ce clip tripatouillé vite fait a le bon goût de n’avoir aucun rapport.


Comme si, loin, très loin, quelqun avait imaginé un moyen d’économiser de la place sur votre ipod en assemblant vos tubes persos. Improbable mélange et déjà un classique. Les gens sont heureux.

The Simpsons : the Movie

C’est au tour des Simpsons de sauter le pas et passer de la TV au ciné. Homer et sa famille pavoise déjà sur l’affiche à la compo bizarrement moche. Un signe ? Les fans de longue date qui voient plus loin que l’aspect simplet gag-sitcom le savent bien : un épisode des Simpsons, c’est une mécanique complexe. On commence une histoire lambda toujours un peu louf’ et qui va durer 2, 3 mn, histoire d’aiguiller le scénario de l’épisode qui n’a en général rien à voir, en incluant au passage quelques persos secondaires, la marque de fabrique de la série. Par exemple, ça débutera sur un Homer qui est sur la tête d’un paquet de lessive japonais et il finit avec le prêtre en train de se faire courser par des singes carnivores et agressifs le long des montagnes russes. Ca, c’est un exemple type de narration Simpsonesque. Le movie (le premier, vu le succès, puisque les gens « acceptent de payer pour voir au ciné ce qu’ils regardent déjà à la TV » dixit la vanne de Homer au début) se retrouve réduit à l’état de simple sitcom : il plante son histoire et continue à dérouler son train-train sur un monorail en essayant d’aligner un rire/blagouse toutes les 30 secondes. Mais pas toujours, la version longue se permet de faire des interludes larmoyants et sentimentaux, si rares et brefs dans la séries qu’ils donnent ici l’impression de durer des plombes. Mais en plus, en se centrant sur la famille, le long oublie complètement ce qui fait le charme de la série, à savoir le supporting cast, Burns, le flic, le proviseur, le marchand de comics, ils en sont tous réduit, au mieux, au rang de caméo. Ha ha dirait l’autre. Du coup, on obtient un film au mécanisme Disney, avec un gout de morale à la noix. Pire, certaines ficelles ne sont même pas drôles et sont même attristantes. Bart, tentant de se rapprocher de Flanders au cours d’un trèèès long sous-scénario, finit par prier Dieu à l’Eglise avec lui. Le gosse le plus connu et décadent des USA est-il ici drôle ? Emouvant ? Pathétique ? Même le Itchi & Scratchy, jouant sur la mégalo, n’a déclenché que des rires gênés. Comme un long épisode très moyen, qui prends le luxe de piocher dans ce qu’il y a eu de plus moyen dans la série en se permettant même d’être bien pensant. Mega bof.

Hot Fuzz

Deuxième film de la dream team de Shaun of the Dead. Dire qu’il est plus abouti reviendrait à marquer sa préférence pour les buddy movie, mais c’est pourtant l’évidence. Shaun, après un début en fanfare retombait dans le film de zombies conventionnel. Les limites de la satire. Hot Fuzz choisit de rester dans le pastiche du début jusqu’à la fin. Du coup, on retrouve la “brit-touch”, cette inventivité dans les personnages secondaires, les sub-characters truculents sans être too much ou gavant. L’histoire est même à la limite du pamphlet sociétal, me moquant des clichés du terroir, des villages comme à l’ancienne sur fond de musique Herta. Les bonnes valeurs de la campagne, notre héros va se les prendre en pleine face. Muté pour excès de zèle, il se retrouve dans la bourgade typique Jean-Pierre Pernault à l’English, le coin qui vote comme on lui dit à la TV et où la kermesse rurale est l’événement le plus important de l’année. Après une longue mise en place, le héros va se faire un pote dans son commissariat. Fan de buddy-movie, il va l’initier dans tout ce qu’il y a de cool dans le fait de plonger en canardant, un gun dans chaque main. Les années 80, quoi. Le pastiche devient alors hommage cynique et rigolo, et nous rappelle, si besoin était, à quel point les comédies d’un tel niveau sont tout simplement impossibles en France.

Plaisir hormonal logique de cinéphile, Hot Fuzz se choppe pas moins de

sur 5 dans le grand barème de la coolitude Airwolf.

Anna M.

Anna M. est flippante en érotomane. Elle s’amourache d’un docteur qui n’a rien demandé (Gilbert Melki, a.k.a le Pacino français). Mais pas genre un peu, la bonne grave malade mythomane. Petit à petit, à coups de crises foudroyantes, elle bascule dans la folie furieuse, bien violente. Le setup a tout d’un téléfilm M6 si la malade n’était pas joué par la sensationnelle Isabelle Carré, inouïe de justesse dans l’escalade de sa folie. C’est sans doute l’irrationalité la mieux rendue depuis la « femme à la chouette » dans Twin Peaks, mais toujours en restant ancré dans un réalisme quasi-médical. Cet effroi survit même à une fin un peu pipo qui, forcement, prend soin de désamorcer la folie pour éviter que les gens fassent des cauchemars.

One Piece Unlimited Adventure